Précaire et mal rémunéré, le « plein-emploi » d’E. Macron sert le capital et pas le travail !

La baisse du chômage tant vantée par le gouvernement masque trois réalités :

  • la création d’une nouvelle main d’œuvre quasi-gratuite par l’apprentissage et les contrats emplois-jeunes,
  • le développement du « halo du chômage », des radiations, qui laissent des centaines de milliers de personnes hors des statistiques
  • et les graves pénuries d’emplois dans des secteurs stratégiques pour le pays.

La réforme du lycée professionnel vise à amplifier cette politique tandis que la réforme des retraites bloque l’accès de centaines de milliers de jeunes à des emplois de qualité !

Avec son projet de loi « plein-emploi », Emmanuel Macron poursuit cette politique de précarisation de l’emploi tout en stigmatisant les précaires et les plus fragiles.

L’objectif lui-même n’est pas à la hauteur du gâchis que représente le chômage : le « plein-emploi » ne signifie pas l’emploi de tous et toutes : des millions de femmes et d’hommes resteront au chômage. Seule l’éradication du chômage peut être un objectif à la hauteur des immenses défis que sont la réduction des inégalités et la lutte contre le réchauffement climatique.

La création de France Travail ne conduira pas un nouveau service public de l’emploi. Elle laissera davantage de place aux opérateurs privés de placement et aux agences d’intérim, imposera aux bénéficiaires du RSA une activité de 15h à 20h sous peine de sanctions injustes et décourageantes et à l’ensemble des privés d’emplois des contrats précaires et sous-payés, et aggravera les inégalités territoriales dans l’accès à l’emploi. Continuer la lecture de Précaire et mal rémunéré, le « plein-emploi » d’E. Macron sert le capital et pas le travail !

Ultrariches : comment les 378 contribuables les plus fortunés ne paient que 2 % d’impôts ?

Quels impôts les milliardaires paient-ils ? Très peu, à en croire une étude de l’Institut des politiques publiques. Le taux d’imposition, progressif jusqu’au 0,1 % des foyers fiscaux les plus riches, régresse ensuite… pour ne représenter qu’une toute petite part des revenus des ultrariches. 

© Valery Hache/AFP

© Valery Hache/AFP

Les ultrariches paient-ils autant d’impôts qu’ils le devraient ? La réponse est non, selon une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP), publiée le 6 juin.

Alors que les questions de justice fiscale reviennent régulièrement dans les débats, cette étude démontre que, au lieu de progresser, le taux d’imposition est dégressif à mesure que l’on monte dans l’échelle des plus hauts revenus.

Pour la première fois, les données de l’impôt sur les revenus sont combinées à celles de l’impôt sur les sociétés

Ces résultats sont le fruit d’un travail de recherche mené dans le cadre de l’évaluation de la réforme de la fiscalité du capital enclenchée en 2017. Pour la première fois, les données de l’impôt sur les revenus sont combinées à celles de l’impôt sur les sociétés, pour mesurer un « taux d’imposition global » (1) pour ces ménages. Continuer la lecture de Ultrariches : comment les 378 contribuables les plus fortunés ne paient que 2 % d’impôts ?

Enseignement privé : 8 milliards de fonds publics et pas de contrôles in Caf. Péda.

En campagne permanente pour les jours heureux…

« Nous sommes en campagne permanente toute l’année au parti communiste, sans relâche », a lancé d’emblée Ian Brossat lors de son discours à la fête de l’Humanité à Toulouse le weekend dernier. Des mots qui résument bien la stratégie du PCF depuis la campagne des « Jours Heureux » de Fabien Roussel aux élections présidentielles.

Et le désespoir est grand dans le pays. Comme ici dans notre département où plus d’un tiers de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. Jadis synonyme de bien-vivre, le travail aujourd’hui permet souvent de survivre juste un peu mieux que ceux qui n’en ont pas. La vie est chère et les difficultés nombreuses. La startup nation promise par Macron s’est avérée un véritable cauchemar. Le parti communiste doit participer à rebâtir un horizon d’espoir pour le monde du travail. Il y a urgence !

Des pans entiers de populations du Tarn et Garonne sont en déshérence économique, sociale et politique. L’extrême-droite y trouve un terrain fertile pour propager ses idées et tenter de se faire le réceptacle de la colère. Plus que jamais la question du travail, accessible à tous et bien payé, doit être au centre du débat public. De même que l’augmentation générale des salaires, des retraites et des minimas sociaux.

Cela passera par une prise de conscience du plus grand nombre. C’est tout le sens d’une campagne permanente pour de « Nouveaux Jours Heureux ». La bataille pour les retraites l’a clairement démontré, l’antagonisme qui règne dans ce pays dépasse les questions de partis politiques. C’est l’opposition frontale entre ceux qui ne vivent que de leur travail et ceux qui vivent du travail des autres. Cela porte un nom : la lutte des classes. Elle est permanente elle aussi, car comme le disait Ambroise Croizat « le patronat ne désarme jamais ».

