Les Déferlantes : Indochine et Louise Attaque menacent d’annuler leur venue

Pour des raisons logistiques, le festival de musique les Déferlantes devrait se tenir à Perpignan plutôt qu’à Céret (Pyrénées-Orientales). Les deux groupes pourraient annuler leur venue dans la commune dirigée par l’élu RN Louis Aliot.

Le groupe de rock Indochine lors d’un concert à Paris, le 8 mars 2022. © Julien De Rosa

Le groupe de rock Indochine lors d’un concert à Paris, le 8 mars 2022. © Julien De Rosa

La normalisation de l’extrême droite n’a pas encore contaminé le rock français. Comme Indochine, ce week-end, le groupe Louise Attaque a annoncé mardi qu’il ne se rendrait pas au festival Les Déferlantes si celui-ci avait bien lieu à Perpignan, ville administrée par le RN Louis Aliot.

Le festival, qui met notamment à l’affiche les deux groupes les 8 et 9 juillet prochains, se tient traditionnellement à Céret, à 30 kilomètres de Perpignan.

Mais l’événement a pris de l’ampleur et, l’an passé, alors que 100 000 festivaliers ont participé à l’événement, le public s’est plaint des difficultés de déplacements pour gagner et quitter la petite ville. Continuer la lecture de Les Déferlantes : Indochine et Louise Attaque menacent d’annuler leur venue

Culture: le déni RN de Moissac

NDLR de MAC: nous publions avec plaisir la réaction de Chantal Fraisse, co-auteure d’un ouvrage de référence sur Le Cloitre et le Portail de l’abbatiale de Moissac à paraitre le 6 janvier et qui est ostracisée par la mairie RN de Moissac. C’est vrai que lorsque l’on parle culture, le RN parle traditionalisme!

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Ce que je vais vous narrer n’est pas un conte de Noël ni une… blague !

Depuis plusieurs années la boutique du cloître ne pouvait plus proposer aux visiteurs d’ouvrage de référence décrivant et expliquant tous les chapiteaux du cloître et toutes les sculptures du portail de l’église de l’abbaye célèbre, bien UNESCO. Un ancien ouvrage, de cet ordre, était épuisé.

Voilà 3 ans environ deux historiennes commencèrent donc à travailler pour pallier ce manque : la nouvelle somme devait renouveler la compréhension du monument tout en proposant les 400 nouvelles illustrations nécessaires. Le travail terminé il fallait trouver un éditeur qui veuille bien se lancer pour prendre le risque de fabriquer le « beau livre ». Ainsi l’éditeur pressenti demanda à la mairie de Moissac – qui gère la boutique-librairie du cloître – un pré-achat d’une centaine d’ouvrages à un tarif préférentiel (et non une subvention !!) : c’est ce qui se pratique dans tous les sites touristiques. Soyons clairs : l’éditeur vendait à la mairie 100 ouvrages à 30 € qui allait les revendre à 45€, bénéfice pour la commune : 1500 €. Précisons à ce stade que les auteurs touchent 8% sur la vente de leurs ouvrages : à 2 cela revient à 4% pour nos deux autrices (pour trois ans de travail).

« Et la réponse de la mairie tomba : refus !

Surprise : « pourquoi donc ce refus, monsieur le maire ? »

La vraie surprise fut en réalité la réponse : selon M. Romain Lopez le pré-achat se ferait à la condition que le nom d’une des autrices – la moissagaise 😊 – disparaisse de la couverture de l’ouvrage futur !

Diantre ! Vous m’en direz tant ! C’est une blague ? »

Quelques fous-rires plus tard on devait apprendre que l’autrice moissagaise avait déplu… (à la décharge de M. le maire elle n’a jamais fait mystère de son aversion pour les thèses frontistes).

L’historienne moissagaise en question ne témoigne pas pour faire pleurer sur son sort mais dans un seul objectif, celui de poser cette question : qui, à part un esprit pétri d’idéologie frontiste, peut penser à punir un historien – et en réalité un livre – pour divergence d’opinion ?

Ah ! J’oubliais : la même autrice a été évincée par la mairie actuelle du Comité scientifique qui conseille les architectes pour la restauration du monument historique moissagais (restauration déclenchée et préparée avec la DRAC par les municipalités précédentes car l’équipe actuelle a seulement la chance de voir se réaliser un projet qui n’est en rien de son fait) : au moins M. Lopez est cohérent !

Le happy end de cette histoire est un magnifique ouvrage qui sera en vente en librairie le 6 janvier 2022, paru grâce à une souscription qui fut un succès et à l’appui des Conseils départemental et régional. La communauté de communes « Terres de Confluences » a courageusement renoncé à répondre aux divers courriers de l’éditeur.

Bonne année à Moissac 2023,

Chantal Fraïsse (dont on ne peut pas écrire le nom 😊), conservateur, enseignante à l’université émérite.

