Les communistes mobilisés pour arracher des victoires! F. Roussel + analyses

Le gouvernement Lecornu 2, imposé par un président de la République disqualifié et qui a évité de justesse la censure, va désormais défendre un budget à l’image de ces huit dernières années : dur pour le monde du travail et les services publics, doux pour le capital et les plus riches, juteux pour l’industrie de la guerre et l’armement.

Il faut tout faire pour le combattre, par tous les moyens, au Parlement comme dans la rue !

Grâce aux mobilisations et face à la colère de plus en plus forte de nos concitoyen·nes, les représentants zélés de la finance ont dû, malgré tout, annoncer une potentielle suspension de la réforme des retraites.

Nous jugerons sur les actes car rien n’est encore gagné.

Mais dans les entreprises, dans les syndicats, les 600 000 salarié·es concernés font leurs comptes. Ils espèrent partir en retraite au plus vite. Les en empêcher serait une terrible trahison.

Les communistes continueront de se battre pour l’abrogation totale de la réforme que des millions de salarié·es attendent et qu’une majorité de nos concitoyen.nes exige.

Les communistes et leurs parlementaires abordent le débat budgétaire qui s’annonce avec combativité et utiliseront au maximum le renoncement du Premier ministre à cet article 49-3 que nous dénonçons depuis si longtemps.

Lucides, nous savons que d’autres articles de la Constitution seront employés pour corseter le débat. Mais nous utiliserons autant que possible cette possibilité démocratique nouvelle pour augmenter le pouvoir d’achat par la hausse des salaires et des retraites, pour faire gagner la baisse de la CSG, le retour de l’ISF, la taxe Zucman, la fin des franchises médicales, le 100 % sécu, un plan de relance de l’industrie et le développement des services publics par la création d’un fonds d’avances de 100 milliards d’euros dès 2026, la mise en place de critères sociaux et environnementaux pour les aides publiques aux entreprises, une réelle politique du logement, une loi contre la vie chère en métropole et dans les territoires dits d’Outre-mer…

Les communistes se battront pied à pied au Parlement et partout en France au plus près des Français·es pour arracher des victoires pour le pouvoir d’achat, la justice fiscale et sociale, le climat, pour une politique de paix et de progrès.

Les parlementaires débattront. Chaque citoyen·ne sera juge du vote de ses représentant·es. Chaque parlementaire sera face à ses responsabilités.

Le PCF appelle les Françaises et Français à intervenir dans les débats, à interpeller leurs représentant·es, leurs député·es, leurs sénateurs et sénatrices. Un sursaut populaire inédit est nécessaire pour changer notre destin collectif. Nous appelons toutes les forces syndicales, associatives et citoyennes à y participer. Le peuple doit reprendre la main.

Les communistes, leurs parlementaires, fidèles au mandat qui leur a été confié, se battront pour arracher toutes les victoires possibles pour le monde du travail, pour nos enfants, pour la Paix et le progrès social.

Nous serons toujours au rendez-vous du débat démocratique, fiscal et social. Celui qui s’annonce sera déterminant pour l’avenir de notre pays. Nous y prendrons toute notre part.

Paris, le 16 octobre 2025

Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF


Budget : pourquoi la suspension de la réforme des retraites pourrait vous coûter très cher

Vraie concession politique ou repli tactique ? La proposition de Sébastien Lecornu de mettre sur pause la réforme Borne de 2023 (recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans) lui permettra peut-être d’allonger son espérance de vie à Matignon, mais elle suscite en réalité plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses.

Seule certitude, le simple fait que la suspension de la réforme constitue une condition sine qua non à la survie d’un gouvernement, quel qu’il soit, est à mettre au crédit de la gauche et des syndicats : en remuant ciel et terre depuis 2023, ce sont eux qui ont replacé cette question au centre du jeu politique, alors même que le pouvoir macroniste ne demandait qu’à tourner la page.

Cela dit, le flou qui entoure les modalités concrètes de la suspension, tout comme les outils de son financement invitent à la retenue. D’autant que cette suspension n’est même pas acquise : le Parlement devra se prononcer pour que cette piste se matérialise.

