Tribunes de militaires : l’extrême droite met la pression

Deux textes publiés dans Valeurs actuelles menacent d’une intervention de l’armée en cas de guerre civile. Une opération menée pour paver la voie à l’extrême droite.

Comme il l’avait annoncé, l’hebdomadaire d’extrême droite « Valeurs actuelles » a récidivé le 9 mai en publiant une nouvelle tribune signée, selon le journal, par 2 000 militaires, cette fois en situation d’active. Ses auteurs y affirment « entrer dans l’arène pour avoir simplement l’honneur d’y dire la vérité » après leurs « aînés » qui avaient déclenché la polémique en signant un appel de la même teneur le 21 avril dernier, date anniversaire du putsch des généraux en avril 1961.

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Vendredi 21 mai à 18h30: NE NOUS RACONTEZ PLUS D’HISTOIRES !

Elle est française, il est algérien. Toute leur enfance a été bercée par la guerre d’Algérie.
Souvenirs traumatisants d’un départ forcé pour la journaliste, fille de pieds noirs ; récit mythifié d’une indépendance glorieuse pour le réalisateur, militant des droits humains. Chacun a eu droit à sa version de l’Histoire.
Loin de l’historiographie officielle, ils rencontrent des témoins aux discours volontairement oubliés et qui se battent contre la guerre des mémoires pour faire entendre une vérité plus apaisée. Continuer la lecture de Vendredi 21 mai à 18h30: NE NOUS RACONTEZ PLUS D’HISTOIRES !

Électricité. La « tarification dynamique » va faire exploser vos factures

Sans le compteur Linky pas de «tarification dynamique». © Guy Bouchet/Photononstop

Sans le compteur Linky pas de «tarification dynamique». © Guy Bouchet/Photononstop
 

« Grâce » aux compteurs Linky et au libéralisme de Bruxelles, des fournisseurs proposent des contrats indexés sur le marché de gros, qui s’envolent en cas de pic de consommation. Comme au Texas en février, où de nombreuses installations électriques avaient été paralysées par un froid extrême, faisant flamber les prix en Bourse. Des consommateurs ont reçu des factures d’électricité mensuelles de plusieurs milliers de dollars. Bientôt chez vous ?

Éditorial Les escrocs de l’électricité

En février dernier, un nouveau fournisseur d’électricité apparaissait en France, avec une offre très particulière. Filiale du groupe finlandais Fortum, l’entreprise Barry nous propose un prix du courant qui varie heure par heure. Le tarif facturé au client suit le cours du kilowattheure sur la Bourse Epex Spot, le marché européen de l’électricité en gros. C’est le compteur communicant Linky qui permet de faire le lien entre notre consommation réelle et les prix du marché.

Journée mondiale contre l’homophobie : pourquoi une telle haine envers les trans ? Entretien avec Emmanuel Beaubatie

Emmanuel Beaubatie : «    Les transitions ne se résument pas à un passage d’une catégorie de sexe à l’autre. C’est beaucoup plus complexe que ça. » © La Découverte

Emmanuel Beaubatie : « Les transitions ne se résument pas à un passage d’une catégorie de sexe à l’autre. C’est beaucoup plus complexe que ça. » © La Découverte

En cette Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, le sociologue Emmanuel Beaubatie démontre que la population trans, comme celle des gays et des lesbiennes, est un groupe très hétérogène. Une diversité de parcours et d’expériences sociales.

Emmanuel Beaubatie est ­docteur de l’École des hautes études en sciences sociales et travaille sur les mobilités et la diversité de genre. Dans une large enquête sociologique (1), le chercheur a étudié l’hétérogénéité des parcours trans, et la mobilité sociale qui les accompagne.

Qu’est-ce qui se joue dans la détestation des homos et des trans ? Continuer la lecture de Journée mondiale contre l’homophobie : pourquoi une telle haine envers les trans ? Entretien avec Emmanuel Beaubatie

Fabien Roussel : « reprendre le pouvoir sur la finance est tout à fait réalisable »

« Réformer la fiscalité sur les multinationales, sur le capital, sur les grandes fortunes, sur les transactions boursières », un des projets phares défendus par Fabien Roussel, candidat communiste a à la présidentielle.