 


Pour celles et ceux qui aiment profondément Moissac et son art roman, MAC vous invite à vous inscrire ci dessous avec vos coordonnées pour commander un ouvrage, coordonnées que nous transmettrons à Chantal Fraisse qui se fera un plaisir de vous le dédicacer comme sa co-autrice.

L’article de la DDM (Excellent C. Laguille) pour la présentation du livre

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2023, une année d’engagements pour des jours heureux!

2023, une année d’engagements par Maximilien Reynès-Dupleix

La Base alternative de P. Laurent : beaucoup de bruit pour rien… ou peut-être une “scission” programmée… Par D.B.

 

Pierre Laurent lors de la présentation de ce texte « alternatif »

Temps de lecture 17 minutes

*Pierre Laurent et les siens publient aujourd’hui une base alternative qu’ils opposent à la base commune, publiera, publiera pas voilà qui est fait et entre nous singulièrement bâclé, il y a là beaucoup de hâte et l’art de s’engouffrer dans une voie qui vient d’ailleurs, la jonction se réalise mais elle n’aide pas à clarifier. Les raisons d’une telle publication? C’est néanmoins, nous en faisons le pari, une bonne chose, parce que ce texte malgré sa nullité assumée, aidera peut-être le parti et l’équipe qui a eu le courage du 38e Congrès à mener enfin le débat qui n’a été que trop longtemps évité. Parce que ce texte qui est intellectuellement et politiquement d’une rare indigence a l’immense mérite de nous montrer jusqu’où ces gens veulent mener la liquidation, la manière dont ils n’ont jamais admis ce 38e congrès et comment ils n’ont jamais arrêté au niveau des positions qu’on leur a laissées de torpiller tout espoir de renouveau. Ce texte à la limite du grotesque tant l’emphase masque mal l’abandon en rase campagne, est cependant un choix de tomber les masques auquel il faut se préparer en se renforçant. Fabien Roussel a jusqu’ici choisi de représenter l’unité du parti, et son renouveau, les deux positions étant souvent difficiles à mener ensemble face à une telle déstabilisation, désormais nous pouvons et il peut donner un sens plein et entier à ce renforcement unitaire.

Aujourd’hui l’Humanité, notre journal, va jusqu’au bout de la patiente réécriture de l’histoire et de son abandon volontaire de tout ce qui a fait l’identité communiste en publiant ce texte sous le titre grotesque « Urgence de communisme » et l’attaque est clairement dirigée d’abord contre la tentative de recréer le parti communiste et la tentative d”autonomie. Continuer la lecture de La Base alternative de P. Laurent : beaucoup de bruit pour rien… ou peut-être une “scission” programmée… Par D.B.

De la décomposition des institutions vue par le flâneur et le visionnaire par D. Bleitracht

 

temps de lecture: 15 minutes

« Je n’attends pas grand chose de bien réjouissant de la session de la Chambre des députés qui vient de s’ouvrir. Nous ne verrons là que querelles mesquines, disputes personnelles et impuissance, si ce n’est à la fin une stagnation complète. En effet, une Chambre doit renfermer des partis compacts, sans quoi toute la machinerie parlementaire ne saurait fonctionner. Si chaque député fait valoir une opinion singulière, différente et isolée, il ne pourra jamais en résulter un vote susceptible d’être regardé, ne serait-ce que tant soit peu comme l’expression d’une volonté commune, et pourtant c’est une condition essentielle du système représentatif qu’une telle volonté commune se manifeste. Tout comme l’ensemble de la société française, la Chambre s’est décomposée en tant de fractions et de parcelles qu’il n’y a plus là deux personnes dont les opinions se rejoignent tout à fait (…) Mais où mène cet éclatement de tous les liens de la pensée, ce particularisme, cette extinction de tout esprit de corps qui est la mort morale d’un peuple? – C’est le culte de l’intérêt matériel, de l’égoïsme, de l’argent qui a amené cet état de chose. » (1)

Vous reconnaitrez que la description est saisissante, et que l’analogie avec la période contemporaine s’impose : aujourd’hui de la même manière toutes les institutions, toutes les forces politiques sont la proie de cette décomposition accélérée, cela s’étend depuis le sommet de l’Etat et ruisselle sur la moindre notabilité. Continuer la lecture de De la décomposition des institutions vue par le flâneur et le visionnaire par D. Bleitracht

Christelle Taraud : « Le féminicide, c’est s’attaquer au peuple des femmes »

Violences de genre. Par des conversations avec des chercheuses, artistes, journalistes et militantes du monde entier, l’historienne Christelle Taraud dresse un impressionnant état des lieux du continuum des violences faites aux femmes dans Féminicides, une histoire mondiale.

