Anti-masques, antivax, anti-confinement : crier au complot sanitaire, un jeu politique viral

Le 17 avril, les membres des Patriotes, le parti de l’ancien numéro deux du Front national Florian Philippot, se rassemblent à Lyon, pour contester toutes les mesures sanitaires.

 

Plusieurs élus, très à droite, mais pas seulement, ont fait de la défiance envers les autorités un véritable business. Quitte à mépriser les faits, la science et à alimenter les pires théories conspirationnistes. Vaccins fourrés à la 5G, covidistes, plandémie, great reset… Quel peut être le débouché politique pour les nouvelles figures du complotisme ?

Florian Philippot et Martine Wonner. D’un côté, l’ex-numéro deux du FN, désormais à la tête de son propre microparti, Les Patriotes. De l’autre, une députée diplômée de médecine psychiatrique, élue en 2017 sous l’étiquette En marche avant d’en être exclue, et qui se définit comme sociale-libérale. Deux figures politiques sur le papier opposées. Pourtant, depuis le début de la crise sanitaire, leurs trajectoires convergent.

VACCIN FOURRÉ À LA 5G. À la croisée des craintes envers deux technologies, cette théorie du complot prétend que des « nanoparticules de 5G » sont contenues dans les doses vaccinales, afin de ficher et tracer la population.

Car Florian Philippot et Martine Wonner font leur beurre sur le même créneau : la lutte contre la « dictature sanitaire ». Autrement dit, la contestation du port des masques, de la vaccination, du confinement et de l’ensemble des contraintes fixées par le gouvernement. Une critique qui, du reste, a tout à fait sa place dans une démocratie. Sauf quand elle s’accompagne d’un discours complotiste, au mépris des faits et de la science. Continuer la lecture de Anti-masques, antivax, anti-confinement : crier au complot sanitaire, un jeu politique viral

Démocratie. Régionales et départementales : les mal-aimées

Les régions et départements ont leur mot à dire en matière de développement économique, d’aides sociales, de transport ou d’insertion professionnelle. Pourtant, les scrutins des 20 et 27 juin risquent d’être boudés par une large partie de l’électorat.

Faut-il s’attendre, les 20 et 27 juin, à un nouveau fiasco démocratique ? L’abstention massive lors des municipales de 2020 (55 % au 1er tour, 59 % au second) fait craindre le pire. Pour cause : les conditions particulières dues à la pandémie de Covid-19, qui ont expliqué pour partie la désertion des urnes, pèsent encore et toujours sur la vie électorale. Pas de meetings, pas de porte-à-porte, peu de contacts, et un manque de visibilité médiatique des enjeux locaux… Autant d’éléments qui ankylosent les campagnes en cours.

À cela s’ajoute le fait que les élections régionales et départementales sont des scrutins qui, en dehors du contexte sanitaire, sont déjà structurellement frappés par une forte démobilisation. Pour les régionales, l’abstention était de 31 % en 1992, 39 % en 2004, avant de battre son record en 2010 (54 % au 1er tour). En 2015, malgré un léger sursaut, un Français sur deux ne s’est pas rendu aux urnes. Pour les départementales (ex-cantonales), c’est la même chose, avec 50 % d’abstention en 2015 et 56 % en 2011, alors que la participation se maintenait entre 60 % et 65 % jusqu’en 2008. Continuer la lecture de Démocratie. Régionales et départementales : les mal-aimées

Collectivités. Malgré les oppositions, l’exécutif relance son « big bang » territorial

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, est chargée de défendre le projet de loi voulu par Emmanuel Macron, désireux de séduire les élus locaux. Gilles Bassignac/Divergence

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, est chargée de défendre le projet de loi voulu par Emmanuel Macron, désireux de séduire les élus locaux. Gilles Bassignac/Divergence

Après l’avoir remisée au placard, le gouvernement prévoit de présenter la loi 4D, très contestée, au Sénat en juillet. Objectif caché : réconcilier Emmanuel Macron et les territoires.

Emmanuel Macron déclarait, le 2 juillet, à la presse régionale qu’il était « favorable à ce qu’on ait plus de différenciations » entre les collectivités, car cela correspondait à leur « demande » et au « besoin des territoires ». Et puis… plus rien. Les contours d’une loi de différenciation territoriale avaient pourtant été dessinés par Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, sans qu’une réelle suite soit donnée aux velléités de réforme du président. Mais voilà que le gouvernement ressort maintenant de ses cartons son projet de loi 4D – ​​​​​​​ « décentralisation », « différenciation », « déconcentration » et « décomplexification ». Il sera finalement présenté, ce mercredi, en Conseil des ministres avant d’arriver début juillet au Sénat puis à l’Assemblée nationale à la rentrée, malgré un calendrier lourdement chargé jusqu’à la fin de la législature. Continuer la lecture de Collectivités. Malgré les oppositions, l’exécutif relance son « big bang » territorial

Grippe aviaire. Les petits producteurs de canards sont gavés

En janvier, la ferme de Serge Mora, dans les Landes, a été touchée par le virus. Ses 2  500 canards ont été abattus. A. Pitton/NurPhoto/AFP

En janvier, la ferme de Serge Mora, dans les Landes, a été touchée par le virus. Ses 2 500 canards ont été abattus. A. Pitton/NurPhoto/AFP

 

Alors que le ministère de l’Agriculture devait annoncer mardi soir des mesures à la suite du dernier épisode de l’influenza aviaire, les éleveurs de plein air craignent pour leur avenir.

