« Les moyens, ils les donnent au privé ! » : comment l’enseignement privé parvient à maintenir ses financements

Jusque dans leur dotation en heures d’enseignement par l’État, lycées publics et privés ne sont pas traités à égalité. C’est ce que révèle une enquête au long cours, publiée mardi 3 septembre par France Info.

 

C’est un élément de plus, et de taille, à verser au dossier déjà volumineux du financement public de l’enseignement privé sous contrat. Au terme d’une enquête de plusieurs mois, France Info a révélé, mardi 3 septembre, que l’inégalité de financement entre public et privé porte jusque dans le cœur du fonctionnement du système : la dotation horaire globale (DHG).

Sous ce sigle abscons se cache tout simplement le nombre hebdomadaire d’heures de cours que l’État finance dans chaque établissement. En rapportant cette dotation au nombre d’élèves du collège ou du lycée, on obtient le nombre d’heures financées par élève (H/E). En accédant pour la première fois à des données nationales pour tous les lycées, que le ministère se refuse à rendre publiques, l’enquête montre que ce taux est plus élevé dans les lycées privés sous contrat que dans les lycées publics. Continuer la lecture de « Les moyens, ils les donnent au privé ! » : comment l’enseignement privé parvient à maintenir ses financements

À Montpellier, les communistes veulent réorganiser leur parti + discours de F. Roussel

Un PCF toujours influent malgré les défaites électorales et une extrême droite à son plus haut historique, plus menaçante que jamais. Lors de leur université d’été, les militants cherchent un second souffle pour la rentrée.

 

« Après la période qu’on vient de vivre, ça rebooste… » Avant de rentrer dans l’Aude, le secrétaire de la section de Narbonne, Patrick Castey, exprime un sentiment très partagé après l’université d’été de son parti, le PCF.

Préoccupé par la situation politique mais galvanisé par ces trois journées studieuses dans le grand auditorium du Corum de Montpellier. Un rendez-vous qui a commencé fort, vendredi en fin de journée, avec l’arrivée de Lucie Castets et de Fabien Roussel, sous les ovations des militants communistes.

La candidate du Nouveau Front populaire à Matignon, inconnue du grand public il y a un peu plus d’un mois, était très attendue des communistes après sa rencontre avec Emmanuel Macron et le sujet de sa nomination à Matignon aura occupé les discussions entre militants en marge des ateliers qui se sont succédé jusqu’à dimanche en fin de matinée. Continuer la lecture de À Montpellier, les communistes veulent réorganiser leur parti + discours de F. Roussel

Après les émeutes d’extrême droite au Royaume-Uni, comment les syndicats se mobilisent contre la peste brune

Les organisations ouvrières appellent à la riposte du monde du travail après la déferlante raciste et xénophobe de ces derniers jours. La secrétaire générale du syndicat Unite martèle que « ce n’est pas le migrant qui a imposé l’austérité ».

 

D’une violence inouïe, les images ont fait le tour de la planète. Des centaines de personnes, certaines faisant le salut nazi, se sont attaquées à des hôtels et des lieux d’hébergement où se trouvaient des migrants. À l’origine de ces manifestations soutenues par l’extrême droite, de fausses informations accusant l’auteur du meurtre, le 29 juillet, de trois petites filles dans le nord-ouest de l’Angleterre, d’être un migrant musulman. Il s’agit en réalité d’un jeune homme né à Cardiff, de parents rwandais chrétiens.

Peu importe pour l’extrême droite, qui a décidé de l’ouverture de la chasse aux étrangers. Selon la chaîne Sky News, qui cite des gardes de sécurité, des demandeurs d’asile ont été forcés de dormir dans les bois après que des manifestants ont attaqué leur hôtel et tenté de l’incendier, dimanche, à Rotherham (nord-est de l’Angleterre). Un « acte de voyous d’extrême droite », a dénoncé le premier ministre travailliste Keir Starmer. Continuer la lecture de Après les émeutes d’extrême droite au Royaume-Uni, comment les syndicats se mobilisent contre la peste brune

« Les électeurs RN ne croient pas que leur situation puisse s’améliorer », décrypte le politologue Pierre Wadlow

Le chercheur Pierre Wadlow travaille sur la politisation des classes populaires de la métropole de Lens, dans le Pas-de-Calais. Alors que le Rassemblement national a remporté toutes les circonscriptions de cet ancien bastion ouvrier lors des législatives anticipées, il analyse la progression du vote d’extrême droite dans ce territoire.

