École : de quelle(s) mixité(s) parle-t-on ?

Le numéro de mai de la revue carnets rouges vient de paraître : École : de quelle(s) mixité(s) parle-t-on ? La notion de mixité scolaire recouvre différentes réalités car son usage s’est élargi, transformé en fonction des contextes sociaux et politiques. Ainsi désormais la revendication d’une mixité, scolaire, pensée comme refus de toute forme de ségrégation, réfère à l’appartenance de classe mais aussi de race et de genre, dont les interrelations nécessitent une réflexion approfondie.

Mais alors que l’exigence de mixité semble faire consensus, sa mise en œuvre est restreinte par des facteurs endogènes et exogènes, qui provoquent de la ségrégation et cela de la maternelle à l’université.

Dans ce numéro carnets rouges prend le parti de défendre les politiques volontaristes de mixité scolaire qui, comme le montrent quelques expériences locales, peuvent avoir des effets positifs en termes de réduction des inégalités comme en termes d’amélioration du climat scolaire. Cela n’empêche pas d’en interroger les limites et les paradoxes. Au-delà des objectifs affichés, il importe en effet de mettre au jour l’ensemble des logiques, pratiques et valeurs qui les sous-tendent si l’objectif est vraiment de faire reculer les inégalités.

Le lien vers le site

Macron, pourquoi je nationaliserais ArcelorMittal quand tous sont d’accord pour que l’argent aille à la guerre en Ukraine?

 

par danielle Bleitrach

Deux mois après s’être adressé solennellement aux Français au sujet de la situation internationale, Emmanuel Macron était ce mardi 13 mai 2025 l’invité de TF1. Le président de la République a répondu aux questions de Gilles Bouleau mais aussi à celles de personnalités issues de la société civile. Voici ce que je retiens de l’émission, intitulée « Les défis de la France ». Continuer la lecture de Macron, pourquoi je nationaliserais ArcelorMittal quand tous sont d’accord pour que l’argent aille à la guerre en Ukraine?

Profils de « Hussards » : nos révélations sur qui se cache derrière les cagoules de ces militants néonazis

Ils font collection de drapeaux hitlériens, tiennent des propos racistes et organisent des descentes violentes contre leurs adversaires, comme celle du 16 février, où un militant antifasciste a été grièvement blessé à Paris. À partir de pièces issues de l’enquête, l’Humanité dévoile le profil des militants des Hussards Paris, un groupe héritier des Zouaves et du GUD, qui a défilé samedi 10 mai dans la capitale.

 

Le message est tombé le 11 février. Comminatoire, son titre ne souffre aucune discussion : « Mobilisation générale ». Et les lignes qui suivent sont à l’avenant : « Le 16 février, la Jeune Garde organise un événement à Strasbourg-Saint-Denis, il faudrait que vous soyez disponibles de 15 heures jusqu’en début de soirée », ordonne, sous le pseudonyme « Vicompte », un chef des Hussards Paris, le groupuscule néonazi qui a repris le flambeau des Zouaves et du GUD après leur dissolution.

« Le but est de fumer l’équipe type ou des mecs isolés après leur conf de merde. Je compte sur votre présence. J’attends vos excuses en message privé si vous êtes absent. Même principe que d’habitude : pouce en haut, présent ; pouce en bas, absent. » Continuer la lecture de Profils de « Hussards » : nos révélations sur qui se cache derrière les cagoules de ces militants néonazis

“Ensemble, battons-nous pour le climat”

Image by Dominic Wunderlich from Pixabay

Dix ans après l’Accord de Paris sur le Climat, le Réseau Action climat avec des dizaines d’associations et de mouvements et plus d’une centaine de personnalités lancent un appel au sursaut dans la lutte contre le dérèglement climatique et pour une transition écologique. Nous publions la liste des signataires et le texte publié sur Ouest France le 04 mai 2025. Continuer la lecture de “Ensemble, battons-nous pour le climat”

Davantage de violence verbale dans le 2nd degré in Caf Péda

Une note de la Depp vient d’être publiée qui pourrait éclairer les déclarations des politiques aux obsessions sécuritaires. Que retenir de l’enquête Sivis 2023-24 publiée mardi 6 mai 2025 ? La majorité des incidents sont le fait d’élèves envers d’autres élèves, ce sont surtout des incidents verbaux. Ils sont en hausse dans le second degré. Dans le premier degré, les victimes des incidents graves sont majoritairement les personnels. Ils sont davantage signalés dans des établissements publics que privés.

