Élèves handicapés, le mirage de l’école inclusive

Plus des trois quarts des élèves handicapés n’ont pas accès à une scolarité normale, voire sont déscolarisés, selon une enquête publiée le 28 août par l’Unapei, un réseau d’associations, qui dénonce le non-respect par l’État français de ses obligations envers les enfants porteurs de handicap.

Une classe de primaire à l'école publique de l'Île-d'Arz, dans le golfe du Morbihan, le 2 septembre 2019.

Une classe de primaire à l’école publique de l’Île-d’Arz, dans le golfe du Morbihan, le 2 septembre 2019.
AFP

Caroline Boudet partage depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux le quotidien de sa fille Louise, 8 ans, qui a une trisomie 21. À chaque rentrée scolaire ressurgissent les mêmes incertitudes et les mêmes angoisses. Louise, scolarisée en classe Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), aura-t-elle une AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) pour l’aider ? Le nombre d’heures d’accompagnement accordé par la MDPH (Maison des personnes handicapées) pourra-t-il suffire pour donner à sa fille des chances d’avancer à son rythme ? Comment contrer les demandes répétées de sortir Louise de l’école ordinaire pour l’envoyer dans un Institut médico-éducatif (IME), dont les délais d’attente se comptent en années ? Continuer la lecture de Élèves handicapés, le mirage de l’école inclusive

Violences faites aux femmes : « L’État a la responsabilité d’organiser la prise en charge des hommes violents »

Alors qu’avait lieu le 20 août à Grigny (Essonne) un rassemblement en hommage à Armale, alias Deo, 75e femme assassinée par son compagnon depuis le début 2023, les journalistes Laurène Daycard et Mathieu Palain tentent d’expliquer les difficultés à faire évoluer les hommes violents.

Peut-on guérir les hommes violents ? À travers deux ouvrages distincts écrits à la ­première personne, les journalistes Laurène Daycard ( Nos absentes, Seuil) et Mathieu Palain ( Nos pères, nos frères, nos amis, Les Arènes) ont questionné le continuum de violences contre les femmes qui règne dans notre société, et mène tous les deux jours à un féminicide.

Pourquoi avez-vous voulu écrire sur les féminicides ?

Laurène Daycard : Cela m’est apparu comme une nécessité, journalistique et intime. Le féminicide est l’acmé d’un processus de continuum des violences sexistes et sexuelles. Mais c’est aussi un concept qui a permis de politiser ces violences. Le nombre de meurtres conjugaux a commencé à être publié par le gouvernement (1) en 2006. Avant cette date, on ne pouvait même pas parler de ce ratio d’une femme tuée par son conjoint tous les deux ou trois jours.

En tout, plus de 2 200 femmes sont mortes ainsi depuis 2006. Et malgré des lois comme la circonstance aggravante créée pour les meurtres conjugaux, les statistiques ne baissent pas. Le ratio est toujours de 110 à 130 femmes tuées chaque année.

Le féminicide est un meurtre à mobile misogyne. Il y a encore une méconnaissance à ce sujet, y compris pour les affaires non conjugales. Dans encore beaucoup trop de cas, les victimes décédées n’ont toujours pas droit à un traitement respectueux, digne, ou même juste « factuel ».

La prise en charge des victimes a-t-elle évolué ?

Mathieu Palain : J’ai rencontré beaucoup de femmes qui n’ont pas réussi à porter plainte. Les commissariats les refusent ou les forcent à déposer une simple main courante. Dans le livre, je raconte comment une femme, qui avait fait constater ses blessures et ses ecchymoses, n’a pu montrer ses photos à des policiers, sous prétexte que la clé USB qui les contenait pouvait faire sauter leur système informatique.

Cécile, dont l’histoire constitue le fil rouge de mon livre, a porté plainte dans un commissariat du 15e arrondissement de Paris, avec sa mère. Elle avait tenu à prévenir son copain mais, trois mois plus tard, il a contre-porté plainte. Il n’y avait aucun élément dans son dossier, mais la justice n’a pas voulu trancher. Elle les a tous les deux condamnés à suivre un stage de responsabilisation à la violence. Ce n’est pas anecdotique.