 

Le Rassemblement national a réalisé des scores historiques dans le bassin minier du Pas-de-Calais lors des dernières législatives (quatre circonscriptions sur cinq remportées dès le 1er tour, avec des scores entre 52 et 60 %), confirmant une tendance lourde observée ces dernières années lors des scrutins nationaux ou européens. Le politologue Pierre Wadlow décrypte les évolutions de l’électorat du parti d’extrême droite dans ce territoire populaire.

Comment caractériser l’électorat Rassemblement national dans le Pas-de-Calais, et notamment dans le bassin minier ? Continuer la lecture de « Les électeurs RN ne croient pas que leur situation puisse s’améliorer », décrypte le politologue Pierre Wadlow

Macron décide de faire traîner la nomination d’un premier ministre

Gaël De Santis

Le président de la République a accordé ce mardi soir à France 2 et Franceinfo sa première interview depuis son échec aux élections législatives. Il annonce qu’un premier ministre pourrait être nommé après les Jeux Olympiques, à la mi-août. Il écarte la proposition de Lucie Castets faite par le Nouveau Front Populaire, estimant que ce dernier n’a pas de majorité à l’Assemblée.

Emmanuel Macron a enfin pris la parole ce mardi soir, sur France 2. La question était de savoir s’il a entendu le message qui lui a été adressé aux européennes et aux législatives : une grande partie des Français désavouent sa politique. Pas vraiment. Il a écarté l’idée de nommer un premier ministre issu des rangs du Nouveau Front Populaire (NFP) qui dispose d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. À 19 heures pourtant, la gauche a proposé le nom de Lucie Castets.

Le député communiste « André Chassaigne était un candidat estimable et expérimenté et il n’a pas été élu au Perchoir », la présidence de l’Assemblée nationale, a tranché Emmanuel Macron, précisant qu’il « est faux de dire que le NFP a gagné », la coalition de gauche étant « à cent voix de la majorité absolue ». « Ce président est décidément très dangereux. Enfermé dans sa bulle, coupée du peuple, il refuse de nommer la candidate au poste de Premier Ministre proposée par la coalition arrivée en tête des élections », a réagi Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Continuer la lecture de Macron décide de faire traîner la nomination d’un premier ministre

Discours de Jean Vignoboul en 1990 (J.P. Damaggio)

In La brochure

Ce jour-là, le maire de Montauban, Hubert Gouze refuse, la salle du Marché-Gare à Jean-Marie Le Pen et une manifestation est décidée pour appuyer cette décision.  Coïncidence du calendrier, cette manifestation aura lieu après des profanations de tombes juives au cimetière de Carpentras (9 mai 1990).  Le refus d’Hubert Gouze n’a pas été immédiat mais une fois le refus affiché, le rassemblement fut très bien organisé et la manifestation est entrée dans l’histoire. Le FN tentera le lendemain une contre-manifestation mais elle fut très limitée. On le voit avec la banderole et le discours, la stratégie fut offensive et très unitaire.

P.S. Photo Maurice Baux

Il n’y a pas écrit : « Barrage à l’extrême-droite » mais « Pour l’égalité, Pour la démocratie ». Et l’allocution de Jean Vignoboul fut la seule. Elle renvoie à des questions d’aujourd’hui et des arguments présents. Pour ma part, dès ce moment là, j’ai refusé le raccourci FN-Nazisme. Sur la manifestation j’ai diffusé un tract qui racontait l’assassinat à Moissac en 1935 d’Elie Cayla par l’extrême-droite. Fait largement oublié auquel j’ai par la suite consacré un livre. Continuer la lecture de Discours de Jean Vignoboul en 1990 (J.P. Damaggio)

Exclusif HUMANITE : Périclès, le projet secret de Pierre-Édouard Stérin pour installer le RN au pouvoir

« 150 millions d’euros sur les dix prochaines années » pour promouvoir des « valeurs clés » de l’extrême droite, « servir et sauver la France » : le projet Périclès, dont l’Humanité publie les détails, fixe les ambitions du milliardaire Pierre-Édouard Stérin pour porter le RN au pouvoir.

Daniel Kretinsky l’a annoncé ce jeudi : il ne vendra pas son hebdomadaire Marianne au milliardaire Pierre-Édouard Stérin, dont les actifs sont évalués à 1,2 milliard d’euros. La proximité de ce dernier avec l’extrême droite lui aurait-elle coûté l’affaire ?

