C’est une décision qui a fait grand bruit au cœur de l’été. Celle du Conseil constitutionnel de censurer l’article de la loi Duplomb qui prévoyait des dérogations à l’interdiction de certains pesticides comme l’acétamipride. La controverse qu’une telle loi a suscitée montre qu’un débat sur l’inscription du droit à l’alimentation dans la Constitution est nécessaire.
Si les chiffres officiels montrent une augmentation constante du niveau de vie des Français, les enquêtes d’opinion disent au contraire le sentiment de déclassement. La faute au coût croissant des dépenses contraintes, dont le poids, qui pèse surtout sur les ménages les plus pauvres, contribue à l’accroissement des inégalités.
« Pour 100 balles t’as plus rien », dit l’adage populaire. Après deux années d’inflation galopante en 2022 et 2023, la formule fait plus que jamais écho au quotidien des Français. Enquête après enquête s’exprime leur sentiment d’avoir perdu du pouvoir d’achat. Selon l’étude « Fractures françaises 2024 », quelque 70 % d’entre eux estiment que « les gens comme (eux) ont des conditions de vie de moins en moins bonnes ». Les statistiques économiques disent pourtant le contraire.
« Le pouvoir d’achat par unité de consommation (individus qui composent un ménage – NDLR) a crû en moyenne de 0,5 % par an sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, ce qui correspond à un gain annuel moyen de 170 euros. C’est plus que durant le quinquennat de François Hollande (+ 0,1 %) ou celui de Nicolas Sarkozy (+ 0,2 %), mais moins que durant les mandats précédant la crise de 2008 », écrivaient, en 2023, les économistes Pierre Madec, Mathieu Plane et Raul Sampognaro. Continuer la lecture de Pouvoir d’achat : comment le libéralisme nous fait les poches
Frédéric BOCCARA, économiste, membre du comité exécutif national du PCF
Thalia Denape, économiste, membre du conseil national du PCF
Denis Durand membre du conseil national du PCF, codirecteur d’Économie&Politique
Jean-Marc DURAND membre du conseil national – PCF
Yves DIMICOLI
Évelyne Ternant économiste, membre du comité exécutif national du PCF
Si Bayrou a pris le risque d’être renversé à l’Assemblée le 8 septembre, c’est que la colère populaire explose contre son gouvernement illégitime, qui se livre à une attaque sans précédent contre les personnes (salarié·e·s, retraité·e·s, bénéficiaires de prestations) et contre les biens communs que sont nos services publics.
Il tente de justifier cette amputation sans précédent de 44 milliards sur le budget (14 milliards d’euros de baisse des dépenses et 30 milliards d’euros parce qu’on ne suivrait pas l’inflation), déclarée « non négociable », en agitant la peur de la dette. Ce faisant, le Premier ministre, qui fait du chantage sur la dette pour imposer ses solutions et n’accepter aucune autre, nous met tous en danger.
Emmanuel Macron doit nommer un Premier ministre de gauche. Mais, contrairement aux excès de concessions et débuts de reniements du PS, ce doit être pour mettre en œuvre une politique en phase avec les engagements du NFP, tout particulièrement le socle de son programme économique. C’est aux « modérés » de prendre leurs responsabilités pour soutenir ce programme afin de sortir le pays des difficultés et de faire barrage à l’extrême droite.
Le péril, c’est la finance, pas la dette !
La dette n’est pas en soi le problème. Elle n’est que le symptôme des difficultés et la conséquence d’une politique de désindustrialisation et de destruction des services publics.
Le problème, c’est donc d’une part le niveau des taux d’intérêt, d’autre part l’utilisation de la dette. L’un et l’autre nourrissent la finance et mettent à bas le pays. Les banques, les fonds de pension et fonds d’investissement pompent chaque année des intérêts croissants avec la hausse des taux : 66 milliards en 2025, premier poste budgétaire devant la Défense et l’Éducation nationale, ce qui ampute notre capacité à nous financer ! Si la dette vampirise le pays aujourd’hui par les remboursements d’intérêts, c’est parce que les gouvernements la mettent dans les mains des marchés financiers.
Si la dette pose un problème, ce n’est pas parce qu’elle atteint 3 303 milliards ; c’est parce qu’elle est largement utilisée pour des dépenses inefficaces voire perverses, dont les 211 milliards d’aides à des entreprises qui n’hésitent pas à licencier et délocaliser, pratiquent des bas salaires et qui, en plus, dans le cas des réductions de cotisations sociales et fiscales, contraignent l’État à emprunter sur les marchés financiers pour compenser. Utilisées contre l’emploi et la transition écologique, pour gonfler les dividendes et accompagner les délocalisations, ces aides sapent les bases d’une croissance économique saine, fondée sur des activités réelles utiles. C’est pourquoi le poids de la dette s’accroît par rapport au PIB.