Ni abrogation ni gel, mais un simple décalage…

Le Premier ministre n’a pas dévié de son cap initial : il n’a jamais été question d’abroger la réforme de 2023, comme l’exigent plusieurs syndicats (dont la CGT, FO et Solidaires) et la gauche. Il n’est pas non plus question d’un gel, au sens où « la réforme n’est pas arrêtée au point qu’elle a atteint en 2025, met en garde l’économiste Michaël Zemmour. L’âge cible de 64 ans reste inscrit dans la loi et serait atteint en 2033 au lieu de 2032. La durée cible de 172 trimestres (pour pouvoir partir à taux plein – NDLR) serait atteinte en 2029 au lieu de 2028 ».

Concrètement, comment cela va-t-il se passer ? Sébastien Lecornu propose de suspendre l’application de la réforme jusqu’au 1er janvier 2028. Cela signifie que toutes les personnes qui partiront à la retraite d’ici là (c’est-à-dire les générations nées en 1964 et 1965) pourront partir à 62 ans et neuf mois, avec 170 trimestres cotisés. Sans la suspension, ces générations auraient dû cesser leur activité respectivement à 63 ans et à 63 ans et trois mois.

Marie*, salariée dans la communication, née en 1964, ne crache pas sur l’avancée mais ne s’emballe pas pour autant. « Si je peux grappiller trois mois, je ne vais pas dire non ! Mais en réalité, ça ne fait que limiter les dégâts de la réforme : sans le recul de l’âge, j’aurais pu partir à 62 ans. Donc, dans le meilleur des cas, je perdrais quand même neuf mois. »

Comme elle travaille sans discontinuer depuis ses 16 ans, elle ne devrait pas avoir trop de mal à obtenir ses 170 trimestres pour partir à la retraite à taux plein. Quoique la complexité de sa carrière (elle dépend de cinq régimes de retraites différents) rende toute projection délicate. « De toute façon, il ne faut pas présenter la suspension de la réforme comme une grande victoire, insiste-t-elle. Ma génération en sortira un peu gagnante, mais les générations suivantes n’ont aucune garantie. »

C’est bien là le problème. Personne ne peut dire avec certitude ce qu’il adviendra des générations 1966-1967 (et les suivantes), qui pourront prétendre à la retraite à partir de 2028… puisque cela dépendra à la fois de la manière dont est rédigée la suspension proposée par Sébastien Lecornu et de ce que veut faire le pouvoir en place à ce moment-là. Si l’on se situe dans la perspective où l’exécutif décide en 2028 de reprendre l’application de la réforme là où elle a été suspendue, cela signifiera que la montée en charge jusqu’à 64 ans se poursuivra à raison de trois mois supplémentaires par année.

Par exemple, les gens nés en 1967 pourraient prétendre à un départ à 63 ans et trois mois, soit six mois plus tôt que si la réforme n’avait pas été suspendue, selon les calculs faits par Régis Mezzasalma, chargé des retraites à la CGT. La génération 1968 partirait, quant à elle, à 63 ans et six mois, contre 64 ans sans la suspension.

Mais d’autres scénarios sont possibles : un gouvernement de droite pourrait décider de reculer l’âge de départ dès le 1er janvier 2028. Et un gouvernement de gauche acter, à l’inverse, de revenir à 62 ans… voire à 60.

… financé par une rafale de mesures austéritaires

Et si le report de la mise en application de la réforme des retraites était l’arbre qui cache la forêt ? Coûteuse politiquement pour le macronisme, qui en avait fait un totem, la mesure n’a qu’un impact limité sur le budget : « 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027 », selon le Premier ministre. Pas énorme au regard d’un budget global qui se compte en dizaines de milliards d’euros. Mais assez pour serrer le robinet d’autres postes de dépenses, faute, surtout, de volonté de s’attaquer au volet recettes.

Résultat, souligne la CGT, « le reste du budget est une violente cure d’austérité ». Outre la baisse de l’enveloppe consacrée à la santé dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), l’« année blanche » est maintenue. Cela signifie le gel de toutes les prestations sociales qui permettent aux plus fragiles de maintenir la tête hors de l’eau : allocations handicap, aides aux logements, etc. L’impôt sur le revenu (IR) et la CSG sont aussi concernés par ce gel, « ce qui conduirait certains contribuables jusqu’alors exonérés de l’impôt à être imposables », précise Solidaire Finances publiques.

