Arnault, Bettencourt, Pinault, Musk : qui a gagné des milliards cette année ?

Tandis que la fortune d’Elon Musk, poussée par sa proximité avec le prochain président des États-Unis et la flambée de l’IA, bat des records, celles des richissimes Français du luxe battent de l’aile.

 

Il a dégringolé à la cinquième place du classement des hommes les plus riches du monde, le Bernard Arnault national, alors qu’il avait débuté l’année premier. Elon Musk, lui, a accumulé une fortune encore jamais atteinte dans l’histoire : 436 milliards de dollars, selon la dernière mise à jour de Forbes, l’équivalent du PIB du Danemark. Son patrimoine a doublé cette année. Continuer la lecture de Arnault, Bettencourt, Pinault, Musk : qui a gagné des milliards cette année ?

Plus de 5 millions de chômeurs : le plein-emploi ne sera pas pour 2025

En novembre, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégories A, B, C en France (hors Mayotte) a augmenté de 0,43 % et s’établit à 5,487 millions selon les travaux de direction des statistiques du ministère du Travail (Dares). Alors que s’apprête à débuter la nouvelle année, rien ne garantit que la situation va s’arranger pour les allocataires.

 

Cela faisait fort longtemps que l’on n’avait pas entendu parler du plein-emploi. Il fut un temps où cet idéal était la marotte d’Emmanuel Macron et de l’exécutif. Un taux de chômage à 5 %, d’ici 2027 disaient-ils. Reste que pour le moment, le pari semble raté. En novembre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégories A, B, C en France (hors Mayotte) a augmenté de 0,43 % et s’établit à 5,487 millions selon les travaux de direction des statistiques du ministère du Travail (Dares), publiés jeudi 26 décembre. Continuer la lecture de Plus de 5 millions de chômeurs : le plein-emploi ne sera pas pour 2025

Denis Colombi : « Les nouvelles formes d’exploitation au travail sont invisibilisées » in Alter. Eco.

Denis Colombi Professeur de sciences économiques et sociales et sociologue

 

Les ouvriers d’aujourd’hui ne sont pas ceux dont Charlie Chaplin décrivait le quotidien répétitif dans Les temps modernes. Ce sont des livreurs, des chauffeurs Uber, mais aussi, pour les métiers féminins, des aides-soignantes et des aides à domicile dont le travail est trop souvent invisibilisé, analyse Denis Colombi, sociologue et enseignant en sciences économiques et sociales au lycée.

Après Pourquoi sommes-nous capitalistes (malgré nous) ? (Payot, 2022), il vient de publier, sur les nouvelles formes d’exploitation, Qui travaille vraiment. Essai sur l’invisibilisation du travail (Payot). Il y pointe le brouillage des frontières entre vie professionnelle et vie personnelle.

Vous signalez dans l’introduction de votre dernier livre que 36 % des salariés travaillent aujourd’hui en horaires atypiques. En quoi est-ce le signe d’une progression des formes d’exploitation ? Continuer la lecture de Denis Colombi : « Les nouvelles formes d’exploitation au travail sont invisibilisées » in Alter. Eco.

Revenus agricoles : pour les producteurs, le risque accru de la pauvreté + nos propositions

Selon l’Insee, l’année 2024 est une année noire pour les paysans français, dont les produits subissent une baisse à la fois des volumes et des prix. En moyenne plus pauvres que le reste de la population malgré de grandes disparités selon les exploitations, les producteurs devraient ainsi voir leurs faibles revenus se réduire encore.

Voilà un dossier pour le moins brûlant dont devra rapidement s’occuper le nouveau gouvernement. Alors que les agriculteurs manifestent leur colère depuis plus d’un mois, dans un contexte d’opposition à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur et à l’approche des élections aux chambres d’agriculture mi-janvier prochain, l’Insee confirme que les producteurs de l’Hexagone ont connu en 2024 une année noire.