Les policiers ne sont pas forcément bienveillants à l’égard de femmes qui viennent porter plainte. De son côté, la justice estime encore parfois qu’il s’agit « d’histoire de couple », dont elle n’a pas à se mêler. Il y a pourtant des enquêtes à mener et des sanctions à prendre.

Laurène Daycard : Une petite dizaine d’affaires de féminicide conjugal sont présentées dans mon livre. Dans tous les cas, il s’agit de femmes qui avaient dénoncé des violences, partagé leur peur, mais qui n’ont pas été crues ou suffisamment entendues. On a par exemple le cas de Géraldine, tuée par son conjoint dans la montagne de Reims en 2016. Pourtant alertée par ses filles de la présence de fusils à domicile, la gendarmerie ne les a pas saisis et ils ont ensuite servi au meurtre.

Razia, elle, avait été mise à l’abri avec ses enfants à Besançon, grâce au réseau Solidarité Femmes, à la suite d’une plainte déposée à Marseille. Mais son ex-conjoint a reçu par erreur un courrier de l’Assurance-maladie mentionnant sa nouvelle adresse et a recommencé à la harceler. Razia a déposé sept plaintes contre lui au commissariat de Besançon, accompagnée par une travailleuse sociale de Solidarité Femmes. « Mais enfin, madame, c’est un père qui veut voir ses enfants », s’est-elle entendue dire par les gendarmes avant d’être tuée à coups de couteau à la sortie du tramway à Besançon par son ex.

L’État est-il responsable de cette situation ?

Mathieu Palain : L’État a la responsabilité d’empêcher les violences de perdurer et d’organiser la prise en charge des hommes violents. Trop peu sont condamnés, et même ceux qui le sont ne sont pas pris en charge. Ils font six mois dans une maison d’arrêt surpeuplée, enfermés vingt-deux heures sur vingt-quatre avec deux heures de promenade dans la journée.

Quand ils sortent, ils ont la rage, et n’ont rien appris du tout. Certains ont perdu leur boulot. Leur sentiment de déni est très fort, parfois couplé à un sentiment de vengeance. Alors, si le but de la prison était l’absence de récidive, c’est raté. Penser que ces hommes violents sont des monstres qui doivent rester dans l’ombre sans qu’on s’en occupe, c’est dangereux. C’est potentiellement les encourager à récidiver. Ils sont des centaines de milliers, voire un million dans ce pays. Or il n’y a pas un million de monstres.

Laurène Daycard : Un auteur de violence conjugale peut faire plusieurs victimes au cours de sa vie. La condamnation n’enraye pas la récidive, c’est une réalité statistique. J’ai même remarqué, au fil de l’immersion dans un stage de responsabilisation, qu’elle peut accentuer le sentiment de victimisation. L’inversion de la culpabilité est le mécanisme pernicieux au cœur des violences conjugales.

Les victimes se culpabilisent pour les violences qu’elles subissent. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est compliqué d’aller porter plainte. À l’inverse, les conjoints-agresseurs se victimisent. Au début du stage que j’ai suivi, j’entendais : « Elle l’a bien cherché », « Moi aussi j’ai subi des violences et il faudrait que la justice l’entende », « J’ai du mal à me sentir coupable », etc. C’est tristement banal. Ces hommes se pensent victimes du système.

C’est pour ça que la responsabilisation est un des dispositifs de lutte contre la récidive, développée dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales, avec la création d’une trentaine de centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales en France (CPCA), sur le modèle du Home des Rosati à Arras, où j’ai fait mon immersion.

Dans ces groupes de responsabilisation, comment lutte-t-on contre la récidive ?

