Dumping, libre-échange, dividendes à gogo et soutien inconditionnel de l’État : comment grands groupes et gouvernement ont dépecé notre industrie

Chimie, automobile, construction… L’ensemble du secteur industriel subit de plein fouet une vague de suppressions de postes d’une ampleur inédite. Aux origines de cette saignée, plusieurs décennies de choix économiques funestes. Ce 12 décembre, la CGT appelle à une journée de mobilisation contre cette casse sociale, l’occasion de se pencher sur les responsables de ce carnage qui ne doit rien au hasard.

La dernière usine auto du 93, MA France à Aulnay. Les ouvriers de ce sous-traitant de Stellantis dénoncent une liquidation judiciaire orchestrée pour délocaliser la production à l’étranger. © LAURENT DEMARTINI

La France serait-elle en train de réaliser, sans le savoir, la prophétie de Serge Tchuruk ? En juin 2001, celui qui était alors le PDG d’Alcatel (télécommunications) accordait un entretien au Wall Street Journal, dans lequel il annonçait fièrement son intention de transformer son groupe en « entreprises sans usines ». En anglais, pour faire plus chic, on disait alors « fabless ». Selon ce concept, l’avenir de l’industrie reposait sur une forme d’effacement contrôlé, où les directions d’entreprise externaliseraient l’ensemble de leurs sites de production pour se concentrer sur la seule fonction de recherche et développement (R & D), jugée plus rentable.

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FIMUREX: STOP aux licenciements (Pommevic)

Les travailleurs-es se sont réunis en assemblée générale sous l’impulsion d’Emmanuel Petit, délégué syndical CGT de Fimurex, société de la métallurgie de 74 salariés située sur la commune de Pommevic.

Une assemblée générale qui avait lieu devant les locaux de l’entreprise avec le soutien de l’UD et de l’UL Ouest 82 de la CGT.

Pendant ce temps, en réunion exceptionnelle du CSE, la direction avait annoncé sa volonté de supprimer 5 emplois avec licenciement, suite à une baisse des ventes de leurs produits. La société n’a pas cherché à proposer des préretraites ou à utiliser la clause des départs volontaires ni même suspendre les contrats intérimaires pour supprimer les 5 emplois  qu’ils jugent « en trop ». En revanche, ce sont des emplois CDI qui sont menacés.

En s’engageant dans cette voie, la société FIMUREX, filiale du groupe SINDEX, s’est mise dans l’illégalité pensant que personne ne viendrait protester. Les élus du CSE ont demandé une expertise de la société puisque la direction ne donne des informations qu’au compte-goutte et pour le moment aucune négociation n’est possible en l’absence d’informations fiables. La direction locale est dépendante du groupe SINDEX, celui la même qui vient d’investir 4 millions d’euros au Sénégal.

« Ce n’est donc pas un problème financier mais bien une volonté de détruire des emplois ici, de partitionner cette entreprise » a rappelé Christophe Couderc (UD 82) qui a précisé lors de l’AG que le rapport de force était en faveur des travailleurs-ses et que se sont eux qui ont les clefs de la lutte et des victoires possibles car l’objectif est bien de faire reculer les dirigeants et leur signifier qu’il ne peuvent pas jouer comme cela avec les emplois et les familles qui en dépendent. Il a réaffirmé avec force la présence  de la CGT à leurs cotés pour les soutenir!

Alerté, Franck Cimpello s’est joint aux travailleurs-ses, apportant ainsi la solidarité des communistes de la section Castel/Moissac/Valence au cours des discussions et rencontres qui se sont poursuivies dans la journée.

« Nous serons attentifs à l’évolution de la situation et il n’est pas question de sacrifier les salariés-es sur l’autel de la rentabilité », affirmait-il tout en rappelant en aparté la lutte contre la fermeture de INVIVO il y a une quinzaine d’années dont le coût…

Une situation à suivre de près!

« Cette décision risque d’ouvrir une crise politique majeure » : les négociations pour le traité de libre-échange avec le Mercosur sont « conclues », annonce Ursula von der Leyen

Malgré l’opposition de pays comme la France ou la Pologne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé avoir « conclu les négociations » à propos d’un traité de libre-échange avec le Mercosur. Un choix qui risque « d’ouvrir une crise politique majeure au sein de l’Union européenne », estime le Collectif Stop CETA-Mercosur, et qui « traduit le mépris des tenants du libéralisme débridé pour les valeurs démocratiques », pour le groupe GDR.