Selon un bulletin de l’institut de statistique publié le 12 décembre, ceux-ci ont à la fois subi une baisse des volumes et ont dû encaisser une diminution des prix agricoles.

« Les conditions météorologiques défavorables ont particulièrement affecté la production de vin et celle de grandes cultures », détaille l’institut. La pluviométrie inédite dès la période des semis jusqu’à la moisson – engendrant mildiou et gênant la récolte – ou au contraire une sécheresse sans pareille dans le sud-est du pays, font de la collecte de 2024, la plus mauvaise depuis une quarantaine d’années. La récolte de raisins a ainsi reculé de 23 % par rapport à l’année passée, celle de blé de 25 %.

16 % des ménages agricoles sous le seuil de pauvreté

Face à la baisse inédite des volumes des productions, les agriculteurs n’ont pas pu compter sur les prix de vente pour compenser leurs pertes financières. Au contraire, ces derniers ont plongé pour nombre de cultures et productions en 2024. La faute à de bonnes récoltes dans le reste du monde, augmentant la quantité en circulation et baissant mécaniquement les prix.

La levée de blocages liés à la guerre en Ukraine a aussi participé à cette déflation. Selon les données de l’Insee, le prix du fourrage a ainsi fondu de 34,8 % : la baisse la plus importante tous produits agricoles confondus. Le prix des céréales a quant à lui reflué de 4,9 %, celui du vin de 1,5 % et celui du lait de 1 %.

Pour nombre de petits producteurs, la baisse des volumes et des prix en 2024 risque fortement de peser sur leur trésorerie. La situation menace d’être d’autant plus tendue que, selon une seconde note de l’Insee sur les revenus agricoles, également publiée le 12 décembre 2024, « le taux de pauvreté des personnes vivant dans un ménage agricole atteint 16,2 %, contre 14,4 % pour l’ensemble de la population ».

De larges différences de revenus selon le type d’exploitation

Bien que le revenu médian des ménages agricoles soit similaire à celui du reste de la population française, les disparités sont extrêmement fortes selon la taille et le type d’exploitation. Ainsi, en 2020, 10 % des ménages agricoles les plus pauvres vivaient avec environ 15 000 euros par an.

Les maraîchers et horticulteurs font figure de grands perdants, avec un taux de pauvreté atteignant 25 % de leurs effectifs. Au contraire, notamment, des grandes exploitations viticoles ou des grandes cultures.

« Les paysans qui vendent leurs produits en vente directe subissent moins l’impact de la fluctuation des prix que les producteurs soumis à de grandes coopératives telles que Lactalis. Ces dernières sont gérées par des administratifs qui vendent au plus offrant et font peu de cas des revenus des agriculteurs », note Frédéric Mazer, coprésident du Modef, syndicat agricole de défense des exploitations familiales, constatant également l’existence d’un large fossé de revenus selon les types d’exploitation.

François Bayrou déjà sollicité

Face à ce sombre tableau, les syndicats agricoles espèrent que le nouveau premier ministre sera à l’écoute des solutions prônées pour contrer cette crise agricole durable. À commencer par la garantie que les paysans soient en mesure de se rémunérer à un prix digne.

« Nous réclamons l’instauration d’un prix plancher, ainsi que d’un coefficient multiplicateur qui rendra impossible la spéculation sur les produits agricoles. Quand un agriculteur n’arrive pas à se nourrir à la fin du mois, il ne peut pas réfléchir à ses pratiques, à l’écologie, au partage de l’espace, à toutes ces questions qui méritent d’être posées », détaille Frédéric Mazer.

Cette revendication est proche de celle de la Confédération paysanne, syndicat prônant une agriculture durable, qui appelle à l’interdiction d’achat de produits agricoles en dessous du prix de revient. Reçue par Michel Barnier, premier ministre d’Emmanuel Macron, début décembre alors qu’elle multipliait les appels à se mobiliser, l’organisation s’était vu imposer un ordre du jour autour de la simplification administrative, thématique poussée plus volontiers par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA).

