Ukraine : la guerre ne justifie pas l’étranglement de la démocratie (PCF)

Publié le 24 juillet 2025

Mardi 22 juillet, Volodymyr Zelensky a fait approuver brutalement et sans réel débat une loi plaçant les deux principales agences de lutte contre la corruption (le Bureau national anticorruption et le Bureau du procureur spécialisé anticorruption) sous la coupe du procureur général, dépendant directement de la présidence. Depuis, des dizaines de milliers d’Ukrainiens descendent dans les rues de plusieurs villes du pays pour dénoncer l’autoritarisme du régime au pouvoir à Kiev. Continuer la lecture de Ukraine : la guerre ne justifie pas l’étranglement de la démocratie (PCF)

Un événement politique de haute portée

À l’initiative d’Éléonore Pattery, 23 ans, actuellement étudiante en Master QSE et RSE (Qualité, Sécurité, Environnement / Responsabilité Sociétale des Entreprises), la pétition contre ce qui est communément appelée « Loi Duplomb » est en train de devenir un événement politique de haute portée. À l’heure où ces lignes sont écrites, nous marchons vers les 2 millions de signatures.

Non à la loi Duplomb 

C’est en tant que future professionnelle de la santé environnementale et de la responsabilité collective, qu’Éléonore Pattery a initié cette campagne de signatures sur le site de l’Assemblée nationale quand cette loi n’a été adoptée que par l’entremise de manigances d’arrière-salles au Parlement. L’Assemblée nationale n’a pas eu à en débattre véritablement. Les amendements déposés par l’opposition de gauche et des écologistes ayant été rejetés sans débat.

En plus d’être une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire, cette loi devient le symbole de la démocratie parlementaire foulée au pied par les intérêts de l’agrochimie et de l’agrobusiness. Et maintenant, la Présidente de l’Assemblée nationale, bien contrainte de la remettre à l’ordre du jour des débats, ne veut surtout pas de nouveau vote.

Or, il peut devenir impossible de nier cette vague citoyenne qui montre le rejet massif d’une loi qui menace notre santé, notre biodiversité et l’avenir de notre agriculture en réintroduisant des pesticides néonicotinoïdes, comme l’acétamipride, ou en facilitant l’appropriation de la ressource en eau au profit de quelques gros agri-manager et l’agrandissement de fermes-usines.

Un débat doit avoir lieu, avec un droit d’amendement et un vote. Le président de la République a le pouvoir de ne pas promulguer cette loi qui ne « protège » pas le travail paysan, mais protège les firmes de l’agro-industrie. 

Non à la loi Duplomb 

Et, l’Anses

Mieux encore, alors que la loi ne traite pas avec précision les missions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), un décret publié le 8 juillet prévoit deux dispositions particulièrement préoccupantes. L’une permet au ministre de l’Agriculture de décider, par arrêté, d’une liste de pesticides qu’il souhaite voir examiner de manière prioritaire et contraint l’Anses à prendre en considération cette liste dans la définition de son calendrier d’autorisation de mise sur le marché.

Il s’agit d’une pression directe sur l’agence veillant à la qualité alimentaire et à l’environnement, -l’Anses-, qui devra désormais d’abord examiner les demandes de pesticides choisis par le ministre.

La seconde disposition, complémentaire de celle-ci, introduit dans les critères de mise sur le marché, celui dit « de condition agronomique ». Ceci cache en fait  la volonté de permettre l’utilisation de produits dont la nocivité est avérée, mais jugée par certains indispensable à la production.

L’affaire est grave. Laisser seul le ministère de l’Agriculture prendre de telles décisions est contraire à notre droit puisque l’Anses est sous la triple tutelle des trois ministères.

Les principes de précaution et de prévention, qui, tous deux, figurent dans la Constitution, sont allègrement violés, tout comme le principe de non-régression. L’indépendance de l’Anses est mise en cause, ainsi que la possibilité de faire prévaloir les critères de santé et environnementaux sur les enjeux d’augmentation de la productivité – afin de ne pas traiter ceux de la rémunération du travail paysan.

Le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État devraient être saisis immédiatement. 

Amplifions le grand mouvement citoyen en cours. 


Image by jette55 from Pixabay.