Le traité de libre-échange prévoit par exemple que 99 000 tonnes de bœuf et 180 000 tonnes de volaille sud-américaines soient importées sur le continent européen. Santiago© Mazzarovich/DPA/ABACAPRESS.COM

 

Malgré les désaccords – notamment celui de la France -, les mouvements sociaux qui se sont multipliés et les alertes des militants qui luttent contre le dérèglement climatique, Ursula von der Leyen persiste. La présidente de la Commission européenne a annoncé, ce vendredi 6 décembre, avoir « conclu les négociations » pour l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Paraguay, Uruguay, Brésil, Argentine et Bolivie).

« Cet accord est une victoire pour l’Europe, 60 000 entreprises exportent vers le Mercosur aujourd’hui, a-t-elle appuyé, de Montevideo, où se sont réunis les pays membres de l’alliance sud-américaine. À nos agriculteurs, nous vous avons entendu. Cet accord comprend des mesures claires pour préserver vos revenus. » Continuer la lecture de « Cette décision risque d’ouvrir une crise politique majeure » : les négociations pour le traité de libre-échange avec le Mercosur sont « conclues », annonce Ursula von der Leyen

Les documents qui prouvent qu’Alban du Rostu est bien l’un des artisans du projet Périclès de Pierre-Édouard Stérin

Recruté comme directeur de la stratégie du groupe, Alban du Rostu peine à convaincre en interne qu’il a coupé les ponts avec le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, à l’origine du plan Périclès révélé par l’Humanité. Les journalistes mobilisés continuent de réclamer son départ avant même son arrivée effective, ce lundi 2 décembre.

Les salariés du groupe Bayard s’opposent à l’arrivée de l’extrême droite dans le groupe. © Samir Maouche

 

Recruté par François Morinière, le président du directoire entré en fonction début novembre, Alban du Rostu doit en principe débarquer au siège du grand groupe de presse et d’édition catholique Bayard ce lundi 2 décembre. Mais rien ne se passe comme prévu, car, après les révélations de l’Humanité en début de semaine dernière, la sidération et la consternation ont, parmi les personnels, laissé la place à la défiance et à la mobilisation… À la fois contre le partenariat noué avec Bolloré et d’autres pour le rachat de l’école de journalisme ESJ Paris, mais surtout contre l’embauche, en tant que directeur de la stratégie et numéro deux de Bayard, de l’ancien bras droit de Pierre-Édouard Stérin. Continuer la lecture de Les documents qui prouvent qu’Alban du Rostu est bien l’un des artisans du projet Périclès de Pierre-Édouard Stérin

FABIEN ROUSSEL, CE “RETOUR A MARX” N’EST PAS UN GADGET MAIS LA NÉCESSITÉ POUR L’UNITÉ D’ACTION

Un certain nombre de camarades, comme dans le texte de Robert Martin reproduit ci-dessous, l’ont perçu : Le discours de Fabien Roussel prononcé le 26 novembre 2024 à Fontaine en Isère ferait date avec ce retour aux fondamentaux de l’analyse marxiste. Nous sommes totalement d’accord mais tout autant que l’on comprend que ce retour à Marx est tout sauf un gadget intellectuel, il est au cœur de l’utilité d’un parti communiste et c’est parce qu’il en revient à ce fondamental qu’il est facteur d’unité dans le parti, dans la gauche, dans notre pays et au niveau international, d’une unité d’action et c’est là que tout reste à faire. (note de Danielle Bleitrach pour Histoireetsociete)


Le Secrétaire National du Parti Communiste aura su rappeler ce que sont les bases du matérialisme historique et pourquoi la lutte des classes est une conception très actuelle dans une période où les représentants du capital s’opposent fortement, voire violemment à la classe ouvrière au travers du tsunami que représentent tous les plans de licenciements actuels ou annoncés.
En reprenant avec force détails l’analyse du capitalisme comme étant un système dont la finalité est l’accumulation du capital par le biais des profits (ou plus-values) Fabien Roussel a positionné le Parti Communiste Français dans une trajectoire d’avenir devant aboutir inéluctablement à une nouvelle forme de société, le communisme.
En rappelant l’impasse économique et sociale dans laquelle nous nous trouvons, il a démontré le besoin de réindustrialisation qui s’impose à notre société aujourd’hui pour sauver l’emploi, préserver les savoir-faire et augmenter les salaires.
L’ancien député sera resté au cours de toute la journée et en permanence dans son rôle de Responsable communiste en n’hésitant pas à demander des nationalisations comme celle de Vencorex qui devrait s’imposer rapidement et la mise en place d’une économie administrée comme possible alternative au libéralisme débridé.
Ce discours théorique et pratique sur des bases marxistes aura fait circuler un air vivifiant bien au-delà des limites de l’Isère et loin, très loin des gesticulations populistes ou pas de la social-démocratie.