Depuis janvier, il n’y a plus beaucoup de canards dehors… Dans la région de production historique de la Chalosse, au sud des Landes, Serge Mora, éleveur et président du Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) du département, a pris l’habitude de se balader pour mieux se rendre compte de l’étendue de ce virus qui a décimé les palmipèdes. Pas très loin de son village de Mugron, « d’un côté de la route, il y a un bâtiment avec 35 000 poulets qui ne mettent jamais le nez dehors. De l’autre, un plus petit élevage de canards. Tous les deux ont été touchés ». Continuer la lecture de Grippe aviaire. Les petits producteurs de canards sont gavés

L’esclavage et la traite négrière sont-ils constitutifs du capitalisme ? (Débats)

La traite négrière alimente les plantations esclavagistes américaines de tabac et de café au Brésil et surtout de canne à sucre qui envahissent au XVIIIe siècle l’ensemble des Caraïbes. © AFP

La traite négrière alimente les plantations esclavagistes américaines de tabac et de café au Brésil et surtout de canne à sucre qui envahissent au XVIIIe siècle l’ensemble des Caraïbes. © AFP

Rappel des faits  Durant cinq siècles, l’exploitation esclavagiste de l’Afrique sub-saharienne participe du développement marchand et financier mondialisé. Avec les textes de Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne, Jean-Marc Ayrault, président du Mémorial de l’esclavage, Frédéric Régent, historien et Françoise Vergès, politologue.

Un commerce profitable

Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne et autrice

À partir de 1500 et l’arrivée des Portugais au Brésil s’ouvre l’ère de la traite transatlantique, époque la plus brutale de l’esclavage africain. La traite alimente les plantations esclavagistes américaines de tabac et de café au Brésil et surtout de canne à sucre qui envahissent au XVIII e siècle l’ensemble des Caraïbes. C’était un commerce profitable malgré les risques. Ceux-ci étaient diminués pour les investisseurs occidentaux (surtout britanniques et français) qui achetaient des « parts » de bateaux : si certains étaient perdus, il en restait au moins une moitié pour assurer des bénéfices. Continuer la lecture de L’esclavage et la traite négrière sont-ils constitutifs du capitalisme ? (Débats)

Fabien Roussel, candidat communiste à l’élection présidentielle. Franc-parler et lutte des classes

Fabien Roussel, candidat du Parti communiste à la présidentielle 2022. © Joël Saget/AFP

Fabien Roussel, candidat du Parti communiste à la présidentielle 2022. © Joël Saget/AFP

 

Le député du Nord et secrétaire national du PCF a été désigné à 82,36% par les adhérents du PCF pour être le candidat communiste à l’élection présidentielle. Il assure qu’il sera le candidat du monde du travail et de la jeunesse, en remettant les urgences sociales au cœur du débat.

«L a France ne manque pas de moyens, loin de là. Mais ils ne profitent qu’à une minorité. Une infime minorité qui prospère insolemment. Ce sont eux les véritables assistés de la République ! » En quelques mots, devant un congrès qui vient de l’élire à la tête du PCF, Fabien Roussel désigne la cible. On est en novembre 2018, Emmanuel Macron s’apprête à entériner un nouveau « budget des riches », les gilets jaunes frappent à la porte et les blouses blanches crient déjà leur désarroi. Trois ans et une pandémie plus tard, les communistes ont à nouveau voté, et leur secrétaire national a désormais un nouveau défi à relever : se lancer dans la course à l’Élysée. Continuer la lecture de Fabien Roussel, candidat communiste à l’élection présidentielle. Franc-parler et lutte des classes

Hydrogène : le pilier de la transition énergétique ?

Déjà utilisé comme carburant dans l’aérospatiale, l’hydrogène décarboné est employé à titre expérimental dans tous les transports (à Nantes, une station fournit les véhicules à hydrogène de la région). Ce gaz qui ne rejette que de la vapeur d’eau a montré son immense potentiel.

C’est une solution qui défie les états de penser le long terme. Produit proprement, l’hydrogène pourrait favoriser une transition verte. L’industrie lourde et les transports, grands émetteurs de CO2, comptent sur lui pour décarboner leurs activités sans perdre en compétitivité. A condition d’investir dès maintenant et massivement.

Ruée. Nom féminin. Correspond à un mouvement rapide d’un grand nombre de personnes dans la même direction. Il y a eu l’or, le pétrole et d’autres, ce serait maintenant au tour du dihydrogène, plus connu sous le nom d’hydrogène. États et industriels y vont tous de leurs annonces afin de produire ou de fournir massivement ce gaz paré de vertus climatiques séduisantes : lors de sa combustion pour créer de l’énergie, il ne rejette que de la vapeur d’eau. Pas de dioxyde de carbone (CO2) à l’horizon. Continuer la lecture de Hydrogène : le pilier de la transition énergétique ?

