Profits, export et grandes cultures : les vraies raisons des mégabassines (Dossier)

Liens étroits avec les exploitations céréalières, export à l’international via le port de La Rochelle… Des documents exclusifs sur les mégabassines des Deux-Sèvres montrent que celles-ci ne défendent en rien une agriculture locale.

• Cette enquête a été réalisée en collaboration avec le média Off Investigation. Elle est diffusée en partenariat avec l’émission La Terre au carré, de Mathieu Vidard, sur France Inter.

© Off Investigation / France Inter

La mégabassine de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) se dresse sur la plaine poitevine comme un château fort en place de château d’eau. Au-dessus des 2 mètres de talus, une première rangée de grillages surmontés de fils barbelés, un fossé puis une seconde clôture au sommet coupant dont les angles sont coiffés de caméras balayant la D101 qui relie Val-du-Mignon à la nationale. Une surveillance qui ne laisse rien passer : lors de notre visite le 27 novembre dernier, une camionnette de gendarmerie a rejoint notre stationnement devant le portail moins de cinq minutes après notre arrivée pour contrôler notre identité. Continuer la lecture de Profits, export et grandes cultures : les vraies raisons des mégabassines (Dossier)

OUDÉA-CASTERA : CHEZ CES GENS-LÀ…

Tout à fait d’accord avec cette analyse mais cela ne va pas assez loin à mon goût, est-ce que les fantassins de l’éducation nationale qui se retrouvent coiffés de pareille ministre vont en profiter pour se réfugier du côté de “la gauche en fleur” celle de la liste du couple infernal Glucksmann qui relève de la même logique celle de l’atlantisme mondain et des “élites” médiatico-politiques ou est-ce qu’ils vont enfin faire le choix d’une politique de l’éducation nationale, de la santé, de la culture qui corresponde à celui d’une véritable résistance aux bailleurs de fond de ces gens-là ? Une seule liste aux Européennes celle du PCF. Certes elle ne correspond à tout ce que nous défendons ici (Histoire & Société) mais c’est la seule qui offre une perspective qui ne soit pas celle de ces liquidateurs qui avancent vers le fascisme et la destruction des acquis populaires. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)


CHRONIQUE (« Obsessions » de Sneidermann)

Ces gens. Ces gens, tout de même.

Ce n’est rien, judiciairement parlant, cette affaire Oudéa-Castera. La ministre de l’Education, des Sports, et des Jeux Olympiques et paralympiques, n’a pas détourné d’argent. Elle ne s’est pas fait offrir des tableaux par un fournisseur. Elle n’a pas échangé un logement contre des faveurs sexuelles. On ne lui reproche même pas d’avoir scolarisé ses enfants dans un établissement privé catholique, Stanislas, ouvertement conservateur et réactionnaire (« Français sans peur, chrétien sans reproche » est encore aujourd’hui la devise de Stanislas, voir ces enquêtes de Mediapart et du Monde), où sont tolérés des comportements homophobes de l’encadrement). C’est son droit. Elle n’est pas la première.

De ses deux prédécesseurs, l’un (Pap Ndiaye) avait aussi scolarisé ses enfants dans le privé, dans le même quartier (à l’Ecole alsacienne, établissement privé laïque sous contrat). L’autre, (Gabriel Attal), sans enfants, a fait lui-même sa scolarité dans la même École alsacienne.

« Si tu m’aimes, tu patienteras… » Livret distribué aux élèves de Seconde de Stanislas. Source Mediapart

Mais la voici nommée ministre de l’Éducation. Elle trouve sur son bureau un rapport d’enquête sur cet établissement, diligenté par l’un de ses prédécesseurs, Pap NDiaye, après les premières enquêtes de presse sur Stanislas, et que le rectorat de Paris n’a pas pour l’instant rendu public. Elle a lu la presse. Elle ne peut pas ne pas le savoir. Elle devrait, spontanément, immédiatement, annoncer qu’elle se déporte de ce dossier. Y a-t-elle pensé ? Le premier ministre ou le président y ont-ils pensé pour elle ? La question sera-t-elle posée ?

