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E Macron lance à Marseille la transformation libérale de l’école 

Bonne nouvelle, l’Ecole va bien se retrouver au centre du débat de la présidentielle. Mauvaise nouvelle : E Macron va faire campagne sur un programme ultra libéral pour l’école publique. Présentant le 2 septembre son plan pour le Grand Marseille, le président de la République a annoncé un statut dérogatoire spécial pour 50 écoles marseillaises dès la rentrée 2022. Dans ces écoles, les directeurs choisiront les enseignants et disposeront d’une large autonomie pour adapter les horaires, les rythmes scolaires avec la participation  « d’acteurs extrascolaires ». Cette « école du futur » reprend le vieux projet libéral d’une école privatisée. On pouvait penser que le gouvernement stopperait ses réformes d’ici les élections. Il fait le choix inverse, d’aller plus loin dans la libéralisation de l’Ecole. Et probablement d’inscrire cette contre révolution libérale dans le programme d’E Macron aux présidentielles.

Les directeurs embaucheront les enseignants

On s’attendait à un plan d’investissement dans les écoles marseillaises. C’est ce que l’Elysée avait annoncé. Et le chiffre du milliard circulait pour rénover les 174 écoles marseillaises laissées à l’état de ruine par la municipalité précédente. On verra qu’il y a bien un plan à ce sujet. Mais il reste flou sur le concret et précis sur le politique car il vise surtout à lier la nouvelle municipalité de gauche à un projet libéral.

Ce qui est précis c’est la volonté de casser les règles de fonctionnement des écoles publiques pour les aligner sur celles des écoles privées. Et là dessus le président de la République veut aller très vite et très loin. Continuer la lecture de E Macron lance à Marseille la transformation libérale de l’école 

Musique. Le compositeur grec Mikis Theodorakis est mort

Mikis Théodorakis, ici à Athènes, lors des manifestations contre l'austérité en 2011, est décédé à l'âge de 96 ans. AFP/ANGELOS TZORTZINISMikis Théodorakis, ici à Athènes, lors des manifestations contre l’austérité en 2011, est décédé à l’âge de 96 ans. AFP/ANGELOS TZORTZINIS

 

Jeudi 2 Septembre 2021

Le grand compositeur grec Mikis Theodorakis est mort à l’âge de 96 ans à Athènes. Ancien résistant et opposant à la dictature des colonels qui lui valu un exil en France, membre du KKE, Mikis Theodorakis était devenu célèbre en composant la musique du film Zorba le Grec (1964), reprise à travers le monde. On lui doit aussi la musique de films comme Z ou Serpico.

Né le 29 juillet 1925 à Chios, en mer Egée, dans une famille d’origine crétoise, Mikis Theodorakis est l’auteur d’une oeuvre gigantesque et le plus célèbre des compositeurs grecs. Il est devenu le symbole de la résistance en Grèce à travers les époques. Dès le début de la dictature des Colonels, qui démarre le 21 avril 1967, Theodorakis est arrêté.

Pendant la crise financière qui frappe la Grèce, il manifeste contre les mesures d’austérité imposées par les créanciers du pays (BCE, UE, FM). Il avait été blessé par des gaz lacrymogènes en février 2012 lors d’une violente manifestation devant le Parlement à Athènes. « Mikis a apporté de la lumière à nos âmes. Il a marqué avec son oeuvre la vie de ceux qui ont choisi la route de la démocratie et de la justice sociale », a partagé sur les réseaux sociaux le leader de l’opposition de gauche (Syriza) et ancien Premier ministre, Alexis Tsipras. Continuer la lecture de Musique. Le compositeur grec Mikis Theodorakis est mort

PCF. Présidentielle, une rentrée dans les starting-blocks pour les communistes

Fabien Roussel lors de son discours à l'université d'été du PCF à Aix-en-Provence, samedi 28 août.

L’université d’été du PCF à Aix-en-Provence a été l’occasion pour Fabien Roussel de marteler ses priorités pour une élection à laquelle il participe « pour gagner ». Emploi, pouvoir d’achat, jeunesse et écologie seront, dans les semaines à venir, au menu des communistes qui partagent l’enthousiasme de leur candidat. La création de « comités locaux pour les Jours heureux » a également été annoncée.

Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), envoyée spéciale.

