Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT : « J’irai à Matignon avec un seul mot d’ordre : le retrait »

La nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a accordé son premier entretien dans les médias à l’Humanité. Elle tire les premières leçons du 53e congrès, qui l’a élue, à Clermont-Ferrand, et dit sa détermination à gagner le combat contre la réforme des retraites. Entretien.

Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, ici à la Fête de l'Humanité.

Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, ici à la Fête de l’Humanité.
© Mathieu Cugnot

Âgée d’à peine 41 ans, Sophie Binet est la première femme élue à la tête de la CGT, en cent vingt-huit années d’existence du syndicat. Après avoir fait ses armes dans le syndicalisme étudiant au sein de l’Unef, où elle a pris part au combat victorieux contre le contrat première embauche (CPE) en 2006, la nouvelle secrétaire générale de la CGT a intégré l’éducation nationale comme conseillère principale d’éducation, en poste à Marseille (Bouches-du-Rhône) à partir de 2008, puis au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).

Elle a été élue secrétaire générale de l’Ugict, l’important syndicat des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT, en 2014, responsabilité qu’elle a assumée en codirection avec Marie-José Kotlicki jusqu’en 2022.

Nous avons rencontré Sophie Binet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), vendredi après-midi, juste après son élection à la tête de la CGT, et alors que se profilent le rendez-vous de l’intersyndicale avec Élisabeth Borne, mercredi 5 avril, et la nouvelle journée d’action interprofessionnelle à l’appel des syndicats contre la réforme des retraites, jeudi 6 avril. Continuer la lecture de Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT : « J’irai à Matignon avec un seul mot d’ordre : le retrait »

Tous mobilisés pour dire NON aux expulsions et à la loi Kasbarian-Bergé ! CNL82

Montauban le 31 mars

Comme tous les ans, revient avec le printemps, la fin de la trêve hivernale qui s’oppose aux expulsions et aux coupures d’énergie. Dès ce 1er avril, des familles seront à nouveau menacées d’expulsion. Aujourd’hui on dénombre en France 1,2 million de personnes en impayés de loyers ou de charges. Ils sont victimes d’une augmentation exponentielle du coût des énergies, de l’alimentation et de l’essence ; sous le coup de l’inflation la plus élevée depuis 30 ans tandis que leurs salaires ou leurs pensions ne suivent pas. Au dernier trimestre 2022, dans plus de la moitié des organismes sociaux on pointait une hausse de 10% des impayés de loyers qui risque se traduire par une explosion du nombre de femmes, d’hommes, d’enfants expulsées. Continuer la lecture de Tous mobilisés pour dire NON aux expulsions et à la loi Kasbarian-Bergé ! CNL82

CGT. Sophie Binet à Emmanuel Macron : « Nous ne lâcherons rien »

La nouvelle secrétaire générale de la CGT, élue vendredi à Clermont-Ferrand, a averti d’emblée le chef de l’État et la première ministre de la détermination intacte de son syndicat à obtenir le retrait de la réforme des retraites. Elle s’est félicitée que sa centrale ait réussi à se rassembler au terme d’un congrès difficile, en « évitant l’éruption sur cette terre volcanique », a-t-elle déclaré.

Sophie Binet au 53eme congrès de la CGT

Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), envoyée spéciale.

Les yeux fatigués, emplies d’émotion, un dernier souffle avant d’arriver à la tribune du congrès. Forte des encouragements des mille délégués, soutenue par l’exécutif nouvellement élu en appui derrière elle, la nouvelle secrétaire générale de la CGT n’était pas seule pour vivre ce moment. Sophie Binet s’est élancée au pupitre. Continuer la lecture de CGT. Sophie Binet à Emmanuel Macron : « Nous ne lâcherons rien »

Le projet communiste et les jeunes au XXIe siècle

Amado Lebaube & Léo Garcia

Le capitalisme brise les rêves et les aspirations de la jeunesse. La quête de la rentabilité du capital transforme la formation en tri social, l’emploi en précarité, et l’accès aux loisirs en luxe. Quant au projet communiste pour la jeunesse, il ambitionne le droit réel à construire sereinement son avenir, pour soi-même et pour la société.

