Avec la montée de l’inflation et les allégements de cotisations sociales, le pourcentage de salariés payés au salaire minimum a atteint les 17,3 %. Du jamais-vu depuis plus de trente ans.
Alors que le gouvernement vient d’annoncer de nouvelles mesures d’austérité, des voix s’élèvent pour taxer les bénéfices des multinationales françaises, dont les résultats annuels s’annoncent supérieurs à 2023.
L’effet produit par cette collision malheureuse est saisissant : chaque jour, le gouvernement donne le détail des coupes budgétaires qu’il compte opérer, pendant que l’indice boursier vole de record en record, dopé par l’optimisme des multinationales françaises. Le CAC 40 a ainsi dépassé les 7 880 points, un record historique (lors de sa création, en 1987, il valait 1 000 points). Continuer la lecture de CAC 40 : des milliards de profits qui font débat + Video Leon Deffontaines
Les deux constructeurs ont annoncé des résultats canons pour l’année 2023, en misant pour l’essentiel sur une stratégie de casse sociale et de hausse des prix
Le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative française, demande à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), de contrôler davantage le pluralisme et l’indépendance de la chaîne d’information CNews.
En France, de nombreux attentats meurtriers sont commis avec des armes légales. Si la législation se veut stricte, il n’est en fait pas si difficile de s’armer. Et l’extrême droite en profite.
Le 19 mars 2022, à Paris, l’international de rugby Federico Martín Aramburú boit un verre à la terrasse du bar Le Mabillon. À côté de lui, un groupe tient des propos racistes. Il intervient, une bagarre éclate, on les sépare. Federico Martín Aramburù règle la note et prend le chemin de son hôtel avec son associé Shaun Hegarty. Sur le retour, une jeep les rattrape. Deux hommes en descendent, les mêmes qui tenaient des propos racistes au Mabillon. Ils sont armés, hors de contrôle. Six coups de feu partent. Federico Martin Aramburù s’effondre. Il meurt dans la nuit.
Première surprise de l’enquête : les tireurs auraient dû se trouver en prison. Ce sont des militants d’extrême droite qui ont tabassé et torturé Édouard Klein, leur ancien chef au GUD. Selon le journal « Marianne », ils ont bénéficié d’une libération sous caution payée par un proche de Marine Le Pen. Deuxième surprise, selon Me Christophe Cariou-Martin, l’avocat de Shaun Hegarty, les armes utilisées étaient « parfaitement légales ». Il s’agissait de « revolvers à poudre noire, une arme de catégorie D, en vente libre, sans permis ».Continuer la lecture de Enquête : comment l’extrême droite s’arme légalement en France
Pour la Confédération paysanne comme pour le Modef, les trop faibles revenus des agriculteurs sont au cœur du mal-être paysan. Ces syndicats progressistes préconisent de réglementer fortement les marchés. Ce à quoi se refuse le gouvernement.
Farmers with tractors, on the highway during a farmers protest on the border of Belgium and France, between Aubange and Mont-Saint-Martin, on January 29, 2024. Farmers protests across Europe are growing as they demand better conditions to grow produce and maintain a proper income. (Photo by JULIEN WARNAND / Belga / AFP) / Belgium OUT
Pour répondre à la colère paysanne, Gabriel Attal ne manquait pas de propositions. D’un côté : la centaine de changements souhaités et formulés par le tandem majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, lancé dans une course au moins-disant social et environnemental, avec, à leur droite, la Coordination rurale. De l’autre : côté progressiste, 45 mesures à prendre d’urgence listées par le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), ainsi que la plateforme revendicative de la Confédération paysanne. En choisissant de faire un peu plaisir aux premiers sans écouter les seconds, le nouveau locataire de Matignon s’est mis à dos tout le monde. Continuer la lecture de Crise agricole : les vraies solutions pour en sortir + Vidéo
Une délégation menée par Fabien Roussel et composée de travailleurs a été reçue, samedi, par le cabinet de Gabriel Attal. Le secrétaire national du PCF était porteur de témoignages de personnes frappées par la vie chère.
Samedi 3 février en début d’après-midi, Fabien Roussel et la délégation qui l’accompagnait sortent de l’Hôtel de Matignon. Avec une annonce : le cabinet du premier ministre les a informés qu’un rapport rédigé par des économistes concernant le niveau des salaires en France serait remis d’ici l’été.
Un peu plus tôt, le secrétaire national du PCF, accompagné d’une délégation de salariés, de la tête de liste communiste aux élections européennes, Léon Deffontaines, et de deux sénateurs de son parti, Ian Brossat et Silvana Silvani, était reçu à Matignon afin de remettre une pétition contre la vie chère, et des milliers de fiches de paye reçues dans le cadre de l’opération « vérité sur les salaires ».
« Nous avons le sentiment que le gouvernement n’entend que de son oreille droite » dénonçait Fabien Roussel devant 200 personnes rassemblées à quelques pas du siège du gouvernement. « Nous voulons donc lui montrer la vraie vie » en lui présentant les fiches de paye recueillie par les communistes.
À ses côtés, Claudine, agente hospitalière, Alix, cuisinier dans la restauration collective, Lamia, salariée à Monoprix. Le dirigeant communiste évoque la retraite de Claudine. « Elle a attendu ses 67 ans pour partir, et bénéficier d’une pension à 1 400 euros. Si elle avait fait valoir ses droits à 62 ans, elle n’aurait perçu que 960 euros par mois… ».
