Education : la « labellisation (Caporalisation) » des manuels scolaires, une sélection politique

Un projet de décret sera examiné aujourd’hui par le Conseil supérieur de l’éducation (CSE). Le syndicat enseignant SNUipp-FSU et l’association les Éditeurs d’éducation dénoncent une dangereuse restriction de la liberté pédagogique.

Le gouvernement souligne vouloir financer uniquement les manuels labellisés, sous forme de commandes groupées ou faites par des municipalités.
Eric TSCHAEN/REA

C’était le 5 décembre 2023. Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, avec l’annonce de son « choc des savoirs », entendait « élever le niveau de notre école ». Parmi le flux des mesures promises, l’une d’elles aurait presque pu passer inaperçue : la labellisation des manuels scolaires, du CP à la terminale, d’ici à 2026. Gabriel Attal justifiait son choix par la publication, le jour même, des résultats de la dernière enquête internationale Pisa, la France figurant parmi les mauvais élèves. Depuis, devant l’ampleur de la tâche, le ministère a quelque peu rétropédalé. Continuer la lecture de Education : la « labellisation (Caporalisation) » des manuels scolaires, une sélection politique

Crise agricole : les vraies solutions pour en sortir + Vidéo

Pour la Confédération paysanne comme pour le Modef, les trop faibles revenus des agriculteurs sont au cœur du mal-être paysan. Ces syndicats progressistes préconisent de réglementer fortement les marchés. Ce à quoi se refuse le gouvernement.

Farmers with tractors, on the highway during a farmers protest on the border of Belgium and France, between Aubange and Mont-Saint-Martin, on January 29, 2024. Farmers protests across Europe are growing as they demand better conditions to grow produce and maintain a proper income. (Photo by JULIEN WARNAND / Belga / AFP) / Belgium OUT

 

Pour répondre à la colère paysanne, Gabriel Attal ne manquait pas de propositions. D’un côté : la centaine de changements souhaités et formulés par le tandem majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, lancé dans une course au moins-disant social et environnemental, avec, à leur droite, la Coordination rurale. De l’autre : côté progressiste, 45 mesures à prendre d’urgence listées par le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), ainsi que la plateforme revendicative de la Confédération paysanne. En choisissant de faire un peu plaisir aux premiers sans écouter les seconds, le nouveau locataire de Matignon s’est mis à dos tout le monde. Continuer la lecture de Crise agricole : les vraies solutions pour en sortir + Vidéo

Journée des dupes pour l’éducation

Européennes 2024 : un nouveau rassemblement à gauche initié par le PCF + soutien

Ce week-end, le conseil national du PCF a validé à près de 80 % une proposition de liste aux élections européennes constituant un nouveau rassemblement à gauche. Cette proposition sera soumise au vote des adhérents de notre parti du 8 au 10 mars prochain.

La liste conduite par Léon Deffontaines comporte 50 % de candidatures d’ouverture, à l’image des dix premières places ou quatre personnalités communistes seront aux côtés de responsables d’autres formations politiques et de militants du monde du travail engagés dans des combats syndicaux.

Elle rassemble ainsi des candidatures de trois autres formations politiques : la Gauche républicaine et socialiste (GRS) avec la candidature d’Emmanuel Maurel, député européen sortant, en 3e position ou encore celle de Sophie Camard, Maire du premier arrondissement de Marseille, en 20e position ; l’Engagement, parti fondé par Arnaud Montebourg, avec Samia Jaber en 6e position ; Les radicaux de gauche (LRDG) avec Isabelle Amaglio-Terisse en 10e position. Murielle Ressiguier, ancienne députée insoumise de l’Hérault est également présente sur la liste.

Après le grand mouvement sur les retraites qui a remis la question sociale au premier plan en France, alors que les luttes pour gagner les augmentations de salaires se multiplient, cette liste rassemble également de nombreuses candidatures issues du monde du travail et des luttes sociales, telle Sigrid Gérardin, syndicaliste enseignante, en 2e position, Fabien Gache, ex-délégué central de Renault en 7e position sur la liste, Marylène Faure du secteur de l’énergie en 12e position ou encore Manon Ovion, figure syndicale de la lutte dans l’entreprise Vertbaudet, et bien d’autres secteurs professionnels.