Une formation pour le libre développement des individus et la transformation de la société

Ces dernières années ont vu se développer une série de contre-réformes visant à aggraver le caractère sélectif du système éducatif français. La plateforme Parcoursup en est évidemment la figure de proue, en rendant sélectif l’accès à toute formation publique de l’enseignement supérieur. Une besogne dont s’occupera désormais sa jumelle « Mon Master » pour les études après la licence. De manière concomitante, la réforme du baccalauréat conduite par Jean-Michel Blanquer a, elle, conduit à une hyperspécialisation des jeunes, ceux-ci étant sommés de constituer des paniers de formation « à la carte », abandonnant ainsi des disciplines du tronc commun dès l’année de première. La réforme de l’enseignement professionnel combattue par les professeurs promettait de parachever cette œuvre en enfermant les jeunes dans des formations reposant essentiellement sur des stages et sur des contenus taillés pour répondre aux besoins immédiats du marché. Continuer la lecture de Le projet communiste et les jeunes au XXIe siècle

A Sainte-Soline, la manifestation contre les bassines tourne à l’affrontement, de nombreux blessés 

De très violents affrontements ont éclaté, samedi, lors de la manifestation contre les bassines dans les Deux-Sèvres, faisant « pas moins de 200 blessés » parmi les manifestants, selon les organisateurs de la mobilisation.

Avec le déploiement démesuré des policiers et gendarmes, dans un contexte où le pays se soulève pour défendre les retraites, le scénario était écrit d’avance. Dans les Deux-Sèvres, la mobilisation contre les mégabassines, qui a eu lieu ce samedi 25 mars, a donné lieu à de très violent violents affrontements, faisant de nombreux blessés. Selon les autorités, une trentaine de gendarmes et manifestants ont été blessés. Les organisateurs évoquent, eux, un bilan beaucoup plus lourd, avec « pas moins de 200 manifestants blessés », dont dix hospitalisés et un dans le coma. Une information non confirmée en début de soirée par la préfecture des Deux-Sèvres.

« J’ai vu au moins 30 blessés mais il y en a plus. Certains avaient perdu connaissance, d’autres avaient la tête en sang. Beaucoup de blessés aux pieds et à la tête », a témoigné auprès de l’AFP une manifestante, qui leur a porté secours. « Le Samu ne pouvait pas venir les chercher. On a vu juste une ambulance. On a sollicité les élus pour qu’ils fassent quelque chose. C’était la panique totale, ça a duré plus d’une heure avant que ça commence à évacuer. » Ce que confirme notre journaliste sur place : « Les secours ne pouvaient pas passer. Ce sont les élus écologistes et insoumis qui ont fini par organiser les évacuations. »  « On a formé un cordon, avec des élus devant, les écharpes bien visibles, dans le but de protéger la zone où ils se trouvaient », a témoigné auprès de l’AFP MarineTondelier, la secrétaire nationale d’EELV, évoquant une femme qui avait été victime d’un « tir tendu à la tête », et présentant un « traumatisme orbital ».

Un autre témoin précise: « Le Samu nous répondait qu’ils avaient ordre de ne pas approcher du site, qu’il fallait qu’on évacue nous-mêmes les blessés jusqu’au village de Sainte-Soline où ils seraient pris en charge. » Cette situation a valu à la préfète des Deux-Sèvres d’être interpellée par la Ligue des droits de l’Homme, qui avait envoyé des observateurs à Sainte-Soline: « Nos observateurs ont constaté l’entrave par les forces de l’ordre à l’intervention des secours pour une situation d’urgence absolue », a ainsi écrit la LDH dans un communiqué de presse. La préfecture a cependant récusé avoir empêché l’évacuation de blessés: « Lors de l’opération d’évacuation des blessés, les gendarmes ont été attaqués par des individus armés d’engins incendiaires alors que les heurts avaient cessé. Ils ont dû répondre pour écarter cette menace », s’est justifiée la préfète.