Ces deux syndicats se sont d’ailleurs rapidement adressés à François Bayrou dès sa nomination à Matignon, vendredi, sollicitant « un rendez-vous en urgence » et lui demandant « avec une certaine gravité (…) une inscription rapide à l’examen au Parlement de dispositions fiscales attendues avec impatience pour améliorer la compétitivité et la résilience des exploitations ».


Les propositions défendues par les communistes de la section PCF Castel/Moissac/Valence/Beaumont

Un modèle agricole à bout de souffle
L’agriculture française est prise dans l’étau d’un modèle intensif et productiviste. Ce modèle, soutenu par des décennies de politiques favorisant les grandes exploitations, les rachats massifs de terres et les traités de libre-échange internationaux, a conduit à une concentration des richesses et des moyens de production entre les mains de quelques grands exploitants. En Tarn-et-Garonne, le phénomène s’accélère, aggravant les inégalités sociales et fragilisant les territoires ruraux.

Les conséquences de ce modèle sont multiples :
• La disparition progressive des petits exploitants, incapables de rivaliser avec les grandes exploitations.
• Une dégradation alarmante de l’environnement, avec l’épuisement des sols, la destruction des haies, et une dépendance accrue aux pesticides et intrants chimiques.
• Un appauvrissement des relations sociales en milieu rural, où les exploitations familiales disparaissent au profit d’un système dominé par les grands groupes agro-industriels.

Défendre les petits exploitants, c’est défendre notre territoire
La chute des petits exploitants agricoles est une tragédie humaine et sociale. Ces femmes et ces hommes, qui incarnent une agriculture de proximité et de qualité, ne parviennent plus à vivre de leur travail. Leur disparition menace la souveraineté alimentaire de notre pays, la vitalité de nos territoires ruraux et la diversité de nos paysages.
Pour les communistes, défendre les petits exploitants est une priorité absolue. Il s’agit d’un enjeu historique, mais aussi d’un combat pour l’avenir, car ces agriculteurs portent en eux les solutions à la crise agricole actuelle : une agriculture locale, durable et rémunératrice.

Un engagement clair pour une alternative agricole

Le PCF se positionne avec force pour :
• Rompre avec le modèle productiviste et intensif, au profit d’une agriculture respectueuse des hommes, des femmes et de l’environnement.
• Soutenir les circuits courts, les initiatives locales, et les pratiques agroécologiques.
• Garantir une juste rémunération des agriculteurs, en régulant les marchés agricoles et en rétablissant des prix planchers pour les productions agricoles.
• Réorienter les aides publiques vers les petits exploitants et les projets durables, en réformant en profondeur la PAC (Politique Agricole Commune).
• Protéger les terres agricoles contre la spéculation et les acquisitions par des groupes étrangers ou des fonds d’investissement.

Notre combat pour une agriculture au service de l’humain
L’agriculture ne doit pas être un simple outil de profit pour les grandes entreprises et les marchés financiers. Elle doit être un levier pour répondre aux besoins fondamentaux de la population : se nourrir sainement, préserver l’environnement et maintenir des territoires vivants.

La section de Castelsarrasin renforce son engagement auprès des petits exploitants agricoles,  dénonce les politiques libérales destructrices et propose un modèle agricole fondé sur la justice sociale et écologique.

Ce combat est aussi celui de la souveraineté alimentaire, de la dignité des agriculteurs et de l’avenir de nos territoires ruraux. Ensemble, faisons du PCF la force politique qui porte haut et fort l’exigence d’une agriculture au service de l’humain et de la planète

Salaires : les professeurs ont perdu de l’argent en 2022

Avec un repli du salaire net moyen de 1.4% en euros constants en 2022, les enseignant.es subissent encore les effets de l’inflation et de la stagnation de leur pouvoir d’achat. Les professeur.es des écoles qui ont moins de primes ont un fort écart de salaire avec ceux du 2nd degré. La note de la DEPP montre aussi la faible amplitude de salaire moyen avec un écart de 850 euros entre un néo-titulaire et un futur retraité. Le gel du point d’indice reste la raison majeure des faibles salaires des enseignant.es français.es.