Les retraités ne sont pas non plus épargnés. En principe, la mesure qui consiste à remplacer l’abattement fiscal de 10 % dont ils bénéficient par un abattement forfaitaire de 2 000 euros, va mieux cibler les hauts revenus. « En revanche, cette réforme entraînerait une hausse de la fiscalité pour la majorité des retraités. Selon l’Institut des politiques publiques, 1,4 million de foyers seraient finalement perdants », rappelle Solidaires.

Chômeurs et travailleurs devraient aussi faire les frais de l’austérité, la synthèse de projet de loi de finance (PLF) relevant qu’« une négociation sera engagée avec les partenaires sociaux pour engager des mesures de régulation des dépenses d’assurance-chômage, en particulier s’agissant des modalités de couverture après une rupture conventionnelle ».

À tout cela s’ajoute une myriade de coupes dans de nombreux secteurs : aide au développement, HLM, énergie solaire, etc. Quant aux services publics, ce « patrimoine de ceux qui n’en ont pas », ils vont, eux aussi, continuer à se dégrader, avec une économie de 6 milliards d’euros répartie entre les ministères et la suppression de 2 000 à 3 000 postes de fonctionnaires.

Une adoption au pas de charge, sur fond de chantage

Le flou s’est dissipé mercredi, lors des questions au gouvernement : Sébastien Lecornu a informé la représentation nationale que la suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu’à l’élection présidentielle prendrait la forme d’un amendement au PLFSS, en novembre.

Quelques minutes auparavant, Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, était encore incapable de répondre sur la forme que prendrait cette suspension, projet de loi ou amendement. « On aura l’occasion de vous le préciser », avait-elle lâché. La veille, Jean-Pierre Farandou, le nouveau ministre du Travail, avait déclaré sur France 2 que cette suspension ferait l’objet d’un projet de loi en tant que tel. Cette solution aurait été la meilleure voie.

La gauche est désormais placée face à un dilemme. Pour « gagner le point » avec une suspension de la réforme Borne, « on serait obligés d’adopter toutes les autres mesures du PLFSS », dénonce Stéphane Peu, député communiste et président du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR).

Or le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est un « musée des horreurs », selon le parlementaire qui liste des mesures régressives sur « les affections de longue durée, les franchises médicales, les arrêts de travail ». « Il aurait été plus honnête et sain de faire un projet de loi spécifique qui permette d’avoir un débat sur la mesure elle-même et son financement », regrette-t-il.

Cela va surtout contraindre les discussions sur le PLFSS, limitées à cinquante jours. Au-delà de ce délai, le gouvernement peut faire adopter le budget de la Sécurité sociale par ordonnances… et donc potentiellement sans suspension de la réforme des retraites.

Si les débats parlementaires arrivent toutefois à leur terme, la droite sénatoriale, opposée à la suspension, a une arme dans sa poche. « L’an dernier, le budget a été largement élaboré par le sénat, car la majorité sénatoriale et la minorité (de droite) à l’Assemblée étaient majoritaires en commission mixte paritaire (CMP) », rappelle le sénateur Claude Malhuret (Horizon).

Une conférence sociale de tous les dangers ?

Seconde grande annonce sociale du discours de politique générale, Sébastien Lecornu prévoit une « conférence sur les retraites et le travail, en accord avec les partenaires sociaux ». Pour le Premier ministre, « grâce à la suspension (de la réforme), cette conférence aura le temps de se prononcer avant l’élection présidentielle ».

Ce mercredi, Sébastien Lecornu a même confirmé vouloir « confier la gestion » des retraites aux organisations patronales et syndicales. Sous la houlette du ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, la conférence devra rendre ses propositions d’ici le printemps.

Sans surprise, la démarche est saluée par les centrales syndicales réformistes, mettant en exergue les divergences entre les centrales. Ainsi, dans un communiqué, la CFDT assure qu’elle « s’inscrira » dans cette démarche, qui « rouvrira le sujet de la pénibilité et intégrera l’enjeu de l’équilibre financier ». La CFTC et la CFE-CGC sont également partantes pour une telle démarche.

Au contraire, selon la CGT, « en proposant la réouverture d’une conférence sur les retraites, en posant comme préalable des mesures d’économies, Sébastien Lecornu fait renaître de ses cendres le conclave de François Bayrou et redonne la main au patronat ». D’autant que devant les députés, le Premier ministre a précisé que cette initiative « posera la question de l’ensemble de la gestion de notre système de retraite », assurant que « certains veulent les systèmes par points, d’autres par capitalisation ».