J.S.

LA GUERRE SOCIALE DU NÉOLIBÉRALISME: Macron comme agent conscient et déterminé Par D. Amédro

Depuis des mois, la situation socio-politique est explosive. Grèves et manifestations de l’intersyndicale se sont succédé à un rythme soutenu, et cela n’a pas empêché le pouvoir de faire passer en force la réforme des retraites. Le ressentiment à l’égard du pouvoir et de Macron en particulier est au plus haut. Dans ce contexte, je vois se multiplier dans les médias les analyses toutes plus ‘’fines’’ les unes que les autres sur la psychologie de l’hôte de l’Élysée : il est ceci, il est cela ; brutal, provocateur, autiste, et je ne sais quoi encore. Moi, je dis : attention, fausse route ! Si c’est tout ce qu’on a à nous proposer comme analyse, eh bien ça ne fait pas le compte ! Ne nous laissons pas embarquer dans cette voie.

Une chose doit nous mettre la puce à l’oreille : tous les prédécesseurs de Macron, depuis une quarantaine d’années (au moins), se sont emparés des sujets dont il s’empare, lui, à son tour. Je ne disconviens pas qu’il leur imprime sa patte, et j’admets bien volontiers le rôle de l’acteur dans la pièce qu’il interprète, mais je dis une chose simple : intéressons-nous surtout à la pièce qui se joue.

Cette pièce a un titre, c’est La guerre sociale du néolibéralisme. Elle a été écrite il y a bien longtemps maintenant, au cours des premières décennies du XXè siècle, par des idéologues comme Friedrich Hayek, par exemple (dont Édouard Philippe se recommande). Quel était leur problème et leur projet à l’époque ?

# Le problème, dans les années 1960-1970, c’était l’importante baisse du taux de profit des entreprises aux USA puis en Europe. C’était aussi, dans ces mêmes pays, une agitation sociale persistante en dépit de tous les efforts des patrons pour l’endiguer. Qui ne se souvient de 1968 ? Cela a conduit les dirigeants capitalistes à envisager d’en finir avec ce qu’on a appelé, après la Libération, le ‘’compromis fordiste’’, lequel voulait que les gains de productivité, au lieu d’être affectés à la hausse des profits, le soient à la baisse des prix et à la hausse des salaires, l’idée étant, à travers ce détour macroéconomique, de booster la consommation et donc, au final, la profitabilité des entreprises bien sûr. Ce que l’on a appelé les ‘’Trente Glorieuses’’, c’est la période pendant laquelle cette régulation a bien fonctionné.

# Le projet, c’était le néolibéralisme, qui dormait dans les cartons depuis les années 1930. Il va être incarné par Thatcher, à partir de 1979, et par Reagan, à partir de 1981. Un petit peu avant, en 1973, avait été créée la Commission trilatérale, aréopage de personnalités influentes du monde entier, dont l’un des premiers rapports, en 1975, dénonce le « déferlement démocratique qui risque de surcharger le système politique avec des revendications qui étendent ses fonctions et sapent son autorité ». Les actes vont suivre. Le demi-siècle écoulé a été marqué par une suite ininterrompue d’initiatives tendant toutes à revenir sur les acquis démocratiques, en tête de laquelle il faut citer la construction européenne dont le sens le plus général est de mettre la démocratie hors de portée des peuples (pour les détails, cf. sur le site des Amis de la liberté ma conférence du 16 février 2022 en conclusion du séminaire Le néolibéralisme contre la démocratie). Le monde du travail est désormais placé sous la coupe des flux tendus, de la précarité et de l’évaluation individualisée. Le nombre de suicides est en forte augmentation, en particulier sur le lieu de travail. Enfin, le débat public est saturé par l’exigence de l’équilibre budgétaire et par la lutte contre les déficits.

Depuis soixante ans, le rôle-titre de la pièce a été tenu par beaucoup beaucoup de personnages différents.

Aujourd’hui, c’est Macron. Alors, disséquer sa personnalité, son caractère et son tempérament, pourquoi pas ; le fait est  que ceux-ci influent sur sa manière d’interpréter le rôle. Ce que je veux juste dire c’est que cela ne doit pas nous conduire à négliger le fond de l’affaire, c’est-à-dire la pièce et son scénario. La question politique posée c’est l’assaut généralisé contre les conquis sociaux ET les libertés démocratiques.

Daniel Amédro

Cannes. La Macronie ne décolère toujours pas contre Justine Triet

Lauréate de la Palme d’or à Cannes, la réalisatrice Justine Triet subit depuis samedi 27 mai les attaques des soutiens du président, dont elle a critiqué la politique.