Trente-deux semaines, soit 225 jours très précisément. Le candidat communiste à l’élection présidentielle n’a pas manqué de faire le compte du temps imparti d’ici le premier tour pour « relever le défi des jours heureux », samedi, lors de l’université d’été du PCF qui a réuni à Aix-en-Provence quelque 500 militants venus de toute la France. « Nous n’allons pas à cette élection pour faire de la figuration, nous y allons pour gagner, pour diriger le pays, pour redonner le pouvoir aux citoyens, au monde du travail », a lancé Fabien Roussel à ses troupes, assurant voir « grandir l’intérêt pour notre candidature » qui n’a rien d’une « aventure personnelle ». Continuer la lecture de PCF. Présidentielle, une rentrée dans les starting-blocks pour les communistes

Stéphanie Roza : « La focalisation sur la race et le genre fait aujourd’hui écran aux questions sociales »

Philosophe spécialiste des Lumières et des précurseurs du socialisme, Stéphanie Roza vient de publier « La gauche contre les Lumières ? » (Fayard, 2020) dans lequel elle revient sur l’émergence, au sein de la gauche intellectuelle, d’une critique radicale contre les principes fondateurs des Lumières, au risque de jeter le bébé avec l’eau du bain. À l’heure où le rapport à l’universalisme, à la science ou au progrès sont au cœur du débat public, nous avons souhaité nous entretenir avec elle.

Le Comptoir : Dans votre livre, vous analysez la manière dont s’est développée dans une partie de la gauche, à partir des années 1970, une critique radicale contre l’universalisme, le rationalisme et le progressisme des Lumières. En quoi s’agit-il d’une rupture avec les critiques qui avaient déjà pu être observées depuis le XIXe siècle ?

Stéphanie Roza © Celine Nieszawer

Stéphanie Roza : Dès le XIXe siècle, il y a déjà des critiques du machinisme mais qui ne sont pas forcément dirigées contre le progrès en tant que tel. En revanche, au début du XXe siècle, des syndicalistes révolutionnaires en rupture de ban par rapport au mouvement socialiste et la Deuxième Internationale, comme Georges Sorel et un certain nombre d’intellectuels regroupés autour de la Revue socialiste, développent une critique très radicale du progrès. Ce dernier est accusé d’être une valeur portée par la République bourgeoise qui compromet le mouvement ouvrier avec la bourgeoisie républicaine. S’il s’agit d’une critique radicale de l’héritage des Lumières, ce n’est pas une critique du rationalisme. Sorel prend soin de distinguer le rationalisme des Lumières, critiquable car lié au progressisme, du rationalisme de Pascal au XVIIe siècle qui constitue à ses yeux le bon rationalisme. Continuer la lecture de Stéphanie Roza : « La focalisation sur la race et le genre fait aujourd’hui écran aux questions sociales »

Rentrée : Le bilan bidon de JM Blanquer in Caf. Peda.

Ne cherchez pas d’annonces dans la conférence de rentrée de JM Blanquer. Alors que traditionnellement, cette conférence dévoile des projets et des décisions, JM Blanquer n’avait pas grand chose à dire en ce domaine le 26 août et semble avoir déjà tourné la page. Devant les médias, il s’est livré à une campagne d’autopromotion, prenant parfois des libertés énormes avec la vérité. Un bel effort tout de suite contrarié par les reproches faits à la presse de trop écouter les syndicats. On ne se refait pas…

Spectacle

D’année en année, la conférence de rentrée perd en substance et gagne en spectacle. En 2018 JM Blanquer avait des décisions à annoncer et il le faisait de façon sobre. Cette année, le ministre n’avait rien à annoncer. Alors il multiplie les accessoires : ouvrages que l’on brandit sous les flashs, affiches que l’on déplie (mais qui restent illisibles), partenaires féminines de plus en plus nombreuses qui forment l’arrière plan (une ministre et deux secrétaires d’Etat). Continuer la lecture de Rentrée : Le bilan bidon de JM Blanquer in Caf. Peda.

En souvenir d’Anahita Ratebzad, dirigeante socialiste et mère de la libération des femmes afghanes

Anahita Ratebzad, debout à droite, s’entretient avec un groupe de militantes. | Famille Ratebzad via Twitter

Je suis à la recherche du livre collectif paru aux éditions sociales dont j’avais écrit le chapitre consacrée aux femmes de Biélorussie et du Tadjikistan. C’est dans le cadre de ce reportage qui avait duré sept semaines qu’il m’avait été donné la possibilité de rencontrer des femmes tadjiques et afghanes. Elles m’avaient étonnée par leur force et leur foi dans le communisme, ce qui n’était pas toujours évident ces années-là quand on se rendait dans l’URSS en proie à la perestroïka. Si quelqu’un a ce livre pourrait-il me le prêter, je l’ai perdu comme tout ce que j’ai écrit, y compris les reportages que je faisais pour Révolution et mêmes les photos qu’avait faites de moi Willy Ronis. Cela m’aiderait à réécrire cet indispensable témoignage sur ce que les femmes d’Asie centrale ont accompli. En attendant ce texte pose les jalons de la véritable histoire des femmes afghanes. Ces femmes ont été trahies par le capital et ses alliés mais elles l’ont été aussi par certains partis communistes dont le PCF de Robert Hue, Marie-Georges Buffet et Pierre Laurent, Patrick Le Hyaric qui ont inventé un féminisme petit bourgeois qui niait le combat historique des femmes communistes. Nous en sommes encore là.. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