En 2019, la CFDT avait approuvé la réforme à points portée par Édouard Philippe. « Ni retraite à points ni capitalisation, l’heure est à l’abrogation », affirme Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Une position que partage Frédéric Souillot de Force ouvrière : « La suspension est un bon début, l’étape d’après est l’abrogation. D’ailleurs, en juin, les députés ont adopté une résolution en ce sens. Ce débat doit revenir dans l’Hémicycle. »

* Le prénom a été modifié.

Les privilèges fiscaux des grandes entreprises coûtent 10 milliards d’euros chaque année aux Français

En plein débat sur le budget, une note publiée par Attac montre à quel point les grands groupes pourraient contribuer au renflouement des caisses de l’État, s’ils étaient taxés au même niveau que les PME.

La note d’Attac chiffre à 10 milliards le manque à gagner découlant des niches fiscales et des déductions dont bénéficie les grands groupes français. © Laurent GRANDGUILLOT/REA

 

Voilà une note qui risque d’horripiler Patrick Martin, le président du Medef, très remonté dès que l’on parle de justice fiscale ces derniers temps. À la mi-septembre, ce dernier menaçait le gouvernement d’organiser un grand meeting patronal pour faire barrage aux « théories dangereuses » (sic) qui visent à taxer le capital pour ramener de l’argent dans les caisses de l’État. Continuer la lecture de Les privilèges fiscaux des grandes entreprises coûtent 10 milliards d’euros chaque année aux Français

« Macron est l’artisan du Chaos », F. Roussel

Macron, l’ingénieur du chaos ! Il est le responsable de la crise dans laquelle nous sommes. C’est la honte !

Démission de Sébastien Lecornu : nous appelons à un gouvernement de gauche pour répondre aux exigences populaires ! (Fabien Roussel)

Publié le 06 octobre 2025
La France affronte une crise de régime, précipitée par le refus du pouvoir d’entendre l’exigence exprimée par les Françaises et les Français d’un changement profond de cap politique.

Les principaux responsables de cette situation sont le Président de la République, sa coalition présidentielle et les actionnaires des grandes multinationales qui agissent de concert depuis huit ans au service exclusif du capital.

Depuis début septembre des millions de travailleurs et travailleuses se mobilisent pour les salaires, les retraites, l’emploi, l’industrie, les services publics. Il faut les entendre !

C’est pourquoi la priorité est d’appeler le Président de la République à nommer enfin un Premier Ministre et un gouvernement de gauche qui mettront le plus rapidement possible à l’ordre du jour du Parlement des mesures d’urgences :

  • 100 euros de plus immédiatement pour les salarié·es et les retraité·es
  • l’abrogation de la réforme des retraites et une meilleure sécurité sociale
  • la taxation des hauts revenus et des revenus du capital, des critères sociaux et environnementaux sur les 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises 
  • un fonds d’avances de 100 milliards d’euros pour l’investissement, l’emploi et la formation dans l’industrie et les services publics
Le Rassemblement national, absent des mobilisations sociales, et en opposition à ces mesures de justice, n’est en rien une alternative et approfondirait la crise en aggravant les fractures du pays par son projet xénophobe et raciste.

Au regard de la forte mobilisation des forces du capital pour que rien ne change, l’heure est à la mobilisation la plus large des citoyennes et citoyens, des travailleurs et travailleuses, des forces vives du pays pour le progrès et la paix, forces de gauche, forces syndicales et associatives.

Le PCF échangera dans les jours qui viennent avec les forces de gauche sur ces objectifs.

Paris, le 6 octobre 2025

Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF


C’est maintenant qu’il faut agir, je rejoins le PCF!

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80 ans de la Sécurité sociale : comment retrouver son ambition originelle ?

Quatre-vingts ans après sa création, la Sécurité sociale est toujours au cœur d’une bataille politique. Nos trois invités retracent cette histoire. Ils appellent à renouer avec les principes fondateurs de la Résistance et à s’inspirer de la figure marquante d’Ambroise Croizat.