Robert Martin texte diffusé sur Facebook.

Tout à fait d’accord avec cette analyse et elle doit permettre d’aller plus loin dans les exigences de l’heure en ne se bornant pas à l’opposer au populisme d’un Mélenchon mais aussi au Rassemblement National qui s’avère encore plus conquérant, ni à la social-démocratie ! Continuer la lecture de FABIEN ROUSSEL, CE “RETOUR A MARX” N’EST PAS UN GADGET MAIS LA NÉCESSITÉ POUR L’UNITÉ D’ACTION

Comme l’affirment nos camarades cubains : « Il n’y a pas d’autres options que le socialisme ! » par Fabienne Lefebvre

 

Cette contribution de Fabienne Lefebvre nous permet de noter en quoi les préoccupations de ce blog rejoignent ce qui devient l’enjeu de cette conférence du PCF. C’est une étape de la préparation du prochain congrès qui en dit à la fois les limites dans la représentation démocratique comme dans le niveau des préoccupations mais insiste sur l’urgence, le refus du temps perdu. Il y a comme le dit le texte de la pétition que nous avons publiée ici et qui a déjà près de 300 signatures dont celle de Fabienne et d’autres responsables du parti comme elle en prise directe avec les problèmes des villes populaires et des fermetures d’entreprises, les difficultés des services publics et des mairies. Ce ne sont plus seulement les intellectuels qui en appellent à la théorie marxiste, à la géopolitique, mais bien ceux qui sont confrontés à la férocité de l’impérialisme dans toutes ses conséquences dans tous les “territoires”, tout doit être concret, de la nocivité des choix européens à ce qu’exigent de moyens les écoles, le logement social, etc.. La nouveauté est que plus vous êtes les mains dans le cambouis, plus vous exigez un effort de réflexion, de l’internationalisme. Sans négliger l’importance d’avoir des élus plus vous avez besoin d’avoir un parti qui retrouve son autonomie pratique, celle d’un Fabien Roussel dont on se réjouit de ne plus le voir dans les empoignades du parlement mais bien avec le casque d’Arcelor Mittal ou en ce moment du côté de Grenoble multipliant les rencontres de ce type, dénonçant la fermeture d’une grande surface où les employés qui sont à dix ans de la retraite sont jetés, son discours sur la paix en retrouve la vigueur nécessaire. Et là j’en reviens au texte de Fabienne : ce n’est pas un hasard si c’est dans le contexte des guerres que toujours l’internationalisme a été une exigence du vrai patriotisme, une manière de conférer à la souveraineté, aux moyens de son exercice un retour à l’essentiel. Le texte de Fabienne Lefebvre que nous publions avec joie tant il témoigne de l’évolution du PCF ne commence pas par hasard en citant Cuba, la nécessité du socialisme et en réclamant de se tourner vers les BRICS là où sont créées d’autres conditions de la bataille pour le socialisme que nul ne mènera à notre place, et qui sera donc le socialisme à la française se nourrissant de toutes les expériences et luttes de nos traditions et s’ouvrant à celles des autres peuples. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)


Depuis le 38e Congrès, notre Parti a fait le choix d’une réorientation majeure avec pour objectif de retrouver une visibilité et une autonomie vis à vis des autres forces de gauche, lui permettant de mettre en avant ses propositions sur la base d’un contenu de classe. Il a également fait le choix de remettre les cellules et notamment les cellules d’entreprises au cœur de son organisation, afin d’être au plus proche de la vie de la cité et des lieux de production, mais dans quel but, pour quelle rupture et pour quel projet ? Continuer la lecture de Comme l’affirment nos camarades cubains : « Il n’y a pas d’autres options que le socialisme ! » par Fabienne Lefebvre

Michelin, Auchan, Valeo… Savez-vous combien ces entreprises ont raflé d’aides publiques avant de licencier ?

La plupart des entreprises françaises qui réalisent des plans « sociaux » ont été généreusement arrosées d’aides publiques. La gauche réclame des comptes, le gouvernement temporise.

Ce 5 novembre, à l’Assemblée nationale, Michel Barnier passe un sale quart d’heure. Plusieurs entreprises, comme Michelin et Auchan, viennent d’annoncer des plans de suppressions de postes en rafale et les députés entendent mettre le premier ministre sur le gril. À la suite d’une série de salves venant de la gauche, le député André Chassaigne (PCF) plante la dernière banderille : « Monsieur le premier ministre, en cette journée noire pour l’emploi, allez-vous encore dire aux milliers de familles touchées que vous êtes fier de cette politique qui distribue des aides aux entreprises sans jamais protéger les salariés ? »

« Je ne suis pas fier d’une politique qui détruirait des emplois, jamais ! » rétorque Barnier d’une voix blanche, avant d’ajouter : « Je me préoccupe de savoir ce qu’on a fait, dans ces groupes, de l’argent public qui leur a été donné ; je veux le savoir. Nous poserons des questions, nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé. » Continuer la lecture de Michelin, Auchan, Valeo… Savez-vous combien ces entreprises ont raflé d’aides publiques avant de licencier ?