 PAR TIM WHEELER

Tous les journaux et les émissions de télévision en ce moment sont remplis d’histoires sur l’avenir sombre qui plane sur les femmes et les filles afghanes alors que les talibans reprennent le contrôle de leur pays. Le Guardian a publié à la fin de la semaine dernière un article d’une femme afghane anonyme qui a déclaré qu’elle cachait maintenant les deux diplômes universitaires qu’elle avait obtenus, à la recherche d’une burqa pour couvrir chaque centimètre d’elle-même alors que les fondamentalistes des talibans détestant les femmes se rapprochent. Continuer la lecture de En souvenir d’Anahita Ratebzad, dirigeante socialiste et mère de la libération des femmes afghanes

Marché de l’occasion : les dessous d’un succès

29,4 millions, c'est le nombre de visiteurs uniques mensuels affi ché par Leboncoin en 2020. © Sadak Souici

Un Français sur deux utilise Leboncoin, géant de la vente entre particuliers qui bouscule les pratiques. Le marché de la « seconde main » explose, boosté par la crise. Le désir de consommer autrement cohabite avec une frénésie d’échanges. Un phénomène vertueux ? Pas si sûr… 

C’est une révolution silencieuse qui a débuté bien avant la crise sanitaire, sur fond de préoccupations financières et écologiques, mais qui s’est transformée, au fil des confinements, en un véritable phénomène de société : l’incroyable essor du marché de l’occasion. Désormais, les Français n’hésitent plus, quand ils cherchent un nouveau canapé, une tenue d’été ou leur prochaine voiture, à jeter leur dévolu sur des produits de seconde main, hier pour certains méprisés. Alors qu’ils n’étaient que 17 % en 2005 à consommer des biens d’occasion, cette proportion a littéralement explosé, et désormais plus des deux tiers de la population se disent prêts à délaisser le neuf pour satisfaire leurs besoins ou envies. Et, au cœur de cette tendance de fond, qui surfe sur le développement du e-commerce, un acteur fait la course en tête dans l’Hexagone, mariant des résultats en hausse constante et une popularité sans faille : Leboncoin. Continuer la lecture de Marché de l’occasion : les dessous d’un succès

Moissac: Le contrôle de Police dérape in DDM + Communiqué de presse du PCF

Tarn-et-Garonne : obligation de port du masque: le contrôle de police dérape à Moissac

Françoise Fontanier en train de se relever, entourée des deux agents de la police municipale.
Françoise Fontanier en train de se relever, entourée des deux agents de la police municipale. Photo DDM

C’est en plein centre-ville, qu’un contrôle de police pour non-port du masque a mal tourné vendredi dernier. Une policière est tombée à terre et a déposé une plainte.

Que s’est-il passé vendredi dernier à l’angle de la rue Sainte-Catherine et de la rue de la République? Contrôlée par la police municipale, Françoise Fontanier, présidente de l’association Le Nouvel Amphi, a été maîtrisée au sol par l’un des agents. Une scène inhabituelle qui n’a pas manqué d’attiser la curiosité des passants. Une plainte a été déposée par la policière, tandis que Françoise Fontanier en aurait l’intention également.

Deux versions des faits s’affrontent en effet, et demandent une enquête approfondie.

Un contrôle pour non-port du masque Continuer la lecture de Moissac: Le contrôle de Police dérape in DDM + Communiqué de presse du PCF

RN/FN.: Un « verdissement » sur fond identitaire #moissac #lopez

Autour de la question du localisme, Andrea Kotarac (à gauche) et Hervé Juvin, ont articulé le virage idéologique de l’extrême droite. © Alain Robert/SIPA

Historien des idées au CNRS, spécialiste de l’extrême droite et de l’écologie politique, Stéphane François analyse les tentatives du parti de Marine Le  Pen de se doter d’un corpus idéologique en matière d’écologie. Entretien

Pourquoi et comment le RN – et le FN avant lui – tente-t-il de développer un discours écologique, alors qu’il a toujours été sceptique sur les questions environnementales et notamment le changement climatique ?

Stéphane François Les tentatives d’élaboration d’un discours écologique sont très récentes en fait… les premières datent des années 1990, lorsque Bruno Mégret était le numéro 2 du parti. Mais Jean-Marie Le Pen était sceptique et voyait dans l’écologie une « préoccupation de bobos ». Et, de fait, l’écologie était absente des programmes du parti. Il y a eu une deuxième tentative en 2011, lorsque Marine Le Pen devint présidente du FN. Elle chargea Laurent Ozon de piloter le comité d’action présidentielle « écologie ». Celui-ci était un vieux militant écologiste, il a dirigé une collection chez Sang de la Terre et était responsable du Recours aux forêts, la revue écologiste de la Nouvelle Droite. Sauf que ses propos sur le massacre d’Utoya l’ont poussé à démissionner de ce parti… La question écologique n’est redevenue importante que ces dernières années, avec l’arrivée à la fois d’identitaires, très portés sur le localisme, et d’Hervé Juvin, ancien barriste devenu proche de Corinne Lepage.