A l’occasion du 80ème anniversaire de la Sécurité sociale, Pierre Caillaud-Croizat, Léo Rosell et Emmanuel Defouloy, ont participé à une rencontre le vendredi 12 septembre au Village du livre de la Fête de l’Humanité 2025.
©Guillaume CLEMENT.

 

Deux ouvrages très importants paraissent afin de comprendre les enjeux, d’hier à aujourd’hui, de cette création originale de notre pays qui célèbre cette année son 80e anniversaire. L’historien Léo Rosell publie la Sécu, une ambition perdue ? De la solidarité à la rentabilité, chez Lattès. Le journaliste Emmanuel Defouloy propose une biographie intitulée Ambroise Croizat. Justice sociale et humanisme en héritage aux Geai bleu Éditions. Continuer la lecture de 80 ans de la Sécurité sociale : comment retrouver son ambition originelle ?

Dans l’agriculture, la traite des êtres humains bat son plein

Durant cinq mois, Mohammed, travailleur marocain, a été victime de traite dans les champs du sud de la France. Il témoigne pour la première fois auprès de l’Humanité. Pour les centaines de petites mains comme lui, l’État français a toutes les peines du monde à faire respecter la loi et protéger ces travailleurs saisonniers indispensables à l’agriculture française.

Dans l’agriculture, la sous-traitance généralisée ouvre la porte à de graves abus en matière de droits humains.
© Come SITTLER/REA

Son calvaire a duré cinq mois. Mohammed en parle avec un mélange de tristesse et de rage : « Ils nous traitaient comme des chiens. » Entre avril et août 2023, il a travaillé dans une exploitation fruitière du sud de la France, sept jours sur sept, entre douze et quatorze heures et surveillé en permanence par les sbires de son patron. Continuer la lecture de Dans l’agriculture, la traite des êtres humains bat son plein

Fabien Roussel | 80 ans de la Sécurité sociale : un combat d’hier et d’aujourd’hui + Pétition

 

Notre ambition communiste pour la Sécurité sociale

Quatre-vingts ans de création… et de vie pour notre Sécurité sociale ! On peut parler aujourd’hui d’un véritable défi, face à la domination et au pouvoir du capital sur la production de richesses et sur sa répartition.

PETITION

Défi de prolonger ce principe fondamental : « contribuer selon ses moyens et recevoir selon ses besoins », car il constitue une avancée énorme, considérable, révolutionnaire, au cœur de la lutte des classes. C’est une réponse aux besoins sociaux des populations et au développement des capacités humaines.

Le défi de prolonger le choix par ses fondateurs d’un financement par la cotisation sociale est central. C’est le choix d’un partage des richesses produites en faveur des salarié·es, au détriment des profits, c’est le choix de la solidarité, de la responsabilisation des entreprises, le choix d’une Sécurité sociale gérée par les assurés sociaux. C’est véritablement un choix de société. Et c’est bien là le nœud du problème pour le capital et le grand patronat !

Ce financement de la Sécurité sociale par la cotisation est présenté comme un coût qui pèse sur l’entreprise, un frein à leur efficacité productive, un frein au développement économique du pays.

Ainsi, dès le début de sa création et tout au long de ses 80 ans d’existence, les plans de démantèlement de la Sécurité sociale et les réformes libérales associées ont visé successivement, la gestion démocratique, la modification du financement par un accroissement de la fiscalisation (CSG) et une limitation des dépenses par une mainmise sur leur régulation (PLFSS). Imposer son application et son contrôle en fonction de la dette publique, du coût du travail, de sa part dans le PIB et donc de la place qu’elle occuperait dans l’économie relève d’une imposture, à l’opposé des bases fondatrices voulues par les initiateurs du projet de Sécurité sociale. La baisse organisée des recettes, conjuguée à la hausse du chômage, est aujourd’hui à la source des déficits de la Sécurité sociale et justifie les politiques de réduction des dépenses.

Les enjeux de la protection sociale font l’objet de débats cruciaux : handicap pour l’économie ou atout majeur ! Pour nous, communistes, il est capital de mettre en œuvre les moyens d’accroître les ressources de la Sécurité sociale à partir de l’emploi.

PETITION

Nous présentons des réformes de progrès qui nous semblent à la fois possibles et indispensables.

– Développer les cotisations sociales, contre la fiscalisation et ses effets néfastes notamment la CSG.