Interrogée à la volée lors de sa première visite dans une cour d’école, la nouvelle ministre se justifie. Crânement. « Très bien, on va aller sur le champ du personnel. Allons-y ». Parfait. Elle explique l’itinéraire de son fils « Vincent » qui « comme sa maman », a commencé dans le public. Et puis sa « frustration » d’avoir constaté « des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées. Et à un moment on en a eu marre ».

Ces gens. Leur langue en bras de chemise. Cette langue de dîner ordinairement rageux entre potes des beaux quartiers, revue et corrigée par McKinsey, à grands coups de « Vincent » et de « sa maman ». Quelques mois auparavant, devant une commission de l’Assemblée, la ministre des Sports, ex-directrice de la Fédération française de Tennis où elle était alors payée 500 000 euros par an, s’était vantée d’avoir « divisé par x » sa rémunération en entrant au gouvernement, acte héroïque au regard du « volume d’heures » hebdomadaires qu’elle « s’enfournait ». Il y a du « pognon de dingue », dans ce « paquet d’heures ». Comme si on ne les entendait pas. Comme s’ils avaient droit de maltraitance sur la langue, comme sur le reste.

Un « paquet d’heures », donc. Combien ? Sur quelle période de temps ? À qui en incombe la responsabilité, après sept ans de macronisme ? Comment va-t-elle faire en sorte de remédier à cette situation de l’école publique ? « Pas sérieusement remplacées » : qu’est-ce qu’une heure « sérieusement remplacée » ? En quoi diffère-t-elle d’une heure « pas sérieusement remplacée » ? À ses côtés, le premier ministre, ex-ministre de l’éducation, reste muet. Il est vrai qu’il s’est davantage investi dans le bannissement de l’abaya que dans le chantier des remplacements.

Et puis on apprend dans Libération que cette explication, bricolée à la hâte, était mensongère. « Vincent » n’est resté à l’école publique Littré que six mois en petite section de maternelle, avant d’être déplacé par ses parents vers Stanislas. Son enseignante d’alors, ainsi que le journaliste Nicolas Poincaré, qui se trouve être parent dans la même école, démentent toute absence non remplacée, « sérieusement » ou « pas sérieusement ».

Comment la ministre va-t-elle discuter avec les enseignants, ou simplement les regarder en face ? Comment a-t-elle pu penser qu’il faudrait davantage que 48 heures pour dévoiler le mensonge ? On pourrait en rire, mais derrière ce « jemenfoutisme », il y a l’école, la pauvre école, l’école menacée. Donc on ne rit pas.

Amélie Oudéa-Castera fait incontestablement partie de l’élite, politique, économique, médiatique. Dans l’acception générale, l’élite est peut-être cynique, cupide, prévaricatrice, mais elle est au moins créditée d’intelligence et d’efficacité dans la défense de ses intérêts. Rien de plus faux. L’élite peut être aveugle et bornée.

Il y a tout, dans cette histoire. Le sabordage de l’école publique, bien sûr. La consanguinité des élites politiques, économiques et médiatiques (la ministre est la nièce d’Alain Duhamel (BFM), ainsi que de Nathalie Saint-Cricq (France 2), et la cousine de Benjamin Duhamel (BFM). Le glissement de la haute bourgeoisie libérale, celle des 0,01%, de l’Alsacienne vers Stanislas – dix minutes à pied entre les deux, selon Google Maps -, comme un symbole du racornissement du recrutement des élites à un micro-quartier de la capitale. La désinvolture décomplexée. Dix fois de quoi déclencher une révolution.

De Stanislas à l’Alsacienne, l’école d’Attal, Dix minutes à pied, selon Google Maps!

 

Lire aussi: L’éternel retour sans éducation nationale

 

 

Logement : « Il serait plus efficace que les maires puissent réquisitionner », défend Ian Brossat

Alors que la vague de froid a déjà fait plusieurs morts, le sénateur PCF Ian Brossat a déposé le 12 janvier une proposition de loi afin de faciliter la réquisition des logements vides pour répondre aux besoins d’hébergement d’urgence.