Parmi les candidatures communistes, André Chassaigne, Président du groupe GDR à l’Assemblée nationale et député reconnu pour son combat pour les agriculteurs, sera en 5e position, accompagné sur la liste de plusieurs dirigeant·es et élu·es du PCF. Hélène Bidard, militante féministe et adjointe à la Maire de Paris en charge de l’égalité femme-homme, de la jeunesse et de l’éducation populaire, Fatima Khallouk, militante des droits des personnes en situation de handicap et adjointe au Maire d’Alfortville en charge de la jeunesse et plusieurs parlementaires dont Cécile Cukierman, Présidente du groupe CRCE – Kanaky au Sénat et Fabien Roussel, en dernière position sur la liste.

Ce rassemblement de citoyens et citoyennes engagés, de républicains, d’acteurs du mouvement social, de quatre partis de gauche a vocation à s’élargir à tous ceux et celles qui à gauche partagent notre ambition pour reprendre la main sur l’avenir de la France et de l’Europe.

Parti communiste français,

Paris, le 6 février 2024.


Je souhaite soutenir cette liste aux Européennes 2024

Européennes 2024 : où sont les ouvriers sur la liste du PS ?

Alors que le Parti socialiste pensait avoir conclu la question de sa liste de candidats pour le scrutin de juin, des voix s’élèvent en interne pour dénoncer son manque de représentativité sociale. Dont celle du député Philippe Brun, qui claque la porte de la direction de la formation politique.

La tête de liste pour les élections européennes 2024 Raphaël Glucksman, avec Olivier Faure, le premier secrétaire du parti socialiste
© AFP

 

Il fut un temps où les socialistes, regroupés en Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), définissaient leur action par un but, « transformer la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste », et un moyen, « l’organisation économique et politique du prolétariat ».

Soixante-dix-huit années ont passé et ces principes aussi. Jusqu’à ne plus voir un seul ouvrier ou membre des classes populaires en position d’éligibilité sur la liste du Parti socialiste menée par Raphaël Glucksmann, tout juste actée par son conseil national, pour les élections européennes de juin.

« Notre projet politique a pourtant vocation à faire émerger de nouvelles têtes, à favoriser une certaine diversité sociale sans forcément faire d’ouvriérisme », déplore le député socialiste de l’Eure, Philippe Brun. Révolté, il a décidé de claquer la porte de la direction du parti. D’autant que celui-ci « bataillait » depuis plusieurs semaines pour imposer « seulement cinq noms » dont les professions étaient les suivantes : vigile, téléconseillère, cheminot… Sans succès. Continuer la lecture de Européennes 2024 : où sont les ouvriers sur la liste du PS ?

Vers un « Schengen militaire » pour préparer un conflit avec la Russie ?

L’Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas ont acté la création d’un « corridor de transport militaire ». Moscou envisage des « mesures de rétorsion ».

Des trains transportant des véhicules blindés de combat français et des chars Leclerc à Voila, dans le centre de la Roumanie, mercredi 16 novembre 2022.
Jerome Salles/AP/SIPA

 

D’un côté, le rétablissement des contrôles aux frontières, soit des États européens qui se replient sur eux-mêmes et ébranlent l’espace Schengen pour contrôler les flux de migrants. De l’autre, un espace qui s’ouvre à la libre circulation des armes. Le 31 janvier, la Pologne, l’Allemagne et les Pays-Bas ont entériné à Bruxelles, en marge d’une réunion des ministres européens de la Défense, la création d’un « corridor de transport militaire », première étape vers un « Schengen militaire ».

Le projet, qui vise à s’affranchir des barrières administratives pour le déplacement de troupes, de matériel et de fournitures depuis les ports en eau profonde de la mer du Nord, n’est pas une idée neuve. Élaboré en concertation entre l’Otan et la Commission européenne pour renforcer l’Alliance sur son flanc est face à la Russie, cet espace affranchi de contrôles pourrait s’étendre à d’autres pays du bloc communautaire. Continuer la lecture de Vers un « Schengen militaire » pour préparer un conflit avec la Russie ?