Au contraire, nous avons besoin d’avances monétaires à taux faible, nul ou négatif, pour développer le pays et son activité, donc pour des dépenses utiles à un développement qui réponde efficacement aux enjeux économiques, sociaux et écologiques de notre temps !Baisser les dépenses publiques, c’est affaiblir le pays et aggraver sa situation financière !C’est continuer les politiques qui nous ont conduit là. C’est accélérer la récession qui vient.
Vouloir réduire les déficits par la baisse des dépenses publiques relève non seulement d’une violence sociale inouïe, mais d’une hérésie économique. Dans le passé, c’est toujours par un développement du pays et un accroissement des dépenses, y compris par dette en mobilisant les banques publiques, que l’on s’est sorti des difficultés d’endettement. Ainsi a-t-on procédé après 1945. Les services publics apportent une contribution majeure à l’efficacité économique : détruire leurs emplois, saborder leurs missions, réduire leur qualité ne peut qu’affaiblir le potentiel de croissance et de développement, c’est-à-dire la base des recettes fiscales, ce qui aggravera les déficits budgétaires dans une spirale sans fin de régression. Le choix de l’économie de guerre et du doublement du budget militaire d’ici 2027 ne peut que renforcer ce cercle vicieux austérité-dette. Ne pas changer les critères d’affectation de ces aides publiques revient à laisser toute liberté aux grands actionnaires et ne peut que conforter les délocalisations et le cancer financier contre l’emploi et l’écologie.
Le RN est dans la même logique d’austérité que Bayrou. Il propose moins 25 milliards au lieu de 44, pour justifier son opposition, et dupe le monde en faisant croire, de façon cyniquement mensongère, que les « Français » n’en souffriront pas !
Les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux ultra-riches se combinent à la casse des services publics, de l’industrie et au cancer financier. La baisse des dépenses publiques est d’autant plus inadmissible qu’une partie de la dette vient des réductions de recettes sous forme de cadeaux aux grandes entreprises et aux ultra-riches, dont : la suppression de l’ISF, la réduction du taux de l’impôt sur les sociétés (IS), l’instauration de la flat tax qui plafonne le taux de prélèvement sur les revenus du capital, des facilités nouvelles sur la TVA déductible, la suppression de la taxe professionnelle puis de la CVAE, etc.
L’État au service d’un capital égoïste et qui brade le pays !
Le Medef soutient activement le budget Bayrou qu’il a fortement inspiré. Ce patronat des grandes entreprises, avec leur financiarisation, leurs restructurations et délocalisations, a détruit 2 millions d’emplois industriels en 20 ans et fait de la France l’un des pays les moins industrialisés d’Europe, dans son obsession de la baisse du coût du travail et un pays en difficulté sur les compétences et les qualifications. Par la voix de Patrick Martin, président du Medef, il justifie le choix de certaines entreprises d’investir aux États-Unis et la capitulation patronale dans la guerre économique de Trump, en arguant d’une insuffisance d’efforts financiers en direction du capital, dans un « toujours plus » décomplexé. Le capitalisme français entend aujourd’hui préserver ses profits dans une position de servitude volontaire à l’impérialisme américain et au cancer financier. Telle une bourgeoisie compradore, il ne s’intéresse au territoire français que pour en extraire des ressources pour ses profits, depuis les aides financières jusqu’à la recherche publique en passant par toutes les capacités technologiques et informationnelles, et en s’appuyant sur une intensification inouïe de l’exploitation des travailleurs, génératrice de souffrances extrêmes pour toutes les catégories du salariat.
À cette alliance État/capital contre la société tout entière, il faut opposer une riposte portant des réponses systémiques, une alliance État/société contre le capital.
Pour sortir des difficultés, il faut développer le pays : ses services publics, qui permettent une mieux-vie et appuient le potentiel d’efficacité ; sa production industrielle et de services efficace et écologique.
Pour cela,
il faut dépenser plus : accroître les dépenses publiques pour l’embauche et la formation dans les services publics ainsi que pour les revenus (salaires des agents publics et revenus sociaux).
Financer autrement les dépenses en libérant l’État de la tutelle des marchés financiers.