Mathieu Palain : On ne peut pas assister à un groupe de parole en se disant que ces auteurs de violence vont en sortir guéris. Pour certains, une graine est plantée et va peut-être germer. Ça implique chez ces personnes une volonté d’avancer et la capacité de se dire : « J’ai un problème avec la violence, ça vient aussi de la manière dont j’ai été éduqué, d’une société qui encourage la violence comme moyen pour régler des conflits, mais il faut que je me prenne en charge. »

Je passe du temps à Grenoble dans une association qui prend en charge les hommes violents et met en place des thérapies sur le long terme. Car ça peut prendre plusieurs années d’entamer un travail de déconstruction pour revoir ses modèles et s’éloigner des stéréotypes autour de la virilité que tout homme hétérosexuel a connus à l’adolescence.

Vouloir régler les questions de violences conjugales, forcément liées aussi à un comportement sexiste extrêmement ancré dans la société, implique un travail de longue haleine, qui peut s’étendre sur dix ans.

À eux seuls, les groupes de parole ne peuvent pas servir à grand-chose. Mais ces hommes sont d’abord dirigés vers ce type d’association sous mandat de justice, où ils vont récupérer une attestation de suivi de stage, qui leur permet de ne pas retourner en prison. Sauf que ces injonctions de soins durent souvent six mois, de temps en temps un peu plus, jusqu’à deux ans.

En plus la qualité de l’accompagnement diffère d’un territoire à l’autre, selon qu’il y ait ou non des associations adhérentes à la Fnacav (Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge des auteurs de violences), qui travaillent avec beaucoup de psychologues et de juristes.

Laurène Daycard : Dans mon livre, je fais la distinction entre hommes violents et auteurs de violences conjugales. Cette distinction est aussi faite dans la recherche en psychologie.

D’un côté, il y a ceux qui, comme le meurtrier de Seloua, sont des personnalités psychopathiques. Ils répondent structurellement par la violence. De l’autre, les auteurs de violences conjugales. C’est dans cette nuance que l’on peut trouver l’espoir d’un changement, même si ces comportements sont profondément enracinés dans l’éducation et la socialisation de ces hommes.

Un auteur de violences conjugales, directeur dans l’industrie de la grande distribution, me disait que sa grille de lecture machiste imprégnait toute sa vie. Il était considéré comme très coriace par les travailleurs et travailleuses sociaux. Il a fait l’objet d’une arrestation musclée chez lui par des policiers armés de la brigade anticriminalité. Mais un an après avoir été suivi au centre Clotaire à Arras, il a beaucoup avancé. Il s’est vraiment impliqué dans le groupe de responsabilisation et a continué ensuite une thérapie en individuel.

Détail significatif, il a pour la première fois embauché des femmes dans ses équipes au travail. Il en est même arrivé à dire qu’il remerciait sa femme d’avoir porté plainte parce que, sinon, ça se serait fini aux assises. C’était très fort de l’entendre dire ça. Mais ça ne l’empêche pas de savoir qu’il peut récidiver. C’est important d’avoir conscience de ce risque. C’est un des symptômes d’une prise de responsabilité.

Les hommes auteurs de violences conjugales peuvent-ils guérir ?

Mathieu Palain : Le fait d’être confronté à la parole de ses pairs peut fonctionner pour certains. Mais ça n’est pas systématique. Le premier groupe dans lequel je suis resté six mois était extrêmement virulent, composé de personnalités ancrées dans le déni. Leur discours était construit sur l’idée qu’ils n’étaient pas des hommes violents et n’avaient rien à faire là. Le dialogue a été très compliqué. La collégialité a moins d’intérêt quand on renvoie à ses pairs : « Vous êtes des monstres qui frappez les femmes, moi, je n’ai rien à voir avec ça. »

En revanche, il y a une possibilité d’avancer si les hommes sélectionnés dans le groupe sont sur un point de bascule et si, dès le premier tour de table, l’un d’eux dit : « J’ai honte de ce que j’ai fait, mais je sais que ça ne suffit pas pour dire je suis guéri parce que je vais peut-être recommencer. » Entendue par le groupe, cette parole peut en écho en déclencher d’autres comme : « J’attends de ce groupe de comprendre pourquoi je suis violent, pourquoi je dégaine vite, pourquoi je suis un nerveux. »

Dans ce type de cas, dix semaines ou six mois peuvent être bénéfiques, parce que la parole va être libérée. Les gars savent qu’ils sont entre eux, qu’ils ne seront pas jugés par les autres. S’ils sont là, c’est parce qu’ils ont tous la même condamnation, qu’ils sont ex æquo sur les faits.