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Hausse des risques psycho-sociaux à l’Education nationale in Caf. Péda.

Les Ressources Humaines et l’Éducation nationale, tout un programme ! 65% des enseignants se déclarent insatisfaits ou plutôt insatisfaits du parcours RH. Les attentes des personnels montrent l’écart avec la gestion. Selon un rapport « la fonction Ressources Humaines au Ministère de l’Éducation nationale » publié fin octobre, les « objectifs de gestion, essentiellement quantitatifs, ne répondent pas entièrement à la demande d’une gestion RH plus qualitative », pointant plus largement une qualité de vie au travail insatisfaisante. Les risques psycho-sociaux sont en hausse. Les personnels de l’Éducation nationale souffrent d’un manque de reconnaissance, d’un mal-être dont la crise du recrutement et les démissions en hausse des enseignants sont les signaux. En cause, le rapport évoque le manque de pilotage structuré, des raisons structurelles d’insatisfaction quant à la mobilité. Le rapport pointe également des choix du ministère : réformes successives, manque de formation, salaires dévalorisés.

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Dumping, libre-échange, dividendes à gogo et soutien inconditionnel de l’État : comment grands groupes et gouvernement ont dépecé notre industrie

Chimie, automobile, construction… L’ensemble du secteur industriel subit de plein fouet une vague de suppressions de postes d’une ampleur inédite. Aux origines de cette saignée, plusieurs décennies de choix économiques funestes. Ce 12 décembre, la CGT appelle à une journée de mobilisation contre cette casse sociale, l’occasion de se pencher sur les responsables de ce carnage qui ne doit rien au hasard.

La dernière usine auto du 93, MA France à Aulnay. Les ouvriers de ce sous-traitant de Stellantis dénoncent une liquidation judiciaire orchestrée pour délocaliser la production à l’étranger. © LAURENT DEMARTINI

La France serait-elle en train de réaliser, sans le savoir, la prophétie de Serge Tchuruk ? En juin 2001, celui qui était alors le PDG d’Alcatel (télécommunications) accordait un entretien au Wall Street Journal, dans lequel il annonçait fièrement son intention de transformer son groupe en « entreprises sans usines ». En anglais, pour faire plus chic, on disait alors « fabless ». Selon ce concept, l’avenir de l’industrie reposait sur une forme d’effacement contrôlé, où les directions d’entreprise externaliseraient l’ensemble de leurs sites de production pour se concentrer sur la seule fonction de recherche et développement (R & D), jugée plus rentable.

Lire aussi: Lidea Caussade Semences, paysans et ouvriers solidaires

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FIMUREX: STOP aux licenciements (Pommevic)

Les travailleurs-es se sont réunis en assemblée générale sous l’impulsion d’Emmanuel Petit, délégué syndical CGT de Fimurex, société de la métallurgie de 74 salariés située sur la commune de Pommevic.

Une assemblée générale qui avait lieu devant les locaux de l’entreprise avec le soutien de l’UD et de l’UL Ouest 82 de la CGT.

Pendant ce temps, en réunion exceptionnelle du CSE, la direction avait annoncé sa volonté de supprimer 5 emplois avec licenciement, suite à une baisse des ventes de leurs produits. La société n’a pas cherché à proposer des préretraites ou à utiliser la clause des départs volontaires ni même suspendre les contrats intérimaires pour supprimer les 5 emplois  qu’ils jugent « en trop ». En revanche, ce sont des emplois CDI qui sont menacés.

En s’engageant dans cette voie, la société FIMUREX, filiale du groupe SINDEX, s’est mise dans l’illégalité pensant que personne ne viendrait protester. Les élus du CSE ont demandé une expertise de la société puisque la direction ne donne des informations qu’au compte-goutte et pour le moment aucune négociation n’est possible en l’absence d’informations fiables. La direction locale est dépendante du groupe SINDEX, celui la même qui vient d’investir 4 millions d’euros au Sénégal.