Des familles sans abri rangent leurs affaires après avoir été expulsées par la police, le 8 janvier 2024, à l’Hôtel de Ville. Cette nuit-là, à Paris, le thermomètre affichait -3°C. © Tom Nicholson/Shutterstock/SIPA

 

L’arrivée d’une vague de froid n’a pas conduit à la mise à l’abri de l’ensemble des personnes à la rue. Au moins quatre d’entre elles ont déjà trouvé la mort en raison de cette inaction, symbole d’une politique qui déshumanise les plus pauvres.

Que pensez-vous de la réponse apportée à cette situation d’urgence ?

Le plan grand froid qu’a déclenché le gouvernement le 8 janvier est au rabais. À Paris, il se traduit par l’ouverture de 250 places supplémentaires quand, selon les derniers chiffres de la Nuit de la solidarité, 3 000 personnes dorment dehors. C’est donc dérisoire au regard des besoins. D’autant qu’avant même cette vague de froid, la situation était dramatique.

La France, 7e puissance économique du monde, compte selon la Fondation Abbé-Pierre 330 000 personnes sans domicile. Phénomène nouveau, en tout cas dans ces proportions : il y a parmi elles de plus en plus de familles et d’enfants. Rien qu’à Paris, 400 enfants scolarisés sont dans ce cas. Continuer la lecture de Logement : « Il serait plus efficace que les maires puissent réquisitionner », défend Ian Brossat

Merci madame la Ministre (lettre d’une enseignante in Caf. Péda.)

Fabien Roussel lance une opération vérité sur les salaires (Vidéo)

Depuis son appel, le secrétaire national du PCF reçoit les fiches de paie de travailleurs de tout le pays, qui témoignent des trappes à bas salaire. Il souhaite avec cette opération relancer le débat sur le pouvoir d’achat, angle mort de la Macronie.

Un employé chargé de traiter les commandes du service drive dans un supermarché Carrefour à Briançon (Hautes-Alpes). © Thibaut Durand / Hans Lucas / AFP

Le gouvernement se moque des priorités des Français, tout occupé à son remaniement. Mais la gauche, elle, sait déjà quel cap devrait guider son action : la progression du pouvoir d’achat. Depuis mardi, des salariés et des retraités envoient massivement leur fiche de paie au PCF dans le cadre d’une « opération vérité sur les salaires », lancée par Fabien Roussel sur le plateau de TF1.

« Ça tombe de partout ! » apprécie le secrétaire national du PCF, qui a invité les citoyens à lui envoyer leur fiche de paie anonymisée 1. Il souhaite les déposer le 3 février à Matignon « pour montrer au premier ministre la réalité des salaires dans notre pays, car nous avons un gouvernement hors sol ». Il entend aussi faire participer à la délégation des personnes lui ayant envoyé leur feuille de rémunération. Continuer la lecture de Fabien Roussel lance une opération vérité sur les salaires (Vidéo)

La démocratisation des médias : condition d’une citoyenneté retrouvée

 

En ce début d’année 2024, la question de l’information en France – donc de la démocratie – se pose de façon de plus en plus aigüe du fait de l’accélération des concentrations et de la mainmise quasi totale sur la sphère médiatique d’une poignée de milliardaires. De fait, cette dizaine d’oligarques – dont les liens intrinsèques avec les pouvoirs politiques et économiques sont avérés – contrôlent non seulement les médias, mais dominent aussi l‘édition, les sites, la musique, le 7e art, la production audiovisuelle, etc., confisquant ainsi le pluralisme et la liberté d’expression, tout comme la création. Continuer la lecture de La démocratisation des médias : condition d’une citoyenneté retrouvée

Le monde de la “culture”(sic) a enfin le ministre qui lui convient, par Danielle Bleitrach

 

Je me réveille un peu de la grippe qui m’a terrassée pendant deux jours, une habitude après les excès des fêtes avec une seule solution: dormir, dormir, jusqu’à cela passe… je découvre ce nouveau gouvernement, un gadget un de plus… un gouvernement chargé de faire de la com jusqu’aux prochaines européennes, en espérant que le peuple va longtemps se faire entuber par les entreprises de diversions, les faux enjeux… Un gouvernement construit à la hâte par Sarkozy et Macron, c’est-à-dire ceux qui en France ont le plus fait pour la vassalité atlantiste. J’ajouterai que de ce point de vue le monde de “la culture”, celui inauguré par Jack Lang, une bande de faux “indignés” mais surtout très atlantistes, plus soucieux de subventions que de “création”, les prototypes ne manquent pas, ils occupent les médias en jouant les cœurs en écharpe quand cela ne gêne personne, pour mieux suivre partout et toujours la commande qui va dans le sens de l’impérialisme. Continuer la lecture de Le monde de la “culture”(sic) a enfin le ministre qui lui convient, par Danielle Bleitrach

