Il s’avère que j’ai beaucoup apprécié les débats de cette université d’été du PCF; parce que comme j’ai essayé de le rendre à travers des compte-rendus précédents, ils étaient tous d’un bon niveau et d’une grande courtoisie. Il s’agissait alors d’exposer clairement les enjeux politiques actuels, à savoir:
1) le choix d’un parti communiste totalement intégré à une gauche ralliée à l’atlantisme. Un parti en rupture à la fois dans son histoire et en géopolitique avec toutes les expériences socialistes existantes au nom souvent d’un idéal marxiste, républicain. Cette orientation pouvait s’assortir de théories comme ici sur les conditions de la connaissance.
2) Face à ces “propositions” des organisateurs de l’Université, il y avait l’immense majorité des communistes qui en se référant aux 38 et 39e congrès voulaient l’autonomie du PCF et refusaient d’être impliqués dans les aventures atlantistes. Ces communistes étaient plus partagés sur l’héritage historique du PCF, sur la responsabilité de l’OTAN en Ukraine. Le débat allait souvent de ce fait dans le sens d’un éclaircissement en tous les cas d’une écoute réciproque, ce qui était une grande nouveauté après des années de censure et de diffamation. Il n’y a pas eu de fausse note jusqu’au dimanche matin où a eu lieu une intervention totalement scandaleuse qui a été celle de Clémentine Fauconnier. 45 minutes pour nous exposer une analyse digne de LCI ne laisser la parole qu’à des “questions” et pas de contradicteurs. C’était une véritable provocation. Continuer la lecture de Teng Hsiao Ping, Lénine, Mao, Politzer et la théorie du “reflet” ou le léninisme est-il marxiste ? un débat à l’université d’été(3) …
Marx a su analyser les contradictions du capitalisme sauf qu’il en est une qui lui est apparu négligeable. Le capitalisme a à la fois besoin de faire disparaître des paysans tout en ayant besoin d’eux pour nourrir la société et en partie aussi ses industries (pour le textile par exemple).
Or Marx était bien placé en Angleterre pour découvrir le résultat des conséquences des contradictions du capitalisme, sur l’agriculture, à savoir la disparition des paysans cultivateurs au bénéfice des paysans industriels.
Avec son ouvrage, Le marxisme est un humanisme, Stéphanie Roza se concentre sur les œuvres de Sartre et de Lukacs pour poursuivre son étude consacrée aux Lumières.
NDLR de MAC: Temps de lecture 24 minutes. Attention, article de fond avec de multiples références qui nécessite de puiser dans ses connaissances et dans l’histoire pour une meilleure compréhension du lien puissant entre la culture et les communistes, le PCF. Un appel à l’intelligence de chacun-e pour appréhender le réel et sortir de la « peopolisation » actuelle qui s’accompagne d’une droitisation (Mme Dati ministre…).
RDV le 1er juin avec Serge Regourd dés 10h00 à l’Espace Métais à Castelsarrasin autour de son livre « SOS Culture »!
photo : Paul Vaillant-Couturier
Nous présentons à nos lecteurs cet article assez bien informé sur la rencontre entre surréalistes et communistes et ce que l’auteur de l’article voit comme un échec de cette rencontre puisque le PCF se retrouve “”seul” à gérer l’Association des Écrivains et Artistes. Nous ne faisons pas totalement la même analyse puisque c’est à ce moment que quelqu’un de la taille d’Aragon, mais aussi un Léon Moussinac, un Paul Vaillant-Couturier et même l’espagnol Buñuel vont mener la politique culturelle, la presse du parti. Il y aurait beaucoup de choses à dire par exemple sur la manière dont Aragon continuera à porter pour une part l’engagement surréaliste et je peux témoigner de ce lien jusqu’à la fin de sa vie. Il y a aujourd’hui tout un travail qui se réalise autour de la mémoire et de l’œuvre de Louis Aragon dont nous espérons pouvoir aider à mieux faire connaître tout l’acquis. Nous espérons que le travail que nous lançons le 20 janvier en soutien au peuple cubain et dont nous vous présentons le programme va nous donner l’occasion de poursuivre cette exploration de la contribution des communistes à la résistance nationale à Cuba comme en France (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société).
Gwenn Riou : Communistes et surréalistes, l’échec d’une collaboration culturelle
Après plusieurs années de tractations et de négociations, l’Association des Écrivains et Artistes révolutionnaires (AÉAR) est créée en mars 1932. Cette organisation qui compte dans ses rangs des personnalités comme Paul Nizan, Louis Aragon, Boris Taslitzky, André Fougeron, Francis Jourdain, Édouard Pignon, Paul Signac, Henri Cartier-Bresson, etc. s’impose rapidement comme une plateforme artistique et littéraire de premier ordre en France.