L’enquête Sivis est une enquête menée auprès des personnels de direction, des directions d’écoles, des inspections de l’Education nationale qui recense les signalements graves qui ont mené à un conseil de discipline, commission éducative. A noter que ces pratiques sont variables d’un établissement à l’autre et que l’enquête repose sur des données déclaratives. La note précise : « Une augmentation peut ainsi résulter d’une hausse réelle des incidents survenus en milieu scolaire ou elle peut refléter une amélioration des pratiques de repérage et de remontée de ces situations ».

Des violences verbales envers les personnes sont majoritaires

« Les atteintes aux personnes concernent 87 % des incidents graves signalés dans le premier degré et 80 % dans le second degré » dont la moitié sont verbales lit-on dans la note. Celle-ci précise que « les violences physiques en représentent le tiers en collège et lycée, tandis que le reste concerne d’autres formes d’atteinte (violence sexuelle, atteinte à la vie privée, etc.) » Les violences relatives à des atteintes à la sécurité concernent 15% dans le second degré et 10% dans le premier degré.

Les motivations des incidents graves ne sont pas toujours précisées mais quand elles le sont, la depp relève qu’1 incident sur 10 dans le second degré est « motivé par le racisme, l’antisémitisme, la xénophoie ou l’homophobie » et que « le harcèlement est à l’origine de 14 % des incidents signalés dans le premier degré et 10 % dans le second degré ».

Plus d’incidents graves avec l’âge des élèves et une nette hausse dans le second degré

Les chiffres de l’enquête pointent que les faits s’aggravent et se multiplient avec l’âge des enfants : « 53 % des incidents graves du premier degré ont lieu dans les écoles élémentaires, contre 14 % dans les écoles maternelles et 34 % dans les écoles primaires ».

Les incidents graves touchent plus le second degré avec un taux de 16 incidents graves pour 1 000 élèves déclarés en moyenne, 19 pour 1 000 élèves dans les collèges. Une nette hausse est à observer avec 4 points de plus par rapport à 2018 (12 incidents graves pour 1000 élèves). Ce sont les ¾ des écoles (74%) et un peu plus d’1/4 des établissements du second degré (27%) qui déclarent une absence d’incident grave.

Qui sont les victimes ?

La majorité des auteurs des violences sont les élèves dans le second degré (91%) et pour 2/3 des cas dans le premier degré (65%). Dans le premier degré, les personnels sont les premières victimes de ces incidents graves déclarés de violence (54% et 34% des élèves) dont les familles sont aussi auteures. Dans le second degré, la proportion majoritaire des victimes est les élèves (45% des élèves et 38% des personnels).

Trois fois plus d’incidents graves dans les lycées professionnels que généraux

Le taux d’iincident graves est trois plus élevé dans les lycées professionnels que publics avec un taux de 23 pour 1000 contre 6 pour 1 000 dans les lycées d’enseignement général et technologique. L’absence d’incident grave est plus signalée dans les lycées généraux, LPO et collège qu’en lycée professionnel (26% et 25% contre 32%

Deux et quatre fois plus d’incidents déclarés dans le public que dans le privé

Il y a quatre fois plus d’incidents graves déclarés dans les collèges et lycées publics que privés avec 20 pour 1000 contre 5 pour 1000 dans le privé. Deux fois plus d’incidents graves sont signalés dans les écoles publiques que privées avec 6 pour 1000 élèves (contre 3 pour 1000). A prendre en compte que ces chiffres reposent sur des déclarations et que les établissements privés choient particulièrement leur image et sélectionnent leurs élèves, accueillant un public plus favorisé comme l’indiquent l’étude des IPS et différentes notes et rapports.

Djéhanne Gani

Vers une union de la droite et de l’extrême droite ?