Patron d’Otium Capital, de Smartbox et du Fonds du bien commun, Pierre-Édouard Stérin continue à démentir. Catholique, conservateur, libertarien et exilé fiscal – il s’est installé en Belgique en 2012 –, celui que l’Humanité Magazine présentait en début d’année comme le « saint patron de l’extrême droite », n’en démord pas. « Je suis engagé, écrit-il à l’Humanité, mais mon engagement n’est pas partisan, à ce titre je revendique cette neutralité. Comme vous avez pu le voir, j’échange et soutiens des personnalités de différents partis et sensibilités de la droite. »

150 millions d’euros pour faire gagner l’extrême droite dans les urnes et dans les têtes

Un document ultra-confidentiel, établi à l’automne 2023 et que l’Humanité a pu consulter, dit pourtant tout le contraire sur une vingtaine de pages dont nous révélons les grandes lignes aujourd’hui. Cette feuille de route vise très explicitement à installer au pouvoir en France une alliance de l’extrême droite et de la droite libérale conservatrice. Continuer la lecture de Exclusif HUMANITE : Périclès, le projet secret de Pierre-Édouard Stérin pour installer le RN au pouvoir

Fabien Roussel: « Pas d’ultimatum, pas de veto, soyons responsables »

La France Insoumise vient de décider de ne plus participer aux discussions menées jusqu’à présent avec le PCF, le PS et les écologistes dans le cadre du Nouveau Front Populaire visant à proposer au Président de la République, un nom pour le poste de Premier ministre.

Le PCF alerte sur le danger de mettre fin à ces discussions.

Aucune position n’est figée, de part et d’autre. Notre responsabilité est immense. Il serait incompréhensible que l’une des forces quitte les discussions que nous avons depuis des semaines, au risque de laisser le camp présidentiel reprendre la main.

Si nous partageons l’incompréhension du refus de la candidature d’Huguette Bello, nous continuons de partager l’ objectif de présenter une candidature unique du NFP – communiste, socialiste, écologiste ou insoumise – pour la présidence de l Assemblée nationale et nous portons avec le PS et EELV une proposition commune pour le poste de Premier ministre visant à rassembler toute la gauche et la société civile.

Nous demandons à nos partenaires, à l’issue de la réunion des groupes parlementaires, de reprendre au plus vite les négociations pour aboutir à une solution partagée.

Oui, il faut de la clarté et répondre à l’immense attente de nos électeurs comme celle de tous les Français.

Pas d’ultimatum, pas de veto, soyons responsables.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF,

Le 15 juillet 2024.

Construire un chemin d’avenir pour la France (PCF) + video

Ce 7 juillet restera dans l’histoire.

Les Français et les Françaises dans la diversité de leur vote ont porté le Nouveau Front populaire en tête du scrutin et déjoué le scénario d’une majorité absolue du Rassemblement National à l’Assemblée.

Le PCF remercie les millions d’électrices et d’électeurs qui se sont rassemblé·es et qui, durant l’entre-deux tours, ont consacré toutes leur énergie à empêcher un désastre démocratique.

Grâce à elles et à eux, le Rassemblement National ne dispose pas de l’hégémonie dont il rêvait afin d’avoir les mains libres pour porter atteinte à nos libertés et aux valeurs de notre République.

Le Rassemblement national progresse néanmoins très significativement à l’Assemblée nationale. Il demeure un grave danger pour la République. Notre mobilisation, notre unité seront donc indispensables dans la période qui s’ouvre.

Les très nombreux témoignages qui ont marqué la campagne montrent à quel point cette progression de l’extrême droite se manifeste concrètement dans notre pays par la libération de la parole raciste, antisémite et xénophobe et des passages à l’acte violents de la part d’individus ou de groupes extrémistes.

Le président de la République et sa politique, responsables de cette situation, sont battus ce soir.

Les électeurs et les électrices ont sanctionné fortement Emmanuel Macron et une politique tout entière dévouée aux intérêts des marchés financiers, des actionnaires des grands groupes, des gros patrimoines.

Ce second tour des élections montre que la gauche rassemblée a permis cette sanction du pouvoir et l’indispensable sursaut républicain. 

Elle progresse en nombre de sièges, mais il nous manque encore beaucoup de député·es pour rassembler une majorité large à l’Assemblée.