2 L’histoire de cette organisation artistique est liée, d’une part, à l’histoire du Parti communiste français (PCF), de l’Internationale communiste (IC ou Komintern) et d’autre part à l’histoire de la littérature. En effet, lorsque l’on se penche sur les rapports qu’entretient le Parti communiste avec les acteurs du champ culturel, il apparaît que les écrivains jouent un rôle majeur dans la conception, l’élaboration et la structuration d’une création artistique en rapport avec les volontés politiques et idéologiques du Parti. Parmi ces écrivains, nous retrouvons les surréalistes.
1 André Breton, « Caractère de l’évolution moderne et ce qui en participe » (1922), cité par Gérard (…)
2L’Humanité, 2 juillet 1925, p. 1.
3L’Humanité, 21 septembre 1925, p. 2. Le texte est également publié dans La Révolution surréaliste n (…)
4 Voir Michel Trebitsch, « Le groupe Philosophies et les surréalistes (1924-1925) », Mélusine n° XI, (…)
3 Alors que ces derniers suivent encore au début des années 1920 le mouvement dada dirigé par Tristan Tzara, certains d’entre eux, dont André Breton, aspirent à la révolution, « une révolution quelconque, aussi sanglante qu’on voudra1 ». Cette prise de position participe au divorce entre les dadaïstes et ceux qui deviendront les surréalistes. Ceux-ci signent en 1925 l’« Appel aux travailleurs intellectuels2 » dans l’Humanité et se positionnent contre la guerre du Rif et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Deux mois plus tard, ils publient dans l’organe central du PCF, « La Révolution d’abord et toujours3 » et s’engagent, de ce fait, de manière durable, sur le terrain de la politique en reprenant les principaux thèmes défendus par les communistes : antimilitarisme, anticolonialisme, anti-impérialisme, etc. Ce texte rappelle qu’à cette période les surréalistes, en collaboration avec d’autres intellectuels, évoquent le souhait de mettre au point une organisation culturelle révolutionnaire affiliée à l’IC4. Continuer la lecture de Surréalistes et communistes, la naissance de la politique culturelle du PCF… In Histoire et Société
À l’initiative des Amis de l’Humanité 63, une série de conférences réunissant des centaines de personnes à Clermont-Ferrand a fait s’ébranler durant plus d’une semaine la pensée de l’auteur du Capital. Nous publions le compte rendu du débat qui a clos ce cycle de rencontres. Avec la participation de Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots et membre du bureau confédéral, Marianne Maximi, députée FI du Puy-de-Dôme et André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme et président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR)
Le Puy-de-Dôme est connu pour le calme apparent de ses volcans, ses eaux limpides et ses spécialités culinaires. À l’occasion du 140 e anniversaire de la disparition de l’intellectuel et militant allemand, à l’initiative des Amis de l’Humanité 63 et en partenariat avec la fédération du PCF du Puy-de-Dôme, les Amis du Temps des cerises, la Grande Édition Marx et Engels (Geme), la librairie Scop les Volcans et la ville de Clermont-Ferrand, s’est déroulé, le 27 avril, le débat de clôture de la semaine Marx organisée à Clermont-Ferrand à la fin du mois dernier. Le débat en forme de point d’orgue animé par Elsa Siffert a montré la vivacité et la sagacité, dans l’esprit public et militant, d’une pensée révolutionnaire prétendument éteinte. Le mouvement social et l’action politique font ainsi ressurgir l’actualité de la pensée de l’auteur, avec Friedrich Engels, du Manifeste du parti communiste dans des directions multiples. Continuer la lecture de Bataille d’idées. Karl Marx au service des luttes actuelles ?
Macron a spécialement mis en scène la validation par l’institution appelée “Conseil Constitutionnel” de sa loi de report de l’âge légal de la retraite. Sitôt la validation réalisée, il s’est empressé de la promulguer, de toute urgence, à 4h du matin, au lendemain de cette décision.
Il fallait s’attendre à ce que la juridiction, dite “suprême”, valide le projet politique et trouve pour se faire des arguments juridiques. On trouve toujours des arguments juridiques. De fait, les manifestants et grévistes s’y attendaient et les mobilisations se poursuivent dans tous le pays.
La précipitation de Macron est un aveu de faiblesse. L’insistance à confondre la forme du processus avec sa légitimité n’entame en rien la réalité de la contestation très majoritaire du projet sur le fond, de la manière dont il a été adopté. Au contraire, en prétendant valider sa politique par la seule légitimité des règles constitutionnelles, Macron pose lui même la question de la légitimité de ces règles, et du cadre juridique de de ce que l’on appelle “la démocratie”.
NDLR de MAC: les communistes de Castel/Moissac/Pays de Serres/Beaumont travaillent et se forme sur la question des salaires et de la part socialisée qu’il contient pour affuter leurs arguments sur auto-entrepreneuriat et les ubérisations en tout genre. Le grand gagnant de cette situation est le Capital.