« Ce n’est donc pas un problème financier mais bien une volonté de détruire des emplois ici, de partitionner cette entreprise » a rappelé Christophe Couderc (UD 82) qui a précisé lors de l’AG que le rapport de force était en faveur des travailleurs-ses et que se sont eux qui ont les clefs de la lutte et des victoires possibles car l’objectif est bien de faire reculer les dirigeants et leur signifier qu’il ne peuvent pas jouer comme cela avec les emplois et les familles qui en dépendent. Il a réaffirmé avec force la présence  de la CGT à leurs cotés pour les soutenir!

Alerté, Franck Cimpello s’est joint aux travailleurs-ses, apportant ainsi la solidarité des communistes de la section Castel/Moissac/Valence au cours des discussions et rencontres qui se sont poursuivies dans la journée.

« Nous serons attentifs à l’évolution de la situation et il n’est pas question de sacrifier les salariés-es sur l’autel de la rentabilité », affirmait-il tout en rappelant en aparté la lutte contre la fermeture de INVIVO il y a une quinzaine d’années dont le coût…

Une situation à suivre de près!

Fabien Roussel : « Nous appelons à un pacte social et républicain »

Fabien Roussel doit être reçu, ce lundi, par Emmanuel Macron à l’Élysée, avec André Chassaigne et Cécile Cukierman. Ils y défendront notamment plusieurs mesures d’urgence sociale alors que le président doit nommer très vite un nouveau premier ministre.

Pourquoi fallait-il censurer le gouvernement de Michel Barnier ?

Ce budget était dangereux pour la France et risquait de faire entrer notre pays en récession, d’aggraver les difficultés de nos services publics, de nos communes, de nos associations et de nos concitoyens. Il n’apportait aucune réponse à la vie chère, dans l’Hexagone comme en outre-mer, ni aux centaines de milliers de salariés qui subissent des plans sociaux.

Qu’irez-vous dire à Emmanuel Macron, ce lundi ?

Qu’il est urgent de sortir la France de l’impasse et d’ouvrir des perspectives aux Français, aux élus, aux salariés, aux TPE et PME. L’inquiétude et la colère montent très fort dans le pays. Y répondre est de notre responsabilité collective.  Nous sommes prêts à engager un dialogue pour trouver des solutions collectives républicaines et donner une stabilité au pays.

Le président souhaite un « gouvernement d’intérêt général ». Qu’en pensez-vous ?

Nous appelons, nous, à un pacte social et républicain. Social d’abord, parce qu’il y a beaucoup de réponses à construire face à l’urgence sociale. Je pense aux salariés qui craignent pour leur emploi, aux services publics, à notre industrie, aux retraités, au pouvoir d’achat, à la facture d’électricité.

Les politiques sociales et la question de l’emploi sont au cœur des préoccupations. Un pacte républicain, ensuite, parce qu’il ne faut rien céder sur les valeurs de la République. Il ne faut plus laisser l’extrême droite dicter sa politique au futur gouvernement.

Croyez-vous qu’il soit possible d’arriver à un tel gouvernement, voire d’y participer ?

Il faudra construire des majorités texte par texte, mais aussi construire un accord de non-censure pour pouvoir avancer. Nous avons bien conscience que la gauche n’a pas de majorité absolue. Mais personne ne l’a.

Pour garantir un minimum de stabilité, il faut que les forces républicaines trouvent un chemin et les moyens de se mettre d’accord en faisant chacun un pas vers l’autre.  Pour cette raison, nous avons fait une série de propositions que nous mettons sur la table pour discuter. Nous agirons et ferons nos choix en fonction du gouvernement qui sera nommé et des décisions qui seront prises.

Le premier ministre doit-il être de gauche ?

C’est préférable, mais, surtout, le premier ministre doit être capable de construire avec la gauche et d’obtenir un accord de non-censure au-delà de la gauche. Pour les communistes, ce qui compte, c’est qu’il soit respectueux du Parlement, des forces républicaines et surtout – pour nous, c’est essentiel – des électeurs et de ce qu’ils ont voté lors des dernières élections.