 

Fabien Roussel entre pour de bon dans l’arène présidentielle après le vote des adhérents du PCF le 9 mai. Déterminé à être « le candidat du monde du travail, des classes populaires comme des classes moyennes », le député communiste du Nord veut, face aux droites LR, LaREM et à l’extrême droite, imposer les questions sociales, l’humain et la planète au centre des débats.

Vous venez d’être investi pour la présidentielle par les adhérents du PCF. Vous serez le premier candidat communiste depuis quinze ans. Comment comptez-vous peser dans ce scrutin essentiel aux yeux des Français ?

Fabien Roussel D’abord, en mobilisant l’incroyable force que nous représentons toutes et tous. Ceux qui ont participé à ce choix, comme ceux qui ne l’ont pas fait mais qui veulent bousculer ce scénario qu’on veut nous imposer, en 2022, entre le président sortant et l’extrême droite. Au Parti communiste, nous venons de débattre pendant plusieurs mois et nous avons voté trois fois : c’est un exercice démocratique sans précédent dans d’autres forces politiques. Mais nous ne nous arrêterons pas là. Continuer la lecture de Fabien Roussel : « reprendre le pouvoir sur la finance est tout à fait réalisable »

Démocratie. Régionales et départementales : les mal-aimées

Les régions et départements ont leur mot à dire en matière de développement économique, d’aides sociales, de transport ou d’insertion professionnelle. Pourtant, les scrutins des 20 et 27 juin risquent d’être boudés par une large partie de l’électorat.

Faut-il s’attendre, les 20 et 27 juin, à un nouveau fiasco démocratique ? L’abstention massive lors des municipales de 2020 (55 % au 1er tour, 59 % au second) fait craindre le pire. Pour cause : les conditions particulières dues à la pandémie de Covid-19, qui ont expliqué pour partie la désertion des urnes, pèsent encore et toujours sur la vie électorale. Pas de meetings, pas de porte-à-porte, peu de contacts, et un manque de visibilité médiatique des enjeux locaux… Autant d’éléments qui ankylosent les campagnes en cours.

À cela s’ajoute le fait que les élections régionales et départementales sont des scrutins qui, en dehors du contexte sanitaire, sont déjà structurellement frappés par une forte démobilisation. Pour les régionales, l’abstention était de 31 % en 1992, 39 % en 2004, avant de battre son record en 2010 (54 % au 1er tour). En 2015, malgré un léger sursaut, un Français sur deux ne s’est pas rendu aux urnes. Pour les départementales (ex-cantonales), c’est la même chose, avec 50 % d’abstention en 2015 et 56 % en 2011, alors que la participation se maintenait entre 60 % et 65 % jusqu’en 2008. Continuer la lecture de Démocratie. Régionales et départementales : les mal-aimées

Collectivités. Malgré les oppositions, l’exécutif relance son « big bang » territorial

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, est chargée de défendre le projet de loi voulu par Emmanuel Macron, désireux de séduire les élus locaux. Gilles Bassignac/Divergence

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, est chargée de défendre le projet de loi voulu par Emmanuel Macron, désireux de séduire les élus locaux. Gilles Bassignac/Divergence

Après l’avoir remisée au placard, le gouvernement prévoit de présenter la loi 4D, très contestée, au Sénat en juillet. Objectif caché : réconcilier Emmanuel Macron et les territoires.

Emmanuel Macron déclarait, le 2 juillet, à la presse régionale qu’il était « favorable à ce qu’on ait plus de différenciations » entre les collectivités, car cela correspondait à leur « demande » et au « besoin des territoires ». Et puis… plus rien. Les contours d’une loi de différenciation territoriale avaient pourtant été dessinés par Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, sans qu’une réelle suite soit donnée aux velléités de réforme du président. Mais voilà que le gouvernement ressort maintenant de ses cartons son projet de loi 4D – ​​​​​​​ « décentralisation », « différenciation », « déconcentration » et « décomplexification ». Il sera finalement présenté, ce mercredi, en Conseil des ministres avant d’arriver début juillet au Sénat puis à l’Assemblée nationale à la rentrée, malgré un calendrier lourdement chargé jusqu’à la fin de la législature. Continuer la lecture de Collectivités. Malgré les oppositions, l’exécutif relance son « big bang » territorial