L’Humanité a calculé ce que cela rapporterait à la solidarité nationale, et au système des retraites, si les faux indépendants, travailleurs des plateformes, étaient requalifiés en salariés.
Le « en même temps » macronien est un art que le gouvernement pousse jusqu’au raffinement. Pour justifier sa réforme des retraites, l’exécutif se plaint des prévisions de déficit du régime général. Or, en même temps et en digne héraut de la « Start up nation », il s’en prend méthodiquement au salariat, principale source de financements de nos retraites via les cotisations, en défendant les Uber et compagnies qui rêvent de transformer les travailleurs en autoentrepreneurs, sans cotisations sociales ni patronales à verser.
Dans un essai biographique, la philosophe Isabelle Garo se penche sur les premières décennies de la vie de Karl Marx. Ce retour aux sources éclaire l’œuvre des premiers pas et montre combien la réalité vécue du penseur va nourrir et irriguer son travail théorique.
Nombre de biographies ont abondamment présenté le parcours de l’auteur du « Capital », mais ce que l’on retient du petit livre proposé par la philosophe Isabelle Garo est son cheminement singulier « de la colère au communisme ». Karl Marx, jeune rhénan, épris de poésie et de littérature française, éduqué dans la fidélité aux Lumières et hostile à l’Ancien Régime prussien, amoureux secret de Jenny von Westphalen, vient, après des études de droit, à se passionner pour la philosophie et la politique. Devenu journaliste, le jeune hégélien de gauche découvre la misère du peuple, celle du prolétariat des villes et des campagnes, et donc les injustices liées au capitalisme naissant. De Trèves à Paris en passant par Berlin, ses choix personnels sont inséparables de l’histoire de l’Europe à la veille de la révolution de 1848 et le mèneront à bouleverser la théorie autant que la politique, afin de « devenir communiste ». Continuer la lecture de Isabelle Garo : «La statue de Marx en homme âgé et barbu a occulté une vie dense et animée»
En écoutant les chaines en continue nous parler non seulement de l’Ukraine, mais du danger qu’un autre vote que celui pour Macron nous réserverait, il m’est apparu à quel point ce mode d’exposition est primaire, mais également abstrait , ne renvoyant à aucune réalité de l’expérience sensible de chacun. Faire de la Russie ou de la Chine, l’origine de tous nos maux, est déjà une entreprise “hors sol” mais transformer Mélenchon, ce social démocrate, épris d’effets oratoires digne d’un “radical de la troisième république” en péril ultime pour notre progéniture et nos biens est si excessif que nos “élites” et le président lui-même, ont atteint le niveau de la marchande de poisson vindicative selon Hegel; mais lisez plutôt et souvenez-vous que Marx qui n’a jamais renié HEGEL l’a remis sur ses pieds en matière d’origine des faits, et qu’il plaide pour la compréhension d’êtres humains concrets, de sociétés concrètes, c’est à dire synthèse en devenir de nombreuses déterminations. Il accuse Proudhon, comme le capital, de pensées abstraites en matière de “propriétés “à tous les sens du terme. (note de danielle Bleitrach pour histoire et societe).
L’impérialisme ne se résume pas à une certaine configuration des relations internationales. C’est une ère nouvelle du capitalisme et donc de l’histoire de l’humanité, l’ère de la dictature totale des monopoles et du pourrissement des sociétés.
Maîtres et valet – Contre les 200 familles – 1936 (PCF / Wikipédia)
L’impérialisme est une ère, une période nouvelle du mode de production capitaliste. On peut résumer l’impérialisme pris sous toutes ses coutures dans une unique sentence : l’impérialisme est la dictature totale des monopoles capitalistes. Elle est totale car elle touche tous les domaines de la vie humaine. La vie politique, la vie économique, mais aussi la vie culturelle, la santé et même la vie sexuelle des humains sont affectées par l’impérialisme. Il est vain de chercher à séparer ces aspects. On peut seulement les distinguer les uns des autres. Est impérialiste tout ce qui relève de cette dictature mondiale et totale des monopoles, tout ce qui assoit leur pouvoir sur les êtres et les choses.
Le qualificatif d’impérialiste est très employé par la gauche anti-libérale pour flétrir les grandes puissances, en particulier les États-Unis, qui oppriment des peuples entiers en les exploitant eux et leurs ressources naturelles. C’est un mot qui pue le soufre comme la traînée toxique émise par le président Bush que Hugo Chavez avait déclaré avoir senti en passant après lui à la tribune de l’ONU. L’ardeur anti-impérialiste du feu président vénézuélien vivifie encore les esprits combattants et patriotes du monde entier, rayonnant depuis la Fleur des Quatre éléments du Cuartel de la Montaña sur laquelle il repose pour l’éternité. Il en faut, de l’ardeur et de l’enthousiasme, pour faire échec à l’impérialisme. Continuer la lecture de Qu’est-ce que l’impérialisme ? (texte de réflexions)