Une manifestation joyeuse qui se transforme en scènes de guerre

La manifestation avait pourtant commencé dans une ambiance joyeuse et festive. Un long cortège composé d’environ 30 000 personnes selon les organisateurs – le collectif d’associations Bassines non merci, le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne – 6 000 selon la préfecture, dont de nombreuses familles avec enfants. C’est quand le cortège a convergé vers la bassine de Saint-Soline, cette réserve d’eau construite pour l’irrigation agricole, que la situation a dégénéré.

A l’approche du chantier, entouré par les gendarmes et la police – 3 000 agents ont été déployés pour l’occasion -, les affrontements ont éclaté rapidement avec des militants radicaux qui ont fait usage « de mortiers d’artifices, de chandelles romaines et de cocktails molotov de forte contenance », parmi d’autres projectiles, selon la gendarmerie, qui a riposté avec des gaz lacrymogènes et un canon à eau notamment. Pendant une heure environ, les abords de la bassine se sont transformés en scène de guerre, avec des nombreuses détonations, des impacts au sol, décrit notre journaliste sur place. « Des tirs, sans doute des grenades assourdissantes ou de désencerclement, avec des jets de gaz lacrymogène ont eu lieu sur la foule, pourtant pacifique. Des voltigeurs sur quad débarquaient de partout. » Plusieurs véhicules de gendarmerie ont pris feu. Dans l’après-midi, un calme relatif était revenu, la foule ayant reculé.

Gérald Darmanin condamne les violences… contre les gendarmes

Droit dans ses bottes, comme toujours, le déni incarné, le ministre de l’Intérieur a dénoncé « l’extrême violence » d’une manifestation pourtant « interdite depuis le 17 mars » : « Ce déchaînement de violences est inexcusable », a-t-il dit, soutenant que « la force proportionnée est du côté de l’Etat ». « Ce ne sont pas les forces du désordre et l’extrême gauche qui vont l’emporter dans la République française », a ajouté Gérald Darmanin. « Sans les BRAV-M, sans ce cirque, il ne se passerait absolument rien d’autre qu’une marche dans les champs », a rétorqué sur Twitter le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon.

Ces affrontements, qui ont largement éclipsé le débat de fond sur le partage de l’eau, ont un coût : le dispositif policier mis en place à Sainte-Soline s’élèverait à 5 millions. Soit le prix de deux méga-bassines, selon les élus écologistes…

 

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Crise des retraites : la vraie question, pourquoi MACRON est-il “obligé” et par qui, vers quoi?

 

Tandis que la volonté de répression du mouvement syndical, l’autoritarisme du pouvoir utilise “les casseurs” sciemment provoqués, invités pour susciter un réflexe de peur, nos médias s’interrogent sur les “scénarios” de Macron. La vraie question est de savoir ce qui oblige Macron à agir comme il le fait, à préparer sur tous les plans et dans tous les domaines une fascisation de la France. Qu’est-ce qui fait qu’il ne peut pas surseoir aux “réformes”, pourquoi s’obstine-t-il toujours plus à livrer la France à la finance ? A détruire son tissu industriel, à privatiser son système de santé, son éducation, sa recherche, il l’a dit lui-même, il doit cela aux marchés financiers et ce au moment même où ceux-ci sont menacés d’effondrement. Il doit non seulement faire cette réforme mais ce n’est que le début d’un train qui détruira les conquis sociaux. Les scénarios n’ont pas pour but l’apaisement, au contraire il faut faire monter la peur pour que le chaos financier et belliciste s’impose.

Article de AFP • Hier à 17:12

Remaniement, dissolution, promesse de jours meilleurs : Emmanuel Macron, qui va devoir s’adresser aux Français après le fiasco des retraites, n’a que des “mauvaises solutions à sa disposition”, estiment des experts. Cela paraît assez logique si l’on considère qu’effectivement la cause qu’il embrasse, celle des marchés financiers, celle du bellicisme étasunien, de la vassalité française est globalement catastrophique. Continuer la lecture de Crise des retraites : la vraie question, pourquoi MACRON est-il “obligé” et par qui, vers quoi?

Golfech: piquet de grève à la centrale + vidéo

« Une réforme injuste et injustifiée contre laquelle on ira jusqu’au bout ». Des mots forts qui en disent long de Jonathan Mongin, délégué CGT présent avec ses camarades dès 6h du matin ce jeudi pour bloquer l’entrée de la centrale nucléaire de Golfech pour protester contre la réforme des retraites.