NDLR de MAC: Les convergences entre la droite et l’extrême droite sont visibles au plan local. A Moissac, la droite est atone devant le RN au pouvoir dans la ville? A Castelsarrasin, les tractations vont bon train pour tenter de prendre la ville avec une coalition RN/LR/REconquête. La question du rapprochement n’est pas une vue de l’esprit, elle est en cours pour le plus grand bénéfice des idées intolérance et de rejet. De nombreux exemples en atteste: tracts contre la création de logements, procession religieuse sur la voie publique avec participation du maire, absence d’expression de la droite, révisionnisme…

 

Incapable de formuler une proposition politique autonome, le parti « Les Républicains » mise sur une rhétorique d’extrême droite pour tenter de retrouver son influence électorale. Ce faisant, l’organisation crée les conditions d’une convergence avec le Rassemblement national.

 

Les 17 et 18 mai, les adhérents des « Républicains » (LR) sont appelés à élier leur prochain président. Dominant à droite avant 2017, le parti concurrencé par le centre et l’extrême droite s’est depuis effondré électoralement. L’actuel ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, qui sont en lice, tiennent des discours proches de ceux de l’extrême droite, au point d’interroger sur ce qui sépare encore LR et le RN.

La tripartition du champ politique observée lors des législatives est-elle pérenne ?

Emmanuel Négrier, Directeur de recherche en science politique à l’université de Montpellier

 

Ses équilibres sont mouvants. Entre 2022 et 2024, le bloc central s’est affaibli. La transformation du champ politique en cours ne plaide pas pour une pérennité de cette tripartition.

Émilien Houard-Vial, Docteur en science politique, chercheur associé à Sciences-Po

 

L’équilibre entre les différentes parties est suspendu au quinquennat finissant d’Emmanuel Macron et au fait que le RN aura finalement ou non la possibilité d’accéder au pouvoir. La situation peut évoluer, mais il est peu probable que l’on retrouve celle d’il y a une dizaine d’années. Continuer la lecture de Vers une union de la droite et de l’extrême droite ?

Lettre au président de la République concernant la situation à Gaza

Publié le 07 mai 2025

Monsieur le président de la République,

Au mépris des appels qui se multiplient au sein de la communauté internationale et alors que la grande majorité du peuple israélien s’oppose, dans les sondages comme dans les rues du pays, à la relance de la guerre, Benyamin Netanyahou a décidé de se lancer dans une nouvelle escalade contre Gaza.

Il a rompu unilatéralement le cessez-le-feu et mobilise massivement les réservistes de l’armée israélienne, dans le but manifeste de déplacer des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qu’il veut condamner à une existence inhumaine en les confinant dans une proportion de plus en plus réduite de ce territoire palestinien.

Chaque jour un peu plus, le peuple palestinien vit donc une tragédie.

Après avoir subi les dévastations d’incessants bombardements ayant causé des dizaines de milliers de victimes, il ne dispose plus de nourriture ni d’assistance médicale ou sanitaire, du fait du blocus mis en œuvre par le gouvernement israélien. Le mois dernier, l’Unicef dénonçait même le fait que plus d’un million d’enfants soient désormais privés d’aide vitale.

C’est à un crime innommable que l’humanité tout entière assiste aujourd’hui.

La France, qui a appelé au cessez-le-feu et qui a, par votre voix, évoqué la possibilité de reconnaître l’État de Palestine, ne saurait laisser se poursuivre ces atrocités sans prendre des initiatives à la hauteur de son histoire dans cette région.

Il lui appartient, plus que jamais, de porter une voix d’humanité et de paix devant la communauté des nations.

C’est dans cet esprit que nous vous demandons :

  • d’expédier dans les meilleurs délais une aide humanitaire massive aux populations civiles de Gaza, en contraignant ainsi le Premier ministre israélien à lever un blocus meurtrier ;
  • de vous adresser à nos partenaires de l’Union européenne, afin que des sanctions soient immédiatement prises contre le gouvernement israélien, tant que le droit international se trouvera bafoué par lui ;
  • de contribuer à arrêter l’horreur en cours en reconnaissant immédiatement l’État de Palestine, afin que se rouvre le chemin d’une solution de paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

Nous vous demandons de nous accorder audience, afin que nous puissions vous présenter de vive voix ces demandes.