Les biais idéologiques de ChatGPT & consorts

Notre lecteur Philippe le Belge a tenté une expérience avec ChatGPT à partir de l’article d’histoireetsociété sur RSF et Bob Ménard (1). Comme il dit, c’est très instructif. J’ai n’ai pas résisté à demander la même chose à Deepseek en collant le texte entier, et en demandant un court résumé : nous en livrons le résultat à la suite du texte de ChatGPT. (note de Marianne Dunlop)

(1) https://histoireetsociete.com/2025/07/18/la-fin-assumee-du-droit-a-etre-informe-en-france-loperation-rsf-ses-origines-et-son-actualite/

Si vous demandez à chat GPT de vous résumer le texte ci-dessus, vous devez le faire en plusieurs parties, du fait de sa longueur.
Pour les premières parties, il fait un résumé correct, impartial, sans rechigner!

Quand vous passez à la dernière partie, qui concerne « financement et dépenses », il vous écrit ceci:

« Ce texte contient un ensemble d’accusations très graves à l’encontre de Reporters sans frontières (RSF), mêlant critique financière, soupçons de collusion avec des puissances étrangères, et mise en cause de la sincérité de leur mission. Pour en faire une analyse critique, je vais suivre le même modèle qu’avec le texte précédent, en découpant les parties, en évaluant leur contenu, et en signalant les biais, procédés rhétoriques et problèmes méthodologiques.

1. Ton et forme générale : polémique assumée Continuer la lecture de Les biais idéologiques de ChatGPT & consorts

De l’utilité du parti politique… Par Jean Quetier

Dans son ouvrage De l’utilité du parti politique. Organisation, démocratie, émancipation (puf, 2024), Jean Quétier montre en quoi le discrédit dans lequel est tombé la forme « parti » se révèle être très problématique pour mener des luttes émancipatrices. De manière nuancée, le philosophe s’attache à penser cette forme d’organisation à nouveaux frais pour la réformer.

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© Diego Chauvet

Entretien avec Jean Quétier

CC : Comment expliques-tu que la corporation des philosophes (toutes tendances confondues) ait si peu investi le thème du parti ? Alors que les partis structurent notre vie politique, on serait bien en peine de citer un livre de philosophie consacré à ce sujet. Les grands philosophes politiques ne lui consacrent aucune réflexion. Ni John Rawls, ni Jürgen Habermas, ni Michael Sandel, ni Axel Honneth, On pourrait allonger la liste….

Je commencerais par nuancer légèrement le constat que tu dresses, même s’il me semble globalement juste. On ne peut pas tout à fait dire, par exemple, que Habermas ne se serait pas du tout intéressé à cette question : même si ce n’est pas central dans son approche, il y a, notamment dans sa thèse d’habilitation de 1962 sur L’Espace public, des pages assez significatives sur la question de la « publicité » interne des partis politiques, qui méritent d’être lues. En réalité, ce qui me frappe davantage, c’est que la réflexion philosophique sur le parti, quand elle existe, se concentre en général sur le problème du pluralisme démocratique. Continuer la lecture de De l’utilité du parti politique… Par Jean Quetier

La pétition contre la loi Duplomb réunit près d’un million de signatures

Une étudiante, Éléonore Pattery, est à l’origine de cette pétition contre le texte controversé qui réautorise certains pesticides mortifères. Le seuil de 500 000 signatures a été dépassé. Dimanche 20 juillet, elle en affichait 960 000. Yaël Braun-Pivet s’est dit « favorable » à un débat mais affirme qu’il « ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée ».

Banquet paysan pour protester près du Sénat contre la loi Duplomb avant son examen par la commission mixte paritaire, le 30 juin 2025.
© Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM

 

Le 10 juillet dernier, une étudiante inconnue du grand public, Éléonore Pattery, 23 ans, déposait en ligne sa pétition « Non à la loi Duplomb ». Elle a atteint rapidement les 100 000 signatures, palier nécessaire pour être publiée sur le site de l’Assemblée. Suite à cela, la pétition est devenue virale, atteignant 200 000 signatures dans les trois jours suivant. Continuer la lecture de La pétition contre la loi Duplomb réunit près d’un million de signatures

« C’est à la fois une victoire judiciaire et un scandale politique » : Georges Ibrahim Abdallah, un révolutionnaire enfin libre

Georges Ibrahim Abdallah va recouvrer la liberté le 25 juillet, comme l’a décidé la cour d’appel de Paris. Le militant communiste libanais va pouvoir rejoindre les siens après plus de quarante ans d’enfermement, alors qu’il aurait pu sortir depuis 1999. Un acharnement politico-judiciaire scandaleux.