« Un revolver sur la tempe des populations » : comment les gouvernements successifs ont orchestré la panique générale sur la dette

Les 3 200 milliards d’euros de créances de l’État français servent aujourd’hui aux gouvernants pour réduire drastiquement la dépense publique et attaquer notre modèle social. Une vieille recette largement éculée mais toujours appliquée.

Le système actuel fait de la dette une rente pour certains (les 20 % les plus aisés, détenteurs de créances) et pour d’autres un alibi permettant de justifier l’austérité (le ministre Laurent Saint-Martin).
© AFP PHOTO KENZO TRIBOUILLARD 

 

Pour Harry Potter, c’est Voldemort ; pour Luke Skywalker, c’est Dark Vador ; pour Batman, c’est le Joker. Mais, pour les libéraux, la grande ennemie n’a ni baguette magique ni sabre laser rouge et encore moins le sourire de l’ange. Cette Némésis n’est faite que de chiffres et de virgules. Et pourtant, elle serait la méchante ultime, le danger suprême, voire la priorité des priorités : la dette publique. Cette catastrophe latente justifierait à elle seule de tout mettre en œuvre pour l’éradiquer. Quoi qu’il en coûte, serait-on tenté d’écrire. Continuer la lecture de « Un revolver sur la tempe des populations » : comment les gouvernements successifs ont orchestré la panique générale sur la dette

Sophie Binet face aux lecteurs de La Dépêche du Midi : « Ce n’est pas à nous de rembourser la dette »

Propos recueillis par Virgile Guilhamet et Lucas Serdic

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, était ce jeudi 14 novembre l’invitée de la rédaction de La Dépêche du Midi pour répondre aux questions de nos lecteurs. Plans sociaux, manifestations, santé, entrepreneuriat… 1h30 d’une discussion franche et animée sur les grands enjeux qui agitent le monde du travail.

Manon Le Goff, étudiante : « Que ce soit contre la réforme des retraites ou face aux résultats des élections législatives, on a l’impression que les mobilisations dans la rue n’aboutissent plus à rien. Que diriez-vous aux jeunes qui pensent que les luttes sont aujourd’hui perdues d’avance ? »

Sur le conflit lié à la réforme des retraites, il est essentiel de rappeler qu’une telle situation ne pourrait se produire dans aucun autre pays d’Europe. Chez nos voisins, il n’existe ni Ve République, ni 49.3, ni la possibilité pour un président d’imposer une réforme malgré une forte mobilisation dans la rue, l’opposition unanime des syndicats et une majorité parlementaire contre, car cette réforme n’a même pas été votée. Nous sommes donc dans une forme d’anomalie démocratique. Continuer la lecture de Sophie Binet face aux lecteurs de La Dépêche du Midi : « Ce n’est pas à nous de rembourser la dette »

Le message empreint de gravité de Fabien Roussel (Vidéos)

Lire aussi: Le sens de l’appel à la paix des communistes à propos d’un slogan

Notre position dans le bloc histoireetsociete de soutien critique à Fabien Roussel. A travers lui, ce soutien s’adresse à tous ceux qui dans le PCF et dans les forces progressistes, sont prêts à agir. Dans ces heures graves que connait la France parce que notre pays, l’Europe, a à sa tête ce que le capital fait de plus cyniquement incapable d’entendre la colère du peuple français, et le conduit inexorablement vers le déclin et la guerre. Loin des manœuvres politiciennes, il y a cet appel et notre blog partage totalement ce que dit Xuan de cet interview et de l’évolution du PCF et de Fabien Roussel (1). Mais je voudrais insister comme je l’ai fait hier dans un autre article sur la manière dont Duhamel en le coupant, en l’invitant à commenter les gesticulations de Macron, l’a en fait empêché de développer ce qui fait la force de son message. Il est proposition d’action, invite aux militants, à tous ceux qui veulent se rassembler contre ce qui pèse sur l’industrialisation française autant que sur les services publics et par voie de conséquence sur l’ensemble de l’emploi, de sa qualification nécessaire : c’est d’abord le coût du capital, ensuite celui de l’énergie et le coût de la guerre. Continuer la lecture de Le message empreint de gravité de Fabien Roussel (Vidéos)