Ces expérimentations ont-elles un réel impact ?

Laurène Daycard : Les professionnels estiment qu’elles peuvent faire tomber le risque de récidive de 40 à 50 %, voire jusqu’à 90 %, selon les données statistiques du parquet. Mais ce n’est pas une solution miracle.

Ce processus de responsabilisation n’est que l’amorce d’une réflexion introspective qui va durer sur des années, si possible avec un accompagnement thérapeutique. Mais il faut continuer à essayer, car pour le moment, des femmes sont victimes, certaines sont tuées, et des enfants grandissent dans ce contexte de violence. Perdre espoir est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. L’espoir c’est politique.

Mathieu Palain : Il est évident que corriger le tir va prendre très longtemps, puisqu’on a derrière nous des siècles de domination masculine totale. Il y a peu (2), l’homme était dans la loi le chef de la famille. Il avait quasiment droit de vie et de mort sur tous ses membres. Mais notre société est en mouvement. La norme évolue.

Les féminicides sont médiatisés, il y a des collages sur les murs, des manifestations, des mouvements militants féministes radicaux qui se mobilisent justement pour que les hommes ne puissent plus exercer leur domination en toute tranquillité. C’est cette addition de pressions qui fait bouger la société. Ce mouvement est encore trop lent, mais nous partons de loin.

(1) La dernière « Étude nationale sur les morts violentes au sein du couple » date du 26 août 2022. (2) C’est la loi du 4 juin 1970 qui supprime le statut de « chef de famille » du Code civil.

Hôpital : le 15, cache-misère des urgences hospitalières

Alors que le gouvernement mise tout sur la régulation téléphonique, via le 15, pour éviter une surfréquentation des urgences cet été, les acteurs de terrain dénoncent un affichage, faute de moyens pour traiter les patients.

Au centre de régulation, coordinateurs et superviseurs travaillent main dans la main pour gérer la logistique en cas d’urgence. Jessica Bordeau/BSIP

Au centre de régulation, coordinateurs et superviseurs travaillent main dans la main pour gérer la logistique en cas d’urgence. Jessica Bordeau/BSIP
Jessica Bordeau / BSIP

Un numéro de téléphone magique. Depuis deux ans, en période estivale, le ministère de la Santé dégaine la même mesure phare pour lutter contre l’engorgement des urgences : appeler le 15. Si l’ex-ministre François Braun estimait, jusqu’à son départ le 21 juillet, que les difficultés étaient « moindres » par rapport à l’été 2022, Aurélien Rousseau, son successeur, a, lui, reconnu dans un entretien au  Monde que la « situation est extrêmement tendue ».

Sans toutefois remettre en cause cette stratégie, le nouveau ministre a tenté de calmer le jeu, arguant « qu’on ne peut se satisfaire d’avoir des endroits où les urgences restent portes closes la nuit ». 

Partout en France, de nombreux services d’urgence ont déjà tiré le rideau

Car de nombreux services ont déjà tiré le rideau. À Redon (Ille-et-Vilaine), la fermeture nocturne est effective jusqu’à début septembre. À Meulan (Yvelines), les urgences resteront closes dès 17 h 30 jusqu’à la fin du mois d’août. Des fermetures ponctuelles d’une durée de douze à vingt-quatre heures ont été observées à Ambert (Puy-de-Dôme), Guebwiller (Haut-Rhin) ou encore Argentan (Orne). Continuer la lecture de Hôpital : le 15, cache-misère des urgences hospitalières

Le parlement européen vote une loi affaiblie pour la restauration de la nature (B. Biteau)

La loi très attendue sur la restauration de la nature votée le 12 juillet par le Parlement européen a été amputée de plusieurs de ses objectifs phares sous la pression de la droite alliée à une partie de l’extrême-droite. Analyse complète du vote et de ses conséquences avec le député européen Benoît Biteau (les Verts).