Posez-vous des conditions ?

Gabriel Attal et les macronistes ont fait preuve de beaucoup de sectarisme. Ils ont dit cet été que si un gouvernement du Nouveau Front populaire était nommé, comprenant la France insoumise, ils le censureraient automatiquement. Et quand les insoumis ont dit qu’ils ne seraient pas une force de blocage, qu’ils pourraient ne pas participer au gouvernement, la Macronie a maintenu la censure automatique de tout gouvernement de gauche.

Nous ne sommes pas sectaires comme eux. Nous, nous censurons en fonction de la politique menée. Nous jugerons sur pièces. Pour garantir un minimum de stabilité, chacun devra faire un pas vers l’autre. Il faut avoir une capacité de dialogue.

L’abrogation de la réforme des retraites, l’indexation des salaires et des retraites sur l’inflation, la protection de l’industrie, de nos services publics et de nos communes, la justice fiscale, le poids des banques sont des éléments essentiels pour nous. Nous les mettons en avant pour discuter. Nous appelons les autres forces, notamment les macronistes, les centristes, le groupe Liot, le Modem, à regarder ce qu’elles sont prêtes à faire sur ces sujets. La seule chose qui compte pour nous est la politique qui sera mise en œuvre, nous nous déterminerons en fonction de cela.

Y a-t-il un risque pour la gauche à apparaître dans la période comme un élément de blocage ?

Si le pays est bloqué aujourd’hui, c’est le fait du président de la République et des députés de son camp refusant tout dialogue et tout compromis. Ce sont eux qui ont dit censurer, quoi qu’il arrive. Face à cela, j’appelle la gauche à être la plus unie possible pour peser. Ensemble, nous comptons 193 députés. C’est une force, la première coalition de l’Assemblée nationale.

La FI souhaite appliquer strictement le programme du NFP. Le PS semble prêt à des compromis. Cela ne risque-t-il pas de désunir la gauche ?

Ce qui compte, c’est comment nous parvenons à l’union du peuple de France, à mettre en place un rapport de force favorable aux intérêts du peuple. Chaque force politique de gauche est autonome mais nous devons travailler à cette union du peuple de France.

Peut-être certaines forces de gauche accepteront-elles de gouverner avec des macronistes ; d’autres ne le feront pas, et certains refuseront tout dialogue, comme la FI. Mais cela ne doit pas nous empêcher de trouver des solutions à l’Assemblée pour défendre les intérêts du peuple.

Quel doit être le rôle des communistes ?

Le rôle du PCF se résume en trois mots : unir, unir, unir. Car tout est fait pour nous diviser, opposer les Français entre eux. Je pense aux salariés rencontrés ces derniers jours : ceux d‘Arcelor, des Fonderies de Bretagne, de Michelin. Les angoisses sont fortes, les colères immenses.

Nous devons trouver des réponses et des solutions urgentes à tous ceux qui se battent. Pour cette raison, j’appelle les communistes, les élus, les militants, à être très présents dans les luttes, sur le terrain, à l’écoute et en même temps à faire mesurer la gravité de la crise.

Emmanuel Macron doit-il démissionner ?

Sa démission n’est envisageable que si lui-même l’envisage. C’est une décision qui lui revient. Nous ne considérons pas que c’est la priorité du moment. Et nous pensons même que provoquer une présidentielle maintenant ne résoudrait en rien les problèmes, puisque nous resterions avec la même Assemblée et la même incapacité de gouverner, sauf à refaire des législatives dès septembre 2025.

La France rebasculerait dans une période électorale. Cela ne résoudrait rien aux problèmes de nos concitoyens et on risquerait un an de plus d’immobilisme et de fractures. On risque surtout de creuser encore davantage le fossé entre nos concitoyens et les responsables politiques. Créons plutôt toutes les conditions pour que le Parlement joue son rôle et que le pouvoir ne soit plus à l’Élysée.