Le Parti Communiste Français, pour ce qui le concerne, salue l’élection d’Elsa Faucillon et Stéphane Peu au premier tour ainsi que celle lors de second tour de Jean-Paul Lecoq, Edouard Bénard, Soumya Bourouaha, André Chassaigne, Yannick Monnet, Nicolas Sansu. Nous saluons aussi l’élection de nos huit collègues d’Outre-Mer ainsi que celle d’Emmanuel Maurel de la Gauche républicaine et socialiste.

Nous sommes d’ores et déjà prêts à former un groupe comme dans le précédent mandat avec sa culture de travail parlementaire. Nous sommes prêts à accueillir celles et ceux qui se retrouvent dans cet état d’esprit de travail et de respect. 

Dans ce scrutin, nous perdons plusieurs de nos élus sortants, emportés par la vague d’extrême droite qui aura balayé cette large partie de la France qui se sent méprisée et ignorée depuis trop longtemps. Nous devrons en tirer tous les enseignements.

La gauche doit créer les conditions de reconquérir ces territoires où le RN a fait élire un grand nombre de ses député·es. 

Notre pays entre à présent dans une nouvelle période de son Histoire. 

Pour nous, l’heure est à l’action au service des aspirations que vient d’exprimer notre peuple, son besoin de changements profonds et durables, son attente de salaires dignes, d’emplois de qualité, de services publics reconstruits, de protection dans tous les aspects de sa vie quotidienne. Répondre aux urgences sociales et climatiques nécessitera d’importants moyens financiers et démocratiques renouvelés.

Avec l’esprit de responsabilité qui a marqué toute leur Histoire, les communistes et leur secrétaire national Fabien Roussel entendent y contribuer pleinement. Nous prendrons collectivement les décisions en ce sens dans les jours qui viennent. Le Parti communiste français prendra toute sa place au sein du Nouveau Front populaire pour faire gagner les propositions défendues ensemble.

Ensemble, les forces politiques à l’initiative de ce rassemblement, proposeront les meilleurs chemins pour y parvenir.

Nous appelons l’ensemble des forces vives de la nation, les organisations syndicales et le mouvement associatif, les acteurs du monde de la culture et de la création, la jeunesse et les citoyen·nes, à se retrouver pour construire cet espoir. 

Nous pouvons ouvrir un chemin d’espérance pour la France. Soyons à la hauteur de l’immense espoir de changement exprimé par les Français et les Françaises. 

 

NEUTRALISER LE RN ET EN FINIR AVEC LA GAUCHE DE CATILINA (1) par Benjamin Amar

Voici un texte de benjamin Amar, avec lequel mon accord est quasi total… Dans le prolongement de l’intervention de Fabien Roussel aux 4 verités et dans une tonalité un peu moins ‘responsable’ celle de François Ruffin, tous ont posé le problème essentiel du moment à savoir que le peuple français, la France profonde a manifesté une forte de volonté de changement alors que la gauche sous aucune de ses formes ne pouvait traduire cette volonté. Eux, face à ce monde ouvrier, ont pris la vague en pleine figure et ils sont plus conscients que l’isolat de la région parisienne et de quelques métropoles. Autre chose est l’habitude de confondre un mouvement, y compris populaire, de classe avec une représentation politicienne comme le RN et d’en déduire que le RN serait miraculeusement devenu autre chose que ce leurre d’extrême-droite qu’il faut combattre avec ce que l’on a sous la main. Cet échec pour le PCF à représenter le changement est le nôtre à tous, il ne date pas d’aujourd’hui et nous y sommes tous confrontés depuis des décennies, pas de solution miracle… mais les conditions d’enfin aller jusqu’au bout d’un renouveau stratégique se créent. J’ajouterais en plaisantant que si le PCF a perdu un député, peut-être y gagnera-t-il un secrétaire national dont le travail principal ne sera plus les couloirs de l’assemblée nationale, mais de recréer un véritable parti communiste adapté aux tâches de l’heure et les défis sont énormes mais un texte comme celui-ci qui est aussi une sensibilité syndicale nous y aide. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetscociété)


Dans la séquence actuelle, chaque jour amène son lot d’imprévus et d’inédits, de coups d’éclat et de scénarios inattendus. Depuis le 30 juin cela s’est encore vérifié : avec le score très haut du RN, mais aussi celui de la gauche qui le talonne à moins de 400 000 voix (une réalité que les médias ont largement euphémisée), avec surtout une tendance très large au désistement dès lundi dans le cadre du front républicain surtout de la part du Front populaire, mais aussi chez Ensemble. Continuer la lecture de NEUTRALISER LE RN ET EN FINIR AVEC LA GAUCHE DE CATILINA (1) par Benjamin Amar