L'historienne Christelle Taraud réunit dans cet ouvrage les meilleures spécialistes mondiales pour penser le continuum des violences qui visent les femmes. © NnoMan Cadoret et Ludovic Marin/AFP

L’historienne Christelle Taraud réunit dans cet ouvrage les meilleures spécialistes mondiales pour penser le continuum des violences qui visent les femmes. © NnoMan Cadoret et Ludovic Marin/AFP

Une femme meurt toutes les onze minutes dans le monde. Comment et pourquoi décrire, depuis la préhistoire, les agressions, harcèlements, féminicides dont sont victimes les femmes à toutes les époques parce que femmes ? L’historienne Christelle Taraud a convié des spécialistes féministes de tous horizons pour comprendre cette guerre de genre. Gita Aravamudan, Claudine Cohen, Silvia Federici, Rosa-Linda Fregoso, Patrizia Romito, Rita Laura Segato, Aminata Dramane Traoré y dialoguent avec beaucoup d’autres et avancent un projet politique pour que cessent définitivement ces violences.

Pourquoi coordonner un tel ouvrage sur les féminicides ? Continuer la lecture de Christelle Taraud : « Le féminicide, c’est s’attaquer au peuple des femmes »

Refuge pour êtres en déconstruction

Bande dessinée Poétesse des formes, Marion Fayolle croque des personnages, abrités provisoirement par sa Maison nue. Ses mots touchent. Ses images parlent.

La Maison nue, de Marion Fayolle, éd. Magnani, 236 pages, 35 euros

«Quand j’entends les mots, je vois des dessins. » Les images de Marion Fayolle nous parlent. Sa ligne est claire, ses métaphores limpides, sa poésie émouvante. Au cœur de sa Maison nue , trois personnages en déconstruction sont abrités, un temps, sous une habitation vouée à la démolition. Un premier colocataire retourne chaque jour vers celle qui le quitte chaque nuit. Un autre refuse de regarder à l’extérieur et se mure, « malade que le monde soit malade ». La troisième habitante est une cavalière farouche, qui aime les mauvais chevaux, et s’ennuie vite. Elle-même ne se laisse pas découvrir. Chaque nouvel amant échoue à la mettre à nu, tant elle est recouverte de mille couches protectrices. Continuer la lecture de Refuge pour êtres en déconstruction

Résistance chronique Palestinienne (5 nov. 2022) in Radio Arts-Mada

INTERVIEW. Alain Daziron, organisateur des Journées de Larrazet : « Il y a plus une crise de la pensée de l’école que de l’école elle-même »

 

L’équipe organisatrice des Journées de Larrazet réunie samedi autour d’Alain Daziron.
L’équipe organisatrice des Journées de Larrazet réunie samedi autour d’Alain Daziron. DDM – Daniel VILLA VEGA

Annulées en 2020 et 2021, les Journées de Larrazet font leur retour, les 19 et 20 novembre. Avec un thème passionnant, « Réfléchir et habiter l’école ». Alain Daziron nous en parle.

Elles font partie du paysage culturel du Tarn-et-Garonne et avouons-le en natif de ce terroir lomagnol, cela nous fait plaisir de reparler des Journées de Larrazet. Plaisir partagé par Alain Daziron, historien et animateur attitré de la Maison de la Culture, qui nous présente cette 38e édition, programmée le week-end des 19 et 20 novembre. Continuer la lecture de INTERVIEW. Alain Daziron, organisateur des Journées de Larrazet : « Il y a plus une crise de la pensée de l’école que de l’école elle-même »

Anna Colin Lebedev : « Il n’y a aucun déterminisme à la guerre en ukraine »

Dans « Jamais frères ? », la spécialiste du monde postsoviétique Anna Colin Lebedev revient sur l’évolution parallèle des sociétés russe et ukrainienne ces trente dernières années. Elle y décrypte l’instrumentalisation politique des liens entre ces deux pays par Vladimir Poutine. Entretien.

 

Jamais frères ? Ukraine et Russie, une tragédie postsoviétique, Seuil, 224 pages, 19 euros

Huit mois de conflit depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des dizaines de milliers de morts qui ont fait voler en éclats les relations entre deux pays voisins et réputés proches. L’universitaire Anna Colin Lebedev revient sur une connaissance asymétrique de l’Ukraine et de la Russie. Pour mieux comprendre ce qui se joue sur le long terme, avec cette guerre, son ouvrage « Jamais frères ? Ukraine et Russie, une tragédie postsoviétique » éclaire d’un jour nouveau les racines et les enjeux du conflit.

Comment est né ce livre qui retrace l’histoire, décrit les liens et sociétés de l’Ukraine et de la Russie ?

Il répond à un besoin très simple : comprendre ce qu’il se joue dans la guerre. En France, nous avons une conception et une connaissance asymétriques des deux pays. Depuis longtemps, l’histoire de la Russie est plus répandue au travers de ses dimensions culturelles, linguistiques, économiques. L’Ukraine restait, quant à elle, connue par l’intermédiaire du regard russe et le récit qu’en faisait ce pays de manière consciente ou inconsciente. Devant cette déformation, je voulais rééquilibrer les connaissances et expliquer que la guerre ne puise pas ses origines dans les sociétés. Continuer la lecture de Anna Colin Lebedev : « Il n’y a aucun déterminisme à la guerre en ukraine »