Électricité : derrière la hausse des prix, la promesse de plus de précarité

Le tarif réglementé, majoritaire chez les usagers, va augmenter de 10 % à partir du 1er août. En pleine spirale inflationniste, cette hausse va entraîner de graves conséquences pour les foyers les plus modestes.

Entre 1970 et 2020, la part allouée à l’énergie destinée au logement est passée 7 % à près de 14 % en France. © Remi Decoster

Entre 1970 et 2020, la part allouée à l’énergie destinée au logement est passée 7 % à près de 14 % en France. © Remi Decoster

Les Français vont devoir davantage se serrer la ceinture. Le gouvernement a prévu une augmentation du tarif réglementé de l’électricité à hauteur de 10 % à partir du 1er août.

Un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat des ménages, en pleine spirale inflationniste affectant fortement leur niveau de vie : la moitié de la population dit se retrouver contrainte de sauter des repas occasionnellement ou régulièrement, selon une étude publiée en juin.

Le gouvernement vise 14 milliards d’euros d’économie

Cet accroissement des coûts difficile à supporter s’inscrit dans une politique de baisse des dépenses publiques voulue par le gouvernement, avec la décision de mettre fin au bouclier tarifaire dans la même visée d’économie budgétaire.

Prévue initialement pour le début de l’année 2025, l’extinction du dispositif a été avancée à la fin 2024. Une mise à l’arrêt progressive, qui se traduit par une hausse de 10 % des tarifs pour août, au prétexte d’éviter une augmentation encore plus brutale en cas de sortie complète du dispositif.

Le ministre délégué chargé des Comptes publics Gabriel Attal a prévenu les Français qu’ils devront faire « un effort global ». En démantelant le bouclier tarifaire, le gouvernement compte faire près de 14 milliards d’euros d’économie. Continuer la lecture de Électricité : derrière la hausse des prix, la promesse de plus de précarité

Éditorial de Fabien Roussel et les propositions du PCF

Dans la livraison d’aujourd’hui, sous différents angles nous abordons une question qui nous parait de plus en plus incontournable. Disons tout de suite que l’angle d’analyse et de propositions qu’a choisi Roussel en tant que secrétaire du PCF de ce que l’on définit très mal comme la crise des banlieues nous satisfait plus que tout autre position politique en France. C’est la seule position qui n’accepte pas les ghettos dans lequels on a coutume d’enfermer la misère, d’y déverses quelques soins palliatifs de la charité alors que partout les élus locaux , tous les “fantassins du social” que sont les enseignants, les personnels soignants, les pompiers, les agents des services publics en général y compris la police sont privés des moyens réels de leur action. Roussel refuse cette logique et réclame la dignité du travailleur et du citoyen, le refus de “racialiser” les problèmes. Est-ce un hasard si cette position qui est celle d’un parti communiste qui revendique son autonomie, son approche de paix, de securité et de dignité et qui se heurte à une gauche de plus en plus “communautarisée” et face à cela veut rassembler tous ceux qui veulent FAIRE. C’est ce que nous ne cessons de réclamer du PCF et donc nous approuvons cette avancée. Mais dans le dossier que nous ouvrons aujourd’hui nous tentons de montrer que ce choix communiste ne peut pas se concilier avec celui de l’OTAN, de la guerre ou même avec le silence fait à ce sujet. Même si nous sommes d’accord avec des rassemblements qui doivent s’opérer dans chaque cas avec ceux prets à oeuvrer et qui peuvent être en désaccord sur d’autres questions, il faut que le parti communiste ait une position claire sur la paix, l’OTAN, quitte à ne pas en faire un préalable pour les actions immédiates. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Édito de Fabien Roussel

La mort du jeune Nahel a provoqué une immense émotion et a mis à nouveau en lumière la violence des rapports entre une partie de la police et des jeunes de notre pays.