 

Le numéro d’écrou 2 388/A221 va bientôt disparaître des registres de l’administration pénitentiaire. Très exactement le 25 juillet. C’est la date fixée par la Cour d’appel de Paris pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le plus ancien prisonnier politique de France, d’Europe et peut-être du monde. Continuer la lecture de « C’est à la fois une victoire judiciaire et un scandale politique » : Georges Ibrahim Abdallah, un révolutionnaire enfin libre

Suppression du 8 mai : ne capitulons pas ! (Pétition)

Après avoir, l’an passé, panthéonisé le résistant communiste arménien Missak Manouchian et sa femme Mélinée, le pouvoir macronien entend à présent supprimer le 8 mai, juste après avoir commémoré le 80e anniversaire de la capitulation nazie !

Le gouvernement s’en prend une fois encore à la vie des travailleuses et des travailleurs pour mieux choyer les grandes fortunes – gavées de cadeaux fiscaux depuis 2017 – et les grandes entreprises – qui marient « optimisation fiscale » et aides publiques à gogo (211 milliards sans critères).

Le Premier ministre veut supprimer deux jours fériés. Pour nous, c’est non !

PETITION

Mesurons que la suppression d’un jour férié rapporterait plus de 4 milliards – volés aux travailleurs·ses –, précisément ce dont l’État s’est privé en exonérant les plus riches par la suppression de l’impôt sur la fortune ! C’est vrai de la suppression du 8 mai comme du lundi de Pâques ou de tout autre jour férié.

Supprimer le 8 mai comme jour férié est une infamie doublée d’une folie.

Une infamie qui méprise la souffrance de toutes celles et de tous ceux qui éprouvèrent dans leur chair ce régime de terreur et le courage de toutes celles et de tous ceux qui se levèrent contre l’occupant nazi et ses alliés vichystes.

Une folie à l’heure où les périls bruns montent dans toute l’Europe et dans notre pays même.

Nous le disons avec gravité : en ce moment si sombre et si dangereux, organiser l’oubli national du fascisme et de ses crimes, c’est mettre en danger la République.

Hommes et femmes attaché·es à la liberté, à la démocratie et au respect de notre histoire nationale, refusons cette mesure antisociale et antirépublicaine.

PETITION

« Le dernier été de paix » : les puissances impérialistes se réarment pour la guerre mondiale

Il est vrai que l’extrême-droite qui n’a cessé de nourrir de sa volonté de revanche nos « démocraties » européennes est en train de tenter de faire renaître des fantômes. Même si l’on doit désormais se méfier des « fuites », il est évident qu’à force de jouer avec le feu et de tenter la fuite en avant devant leur propre équilibre instable ces excités et leurs maîtres avides risquent de nous mener à la grande IIIe. Partout ils accumulent les mises à feu… et il faut comme nous le montrons par ailleurs la rapidité d’intervention chinoise pour sinon les éteindre au moins les circonscrire. Même si je ne souscris pas à la proposition d’organisation de nos amis trotskistes, ils ont raison d’insister sur le rôle décisif des peuples refusant la guerre (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société).

Andre Damon
L’USS Mount Whitney navigue dans la mer Baltique, qui fait partie de la zone d’opérations de la 6e flotte, afin de promouvoir les intérêts des États-Unis, de leurs alliés et de leurs partenaires dans la région, le 6 juillet 2025 [Photo: Navy Petty Officer 2nd Class Mario Coto]

« C’est peut-être le dernier été de paix », a déclaré l’historien allemand de droite Sönke Neitzel lors d’une apparition télévisée en mars, qui fait actuellement l’objet de nombreux commentaires dans les médias allemands.