Un peu plus de 150 personnes, de la centrale, d’Enedis et RTE, ainsi que des représentants d’entreprises privées locales se sont mobilisées à l’appel de l’intersyndicale  pour organiser un barrage filtrant et sensibiliser les travailleurs au recul que représente la réforme des retraites présentée par le gouvernement. Plusieurs militants du parti communistes Tarn et Garonnais étaient également présent pour venir apporter un soutien politique aux travailleurs mobilisés.

« Il est important de montrer que politiquement cette réforme des retraites de Macron est insupportable car en réalité elle dessine une société dont la majorité des travailleurs de ce pays ne veut pas », a commenté Maximilien Reynès Dupleix, représentant local du PCF qui était accompagné de plusieurs communistes.

Un prochain rendez-vous est pris samedi matin Place des fontaines à Montauban pour amplifier encore la mobilisation.

Julien Sueres

Réforme des retraites : ceux que Macron protège

Le sentiment est très répandu dans le pays que la réforme des retraites portée par Macron n’est pas équilibrée dans l’effort qu’elle demande aux différentes catégories de personnes. Injuste, la réforme ? De fait, certains vont y perdre beaucoup. Mais on en parle moins : d’autres, comme le démontre Ludo, seront vraiment épargnés… voire vont y gagner. Voici les heureux élus.

Les entreprises

La réforme des retraites proposée par le gouvernement ne demande aucune contribution financière supplémentaire aux entreprises. Seule mesure financière les concernant, le basculement d’une partie des cotisations pour accident du travail vers le financement des retraites. Bref, déshabiller Paul pour habiller Jacques. Continuer la lecture de Réforme des retraites : ceux que Macron protège

Tribunes libres contre la réforme des retraites Macron-Borne + un piquet de grève contre la réforme des retraites sur Twitch

La mobilisation des salariés du privé et du public, des jeunes, lycéens ou étudiants, des chômeurs, des retraités, à l’appel des organisations syndicales et de jeunesse, est soutenue par toute la société.

Josépha Dirringer Juriste, maîtresse de conférences à Rennes-I

Un système injuste juridiquement et financièrement

Cette réforme des retraites est injuste, d’abord pour les individus. Chacun devra subir les conséquences d’une usure professionnelle accrue, en particulier ceux et celles qui ont des carrières longues et/ou qui occupent un emploi pénible.

Le compte professionnel de prévention (C2P) est une réponse bien maigre. En l’absence de données chiffrées précises, il est même difficile d’apprécier le nombre de travailleurs qui pourront y prétendre. Selon une étude de la Dares parue en juin 2022, 1,3 million de salariés avaient un compte ouvert en 2017. Mais, la même étude relatait une enquête lancée par la direction générale du travail, qui dénombrait, quant à elle, 2,9 millions de salariés exposés à des risques professionnels, dont 492 000 seulement avaient un compte. Continuer la lecture de Tribunes libres contre la réforme des retraites Macron-Borne + un piquet de grève contre la réforme des retraites sur Twitch

Centrale de Golfech: les syndicats expriment leurs doléances au PDG du groupe EDF in DDM

Les syndicats de l'énergie réunis en nombre ce jeudi matin devant la centrale de Golfech.
Les syndicats de l’énergie réunis en nombre ce jeudi matin devant la centrale de Golfech. DDM – Claude Dupuch

 

La visite du nouveau PDG d’EDF Luc Rémont hier à la centrale de Golfech a été l’occasion pour les syndicats de faire passer des messages.

La gelée matinale ne les a pas découragés. Au contraire, tous les syndicats (CGT Mines-Energie, CFE CGC, FO, CFDT, Sud Energie) étaient bien présents ce jeudi matin devant l’entrée du CNPE de la centrale nucléaire EDF de Golfech. La visite en Tarn-et-Garonne du PDG d’EDF Luc Rémont, fraîchement nommé, présentait pour eux l’opportunité d’exprimer leur mécontentement et leurs revendications. Depuis 7 heures du matin, dans le calme, ils ont attendu la venue de leur interlocuteur privilégié.

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