(1) Donc, créer un Fonds d’avances pour les services publics, financé à bas taux (zéro voire négatif) par le pôle public bancaire (BPI, Caisse des dépôts, Banque postale). Son refinancement à 0 % par la BCE est compatible avec les traités européens actuels, c’est la bataille politique à mener par les gauches en France et en Europe. Il ouvrira la voie à la création d’un fonds européen de développement économique, social et écologique pour les services publics.
(2) Dépenser autrement : pré-recruter et former massivement des agents publics (éducation, hôpital, recherche, transport ferroviaire, énergie, …) ; changer les critères des aides publiques aux entreprises : soumettre les aides publiques aux entreprises à des conditions sur l’emploi, la formation, l’environnement, sous contrôle et suivi par les salariés et leurs représentants.
(3) Engager une refonte de la fiscalité : faire cesser la dégressivité fiscale. Pour les ménages comme pour les entreprises, le taux de prélèvements des « gros » est plus faible que celui des « petits » : il faut au contraire reconstruire une équité fiscale fondée sur une fiscalité directe et progressive. Utiliser pénalisation et incitation sur les entreprises, en instaurant des taux d’impôt sur les bénéfices différents selon que l’entreprise a développé l’emploi et l’investissement écologique ou non.
(4) Renforcer et développer la cotisation sociale, pour financer une bonne retraite à 62 ans, puis à 60 ans (voire plus tôt, selon les cas), en instaurant une cotisation nouvelle sur les revenus financiers des entreprises, en renforçant la contribution des revenus financiers des ménages, et en instaurant une modulation du taux de cotisation à la hausse pour les entreprises qui taillent dans l’emploi ou la masse salariale.
Voilà un cahier de revendications immédiates pour le mouvement social !
Voilà un programme de travail pour se rencontrer entre partis de gauche, associations et organisations syndicales du nouveau Front populaire et au-delà !
Plus généralement,
Pour développer les activités nécessaires au bien-être social et au défi écologique, il faut commencer à agir tout de suite sur les choix de production, d’embauche, de recherche, de formation, d’investissement des entreprises en s’appuyant sur l’exercice de nouveaux pouvoirs par les salarié·e·s et leurs représentants, par les citoyen·ne·s et leurs élu·e·s.
Pour stopper l’hémorragie industrielle :instaurer un moratoire sur les licenciements,mettre en place des comités de sauvetage pour chaque site menacé de fermeture, constitués des syndicats, élus locaux, directions d’entreprise, services de l’État, pôle financier public, avec un droit de tirage sur le crédit bancaire pour financer des solutions alternatives, allant jusqu’à la nationalisation si besoin.
Pour faire reculer les logiques capitalistes des entreprises :mettre en place la sélectivité du crédit et une modulation fiscale incitative. En cas de création d’emplois, de décarbonation des processus, d’économies de capital et d’énergie, un accès à des crédits bancaires bonifiés pour réduire leur taux jusqu’à 0 % ou moins, un IS (impôt sur les sociétés) et des cotisations sociales au taux normal. En cas de destruction d’emplois, de délocalisations, d’investissements financiers, des surcoûts sur les taux d’intérêt, l’IS, et les cotisations sociales.
Pour le pouvoir d’achat :dégeler le point d’indice des fonctionnaires et les retraites ; SMIC à 2 000 euros bruts ; pour les entreprises, convoquer une conférence sociale « salaires, emplois, formation ».
Quel rassemblement pour des avancées significatives ? Les mobilisations qui s’annoncent peuvent changer la donne, si elles convergent sur des solutions progressistes et surmontent les divisions entretenues par les forces de droite et d’extrême droite avec leurs discours sur l’immigration, l’assistanat des fainéants, etc. Il faut donc en faire un intense moment politique, à la hauteur du caractère systémique de la crise actuelle et des solutions de progrès à lui apporter. Pour dégager le chemin de politiques alternatives, il ne suffira pas de soutenir les mots d’ordre et les agendas syndicaux, il faut créer les conditions du rassemblement de la gauche politique, sociale et associative en mettant entre les mains de notre peuple le débat sur les questions et les solutions. Un an après la signature du programme du NFP, qui, avec ses limites, pouvait fournir une base pour proposer des objectifs à viser en commun et des moyens pour les atteindre, nous appelons les forces de gauche à la responsabilité de remettre l’ouvrage sur le métier, au courage de confronter publiquement les points de vue sur les améliorations à y apporter, avec l’intervention des citoyennes et des citoyens mobilisés contre le budget Bayrou.
Nous sommes disponibles pour informer, éclairer la compréhension, l’intervention citoyenne sur ces enjeux économiques et politiques, pour des débats dans les localités comme dans les entreprises. La recherche d’une issue politicienne à la crise actuelle, qui pour les uns mise sur des élections rapprochées au temps de campagne raccourci, et pour les autres se projette à Matignon dans le cadre d’une alliance au centre, est une impasse pour la gauche, lourde de risques pour notre pays.
Nous appelons l’ensemble des forces syndicales, associatives et politiques progressistes qui s’étaient déjà entendues sur le programme du nouveau Front populaire, et au-delà, à reprendre le chemin d’un large rassemblement pour le redressement du pays, sans lequel la porte du pouvoir s’ouvrira toute grande à l’extrême droite.
Alors que le vote de confiance du 8 septembre approche, le gouvernement Bayrou poursuit, en toute discrétion, sa politique antisociale. Un coup de force dénoncé par les élus de gauche.
Le Parlement n’aura pas son mot à dire concernant ce nouveau recul social, puisque ces décisions seront prises par décret avant la chute prévue du gouvernement le 8 septembre.
C’est un vieux truc d’illusionniste : profiter de ce que l’attention du public se concentre sur une main pour, de l’autre, réaliser son tour de passe-passe en douce. Alors que l’échéance du 8 septembre, journée durant laquelle le premier ministre engagera la responsabilité de son gouvernement à l’Assemblée nationale lors d’un vote de confiance, est dans toutes les têtes, l’exécutif poursuit discrètement sa politique antisociale. Comme l’Humanité le révèle, François Bayrou s’apprête à s’attaquer à l’assurance-maladie en imposant, entre autres, par décrets, le doublement des franchises pour les assurés.
Ndlr de Mac: Un article pour une meilleure compréhension du système d’aides publiques aux entreprises ou comment l’argent public est détourné. Pour combattre aussi les détracteurs qui remettent en cause les 211 milliards versés. La dette n’est pas de la faute des citoyens-nes… A diffuser et mettre entre toutes les mains!
Alain Morin
À nouveau, à l’occasion de la commission d’enquête[1] du Sénat sur l‘utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants, la question du contrôle et de l’efficacité de ces aides fait l’actualité.
Jour après jour, son rapporteur, Fabien Gay, sénateur communiste, a dénoncé les scandales des multinationales qui s’en repaissent tout en versant de généreux dividendes à leurs actionnaires, en rachetant leurs propres actions, voire même en supprimant des milliers d’emplois.
L’Humanité a rapporté quotidiennement des cas d’entreprise, relayé ces événements et en a fait ce qui devient une grande campagne politique… que nous pouvons mieux politiser.
Michelin : “En 2023 a cumulé 113 millions d’euros d’aides publiques… Malgré un versement de 1,4 milliard d’euros de dividendes, et un plan de rachat d’actions, Michelin veut licencier plus de 1 200 salariés en France”. L’Humanité du 20 mars 2025. ST Microélectronics “5 milliards d’argent public, 200 millions de dividendes et 3000 licenciements : que se passe-t-il chez ST Microélectronics ?” L’Humanité du 9 avril 2025. Carrefour : “En 2018, le groupe de la grande distribution touche 350 millions d’euros de diverses aides publiques – principalement des exonérations de cotisations sur la masse salariale – pour un effectif de 109 000 salariés. En 2024, il bénéficie d’un montant quasi similaire 330 millions d’euros. Sauf que dans l’intervalle, les effectifs eux sont tombés à… 85 000 salariés.”. L’Humanité du 11 avril 2025. Continuer la lecture de Changer les aides publiques, leurs critères et leur contrôle pour changer le rôle des entreprises (vidéo)
Pour tenter d’expliquer sa décision de demander un vote de confiance, François Bayrou dramatise à souhait la situation de la France, n’hésitant pas à la comparer comme son prédécesseur, à celle de la Grèce.
Le cœur du service après vente entérine cette situation comme incontestable et qui ne mérite pas qu’on en débatte tellement c’est « évident ».
Pourtant, Frédéric Boccara a bien argumenté il y à un an en expliquant que « le péril c’est la finance, pas la dette ! »
SON ANALYSE CI-DESSOUS CENSURÉE BIEN SÛR PAR LES MÉDIAS DE MASSE.