Et les violences qui ont suivi ont montré que la colère provoquée par cette situation pouvait être détournée au profit d’actes destructeurs à l’encontre de personnes, d’institutions, de biens.

Je le dis avec clarté et fermeté : toutes ces violences sont insupportables et inacceptables. Je considère qu’elles n’ont pas leur place en République. Nos concitoyens ont le droit à la sécurité, à la tranquillité publique.

Elles témoignent de la crise profonde de notre pays, des fractures entre catégories sociales, entre personnes en proie ou non au racisme et aux discriminations, entre modes de vie différents.

Une partie de la France ne comprend plus ce qui se passe dans une autre partie du pays. Continuer la lecture de Éditorial de Fabien Roussel et les propositions du PCF

Le « plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine » du PCF (Vidéo)

Les communistes font part ce mardi 4 juillet de leurs propositions pour sortir de la crise après la révolte dans les banlieues. Ils appellent à un « Grenelle pour l’égalité des territoires ».

Fabien Roussel lors du 39e congrès du PCF à Marseille le 10 avril 2023.

Fabien Roussel lors du 39e congrès du PCF à Marseille le 10 avril 2023.
Laurent Coust/ZUMA-REA

Trois volets, 64 propositions, et « quinze mesures d’urgences ». Le PCF présente ce mardi 4 juillet un « plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine ». «  La mort du jeune Nahel a provoqué une immense émotion et a mis à nouveau en lumière la violence des rapports entre une partie de la police et des jeunes de notre pays » , justifie le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel.

Le premier volet du plan propose notamment la création d’une police de proximité de 30 000 fonctionnaires, et « l’ouverture d’un débat national sur le rôle et les missions de la police ». Les communistes se prononcent également en faveur de l’abrogation de la loi de 2017 qui élargit les possibilités pour les policiers de faire usage de leur arme, ainsi qu’une « nouvelle doctrine d’engagement ». Un récépissé de contrôle de police serait mis en place, tandis que serait créée une « instance indépendante de contrôle de l’activité policière ».

Continuer la lecture de Le « plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine » du PCF (Vidéo)

Castelsarrasin – Eric Cadoré vient présenter le plan régional pour l’eau à la rencontre des communistes

Castelsarrasin - Eric Cadoré vient présenter le plan régional pour l'eauPar Julien Sueres – PCF Castelsarrasin, le 30 Juin 2023

La région Occitanie est l’une des plus exposées aux effets du changement climatique : hausse des températures moyennes, augmentation de la fréquence d’épisodes extrêmes tels que les tempêtes, les pluies diluviennes ou les canicules. Les conséquences de cette pression exercée sur la ressource en eau sont aujourd’hui nombreuses, à la fois sur les milieux aquatiques, sur les sols et les usages. À ce jour, le déficit annuel (différence entre ressource et besoins) régional en eau est estimé à environ 200 millions de m3, induisant inévitablement des conflits d’usages.

Une situation d’urgence qui a amené le conseil régional à bâtir depuis des mois un grand plan régional pour un nouveau modèle de gestion de la ressource. Le conseiller régional (PCF) du Gers Eric Cadoré, et Président de la commission eau à la région, a rencontré les communistes au cours d’une réunion publique ce vendredi à Castelsarrasin pour en présenter les grandes lignes. Continuer la lecture de Castelsarrasin – Eric Cadoré vient présenter le plan régional pour l’eau à la rencontre des communistes

Pourquoi le parc nucléaire ne peut pas suivre la cadence imposée par le gouvernement ?

Une étude présentée au conseil social et économique central d’EDF que nous révélons doute des capacités du parc existant à produire la moitié de nos besoins en électricité d’ici à 2035, objectif que lui a pourtant fixé le gouvernement.

Le rapport auquel l'Humanité a eu accès pointe des niveaux de production comparables à ceux des années 1990, une période où le parc nucléaire comptait six réacteurs de moins qu’aujourd’hui. © Laurent GRANDGUILLOT/REA

Le rapport auquel l’Humanité a eu accès pointe des niveaux de production comparables à ceux des années 1990, une période où le parc nucléaire comptait six réacteurs de moins qu’aujourd’hui. © Laurent GRANDGUILLOT/REA

Coupures, baisses de tension et même black-out ? L es risques soulevés cet hiver vont-ils devenir de plus en plus fréquents ? Dans une étude que nous dévoilons, les experts des cabinets Degest et IED cachent mal leur pessimisme.

Mandatés par les élus du personnel d’EDF, pendant un an, Lambert Lanoë, Arnaud Eymery et Jean Barra ont rencontré plus de 130 acteurs afin d’évaluer la capacité réelle de production de notre parc nucléaire, qui, en 2022, n’a produit que 279 térawattheures (TWh), soit le « plus bas niveau de production de son histoire ».

Si celui-ci devrait atteindre 315 TWh en 2023, puis 330 TWh en 2024, il correspond à « des niveaux de production comparables à ceux des années 1990 », expliquent les auteurs du rapport. « Une période où le parc nucléaire comptait six réacteurs de moins qu’aujourd’hui. »

Sauf que, pour répondre aux enjeux climatiques, géopolitiques ou encore au défi de la réindustrialisation, la consommation d’électricité devrait augmenter et même plus vite que prévu, à en croire RTE, le gestionnaire du réseau de transport électrique.

Celle-ci devrait même doubler, entre 580 et 640 TWh en 2035. En 2022, les Français ont consommé 395 TWh. Pour parvenir à satisfaire ces futurs besoins, le plan de RTE consiste à faire monter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français à 40 % en 2030 et à 50 % en 2035. Et surtout, pour les centrales nucléaires, à assurer une production comprise entre 360 et 400 TWh/an.

Soit grosso modo l’objectif fixé en 2015 par EDF (405 TWh/an), mais jamais atteint jusqu’ici. Autant dire que, face à un tel scénario, les incertitudes quant à sa réalisation demeurent. Continuer la lecture de Pourquoi le parc nucléaire ne peut pas suivre la cadence imposée par le gouvernement ?

Avec son « Netflix médical », comment le groupe Ramsay lorgne les déserts médicaux

Le groupe Ramsay développe la téléconsultation en proposant un abonnement à 11,90 euros par mois aux patients. Sous couvert de faciliter l’accès aux soins partout dans le pays, cette stratégie pourrait au contraire accentuer la sélection des patients par le porte-monnaie.

Le nouveau dispositif de Ramsay propose pour 11,90 euros par mois, l’accès à un avis d’un praticien ou une réponse sur une question de santé, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 (dans la limite de 20 par an). ©PHOTOPQR/LA PROVENCE/VALLAURI

Le nouveau dispositif de Ramsay propose pour 11,90 euros par mois, l’accès à un avis d’un praticien ou une réponse sur une question de santé, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 (dans la limite de 20 par an). ©PHOTOPQR/LA PROVENCE/VALLAURI

Une offre de téléconsultation qui met le feu aux poudres. Début juin, l’abonnement proposé par Ramsay, leader discret de la santé privée en France, a déclenché une bronca des professionnels du secteur.

Lancé depuis janvier, ce dispositif que beaucoup ont comparé à un Netflix médical donne, pour 11,90 euros par mois, l’accès à un avis d’un praticien ou une réponse sur une question de santé, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 (dans la limite de 20 par an).

Dans un communiqué, le groupe assure que ce service, sans surcoût de consultation, ni prise en charge par l’assurance-maladie (sauf pour les éventuelles prescriptions réalisées lors des téléconsultations), « ne se substitue pas à un médecin traitant ». Continuer la lecture de Avec son « Netflix médical », comment le groupe Ramsay lorgne les déserts médicaux