Agriculture. Y aura-t-il des fruits cet été ? in L’Humanité Dimanche

© Marta Nascimento/REA

© Marta Nascimento/REA

Un mois après l’épisode de gel qui a touché les cultures, les producteurs contemplent encore le désastre. Et l’alerte n’est toujours pas levée pour le Nord et la Normandie… Alors, y aura-t-il des fruits cet été ? Et comment les agriculteurs peuvent-ils s’adapter aux aléas qui se multiplient ?

De mémoire d’arboriculteur, on n’avait jamais vu ça. À cinq ans de la retraite, Françoise Roch, productrice dans le Tarn-et-Garonne, contemple ses pruniers, ses pommiers et son raisin de table : le feuillage flétri, les fleurs fanées, les fruits rabougris, un carnage causé par ces nuits glaciales d’avril qui ont frappé ses 17 hectares de verger.

« Jamais je ne m’étais levée 18 nuits de suite pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être, en arrosant les bourgeons pour les protéger du gel. Une nuit, la température est descendue jusqu’à – 6 °C. Pendant 11 heures de suite, on a dû faire de l’anti-gel. J’ai perdu 40 % de ma récolte », lâche-t-elle. Continuer la lecture de Agriculture. Y aura-t-il des fruits cet été ? in L’Humanité Dimanche

MAC, c’est 13 ans d’existence…

Moissac au Cœur, c’est déjà 13 ans d’existence et 3 ans avec la mouture actuelle….

Un bail si l’on s’en tient a la durée de vie moyenne des sites internet politique qui ne durent souvent que le temps d’une élection, voire deux… Mac est différent! Cela reste un site d’informations locales et un lieu pour passer des infos sur des thématiques sociétales et politiques.

Les 1471 abonnés-es semblent en tirer partie et prendre du plaisir à lire les sujets abordés. Il est temps de donner des chiffres pour comprendre la portée de ce site aux prétentions modestes.

En 3 ans donc

  • 160 794 vues

soit en vues

  • 4463/mois avec 27527 en AOUT 2020 au plus et seulement 112 en JUIN 2018
  • une moyenne de 148/jour avec 6606 le 14 MAI 2020 et seulement 3 le 4 JUILLET 2018

C’est aussi 1875 articles avec 3 contributeurs en permanence et plusieurs dizaines d’auteurs différents… Le tout est réparti en 34 catégories différentes. Les sujets de prédilection des lecteurs restent les questions locales comme la lutte contre le RN/FN, les sujets de l’école et de l’éducation, les articles sur les campagnes électorales, les dessins de presse, les débats sur l’écologie… Mais surtout les articles sur les luttes des salariés-es restent un sujet très apprécié.

Ce fut, il n’y a pas si longtemps, durant 2 ans 21 émissions politiques mensuelles sur Radio d’OC avec des invités-es sur des sujets de société très divers. Nous remettrons les podcasts en ligne bientôt.

Nous poursuivons l’aventure et lançons un appel pour élargir le champ des contributions écrites et/ou médias pour rendre plus vivant encore ce site.

Merci de nous être fidèle.

Pour le site Moissac Au Coeur

Maximilien

A déguster in Caf.Péda.: L’apprentissage et la sélection !

 

Patricia Kergoat (Certop) publie les résultats d’une étude sur la sélection en apprentissage. « Les  résultats  de  l’enquête présentée  dans  le  cadre  de  cette  communication conduisentà discuter  de  la  performance  de  l’apprentissage,  à  avancer  que  celle-ci s’enracine d’abord dans  sa sélectivité. Ce sont 30% des candidat.es qui ne parviennent pas à signer un contrat d’apprentissage auprès d’un employeur, condition sine  qua  non pour s’inscrire  en  CFA  et  décrocher  un  diplôme.

À rebours des représentations sociales, il est parfois plus difficile de trouver une place d’apprenti.e que d’entrer en seconde  générale. Loin d’accueillir les élèves dont l’école ne veut plus, l’apprentissage introduit un nouveau sas de sélection déplacé en amont même de l’entrée en formation. Comment caractériser une sélection qui,d’une part, s’effectue au carrefour de l’école et du marché du travail et qui, d’autre part, différencie et hiérarchise les «réprouvé.es» du système scolaire? », écrit-elle.

« L’entrée en formation professionnelle est un puissant révélateur tant de la manière dont se constituent, s’entremêlent et se succèdent les inégalités sociales que de la façon dont se  combinent  les  rapports  sociaux  et se  fabrique  la division  sociale du  travail  dans  ses  différentes dimensions (classe, «race», sexe et génération). L’apprentissage n’est pas un bien public, au sens de bien  universel (Moreau,  2015), il est particulièrement sélectif. D’inspiration libérale, il représente une forme accomplie de ces politiques qui inscrivent les préoccupations de l’emploi au cœur du système éducatif, et c’est ce qui explique, pour partie, qu’il fasse encore mieux que le lycée professionnel  en matière de production des inégalités« .

L’étude