L’esclavage et la traite négrière sont-ils constitutifs du capitalisme ? (Débats)

La traite négrière alimente les plantations esclavagistes américaines de tabac et de café au Brésil et surtout de canne à sucre qui envahissent au XVIIIe siècle l’ensemble des Caraïbes. © AFP

La traite négrière alimente les plantations esclavagistes américaines de tabac et de café au Brésil et surtout de canne à sucre qui envahissent au XVIIIe siècle l’ensemble des Caraïbes. © AFP

Rappel des faits  Durant cinq siècles, l’exploitation esclavagiste de l’Afrique sub-saharienne participe du développement marchand et financier mondialisé. Avec les textes de Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne, Jean-Marc Ayrault, président du Mémorial de l’esclavage, Frédéric Régent, historien et Françoise Vergès, politologue.

Un commerce profitable

Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne et autrice

À partir de 1500 et l’arrivée des Portugais au Brésil s’ouvre l’ère de la traite transatlantique, époque la plus brutale de l’esclavage africain. La traite alimente les plantations esclavagistes américaines de tabac et de café au Brésil et surtout de canne à sucre qui envahissent au XVIII e siècle l’ensemble des Caraïbes. C’était un commerce profitable malgré les risques. Ceux-ci étaient diminués pour les investisseurs occidentaux (surtout britanniques et français) qui achetaient des « parts » de bateaux : si certains étaient perdus, il en restait au moins une moitié pour assurer des bénéfices. Continuer la lecture de L’esclavage et la traite négrière sont-ils constitutifs du capitalisme ? (Débats)

Fabien Roussel, candidat communiste à l’élection présidentielle. Franc-parler et lutte des classes

Fabien Roussel, candidat du Parti communiste à la présidentielle 2022. © Joël Saget/AFP

Fabien Roussel, candidat du Parti communiste à la présidentielle 2022. © Joël Saget/AFP

 

Le député du Nord et secrétaire national du PCF a été désigné à 82,36% par les adhérents du PCF pour être le candidat communiste à l’élection présidentielle. Il assure qu’il sera le candidat du monde du travail et de la jeunesse, en remettant les urgences sociales au cœur du débat.

«L a France ne manque pas de moyens, loin de là. Mais ils ne profitent qu’à une minorité. Une infime minorité qui prospère insolemment. Ce sont eux les véritables assistés de la République ! » En quelques mots, devant un congrès qui vient de l’élire à la tête du PCF, Fabien Roussel désigne la cible. On est en novembre 2018, Emmanuel Macron s’apprête à entériner un nouveau « budget des riches », les gilets jaunes frappent à la porte et les blouses blanches crient déjà leur désarroi. Trois ans et une pandémie plus tard, les communistes ont à nouveau voté, et leur secrétaire national a désormais un nouveau défi à relever : se lancer dans la course à l’Élysée. Continuer la lecture de Fabien Roussel, candidat communiste à l’élection présidentielle. Franc-parler et lutte des classes

Agriculture. Y aura-t-il des fruits cet été ? in L’Humanité Dimanche

© Marta Nascimento/REA

© Marta Nascimento/REA

Un mois après l’épisode de gel qui a touché les cultures, les producteurs contemplent encore le désastre. Et l’alerte n’est toujours pas levée pour le Nord et la Normandie… Alors, y aura-t-il des fruits cet été ? Et comment les agriculteurs peuvent-ils s’adapter aux aléas qui se multiplient ?

De mémoire d’arboriculteur, on n’avait jamais vu ça. À cinq ans de la retraite, Françoise Roch, productrice dans le Tarn-et-Garonne, contemple ses pruniers, ses pommiers et son raisin de table : le feuillage flétri, les fleurs fanées, les fruits rabougris, un carnage causé par ces nuits glaciales d’avril qui ont frappé ses 17 hectares de verger.

« Jamais je ne m’étais levée 18 nuits de suite pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être, en arrosant les bourgeons pour les protéger du gel. Une nuit, la température est descendue jusqu’à – 6 °C. Pendant 11 heures de suite, on a dû faire de l’anti-gel. J’ai perdu 40 % de ma récolte », lâche-t-elle. Continuer la lecture de Agriculture. Y aura-t-il des fruits cet été ? in L’Humanité Dimanche