– Appliquer une contribution additionnelle sur les revenus financiers des entreprises. Ceux-ci ne contribuent pas au financement de la dépense sociale. Si on appliquait les taux de cotisation patronale globale à ces revenus financiers des entreprises, cette contribution additionnelle représenterait 171,8 Mds.

– Supprimer progressivement les exonérations de cotisations patronales. En 2024, 80 Mds d’aides publiques ont été donnés aux entreprises pour ces exonérations.

– Moduler les taux de cotisations sociales patronales en fonction des politiques d’emploi et de salaire des entreprises.

-Sécuriser le socle du financement de la Sécurité sociale à partir des cotisations sociales en fonction de l’emploi et des salaires avec la Sécurité d’emploi ou de formation.

– Faire de la dépense de Sécurité sociale un moteur, au lieu de la considérer comme un frein à la croissance et à l’emploi. L’urgence d’un développement massif des services publics.

– Rétablir la démocratie sociale en redonnant la parole et les pouvoirs aux cotisant·es par le retour des élections.

PETITION

Être fidèles à celles et ceux qui nous ont précédé, c’est oser innover ! Comme eux, en leur temps, il nous faut inventer pour s’émanciper des règles de l’exploitation capitaliste et de toutes les dominations, pour se donner les moyens de répondre aux besoins sociaux dans le cadre d’une nouvelle efficacité économique, tout en portant des exigences immédiates. C’est notre ambition communiste pour une Sécurité sociale du XXIe siècle.

Maryse Montangon, membre du CEN

Camarades, n’oublions (-ez) jamais la véritable histoire de ceux dont nous (vous) revendiquons (-ez) l’héritage ?

Le président De Gaulle s’en alla, selon Duclos dans ses mémoires – parce qu’il était gêné de devoir gouverner avec une assemblée ayant des pouvoirs alors qu’il avait jusqu’ici assumé un pouvoir personnel et qu’il espérait un sursaut français, un coup d’Etat qu’il obtiendra en 1958, avec la dramatisation de la guerre d’Algérie et en utilisant les généraux rebelles et déjà Bidault. On peut également mettre au crédit du général son sens de la souveraineté française et le refus de ce que représentait la politique des Etats-Unis divisant l’Europe et soutenant de fait contre l’URSS toutes les forces réactionnaires qui étaient derrière Hitler pour aller vers l’OTAN. Face à cette politique de De Gaulle et ses ambiguïtés que l’on retrouve aujourd’hui dans le positionnement d’un Henri Guaino, il faut comprendre ce que décrit encore Duclos dans le tome IV de ses mémoires (1945-1952) (1) à savoir l’entente entre le parti socialiste et le MRP, pour empêcher que le premier parti de France, le PCF, qui sortait auréolé du combat de la Résistance et de la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie soit en la personne de Maurice Thorez nommé à la tête du gouvernement. Le parti socialiste, par la bouche de Daniel Mayer, avait subordonné son assentiment à l’accord du MRP. Alors que tous savaient que ledit Bidault avait fait savoir que c’était hors de question. Il y avait eu entente préalable entre le MRP et les socialistes pour cette interdiction non démocratique (p 69). On peut dire que Marseille fut le laboratoire de cette entente pour empêcher l’accès des communistes non seulement au poste de chef du gouvernement mais à celui de maire de Marseille (2). C’est une fois de plus cette double trahison, celle d’une bourgeoisie nationaliste ou qui se veut telle et celle d’une social démocratie anticommuniste qui se range dans le camp atlantiste qui est à l’origine de ce qui va advenir logiquement, les ministres communistes dont Maurice Thorez et Ambroise Croizat chassés du gouvernement et avec eux le programme de la Résistance.

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«Cuba/France : Santé, déserts médicaux et solidarité internationale» (Coopérative des elus-es)

Avec Otto Frias Vaillant, ambassadeur de Cuba en France • André Chassaigne, député honoraire, président honoraire de l’Anecr • Représentation de l’État (France) • Manuel Pascual, président par intérim de Cuba Coopération • Christian Bastide, conseiller départemental du Gard (30)

Municipales 2026 : les services publics locaux en première ligne

Avec Amandine Demore, maire d’Échirolles (38) Anne Vignot, maire de Besançon (25) Vincent Bouget, conseiller départemental du Gard (30)