Lors de la première conférence de presse du mouvement, ce vendredi 14 juin à Paris, les représentants des forces de gauche ont présenté un programme de gouvernement articulé autour de 3 temps : les 15 premiers jours, les 100 premiers jours et les mois suivants. Voici les principales mesures annoncées.
Les forces de gauche se sont accordées « pour faire front populaire » autour d’un programme partagé et soutenir des candidatures uniques. L’alliance rassemble les Écologistes, La France insoumise, le Parti communiste français, le Parti socialiste, Génération·s, le NPA et la Gauche républicaine et socialiste tout en poussant à une mobilisation des associations, des forces syndicales et des acteurs de la société civile.
Les mesures qui seraient prises dans les tout premiers jours :
Décréter l’état d’urgence sociale
- Bloquer les prix des biens de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants par décret, et renforcer le bouclier qualité-prix pour les outre-mer
- Abroger immédiatement les décrets d’application de la réforme d’Emmanuel Macron passant l’âge de départ à la retraite à 64 ans, ainsi que les réformes de l’assurance-chômage
- Augmenter le minimum contributif (pension de retraite pour une carrière complète) au niveau du SMIC et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté
- Augmenter les salaires par le passage du SMIC à 1 600 € net, par la hausse de 10 % du point d’indice des fonctionnaires (intégralement compensée pour les collectivités territoriales), augmenter les indemnités des stagiaires, le salaire des apprentis et des alternants
- Engager les négociations commerciales en garantissant un prix plancher et rémunérateur aux agriculteurs et en taxant les superprofits des agro-industriels et de la grande distribution
- Revaloriser les APL de 10 %
Relever le défi climatique
- Décréter un moratoire sur les grands projets d’infrastructures autoroutières
- Adopter un moratoire sur les mégabassines
- Mettre en place des règles précises de partage de l’eau sur l’ensemble des activités
Défendre le droit au logement
- Relancer la construction du logement social en revenant sur les coupes de Macron pour les organismes HLM de 1,4 milliard d’euros annuels
- Créer les places d’accueil d’hébergement d’urgence permettant un accueil inconditionnel et procéder dans les situations d’urgence à la réquisition des logements vides nécessaires pour loger les sans-abri
Réparer les services publics
- Organiser une conférence de sauvetage de l’hôpital public afin d’éviter la saturation pendant l’été, proposer la revalorisation du travail de nuit et du week-end pour ses personnels
- Redonner à l’école publique son objectif d’émancipation en abrogeant le « choc des savoirs » de Macron, et préserver la liberté pédagogique
- Faire les premiers pas pour la gratuité intégrale à l’école : cantine scolaire, fournitures, transports, activités périscolaires
- Augmenter le montant du Pass’Sport à 150 euros et étendre son utilisation au sport scolaire en vue de la rentrée
Apaiser
- Relancer la création d’emplois aidés pour les associations, notamment sportives et d’éducation populaire
- Déployer de premières équipes de police de proximité, interdire les LBD et les grenades mutilantes, et démanteler les BRAV-M
Retrouver la paix en Kanaky-Nouvelle Calédonie
- Abandonner le processus de réforme constitutionnelle visant au dégel immédiat du corps électoral. C’est un geste fort d’apaisement qui permettra de retrouver le chemin du dialogue et de la recherche du consensus. À travers la mission de dialogue, renouer avec la promesse du « destin commun », dans l’esprit des accords de Matignon et de Nouméa et d’impartialité de l’État, en soutenant la recherche d’un projet d’accord global qui engage un véritable processus d’émancipation et de décolonisation.
Mettre à l’ordre du jour des changements en Europe
- Refuser les contraintes austéritaires du pacte budgétaire
- Proposer une réforme de la Politique agricole commune (PAC)
Les grandes orientations pour répondre à « l’urgence de la paix »
Plusieurs mesures sont proposées visant à répondre à cette urgence, autour de trois axes :
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- Promouvoir une diplomatie française au service de la paix
- Agir pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et pour une paix juste et durable
- Défendre l’Ukraine et la paix sur le continent européen
Le programme du Nouveau Front Populaire s’articule autour de trois temps :
- 15 premiers jours : la rupture. « Une seule priorité pour le gouvernement du Nouveau Front Populaire dès son installation : répondre aux urgences qui abîment la vie et la confiance du peuple français. Nous en finirons avec la brutalisation et la maltraitance des années Macron. Nous adopterons immédiatement 20 actes de rupture pour répondre à l’urgence sociale, au défi climatique, à la réparation des services publics, à un chemin d’apaisement en France et dans le monde. Pour que la vie change dès l’été 2024. »
- 100 premiers jours : l’été des bifurcations. « Passés les 15 premiers jours, une session extraordinaire s’ouvrira à l’Assemblée nationale, où les groupes du Nouveau Front Populaire sont majoritaires, puis une seconde à la rentrée, après la fin des Jeux Olympiques et Paralympiques. Le Parlement tient une place beaucoup plus importante dans le type de gouvernement promu par le Nouveau Front Populaire. Les députés sont particulièrement associés et/ou à l’initiative de 5 paquets législatifs pour amorcer les grandes bifurcations dont le pays a besoin. D’abord, à la suite des mesures d’urgence par décret, la présentation d’une grande loi permet de rattraper et d’améliorer la situation sociale des Français grandement paupérisés par 7 ans de macronisme et 3 ans d’inflation. Deux grandes lois permettront d’entamer la reconstruction des deux services publics les plus cruciaux : santé et éducation. Une loi énergie climat permettra de jeter les bases de la planification écologique. Enfin, le premier projet de loi de finances rectificative sera présenté pour abolir les privilèges des milliardaires. »
- Les mois suivants : les transformations. « Une fois ces grands chantiers lancés, tout reste à faire pour tout changer ! Ce sera la tâche du gouvernement et des députés du Nouveau Front Populaire, en lien constant avec la société mobilisée, notamment les syndicats, associations, collectifs. L’ambitieux programme législatif de transformation que le Nouveau Front Populaire se fixe pour les mois suivants est largement issu des propositions et revendications produites par cette société mobilisée. Sa cohérence globale c’est l’application pleine et entière du programme suivant : liberté, égalité, fraternité. Son cap c’est l’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature. »
Dans le préambule de ce programme, les formations de gauche expliquent : « Le Nouveau Front Populaire rassemble des femmes et des hommes issus d’organisations politiques, syndicales, associatives et citoyennes qui s’unissent pour construire un programme de rupture avec la politique d’Emmanuel Macron, répondant aux urgences sociales, écologiques, démocratiques et pour la paix.
Nous combattons le projet raciste et de casse sociale de l’extrême droite et voulons l’empêcher d’arriver au pouvoir. Nous refusons les attaques contre nos libertés démocratiques et la répression vis-à-vis des forces sociales et associatives, particulièrement bafouées ces dernières années.
Nous luttons contre la multiplication des discours de haine et contre la prolifération des menaces et des violences qui abîment notre démocratie.
C’est pourquoi notre majorité et nos parlementaires s’engagent à porter ces principes éthiques tout au long de la mandature en refusant la diffusion de fausses informations, la calomnie, le cyberharcèlement, et les incitations à la haine, y compris sur internet.
En donnant une majorité de députés au Nouveau Front Populaire, les Françaises et les Français écriront une nouvelle page de l’histoire de France. »