« Frapper les pauvres » de Jean-Paul Delahaye est un livre marquant de cette rentrée.

Il se distingue par son intensité, son engagement et sa forme. L’ancien haut responsable de l’Éducation nationale, auteur de rapports et d’essais sur la question de la pauvreté et de l’Ecole, choisit cette fois la forme du roman pour dénoncer, à hauteur de lycéens, les injustices et les inégalités sociales, scolaires et politiques. Malgré sa propre réussite, Jean-Paul Delahaye n’a jamais oublié et manqué de parler et penser à partir des plus fragiles.

Avec ce roman, il continue de plaider avec force pour une réforme de l’École, plus juste et solidaire.

Dans son entretien  au Café pédagogique, il livre sa vision sensible et politique : « Ceux qui vivent dans leur bulle de privilégiés et qui sont insensibles aux difficultés et aux humiliations rencontrées par tous les autres ne voient jamais venir la goutte d’eau qui fait déborder le vase… ».

Pourquoi la fiction ? Que peut, dit ou fait la littérature que n’avez dit ou écrit ou fait ?

Ce roman me donne la liberté de faire partager d’une autre manière une connaissance des milieux populaires acquise tout au long de ma vie professionnelle mais aussi vécue personnellement dans mon enfance. En prenant pour cadres un grand lycée parisien qui accueille des internes d’excellence venus de banlieue et un lycée professionnel de Seine-Saint-Denis, j’utilise le roman pour faire parler et agir des jeunes, ce que je n’avais pas fait dans mes écrits précédents. Comme il s’agit d’une fiction, j’ai mis un peu de moi dans certaines situations ou certains personnages. Je conserve en effet toujours au fond de moi l’âge de ma jeunesse d’enfant de pauvre, de mes colères comme de mes espoirs. Continuer la lecture de « Frapper les pauvres » de Jean-Paul Delahaye : « Une société et un système éducatif qui demeurent profondément injustes »