La cinéaste Justine Triet a été primée pour son film «Anatomie d’une chute».

La cinéaste Justine Triet a été primée pour son film «Anatomie d’une chute».
Christophe Simon/AFP

Il n’a fallu qu’une petite minute dans son discours pour que Justine Triet change de statut. Une minute pour passer de réalisatrice récompensée de la Palme d’or par le plus grand festival de cinéma au monde à ennemie publique numéro 1. Une minute à l’issue de laquelle le Festival de Cannes a laissé place au festival du n’importe quoi politique.

À la tête d’un jury informel quasi exclusivement composé de responsables macronistes et de droite, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak s’est dite, à propos de la lauréate, « estomaquée par son discours si injuste » dans lequel elle perçoit « un fond idéologique d’extrême gauche ». Continuer la lecture de Cannes. La Macronie ne décolère toujours pas contre Justine Triet

Comment Macron piétine l’héritage du Conseil national de la Résistance

Emmanuel Macron se réfère régulièrement aux Jours heureux du Conseil national de la Résistance, mais depuis 2017, il les démolit. Droit à la retraite, modèle démocratique et social, répartition des richesses, intérêts de la nation… Le chef de l’État mène une entreprise de casse programmée des conquis du CNR, dont la première réunion s’est tenue il y a 80 ans, le 27 mai 1943.

Manifestation à Lyon, lors du déplacement d'Emmanuel Macron pour les commémorations du 8 mai dernier. © Emrah Oprukcu/Nurphoto via AFP

Manifestation à Lyon, lors du déplacement d’Emmanuel Macron pour les commémorations du 8 mai dernier. © Emrah Oprukcu/Nurphoto via AFP

 

Le président de la République a commémoré, en catimini, les 80 ans de la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR). Emmanuel Macron n’a même pas pris la parole pour célébrer l’événement. Il n’a pas non plus respecté la véritable date de la réunion, le 27 mai 1943, mais préféré se rendre le 24 mai au 48, rue du Four, à Paris.

Sans doute avait-il mieux à faire trois jours plus tard. La réunion constitutive du CNR à cet endroit représente pourtant une date essentielle dans l’histoire de notre pays : les forces de la Résistance se donnaient alors pour objectif de vaincre l’Allemagne nazie, mais aussi de rétablir la République sur des bases démocratiques et sociales d’une ambition rare qui ont façonné notre modèle de société. Devant pareil souvenir, le président s’est contenté de déposer une gerbe. Un geste à la fois insuffisant, vu l’importance de la date, et insincère, vu la politique menée par Emmanuel Macron.

80e anniversaire du CNR

Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat

On connaît les vers célèbres d’Aragon écrits à l’été 1942 et successivement publiés à Marseille puis à Genève, en 1943, avant d’être repris dans La Diane française. Ils figurent dans cette ode à l’unité nationale face à l’occupant nazi qu’est « La Rose et le Réséda », dédiée « à Gabriel Péri et d’Estienne d’Orves », auxquels s’ajoutèrent, les massacres succédant aux massacres, « Guy Môquet et Gilbert Dru ». « Celui qui croyait au ciel » côtoie ainsi « Celui qui n’y croyait pas » dans la lutte pour la libération nationale et le chant qu’Aragon en propose. Continuer la lecture de 80e anniversaire du CNR

PCF: Le 6 juin, montrer notre détermination + vidéo

Extraits du rapport de Véronique Mahé, responsable du secteur « Vie du Parti », à la réunion des secrétaires départementaux.

Lors de son passage au 20 h de TF1 lundi 15 mai, Emmanuel Macron a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie pour tourner la page de la crise des retraites. Découvrant qu’« on doit mieux gagner sa vie lorsqu’on travaille », il a appelé les entreprises à « animer le dialogue social » et promis de nouvelles réductions de la fiscalité pour les « classes moyennes ».

Comme l’on pouvait s’y attendre, Emmanuel Macron n’a pas reculé, mais il a réaffirmé la nécessité d’une telle loi ; il s’est même défendu d’être «méprisant».

Selon lui, « le pays avance ». Pour nous le décalage est toujours là, et ce ne sont pas les annonces de Bruno Le Maire sur le projet de loi « Industrie verte » (et le coup de pouce du milliardaire Elon Musk) qui vont permettre au Président de la République de récupérer la confiance des Français. Plus qu’impopulaire, Macron est minoritaire. Il méprise 9 actifs sur 10, tous les syndicats et l’Assemblée nationale. Continuer la lecture de PCF: Le 6 juin, montrer notre détermination + vidéo

« Le pacte signe l’arrêt de mort du statut des professeurs » in Caf. Péda.