En l’attente, nous vous prions de croire, Monsieur le président de la République, en l’assurance de notre haute considération.

Fabien ROUSSEL, secrétaire national du Parti communiste français
Cécile CUKIERMAN, présidente du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Kanaky au Sénat
Stéphane PEU, président du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine à l’Assemblée nationale


TÉLÉCHARGER LA VERSION PDF

Vacances scolaires : entre diversion et idées fausses

Après la fin de vie, le climat, le président Emmanuel Macron a annoncé vendredi 2 mai 2025 la tenue d’une troisième convention citoyenne sur les « temps de l’enfant » pour juin 2025 sur les vacances et horaires. Cette annonce apparaît en décalage avec les besoins de l’Ecole, ceux des personnels comme des élèves, « hors sujet », diversion selon les syndicats. Scandales et dérives dans le secteur privé, notamment Betharram, libération de la parole sur les violences dans les établissements scolaires, inclusion difficile des élèves, des effectifs chargés, crise d’attractivités des métiers éducatifs, les manques de moyens de l’Ecole sont autant de sujets d’actualité, d’importance et d’urgence. Continuer la lecture de Vacances scolaires : entre diversion et idées fausses

Marseille, 3 mai 2025 : Une journée pour le droit au logement par Julien Sueres

Le 3 mai 2025, Marseille a vibré au rythme de l’initiative du Parti de la Gauche Européenne (PGE) pour défendre le droit au logement, dans le cadre de leur campagne « Le logement est un droit, pas une marchandise ».

En tant que représentant national de la Confédération Nationale du Logement (CNL), j’ai eu l’honneur de participer à cette journée mémorable, mêlant mobilisation de terrain et débats d’idées. Récit de cette journée, entre la rue d’Aubagne et les locaux de la fédération des Bouches-du-Rhône du PCF.

Illustration 1

La délégation de la Gauche Européenne devant la Rue d’Aubagne avec la maire Sophie Camard © Julien Sueres

Matinée : Une déambulation poignante dans la rue d’Aubagne

La journée a débuté par une marche exploratoire dans le quartier de la rue d’Aubagne, guidée par Sophie Camard, maire des 1er et 7e arrondissements de Marseille. Ce lieu, marqué par l’effondrement tragique de deux immeubles en 2018 qui a coûté la vie à huit personnes, reste un symbole du mal-logement. Sophie Camard nous a conduits à travers les ruelles, racontant l’horreur des habitats insalubres où des familles vivaient dans des conditions indignes. Mais au-delà du drame, elle a mis en lumière la formidable solidarité de la communauté : voisins, associations et collectifs se sont mobilisés pour soutenir les victimes et exiger des changements. Continuer la lecture de Marseille, 3 mai 2025 : Une journée pour le droit au logement par Julien Sueres

Mixité sociale à l’école, relire Michelet In Caf. Peda.

JEAN PAUL DELAHAYE Une image contenant Visage humain, personne, sourire, habits Description générée automatiquement Les scandales et dérives de certaines écoles privées éclatent, l’absence de contrôle sous les projecteurs ne doit pas faire oublier que cette école financée à ¾ d’argent public est aussi un des facteurs de ségrégation sociale dans les établissements. Dans cette tribune, Jean-Paul Delahaye plaide pour la mixité sociale à l’école.

« Près de 180 ans après Michelet, on prêche encore dans le désert en France sur l’école commune. Au pays de l’égalité, de la liberté et de la fraternité, on peut à la fois se déclarer, la main sur le cœur, très favorable à la mixité sociale et se battre pour que ce ne soit pas le cas dans le collège de ses enfants » écrit Jean-Paul Delahaye, Inspecteur général de l’Éducation nationale honoraire.

Le combat pour une école commune à tous les enfants de la République, pour une école mixte est toujours d’actualité. Continuer la lecture de Mixité sociale à l’école, relire Michelet In Caf. Peda.