Neitzel n’a pas fait cette déclaration pour mettre en garde contre une catastrophe à éviter, mais pour plaider en faveur d’une accélération du réarmement allemand, en particulier en vue d’une guerre avec la Russie. Continuer la lecture de « Le dernier été de paix » : les puissances impérialistes se réarment pour la guerre mondiale

Qui payera pour les milliards qui vont pleuvoir sur l’armée ? Les conséquences masquées du choix militariste de Macron

Depuis l’hôtel de Brienne, le chef de l’État a confirmé, dimanche, des hausses budgétaires militaires historiques qui atteindront les 64 milliards d’euros en 2027. Au prétexte de « résister en cas de conflit », le président français s’engouffre dans une dangereuse escalade aux conséquences funestes.

Lire surtout: Les illusions impérialistes françaises, la fin de la liberté, de la fraternité et de l’égalité autour du 14 juillet : mais pourquoi l’Indonésie ?

 

Sur l’avenue des Champs-Élysées, les militaires français défilent en ce lundi 14 Juillet. Infanterie, cavalerie, engins blindés, aviation, tout y passe durant deux heures. Au total, 7 000 femmes et hommes sont mobilisés pour mettre en valeur la « crédibilité opérationnelle », sous les yeux du président français. Depuis plusieurs semaines, Emmanuel Macron a endossé le costume de chef des armées. À quand le treillis pour celui qui s’imagine désormais en chef de guerre ? Continuer la lecture de Qui payera pour les milliards qui vont pleuvoir sur l’armée ? Les conséquences masquées du choix militariste de Macron

Discours aux armées d’Emmanuel Macron : refusons la fuite en avant belliciste !

Publié le 14 juillet 2025

Le président de la République s’est voulu martial dans son discours aux armées en appelant à une mobilisation de la nation face aux « menaces ». En réalité, toutes ses propositions entérinent la soumission de la politique de défense de la France aux diktats de Trump formalisés lors du sommet de l’OTAN de La Haye, ainsi qu’aux intérêts des actionnaires des industries d’armement. La France doit au contraire porter une voix indépendante pour la paix et la sécurité collective. Elle doit agir immédiatement pour une paix juste et durable en Ukraine et à Gaza.

Le PCF appelle nos concitoyens et concitoyennes à refuser les logiques de guerre qui pourraient entraîner la France vers une confrontation globale meurtrière. La défense de la France ne saurait se confondre avec la subordination à la stratégie belliciste des États-Unis. Elle doit être au service de la nation et placée sous son contrôle de la nation. Emmanuel Macron fait l’inverse. Un « pilier européen de l’OTAN » est une farce, l’OTAN n’étant que le bras armé des Etats-Unis. Le programme SAFE de l’Union Européenne dépend des marchés financiers et finance l’industrie d’armement extra-européenne. Le rapprochement nucléaire entre la France et le Royaume-Uni compromet la souveraineté de la France dès lors que la force nucléaire britannique dépend des Etats-Unis.

Le PCF réaffirme que :

– La résolution des conflits dans le monde passe d’abord par la recherche de solutions diplomatiques. Face aux menaces qui peuvent la viser, la France se doit de privilégier, en toute indépendance de l’OTAN et des Etats-Unis, les initiatives politiques et diplomatiques. Au lieu de démanteler le corps diplomatique français comme le fait Emmanuel Macron, il doit être renforcé. La France doit rompre avec le deux poids, deux mesures dans l’application du droit international. Elle sortir de l’OTAN, en commençant par quitter le commandement intégré de l’alliance.

– Il est urgent de cesser le démantèlement des industries stratégiques qu’Emmanuel Macron et ses prédécesseurs ont massivement privatisées et vendues à la découpe. Le PCF appelle à la reconstruction d’une base industrielle et technologique de défense sous contrôle de la nation, en articulation avec les besoins civils et militaires.

– Les questions d’orientation de la politique budgétaire et de défense doivent revenir au Parlement. Le césarisme macronien, doublé d’attaques contre le travail parlementaire, accélère la dérive du pouvoir exécutif en dehors de tout contrôle par le Parlement et par la nation.

– Les besoins capacitaires et budgétaires alloués aux armées doivent être concentrés sur les besoins stricts de la défense nationale autour d’un outil modernisé placé sous contrôle de la nation. Ils ne peuvent pas être utilisés comme prétexte pour mener une politique renforcée d’austérité de démantèlement des droits sociaux, des services publics et de reculs écologiques.

Paris, le 14 juillet 2025

Parti communiste français