1. On répète en boucle qu’il faut absolument tailler dans nos dépenses publiques pour rembourser « la » dette publique.
Mais c’est la hausse des taux d’intérêt par la BCE qui vient de mettre à mal les finances publiques, pas la dette.
NDLR de MAC: mosaïque d’informations et de textes pour mieux appréhender la réalité d’aujourd’hui. Attention, temps de lecture long!
Nous poursuivons sur la thématique du renversement dialectique avec cette dernière mosaïque, qui nous montre par plusieurs angles complémentaires la réalité de la situation. Pendant que Mélenchon appelait sur France Inter à « remplacer la 5ème république par une 6ème qui corrige ses défauts comme la 5ème à corrigé les défauts de la 4ème » et à ce que « les syndicats se rangent derrière le mouvement spontanéiste du 10 septembre », une toute autre réalité se présente : celle du prolétariat qui cherche son organisation, tant sur le terrain syndical que sur le terrain politique. Sur le terrain syndical, chacun, sur les lieux de travail fait aujourd’hui l’expérience concrète que la grève est nécessaire pour obtenir un rapport de force, que la grève nécessite une organisation et que la première chose à faire pour améliorer l’organisation, c’est de renforcer le syndicalisme, de se syndiquer, de créer des sections syndicales (chacun peut le faire dans son entreprise si elle n’existe pas encore, il faut le dire et le marteler), en particulier à la CGT qui comme toujours, sera la cheville ouvrière des principales batailles. Cette réalité vécue ne peut être occultée par une projection de Mercator médiatique qui ne parle pas des mobilisations qui s’amorcent, du mouvement qui monte. Sur le terrain politique, il en est de même. Le renouveau des tentatives de criminalisation du communisme n’est pas anecdotique. L’article que relaie Danielle ci-après, dénonçant le « pacte avec le diable du socialisme » de Fabien Roussel et du PCF avec « en toile de fond la Chine et le monde multipolaire » le confirme : des questions fondamentales sur l’organisation du monde et sur l’organisation sociale de notre pays sont posées et le PCF tient le fil que craint la bourgeoisie française, non pas la 6ème république « qui corrigerait les défauts de la 5ème », mais une autre trajectoire, celle de la paix, du monde multipolaire, de la modernisation de la France par la coopération et sans abandon de souveraineté. Cette trajectoire ferait sortir la bourgeoisie réactionnaire de la protection de ses puissants amis états-uniens et la confronterait seule à son propre peuple, dans la continuité de la Commune de Paris et de la Libération de 1945, c’est pour cela qu’elle la craint. Alors, comme un canard sans tête, comme le Roi de Bohême à Crécy nous dit Danielle, les bourgeoisies européennes, la française en tête, continuent à tout sacrifier à la guerre contre la Russie : les 1350 milliards pour contenter Trump et obtenir le droit de poursuivre l’agonie de l’Ukraine et les dépenses folles d’armement (US) alors que partout les Ukrainiens désertent refusant cette guerre qu’on leur impose. Il faudra donc beaucoup plus d’argent que le budget Bayrou. Ce n’est qu’un début. Préparons et organisons. (note de Franck Marsal pour Histoireetsociété)
La semaine du 18 août 2025, l’Union africaine a officiellement approuvé la modification de la carte de l’Afrique, qui, depuis le XVIe siècle, est représentée selon la projection de Mercator. Cette projection augmente artificiellement la taille de l’Europe et de l’Amérique du Nord, et réduit celle du continent africain à environ la moitié de sa taille réelle.
Les débats autour de la loi Duplomb et sa censure partielle par le Conseil constitutionnel montrent l’urgence d’une politique ambitieuse de la France qui conjugue santé, environnement et souveraineté alimentaire.