Pour 2027, Marine Tondelier et Lucie Castets souhaitent une candidature commune de toute la gauche. Jean-Luc Mélenchon propose la même chose en cas d’élections anticipées, mais sans les communistes ou l’aile droite du PS. Quelle est votre perspective ?

Nous sommes dans un moment où les Français sont inquiets pour l’avenir du pays, pour leur pouvoir d’achat. Franchement, quand je vois des responsables politiques obnubilés par la question des présidentielles, je pense que ce n’est pas le meilleur message que nous pouvons renvoyer. Au PCF, nous aborderons le sujet le moment venu. Notre projet de société qui s’attaque au coût du capital et place la paix au cœur de nos relations internationales est d’actualité.

Nous avons, de plus, des personnalités qui ont émergé ces dernières années et une culture du rassemblement que d’autres n’ont pas. Nous avons aussi toute légitimité à incarner une candidature de gauche, de rassemblement, lors de futures échéances nationales. Abordons ce débat, le moment venu, avec cela en tête, sans complexe.

Quels sont les enjeux de la conférence nationale des communistes qui se tient samedi ?

Elle doit faire le bilan des dernières élections. Beaucoup de communistes sont déçus par l’alliance conclue lors des législatives. Mais tout le monde veut aussi que la gauche gagne en étant unie et rassemblée. Beaucoup de fédérations veulent construire des candidatures de rassemblement plus en prise avec les réalités locales.

Il ne s’agit pas de tirer un trait sur le NFP et l’union, mais au contraire de construire des candidatures beaucoup plus efficaces et en capacité de l’emporter.  Enfin, nous devons nous projeter, nourrir et réaffirmer le projet communiste en tenant compte de ce qui se passe. Jamais le capitalisme n’a été aussi violent, guerrier, impérialiste et, dans beaucoup de pays, il a fait le choix du nationalisme et de l’extrême droite.

Nous devons mesurer combien il est un danger pour la planète, pour l’Europe, pour la France. Face à cela, il y a nécessité de réaffirmer le projet communiste, le besoin de communisme, ce chemin que nous voulons prendre en construisant un socialisme à la française.

« Cette décision risque d’ouvrir une crise politique majeure » : les négociations pour le traité de libre-échange avec le Mercosur sont « conclues », annonce Ursula von der Leyen

Malgré l’opposition de pays comme la France ou la Pologne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé avoir « conclu les négociations » à propos d’un traité de libre-échange avec le Mercosur. Un choix qui risque « d’ouvrir une crise politique majeure au sein de l’Union européenne », estime le Collectif Stop CETA-Mercosur, et qui « traduit le mépris des tenants du libéralisme débridé pour les valeurs démocratiques », pour le groupe GDR.

Le traité de libre-échange prévoit par exemple que 99 000 tonnes de bœuf et 180 000 tonnes de volaille sud-américaines soient importées sur le continent européen. Santiago© Mazzarovich/DPA/ABACAPRESS.COM

 

Malgré les désaccords – notamment celui de la France -, les mouvements sociaux qui se sont multipliés et les alertes des militants qui luttent contre le dérèglement climatique, Ursula von der Leyen persiste. La présidente de la Commission européenne a annoncé, ce vendredi 6 décembre, avoir « conclu les négociations » pour l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Paraguay, Uruguay, Brésil, Argentine et Bolivie).

« Cet accord est une victoire pour l’Europe, 60 000 entreprises exportent vers le Mercosur aujourd’hui, a-t-elle appuyé, de Montevideo, où se sont réunis les pays membres de l’alliance sud-américaine. À nos agriculteurs, nous vous avons entendu. Cet accord comprend des mesures claires pour préserver vos revenus. » Continuer la lecture de « Cette décision risque d’ouvrir une crise politique majeure » : les négociations pour le traité de libre-échange avec le Mercosur sont « conclues », annonce Ursula von der Leyen