Nomination d’Amélie Oudéa-Castéra : réactions syndicales a l’Éducation Nationale

Remaniement : Gabriel Attal nommé premier ministre, un « clone d’Emmanuel Macron » à Matignon

Le ministre sortant de l’Éducation nationale devient le plus jeune chef de gouvernement de la cinquième République. La gauche le qualifie de « clone » d’Emmanuel Macron, de « dauphin » du président, et dénonce un simple « changement de casting ».

À 34 ans, Gabriel Attal devient le plus jeune premier ministre de la Ve République.
© Joël SAGET/AFP

Emmanuel Macron a nommé Gabriel Attal premier ministre ce mardi 9 janvier. Le nouveau chef du gouvernement était ministre de l’Éducation nationale dans l’exécutif dirigé par Élisabeth Borne, qui a présenté sa démission le 8 janvier. « Je sais pouvoir compter sur votre énergie et votre engagement pour mettre en œuvre le projet de réarmement et de régénération que j’ai annoncé », a justifié sur X (ex-Twitter) le président de la République, dans une formulation énigmatique qu’il avait déjà utilisée dans ses vœux aux Français pour 2024.

Âgé de 34 ans, Gabriel Attal devient donc le plus jeune premier ministre de la cinquième République. Il est aussi le plus populaire d’après les sondages, ce qui aura pesé dans le choix d’Emmanuel Macron. Il prend la suite d’Élisabeth Borne après les vingt premiers mois difficiles du quinquennat, durant lesquels l’exécutif aura fait usage du 49-3 à 23 reprises pour imposer les textes budgétaires de l’État et de la Sécurité sociale et une réforme des retraites rejetée par 80 % des Français, avant de faire voter une loi immigration inspirée du programme du RN. Continuer la lecture de Remaniement : Gabriel Attal nommé premier ministre, un « clone d’Emmanuel Macron » à Matignon

La loi immigration et le crétinisme parlementaire…

Un excellent texte sur la journée des dupes qui en fait s’est traduit par la réalité d’un rapport des forces: la gauche actuelle ne représente que 25 % des voix et l’agitation stérile ne fait qu’augmenter les voix de l’extrême-droite. La véritable tâche est dans la reconquête d’une politique de classe et des organisations. Le thème d’aujourd’hui témoigne sur le problème de l’immigration comme d’autres d’ailleurs de la nécessité d’une approche politique qui replace la question de l’immigration dans une vision plus large de la sécurité qui ait à la fois une dimension nationale et internationale. (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

Samedi 30 décembre 2023, par  pam

Évènement ce 12 décembre au dires des médias et des acteurs de la vie politique médiatique, le rejet de la loi sur l’immigration à l’assemblée par 270 voix contre 265 [1]. Les commentaires sont historiques : Macron n’aurait plus de majorité, un coup de tonnerre, un camouflet, un désaveu, Darmanin KO debout. Jean-Luc Mélenchon fait une nouvelle prédiction “le début de la fin est commencé”.

Darmanin fonce à l’ELysée présenter sa démission, que le président refuse. Il repart avec des consignes pour aboutir quelques jours plus tard au résultat final du “processus parlementaire”, l’adoption d’une loi beaucoup plus dure, inspirée par les LR marchant sur les pas du RN… La loi est adoptée par 349 voix contre 186, malgré près de 60 défections dans la majorité, mais avec la totalité des députés LR et RN, 131 députés Renaissance sur 170 (20 contre). En face les 141 voix de gauche et écologistes sont unies, mais très largement minoritaires [2]. Elles ne représentent que 25% de l’assemblée… Continuer la lecture de La loi immigration et le crétinisme parlementaire…