Nos concitoyens sont profondément inquiets et nos agriculteurs ne parviennent plus à vivre dignement de leur travail. C’est le résultat de la concurrence déloyale de pays ne respectant pas les mêmes règles que les nôtres et de décennies de démantèlement des filets de sécurité publics (prix garantis, quotas laitiers et sucriers, signature de traités de libre-échange…). Continuer la lecture de Lettre de Fabien Roussel à François Bayrou sur la loi Duplomb
Je conclus cette série sur le courage face à la montée des affrontements de classe et de la guerre par le Parti Communiste Français, et ma « note d’ambiance » de retour de l’Université d’été. Pour garder courage, il faut des points d’appui, des choses dont on ne doute pas quoiqu’il advienne. Pour moi, il y en a trois majeurs : le premier est la confiance dans la justesse de la théorie communiste, du matérialisme dialectique historique, formulé par Marx, Engels, Lénine et tant d’autres et surtout confirmées par l’histoire dans un nombre désormais très conséquents de situations et de pays. Il faut lire, se former et apprendre cette théorie pour comprendre à quel point chaque jour l’actualité politique nationale et internationale la confirme. Le second point d’appui, c’est la confiance dans le peuple, dans sa créativité pour surmonter les obstacles et dans sa capacité à triompher. Dans le mouvement du peuple qui accomplit l’histoire dans toutes ses contradictions, il n’y a ni véritable échec, ni pure répétition. Il n’y a que recherche de la solution, et comme le fleuve trouve toujours la mer, le peuple, même s’il doit passer par de longs détours, trouve toujours la solution des problèmes historiques. Pas par magie, mais parce qu’il contient l’intelligence sociale et qu’il est dans la confrontation permanente de cette intelligence et de cette créativité avec la réalité. Le troisième point d’appui dans les circonstances du capitalisme finissant, ce sont les partis communistes, et en particulier, pour la France, le PCF. L’apprentissage théorique et pratique du marxisme ; il n’y a pas de meilleur lieu pour le faire que dans l’action et dans la discussion avec les communistes eux-mêmes, c’est à dire au sein du parti. Là non plus, ce n’est pas de la magie, c’est que les communistes rassemblent le lien avec le peuple (même s’il peut sembler aujourd’hui distendu par rapport à ce qu’il a pu être) et la réflexion théorique (même remarque, quelles que soient les limites dans la situation actuelle). Et la confiance n’exclue pas la critique, au contraire, elle s’y développe. Quelle confiance accorder à quelqu’un qui ne vous dit jamais rien, vous laisse avancer sans rien questionner et finalement, cache son opinion derrière des convenances ? C’est l’esprit qu’a établi Maurice Thorez au sein du PCF, lorsqu’il a lancé sa campagne « Que les bouches s’ouvrent » et qu’il relayait vertement par une rubrique spéciale dans l’Humanité les lettres des communistes dénonçant les insuffisances de cadres du parti qui étaient cités nommément. « Il faut critiquer les directions et ne pas craindre, ainsi que l’a indiqué le comité de la région parisienne, de changer les directions qui n’acceptent pas la critique ou qui ne changent pas leur pratique » (l’Humanité, 23 septembre 1931) (Note de Franck Marsal pour Histoire&Société)
Je suis sur le retour après 3 jours de débats à Montpellier, marqués pour moi par la préparation et l’animation du débat autour de notre livre collectif « Quand la France s’éveillera à la Chine ». Ce débat a eu lieu ce dimanche matin, dans une salle archicomble et une qualité d’écoute et d’échanges remarquable. De nombreux camarades n’ont pu entrer dans la salle et se sont reportés sur d’autres sujets proposés en même temps. Ce débat et les réflexions que notre travail apporte étaient donc attendus. La vente de livres qui s’en est suivie a épuisé le stock disponible (et se poursuivra en ligne par une nouvelle série de commande auprès de l’éditeur), tant ceux qui avait été transmis à la librairie par la fédération de l’Hérault que les exemplaires que j’avais avec moi. On me pardonnera j’espère cette coquetterie, c’était un vrai plaisir de voir tout ces camarades finissant l’Université d’été avec notre ouvrage sous le bras. Continuer la lecture de Retour de l’Université du PCF, par Franck Marsal + Video de clôture de Ian Brossat
Les universités d’été du Parti communiste français se sont tenues du 22 au 24 août à Montpellier, rassemblant plus de 900 militants et élus venus de toute la France. Parmi eux figurait Julien Sueres, candidat déclaré aux municipales de Castelsarrasin, représentant le Tarn-et-Garonne.
Cette rencontre annuelle a été marquée par une actualité politique brûlante : l’annonce par François Bayrou d’un budget prévoyant 44 milliards d’euros d’économies. Une orientation que le PCF qualifie d’austéritaire et contre laquelle il prépare une riposte politique d’ampleur. Le parti a d’ores et déjà annoncé qu’il voterait toute motion de censure si le gouvernement ne recule pas. « Les communistes seront de toutes les mobilisations, y compris celle du 10 septembre. Il faut respecter ce peuple qui se cherche et ne se retrouve pas dans les syndicats ou les partis », explique Julien Sueres. Continuer la lecture de Julien Sueres aux universités d’été du PCF, construire pour riposter!