Amélie, merci ! In Caf. Péda.

Allocation de solidarité spécifique : comment le gouvernement va plonger les chômeurs dans la pauvreté

En s’attaquant à l’allocation de solidarité spécifique, le filet de sécurité destiné aux chômeurs en fin de droits, pour la remplacer par le revenu de solidarité active, l’exécutif poursuit sa politique délibérée de précarisation des chômeurs et de démantèlement de l’assurance-chômage. Leur horizon : le contre-modèle allemand.

Selon les derniers chiffres de la Drees, le service statistique ministériel, datant de fin 2022, 322 000 personnes sont bénéficiaires de l’ASS, une allocation créée en 1984 et destinée à des privés d’emploi ayant épuisé leurs droits au régime d’assurance-chômage (dix-huit mois d’indemnisation au maximum pour les moins de 53 ans).
© Bruno Levesque / IP3 Paris

On peut reprocher beaucoup de choses à Emmanuel Macron, mais pas de manquer de constance : après avoir entamé son premier quinquennat en expliquant aux chômeurs qu’ils n’avaient qu’à « traverser la rue » pour retrouver du boulot et poursuivi en menant les réformes les plus régressives de l’histoire de l’assurance-chômage, le voici qui relance son second mandat en rouvrant le chantier de démolition.

Lors de son discours de politique générale du 30 janvier, le premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu’il comptait supprimer l’allocation de solidarité spécifique (ASS), filet de sécurité destiné aux chômeurs en fin de droits, pour la remplacer par le revenu de solidarité active (RSA). Continuer la lecture de Allocation de solidarité spécifique : comment le gouvernement va plonger les chômeurs dans la pauvreté

La démission du recteur de Paris charge Amélie Oudéa-Castéra

Alexandra Kollontaï, la révolutionnaire qui faisait rougir Lénine

Née aristocrate, elle a tout quitté pour la révolution totale, aussi bien politique que morale et sexuelle. Un combat par la plume, la parole et l’action souvent clandestine. La modernité d’Alexandra Kollontaï, féminisme socialiste, nommée ministre par Lénine avant de s’affronter à lui, saute aux yeux. Son itinéraire singulier ne s’arrête pas là. En 1924, elle devient la première ambassadrice de l’histoire, représentant l’URSS en Norvège. Lumière sur un exceptionnel parcours de pionnière.

Rompant avec la vie de couple, Kollontaï (au centre) parcourt l’Europe. Marxiste, elle se lie à des féministes dont Clara Zetkin. Polyglotte, elle court les congrès où elle parle État, famille, sexualité… Notamment ici à la conférence des femmes d’Orient, à Moscou, en 1921. © RIA Novosti/SPUTNIK/SIPA

Le 2 décembre 1975, André Benedetto et sa Nouvelle Compagnie d’Avignon, installée depuis 1963 au Théâtre des Carmes, présentent à Paris une toute nouvelle pièce : « Alexandra K. Scènes et images tirées de la vie et des écrits d’Alexandra Kollontaï, révolutionnaire russe ».

Peu de monde, en France, connaît alors ce personnage bien réel. En URSS même, on a quelque peu oublié cette révolutionnaire, cette communiste, ralliée aux bolcheviks en 1915, commissaire du peuple à la Santé dans le gouvernement de Lénine en 1917, soit la première femme ministre, ainsi que la première ambassadrice lorsque, il y a cent ans, en 1924, elle est nommée ministre plénipotentiaire de l’Union soviétique en Norvège.

Née le 19 mars 1872, à Saint-Pétersbourg, Alexandra Domontovitch, que toute sa famille surnomme Choura, est la fille unique de Mikhaïl Domontovitch, général de l’armée tsariste que sa mère a épousé en secondes noces. Issue de la vieille aristocratie russe, polyglotte, elle a des origines finnoises par sa mère – la Finlande fait alors partie de l’Empire russe. Continuer la lecture de Alexandra Kollontaï, la révolutionnaire qui faisait rougir Lénine