Alix lui, travaille depuis 16 ans en tant que « chef de partie », cuisinier confirmé. Son salaire s’élève en moyenne à 1 600 euros par mois. « Je me fais rattraper petit à petit par le SMIC » explique le jeune homme. « Je travaille dans un métier en tension. Du coup, les patrons proposent des salaires attractifs pour embaucher du personnel. Et je me retrouve moins payé que des nouveaux qui viennent d’être embauchés ».
Des mots sévères à la sortie de la réunion
Ce phénomène de « Smicardisation » devient de plus en plus problématique avec l’inflation. Le salaire minimum, ainsi que le rappelle Fabien Roussel, a augmenté de 12 % en deux ans grâce à la loi. Ce n’est pas le cas des revenus supérieurs. « Nous allons demander une conférence sociale au premier ministre », annonce-t-il avant de se diriger à Matignon. « Il faut que l’ensemble des salaires soient indexés sur l’inflation, et augmentent de 12 % ».
D’autres salariés sont encore plus pénalisés dans leur évolution de carrière. En charge de la commission du PCF sur les droits des personnes handicapées, Fatima Khallouk explique que les salariés en situation de handicap et bénéficiaires de l’AAH ne peuvent cumuler cette ressource au-delà d’un travail à mi-temps. « L’ancienneté et le handicap sont les premiers motifs de discrimination » dénonce-t-elle. Candidate sur la liste conduite par Léon Deffontaines, Sigrid Gérardin met l’accent sur les inégalités salariales entre hommes et femmes, et donne rendez-vous dans la rue le 8 mars prochain.
Si la délégation ne se faisait guère d’illusion sur la réponse du gouvernement, Fabien Roussel avait des mots sévères à la sortie de la réunion, malgré l’annonce d’un rapport pour cet été. « Ça veut dire que dans les 6 à 8 mois qui viennent, il ne se passera rien. C’est ce que je retiens de ce rendez-vous, et je le regrette ».
« Qu’il agisse au moins sur les factures ! » lance à ses côtés Léon Deffontaines, en faisant allusion à la hausse des factures d’électricité décidée par le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire. « Nous écrirons des propositions que nous remettrons à nouveau à Matignon », promet Fabien Roussel, qui entend « démontrer que c’est le capital qui coûte cher et empêche d’augmenter les salaires ».
Cela fait des semaines, voire des mois, que les syndicats d’enseignantes et enseignants de lycée agricole alertent, le Café pédagogique évoquait déjà leur situation le 15 novembre dernier. Pourtant, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau reste sourd à leurs revendications. À l’image de l’action des agriculteurs, ces professeur·es ont occupé cinq DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) – autorité académique de l’enseignement technique et supérieur agricole. Mais la réponse à leur mobilisation n’a pas reçu la même réponse que celle apportée à celle des agriculteurs et agricultrices…
Le 14 novembre dernier, une centaine d’enseignantes et enseignants de lycée avaient manifesté contre le changement de la méthode de calcul de leur temps d’enseignement dans le cadre de la réforme de la voie professionnelle. Pour ces enseignants, dès le 1er septembre, il s’agira de travailler plus pour gagner autant, voire moins dans certains cas. Continuer la lecture de Métiers agricoles : chez les professeurs aussi, c’est la crise
Comme une lame de fond, la colère agricole s’étend à la France entière, alors que le premier ministre doit prendre la parole ce vendredi 26 janvier. L’Humanité a sillonné les barrages, depuis Rennes jusqu’au Gard, pour recueillir les paroles des révoltés.
Le gouvernement est prévenu : les mesurettes ne suffiront pas à calmer l’incendie. Le premier ministre, qui doit prendre la parole ce vendredi 26 janvier, est attendu au tournant par des agriculteurs excédés, dont la mobilisation essaime dans tout l’Hexagone, jusqu’aux portes de Paris : deux syndicats agricoles d’Île-de-France (la FNSEA et Jeunes Agriculteurs) ont appelé au blocus de la capitale vendredi, à partir de 14 heures. Parti de la base en marge des organisations syndicales, ce mouvement hétéroclite voit se côtoyer des revendications parfois contradictoires, mais se rejoint sur un même ras-le-bol trop longtemps ignoré. Continuer la lecture de Avec les agriculteurs sur les barrages : « Nous sommes à un point de bascule »
Hausse du tarif de l’électricité, hausse des franchises médicales, fin des aides aux agriculteurs sur le carburant de leur outil de travail.
Voici les trois premières mesures du gouvernement de Gabriel Attal.
Ce projet politique est sans légitimité.
Les Françaises et les Français n’ont exprimé à aucun moment une telle volonté souveraine quant à des choix décisifs pour leur vie quotidienne et pour leur avenir.
Ce projet politique est injuste et dangereux.
Il va contre les intérêts du plus grand nombre, fragilisé par les effets de l’inflation et de la vie chère, contre l’intérêt des familles, contre l’intérêt des travailleurs, contre l’intérêt des agriculteurs, contre l’intérêt des retraités, contre l’intérêt même de nos PME et entreprises qui aspirent à retrouver des marges de manœuvre productives.
Les Françaises et les Français souhaitent être entendus dans leurs préoccupations, respectés dans leur dignité.
Le projet politique du gouvernement Attal va contre la cohésion de la Nation. Il sème le chaos.
Il doit donc être arrêté.
En conséquence et en responsabilité, j’en appelle solennellement à faire tomber le gouvernement, à l’occasion du discours de politique générale ou du vote de la motion de censure. Chaque député devra prendre ses responsabilités. Face à l’injustice, les élus du peuple doivent se tenir aux côtés des Français.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord,