Malgré la forte mobilisation, le premier ministre a confirmé son souhait de mettre en place des groupes de niveau au collège. Dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse, Gabriel Attal a également estimé que la laïcité à l’école était « aujourd’hui plus que jamais menacée ».
« École de toute la jeunesse, l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire doit être LA priorité du pays », écrivent plusieurs acteurs* du monde éducatif et associatif dans une tribune parue dans Le Monde. « Elle doit assurer l’égal accès de toutes et tous aux mêmes enseignements, dans les meilleures conditions sur l’ensemble du territoire. Cela passe par des politiques qui assurent la mixité sociale et cassent les phénomènes de ghettoïsation et de séparatisme social ». Mardi 12 mars, une majorité des organisations et associations signataires organisaient une conférence de presse pour présenter leur campagne, « une campagne avec des rassemblements, des rencontres », explique Grégory Frackowiak, secrétaire national de la FSU. « C’est le départ d’un marathon pour répandre l’idée qu’il faut défendre l’école publique ».
« Il est urgent que la République soutienne pleinement son école, la seule école de toute la jeunesse vivant dans ce pays », écrivent les 26 signataires de la tribune. « Ensemble nous nous tenons debout, afin de construire le rapport de force nécessaire pour réaliser partout les ambitions de l’école publique laïque ». Continuer la lecture de “L’argent public pour l’école publique “: associations et syndicats s’organisent
Les vingt ans de la loi sur le port de signes religieux ostensibles à l’école sont l’occasion pour Claude Lelièvre de revenir sur le « manque de cohérence et de clarté » de la non-application de celle-ci dans l’enseignement privé sous contrat. « Si ‘’le régime de l’enseignement privé sous contrat associe au service public de l’éducation des classes au sein d’écoles ou établissements privés’’, alors celles-ci doivent être soumises aux mêmes règles que celles des écoles publiques, des collèges publics et des lycées publics , y compris bien sûr pour ce qui concerne le ‘’port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse’’. Ou bien il est fallacieux de prétendre qu’elles pourraient faire partie du ‘’service public d’éducation » et a fortiori de l’« École de la République’’ » écrit l’historien.
Selon le rapport sur « l’enseignement privé sous contrat » de la Cour des comptes de juin 2023 « le régime de l’enseignement privé sous contrat associe au service public de l’éducation des classes au sein d’écoles et d’établissements privés passant avec l’État un contrat aux termes duquel ils prennent certains engagements, comme la conformité aux programmes définis par le ministère de l’Éducation nationale et l’absence de discrimination dans l’accueil des élèves ». Continuer la lecture de Applications différenciées de la loi du 15 mars 2004 dans ‘’le service public de l’éducation’’
NDLR de MAC: Un article avec une analyse pertinente du détricotage de notre modèle d’éducation nationale qui signe le retour à la reproduction des élites mâtiné d’économie sur le dos des couches populaires au service d’un libéralisme, d’un capitalisme qui se frotte les mains… C’est bien un populisme qui préside à cette régression sans précédent!
L’éducation est dans la tourmente. Crise des vocations, augmentation des démissions : les enseignants se sentent malmenés par des orientations qui induisent une profonde démotivation et un mal-être généralisé, liés à la perte de sens de leur métier et au conflit des valeurs que certaines dispositions font naître chez eux. La principale conséquence est une défaillance du service public dans certains établissements scolaires où des postes ne sont pas pourvus et un recul de la réussite des élèves particulièrement marquée chez ceux qui sont les moins favorisés. Cette régression du système éducatif français – une fierté nationale en son temps, citée en exemple dans de nombreux pays étrangers – trouve en grande partie sa source dans la vague de populisme, à l’image de la Hongrie de Viktor Orban. Comme le système scolaire hongrois l’éducation française est en train de basculer vers un modèle éducatif autoritaire qui s’affranchit pleinement des recommandations des organismes internationaux portées par la recherche universitaire. Les évolutions constatées dans les deux pays présentent des similitudes troublantes. Pour certains, la France et la Hongrie apparaissent comme les têtes de pont, en Europe, d’un nouvel ordre éducatif balayant les principes de la décision démocratique et le souci d’égalité. L’histoire récente du système éducatif hongrois est bien connu de tous. Elle se termine par le rattachement des enseignants au ministère de l’intérieur après la suppression de leur statut de fonctionnaire. En France, l’histoire, qui est encore en train de s’écrire, s’est déroulée en cinq actes.
Acte 1 : la réforme du lycée
Tout commence en 2018 avec la réforme du lycée. Celle-ci annonce les prémisses du populisme. Il s’agit de mettre en œuvre les conclusions d’un rapport sur la réforme du baccalauréat qui dénonce « un monstre organisationnel ». Cela suppose une transformation du lycée avec la suppression des filières existantes afin de les remplacer par des enseignements de spécialité qui ouvrent davantage vers les réalités de l’enseignement supérieur. Continuer la lecture de La montée du populisme éducatif : une tragédie en cinq actes In Caf. Péda.
Les militants du Parti communiste français ont validé à plus de 92 % la liste menée par Léon Deffontaines pour les européennes du 9 juin. Elle entend faire campagne autour de trois axes : le travail, la paix et l’écologie. Et espère rassembler au moins un million de voix.
C’est la liste d’une autre voie, d’une autre gauche. « Nous sommes la seule gauche qui s’est toujours opposée aux traités libéraux européens », répète, comme un leitmotiv, Léon Deffontaines, chef de file du PCF pour les élections européennes du 9 juin 2024. Autour de lui, prêts à livrer bataille, plusieurs membres de la liste « de rassemblement » tout juste validée par 92,76 % des militants communistes. Emmanuel Maurel, eurodéputé GRS sortant qui occupe la troisième place ; Samia Jaber, porte-parole de L’Engagement, mouvement créé par l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg ; ou encore Hélène Bidard, adjointe PCF à la mairie de Paris.
Excellente intervention de Fabien Roussel qui annonce que le PCF ne votera pas le traité signé avec Zelensky et positionne résolument les communistes dans la défense de la paix.Renouveau avec proposition d’intervention cela va avec la visite en Palestine, l’engagement concret pour la libération de Barghouti comme pour la dénonciation de ce qui se passe à Gaza, loin de l’appel aux divisions, aux haines racistes, antisémittes, islamophobes, une paix ancrée dans la vie de ce qui travaillent, souffrent de la politique de cette Europe, ce qu’on attend du PC, une position de classe, de masse et patriotique dans l’internationalisme… La dénonciation d’une manœuvre de “politicaille” menant à la guerre. Avec l’humour et le sens de la formule habituel… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
NDLR de MAC: même si nous ne partageons pas tous les arguments, l’analyse est remarquable par sa mise en perspective pour l’avenir! (Temps de lecture 14 min)
Nous sommes le 8 mars, mais pour dire ce que représente ce jour, permettez que je fasse un détour par ce qu’est la mémoire des peuples et la nécessité de ne pas laisser détruire et trafiquer celle des révolutions, des rébellions, l’enjeu est aujourd’hui celui du communisme, de la France, de l’Europe et de la place de nous tous dans le monde en train de naître. Femmes et hommes, l’humanité dans sa capacité à se reconnaitre telle.
Les historiens savent à quel point il existe dans toute l’Europe et également en France des mouvements minoritaires qui après avoir été éradiqués ont été oblitérés. Pensons à l’histoire des Cathares… Ils ont été l’objet de répression mais le véritable travail a été idéologique, la puissance dominante a pu travailler à son aise puisque la mémoire des principaux d’entre eux, leur histoire réelle a été tronquée, ils sont restés durablement les jalons d’un juste combat de l’Eglise contre une hérésie à laquelle on a pu attribuer toute sorte de bizarreries, de dogmes repoussoir. A disparu ce que ces mouvements révélaient d’aspiration égalitaire, et pourquoi pas de combats de classe. La manière dont l’appareil inquisitorial a pu bénéficier non seulement des invasions de pillards féodaux mais les compromis locaux entre classes dominantes. Périodiquement des historiens locaux se prennent de passion pour leur réhabilitation, ils s’appuient sur les réflexions de grands historiens (en l’occurrence pour l’exemple des Cathares les travaux de Duby sur ce qu’était réellement l’église autour du XIIe siècle). Il est vrai que l’on peut constater dans les zones où a eu lieu la rébellion hérésie que demeurent des ferments de contestation qui au fil des siècles ont pris les visages les plus divers et ont subi la même vague d’éradication-oblitération. Ce n’est d’ailleurs pas l’histoire de ces mouvements seulement en France qui a été ainsi noyée sous un stéréotype “officiel” mais c’est aussi l’histoire de l’Europe elle-même(1) qui est devenue autre que ce qu’elle a été. Et ici on pense au rôle joué par la guerre des paysans(2) dans le contexte qui va être celle d’une guerre de trente ans (3) qui a non seulement détruit une bonne part de la population européenne mais a installé sur les ruines de ce qu’on estimait encore l’empire romain des divisions correspondant à celles des princes et que l’on réglait par guerre ou mariage créant néanmoins les conditions sous la monarchie absolue de la montée de la bourgeoisie, quelques siècles… dans cette histoire des peuples oubliés, il y a aussi celle des femmes, les prolétaires des prolétaires mais pas seulement elles ont été différentes, hier soir il y a eu sur la 5 un sujet passionnant sur les Amazones : l’idée d’une société uniquement de femmes n’a jamais existé, c’était un mythe grec, le héros mais aussi le peuple grec devait les vaincre pour que soit restauré l’ordre imaginaire du monde, en revanche dans les peuples nomades “les Scythes” on découvre qu’hommes et femmes sont des guerriers grâce à l’arc et au cheval, il y a un moment où du côté de l’actuelle Crimée, de la mer noire les colonisations grecques rencontrent les Scythes nomades et aujourd’hui on explore les tombes jusqu’en Arménie pour tenter de reconstituer l’Histoire…
Pour avoir toujours cherché dans la passion enfantine éprouvée pour l’histoire (grâce aussi aux travaux soviétiques publiés dans les éditions de Moscou) et aux écoles marxistes, en particulier celle de la Révolution française j’ai toujours suivi les traces de ces luttes et civilisations noyées littéralement dans une autre histoire. Peut-être est-ce comme pour Freud, qui reconnait avoir été du côté d’Hannibal contre l’empire romain en tant que juif humilié à Vienne dans l’empire autrichien. Le fait est qu’à partir de la chute de l’URSS, je n’ai cessé de craindre que cet oubli, stigmatisation ne soit le sort réservé au mouvement ouvrier révolutionnaire en France et en particulier au PCF. Et mes craintes n’ont pas disparu. Si un jour quelqu’un s’intéresse à mes motivations réelles il faudra les chercher là…
Quelquefois quand je plaide pour une autre histoire que celle qui est en train de devenir dominante et dans laquelle on voit des contrerévolutionnaires comme Olympe de Gouges et maintenant directement la reine Marie Antoinette à qui elle dédia les droits de la femme être le visage de ce que l’on veut être le “progressisme”, cette manipulation couvrant la stigmatisation de toute révolution, un courant initié dès la célébration du bi-centenaire malgré les combats de Michel Vovelle, j’ai du mal à dire la nature de ma crainte. C’est simple pourtant, on utilise des femmes, des stigmatisés et après le capital s’allie avec les conservatismes pour en finir avec les avancées qui ne s’appuient pas sur les conquêtes pour tous, mais sur le renforcement de l’exploitation voire l’apologie de la guerre. On utilise les femmes afghanes en feignant d’oublier que Ben Laden est un créature de la CIA pour en finir avec le gouvernement égalitaire communiste qui a survécu au départ des soviétiques et n’a été abattu que parce qu’Eltsine a organisé son blocus dans le cadre du bradage de l’URSS aux intérêts américains et ceci jusqu’à la nouvelle débâcle fuite récente…
Quand déjà, mon interlocuteur comprend que l’histoire des princes et de leurs affaires d’alcôves et de guerre masque les fondamentaux de la lutte des classes, il n’est pas rare de m’entendre répondre qu’effectivement ça suffit cette “chronologie” des rois et de leurs guerres et qu’il faudrait en rester en une histoire qui restaurerait simplement le vécu des peuples, leurs outils, leurs mœurs. Ce qui posé ainsi en opposition à la chronologie si cela permet de rompre avec l’histoire chronique des rois, comme de réintégrer l’histoire dans celles de peuples dont nous avons justement par la colonisation nié l’histoire, cela est aussi une manière d’effacer les noms, les faits, de ce qu’on a réduit à être des groupes minoritaires qui n’auraient eu aucune influence sur l’histoire. Pour reprendre l’histoire de l’Afghanistan, si dans les boutiques de Kaboul on garde sa photo usée, celle du dernier président communiste de l’Afghanistan, quelle communiste française se souvient de lui ? … qui parmi les communistes, les femmes se souvient de ce vrai communiste, médecin gynécologue vrai partisan de l’émancipation et des soins apportés aux femmes du peuple, comment juste après le départ soviétique, Najibullah remodèle le gouvernement tente de créer les conditions de l’unité en fournissant des aides d’urgence en nourriture et carburant, pour cause d’hivers rigoureux, entraînant des pertes de récoltes. Cet Homme ne fit qu’une erreur, il a cru aux promesses de la communauté internationale qui le livra à l’atroce supplice des “Talibans” qui l’émasculèrent et le pendirent. Qui parmi vous féministes connait l’histoire véritable de Najibullah ? Donc il ne s’agit pas seulement de s’intéresser aux mouvements lents de l’histoire, aux civilisations, il faut la reconstituer, faire renaître des personnes…
En fait, c’est grâce à une autre conception de l’histoire que j’ai toujours pu suivre cette histoire souterraine au fur et à mesure que la contrerévolution me volait ce que je savais du communisme, y compris le rôle joué dans l’émancipation des femmes, j’ai eu le sentiment que l’on me volait mon pays, ma terre natale, “elle n’était plus que le ciel perdu dont j’avais conservé la mémoire comme une constellation d’étoiles. Ce sentiment fut pour certains d’entre nous une indicible souffrance que chaque négation ravive.
Ce qui s’est passé, se passe encore avec l’histoire du mouvement ouvrier et du PCF est le produit d’une contre révolution qui a déferlé sur l’Europe à partir de ce qui se passait dans le lointain Chili, né de la victoire contre une révolution qui se voulait pacifique, par les urnes, un modèle qui était infiniment plus combatif que les divagations de l’eurocommunisme mais qui a subi l’atroce répression de l’alliance de l’armée avec la CIA, l’asphyxie, la déstabilisation et qui s’est terminé par l’installation du “libéralisme” économique et un pouvoir capable de torturer les enfants devant les mères pour faire parler ces dernières. Ce fut la majeure partie du continent sud américain qui a subi cette atroce vague sous le nom de plan Condor. Les enfants furent volés à leurs mères accusés d’être des communistes et placés dans des familles fascistes. Qui se souvient de cette ronde des folles de mai, de ces grands mères tournant sur une place de Buenos Aires, à nouveau la proie d’une caricature fascisante, de ses femmes communistes pour beaucoup venues réclamer la vérité sur leurs enfants et leurs petits enfants. Je les ai rencontrées à La Havane.. Lieu de toutes les résistances… Nos tortionnaires de la guerre d’Algérie allèrent enseigner leur art de faire parler en rejoignant dans cette mission les nazis comme Barbie et d’autres installés là par la complicité au lendemain de la deuxième guerre mondiale des vainqueurs anti-communistes et des anciens nazis rétablis au pouvoir, l’Église catholique joua même les bons offices, elle non plus n’avait pas été débarrassée de ses sympathisants nazis…
Ce furent ces gens-là qui contribuèrent à créer de toute pièce un mouvement contre le “totalitarisme” soviétique. Glucksmann fils fut l’époux en Géorgie du chef de la police qui s’employa à la répression des communistes pour mieux offrir à des corrompus les biens du peuple sous haute protection de la CIA. Est-ce d’une telle femme que nous prendrons des leçons ? J’ai parlé hier à propos de madame Nuland de la manière dont une “gauche” trotskiste face au Vietnam a mobilisé y compris des réseaux juifs, ceux qui chez nous ont été appelés les nouveaux philosophes pour transformer la victoire du peuple vietnamien en campagne en faveur des collaborateurs abandonnés par les maitres États-uniens dans une débâcle que l’on vient de revivre à propos du retrait de l’Afghanistan. Que croyez-vous que les femmes ont à attendre de madame Nuland ?
Ce qui a été imposé par la torture à l’Amérique latine, le libéralisme y compris “libertaire”, la falsification, a en fait été introduit en France par un gouvernement de gauche auquel participaient les communistes, avec de fausses nationalisations et vraies liquidations-privatisations. Et pour faire bonne mesure alors que tout était fait pour en finir avec les communistes, Mitterrand mettait en place le piège de la montée du Front national assurant l’affaiblissement de la droite. Oui mais le Front national dans le contexte de contre révolution capitaliste devenait à la fois repoussoir et éclaireur d’un “centre” ni à gauche, ni à droite mais de plus en plus à l’ouest. Qu’attendez-vous de Marine Le Pen ? Ou de madame Meloni ?
Pendant trente ans ce récit des “crimes du communisme” est devenu de plus en plus majoritaire et il a servi à justifier toutes les interventions, pillages pour imposer l’ordre impérialiste, la destruction des organisations ouvrières tandis que les capitalistes déplaçaient les industries dans des pays où le coût de la main d’œuvre était très bas. Paradoxalement les plus compétitifs étaient les pays qui avaient choisi dans de terribles conditions de sous-développement souvent détruits par la guerre, le socialisme. Ils étaient les plus compétitifs parce que ces pays assuraient un minimum vital de base et une formation-qualification sans équivalent dans le monde. Le récit de l’exploitation dans les usines créées par nos capitalistes vint enrichir doublement la vision d’un socialisme et d’un communisme devenus des impasses, des tyrannies totalitaires avec un capitalisme d’Etat et ses bureaucrates milliardaires. Alors que cette situation dans nos propres pays créait les conditions d’une désindustrialisation avec la difficulté grandissante pour la classe ouvrière de défendre ses conquis, son pouvoir d’achat, mais aussi l’afflux de marchandises bon marché, la prolifération d’un personnel de service précarisé qui était formé par des immigrés, des ouvriers mis en situation d’exclusion, ce qui créait les conditions de consommation favorables pour une population de diplômés dont on déclara qu’elle était la réalité de la société, la classe moyenne qui effectivement sauta à pieds joints dans l’adhésion de la gauche à l’anticommunisme, le mépris des organisations, et le primat du sociétal.
Dans un tel contexte, il y a eu tant au niveau des institutions européennes qu’à celui du monde médiatico-politique, de son poids idéologique y compris sur le financement des recherches et des publications un travail assez comparable pour rester dans l’analogie de départ à ceux dont j’avais en tant qu’historienne observé le travail, qu’il s’agisse des cathares ou de la contreréforme après la guerre de trente ans. Cela se reproduisait comme un cauchemar sur ma propre vie. Ce travail éradication et d’oblitération était mené et reste mené avec des gens comme Glucksmann, BHL, Cohn Bendit, Kouchner à gauche, au plan international toute résistance était définie comme celle d’un nouvel Hitler par ces gens qui avaient tronqué l’histoire de la deuxième guerre mondiale en faisant de l’extermination des juifs l’instrument d”une alliance avec d’anciens nazis pour mieux en finir avec les communistes, un mouvement qui parti des boat people avait culminé dans la “libération des juifs d’URSS” en passant par l’alliance avec le très antisémite Walesa l’homme d’une église polonaise parmi les plus réactionnaires. J’ai eu la douleur de voir des juifs ainsi et de subir l’ignominie de la renaissance de l’antisémitisme. Ces gens n’ont pas craint et ne craignent pas aujourd’hui de réveiller un antisémitisme de masse pour assurer les intérêts des Etats-Unis. Cet antisémitisme sert au contraire leur courte visée. Là encore les femmes comme les homosexuels sont devenus la masse de manœuvre de ce qui est reste l’extrême droite.
Le PCF français demeurait et on le doit probablement au sursaut de Marchais face aux dérives de l’eurocommunisme, mais ce parti était gardé en état de coma dépassé tout autant qu’il devenait le chantre d’une autoflagellation permanente, en dérivant insensiblement vers le retour dans une social démocratie elle-même de plus en plus déconsidérée et toujours à la recherche d’une nouvelle mue. Ce que devenait ce parti était stupéfiant : il ne restait plus la moindre organisation, formation, publication, qui n’ait été l’objet d’une destruction systématique. Le travail éradication oblitération était mené de l’extérieur et de l’intérieur.
Le 38e congrès a été une surprise qui tient comme dans tous les processus de ce type à des sursauts locaux, à l’obstination du peuple français dans ses refus autour en particulier de la défense des services publics mais aussi la vague idée que l’on ne pouvait trahir ceux qui résistaient : le rôle et l’enjeu de la défense du peuple cubain a été central, comme le refus d’une interprétation de l’histoire du PCF, et là le rôle d’Ambroize Croizat même si demeure occulté celui de ce que le programme du CNR doit à la victoire de l’URSS, il n’en reste pas moins ce que Roussel appelle “les jours heureux”. Fabien Roussel à lui seul méritera une analyse, il est le premier secrétaire du PCF a n’avoir reçu aucune formation théorique, il a hérité pour une bonne part des ambiguïtés de Georges Marchais mais aussi de l’engagement réel de celui-ci en tant que communiste. Il est effrayé à l’idée de voir le parti communiste affaibli subir une scission… ce qui d’un côté le paralyse dans la nécessaire reconstruction du parti mais lui assure ce qui a toujours fait la force des dirigeants communistes sur les factions (une grande leçon de Staline qui gagne parce qu’il sait représenter le collectif face à l’aventurisme et au fractionnisme de ses adversaires en commençant par Trotsky) : savoir représenter l’unité du parti en partant de l’état réel de celui-ci mais aussi de la société française.
Fabien Roussel a d’autant plus de propension à ne pas s’opposer aux liquidateurs que si au plan intérieur il se positionne résolument sur ce que sont les couches populaires, refuse les excès en tous genres d’une pseudo radicalité, au plan théorique comme à celui de la géopolitique il est parfaitement représentatif de ce que le PCF est devenu. Il ne cède pas seulement à une vision du communisme dévoyé par le totalitarisme et à des indignations orchestrées par l’impérialisme, il les partage et croit sincèrement que le communisme français doit marquer sa différence, voire son hostilité à des expériences dictatoriales. Avec un vieux fond quasi familial partagé par les militants de tendresse pour l’Union soviétique (qui parfois les fait être hostiles à la Chine accusée d’avoir trahi et qui serait passée sans transition de la révolution culturelle au capitalisme sous la direction des mêmes), ce qui l’empêche à l’inverse de Deffontaines d’une autre génération de s’appuyer sur les nouveaux rapports de force, la Chine, le Brésil. Mais il a aussi le respect de Cuba, la connaissance du Vietnam. Au titre des qualités, outre son communisme défendu, son choix d’un point de vue populaire, il y a son amour de la France, et le fait qu’il travaille et apprend vite de ses erreurs. Fabien Roussel est comme bien des communistes un homme honnête qui est spontanément attiré par le progrès, l’humanisme mais comme le PCF il a perdu une part des leçons de l’histoire… Même s’il voit vite de quel côté viennent les coups, il a un gouffre abyssal de la compréhension devant les transformations du monde, son pacifisme, son exigence d’une solution diplomatique demeure affaiblie.
Dés le départ, on pouvait mesurer à quel point ce qui se passait en Ukraine confronterait la gauche, le PCF à un nouveau rendez-vous : celui-ci a lieu dans le cadre des élections européennes. Macron rejoue à plein la tactique mitterrandienne, faire monter le FN devenu RN, pour n’avoir plus que lui comme adversaire alors que l’élection ne repose pas sur la polarisation on rejoue sans cesse “la présidentielle” et l’accuser d’allégeance à Poutine pour l’exclure du champ national que l’on a surjoué avec l’entrée de Manouchian au Panthéon. Mais sur le fond, il ne s’agit pas du “champ national”, il s’agit de la fin de la nation française et l’intégration totale à l’Europe, enfin l’UE en guerre contre une autre partie de l’Europe, celle qui va jusqu’à l’Oural et contre laquelle on espère reproduire le démantèlement de l’URSS et des pays du pacte de Varsovie.
Qu’est ce que la guerre et comment ne nous laisse-t-on pas le droit d’une opinion qui ne soit pas nécessairement “sexualisée” ?
Le magazine Vogue ce 8 mars renouvelle son soutien “too much” à la guerre en Ukraine, l’an dernier ils ont réussi à faire du tee shirt kaki de zelensky une marque qui a vendu le comédien et son épouse dans un décor que n’aurait pas renié BHL. Voici comment la diirectrice de ce magazine pour la riche bourgeoisie, pour les “donateurs” justifie les photos et la mise en scène pour sa revue :S’il est normal que ”Vogue” aborde le conflit, ce n’est pas un magazine d’actualité froide non plus, il y a une ligne éditoriale à respecter, abonde Carine Mamou. Prendre la guerre du côté esthétique, c’est à la fois contribuer au rêve que doivent incarner les marques et la mode, et composer avec la réalité qui s’impose. Cette une semble la bonne manière de concilier les deux. » Esthetiser la guerre c’était exactement ce que Walter Benjamin reprochait à Junger en l’accusant d’être un nazi en tenue de camouflage. Voilà l’Europe que l’on proclame en c ontrepoint des cocoricos de Macron… est-ce que les femmes esthétisent la guerre ?
Oui mais ce que l’on tait c’est que cette Europe-là est celle de la mise en concurrence du travail comme celle de la privatisation et de la guerre. Elle est déjà en voie de balkanisation.
Pour revenir à mon interrogation initiale : qu’adviendra-t-il non pas seulement du PCF mais de la nation française ? Y aura-t-il l’ukrainisation de toute l’UE, l’Ukraine est en train de disparaitre alors même que l’UE, avec un Macron intervenant sous directive des USA, ou plutôt d’une certaine conception de ce que sont les USA feint de la défendre.
Tout peut être retourné si l’on en reste aux généralités. Si l’on peut apprécier la proposition de Léon Deffontaines de créer les conditions d’une négociation ouverte aux pays du sud, se contenter d’affirmer que la France doit prendre l’initiative d’une coalition revient à se voir répondre par Macron qu’il a mis en place une coalition de 30 pays appuyant de fait la guerre et l’intervention de l’OTAN.
Ce qui se joue tient à la nécessité d’aller plus loin dans une clarification que seuls les communistes aujourd’hui peuvent apporter parce qu’ils sont l’ultime chance de l’intervention populaire sur la base des intérêts de classe, mais aussi d’une souveraineté internationaliste dans un monde qui bascule vers une autre configuration.
Non, nous n’avons pas été que l’intime, les personnes du sexe, nous avons été des protagonistes à part entière et toutes les femmes n’ont pas contribué à notre combat en faveur de l’humanité… Même s’il ne faut pas attendre le “socialisme” pour exiger nos droits mais n’est-ce pas vrai pour tous ?
Puisque nous sommes le 8 mars qui n’est pas la journée de la femme, mais celle de la conquête des droits des femmes à l’égalité dans le domaine professionnel, l’indépendance économique sans laquelle il ne saurait y avoir d’indépendance politique, de ce droit des femmes sur leur propre corps, toutes les questions qui relèvent d’une civilisation dans laquelle c’est l’ensemble humain qui sera libéré, je voudrais rappeler que sa fondatrice Clara Zetkin, l’amie de Rosa Luxembourg, fut celle qui appela à la paix face à la montée des bellicismes au congrès de Bâle, comme le décrit Aragon dans Les cloches de Bâle. C’est elle qui vint au nom de l’internationale communiste saluer la naissance du PCF au Congrès de Tours, ce fut elle et ses camarades qui avec Gabriel Péri, Jacques Duclos manifestèrent l’unité des communistes français et allemands contre l’occupation de la Rhur, le refus de “faire payer non pas l’Allemagne, mais les travailleurs allemands pour les crimes de ceux qui avaient voulu contre Jaurès et Rosa cette guerre. A cause de leur action Gabriel Péri et Jacques Duclos furent poursuivis et Frossard le bourgeois liquidateur en profita pour quitter le parti espérant le détruire. Ce à quoi Maurice Thorez répondit avec Péri, Duclos et d’autres par le Front populaire et l’entrée en lutte de la classe ouvrière occupant les usines. Et ce fut encore elle, Clara une vieille femme, la doyenne à 84 ans du Reichtag à moitié aveugle qui montra à la tribune pour dénoncer Hitler et ce qu’il prétendait faire de l’Allemagne.
J’ai apprécié le discours de la dirigeante de la CGT qui invite tout le monde à la grève aujourd’hui et on ne peut qu’être convaincu de la nécessité d’unir les luttes pour la paix, celles contre l’exploitation et celles pour l’émancipation humaine, mais cela dépend aussi de l’existence de cette force et de sa survie historique alors que tout est fait pour la marginaliser, pour faire oublier la réalité de ce qu’elle représente.
Danielle Bleitrach
(A) les premiers buchers médiévaux à Orléans (1022) en Piemont (1025) dans la cité épiscopale de Liège sont considérés comme des “protocathares et le phénomène se retrouve de la Rhénanie, en Champagne, en Bourgogne, en Flandres, en Roulousain, Agenais et Albigeois, en Italie et au-delà en Bosnie et dans tout l’Empire byzantin, Grèce, Bulgarie…
(1)La guerre des Paysans allemands ( est un conflit social et religieux qui a eu lieu dans le Saint-Empire romain germanique entre 1524 et 1526 dans diverses régions aujourd’hui réparties entre cinq pays européens. Elle se déroula géographiquement en Souabe, Bade, Palatinat, Hesse, Thuringe (Allemagne actuelle), au Tyrol, dans le pays de Salzbourg, en Carinthie (Autriche actuelle) en Alsace, Lorraine, Franche-Comté (France actuelle), dans les cantons de Bâle, Berne, Lucerne et les Grisons (Suisse actuelle) ainsi que dans le Trentin-Haut-Adige (Italie actuelle). On l’appelle en allemand le Soulèvement de l’homme ordinaire (Erhebung des gemeinen Mannes), la Révolution de l’homme du commun (Revolution des gemeinen Mannes), ou en français, la révolte des Rustauds, les communistes allemands, Brecht reprend cette vision dans sa mère courage, y ont vu le ferment révolutionnaire par excellence.
(2)(La guerre de Trente Ans (1618-1648) est un conflit européen alimenté par des divisions religieuses qui a fait environ 8 millions de morts. Elle a commencé en Bohême, mais a fini par impliquer toute l’Europe, influençant le développement de l’ère moderne. La guerre a éclaté suite à la querelle entre des princes allemands catholiques et protestants et a causé la mort de millions de personnes. C’est une guerre politico-religieuse qui s’est déroulée en Europe centrale et à laquelle ont participé les principales puissances européennes de la première moitié du XVIIe siècle
L’engagement des hommes dans le féminisme apparaît à plusieurs niveaux comme une nécessité. Reste la question de la place qu’ils doivent occuper dans l’action collective, des pratiques et des outils de lutte à adopter pour parvenir à l’égalité hommes-femmes.
Les femmes peuvent-elles faire confiance aux hommes pour livrer la bataille de l’égalité ? Ensemble, ils pourraient porter un autre projet de société. Faut-il encore que les hommes le désirent. La question reste primordiale, notamment à l’heure où des enquêtes sociologiques menées en Amérique du Nord et en Europe révèlent que seulement 40 % des hommes soutiennent les féministes. Le dernier rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes affirme encore une recrudescence du sexisme.
Voici un texte signé par des communistes qui ont des responsabilités nationales et ont contribué au renouvellement du 38e Congrès. Il témoigne de ce qui heureusement existe au sein du PCF et qui correspond au nécessaire débat pour un combat dans lequel le PCF continue à aller de l’avant. Il est si besoin était la manifestation de la vitalité de ce parti, surtout que ceux qui ont signé cette déclaration sont également des gens très impliqués sur le terrain à la fois dans les organisations et dans la vie locale, l’entreprise, les quartiers populaires. (note de Danielle Bleitrach)
L’OTAN et l’UE nous emmènent à la guerre ! 500.000 morts russes et ukrainiens ne leur ont pas suffit. Jamais ils ne nous parlent de cette jeunesse européenne sacrifiée sur le champ de bataille pour l’intérêt des milliardaires, des marchands d’armes et autres oligarques.
Plusieurs millions d’Ukrainiens déplacés aux 4 coins de l’Europe dont 1.200.000 réfugiés en Russie, cela ne compte pas plus pour ceux qui prospèrent sur les logiques de guerre. L’Ukraine qui comptait près de 50 millions d’habitants au sortir de l’Union Soviétique n’en finit plus de se dépeupler. Et ce n’est pas la suspension des droits civiques et la mise à mal des normes sociales sous couvert d’unité nationale face à l’agresseur qui vont enrayer cette spirale du déclin.
Les multinationales qui ont déjà racheté de nombreux biens en Ukraine, dont la moitié des terres arables, se préparent à bénéficier du paiement de frais de guerre et de reconstruction qui se chiffrent en dizaines de milliards et grandissent à mesure que dure le conflit. Car la solidarité du capital n’est jamais gratuite comme en témoigne le destin tragique de l’Irak et de tant d’autres pays “libérés” par les puissances de l’OTAN.
Ces forces de l’OTAN nous parlent de patience et de sacrifices à consentir au nom de l’effort de guerre. Mais elles nous proposent surtout une guerre sans fin jusqu’à une hypothétique victoire contre la Russie. Ils veulent nous imposer une logique de confrontation de blocs pour effacer jusqu’à l’idée d’une communauté de destin pour les peuples d’Europe et du monde.
Mais les peuples d’Europe aspirent à tout autre chose. De Brest à Vladivostok monte une commune exigence de paix et de sécurité. L’aspiration à un développement juste et harmonieux rassemble tous les peuples d’Europe confrontés au réchauffement climatique et à une crise démographique structurelle.
C’est pourquoi à l’opposé des discours de notre président, les communistes agissent pour un cessez le feu immédiat et une conférence de paix réunissant l’ensemble des peuples du continent européen autour des deux pays belligérants. Il nous faut ouvrir une nouvelle page de coopération et de développement qui fasse taire les dérives nationalistes mortifères qui montent partout dans l’UE et au-delà. L’OTAN et l’UE nous emmènent à la guerre ! Macron multiplie les déclarations sur une agression russe contre l’Europe, repris par tous les médias qui découvrent des espions, des armes secrètes, des hackers dans la cyberguerre… Il multiplie aussi les gestes politiques qui place la France en situation de guerre contre la Russie, voyages, accord France-Ukraine, livraison d’armes répétées, formation de soldats. Il franchit un cap, comme toujours dans ses déclarations médiatiques fracassantes comme s’il n’en mesurait pas les conséquences, demandant la mobilisation de soldats de l’OTAN en Ukraine.
Nous n’oublions pas les connivences occidentales avec les néonazis en Europe de l’Est, la dénonciation des antifascistes baltes, polonais, ukrainiens, roumains et la valorisation des alliés d’hier des nazis dans ces mêmes pays. Oui, Macron nous emmène à la guerre, pas à pas, et comme en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie ou en Afrique saharienne, ce n’est pas pour les droits de l’homme ou la démocratie, mais pour la défense des intérêts capitalistes des bourgeoisies occidentales. La réaction forte et rapide du Parti est saine et salutaire. Les communistes doivent désormais renforcer la bataille idéologique quotidienne contre tout ce qui nous prépare à la guerre et situer ce combat dans une logique de classe. Comme en 1914, c’est le positionnement contre la guerre qui sera l’élément (re)constructeur du parti communiste.
Nous payons déjà la guerre !
Avec l’inflation, le gaz de schiste US, l’impact rétroactif des sanctions contre la Russie, l’Europe entre en récession quand l’économie russe accélère, le monde entier se retourne contre un occident capitaliste qui croit encore pouvoir exploiter la planète à sa guise.
L’inflation avait commencé dès 2021, conséquence du soutien des banques centrales à la financiarisation et aux revenus exorbitants des plus riches, à l’alimentation d’un dollar corrompu par la finance et incapable de financer le développement. Le conflit ukrainien a été le prétexte pour une guerre des banques centrales contre les salaires. Les réformes annoncées par Macron/Attal, sur l’assurance chômage, le logement, les retraites, la baisse des dépenses publiques, la pression contre les collectivités locales sont les manifestations concrètes du choix de la guerre.
Le parti communiste défend une position pacifiste légitime et un cessez le feu immédiat, mais l’OTAN pousse à la guerre !
Oui, il faut faire cesser les bombes, les bombes russes comme les bombes de l’OTAN, pour les civils ukrainiens de l’Ouest comme de l’Est, pour les soldats russes et ukrainiens, pour l’économie de toute l’Europe géographique, “de Brest à Vladivostok”. La paix ne passe pas par une victoire de l’OTAN, qui pousserait les USA à aller plus loin dans la guerre en Ukraine, vers le démantèlement de la Russie évoquée il y a longtemps par Brzezinski, plus loin au moyen-orient vers l’expulsion massive des Palestiniens, plus loin vers la Chine, la puissance qui met en cause la domination du dollar et la domination de USA. Le facteur de guerre principal, c’est la crise du capitalisme mondialisé provoquant la crise de la domination mondiale du dollar.
Financiarisation, militarisation, fascisation sont les caractéristiques de l’impérialisme décrites par Lénine il y a un siècle comme ’stade suprême du capitalisme’. La financiarisation n’a jamais été aussi éloignée de la production, la guerre est toujours plus nécessaire au capital financier pour s’approprier le profit et accéder aux ressources, la fascisation réapparait comme la forme politique nécessaire au capitalisme pour imposer sa domination aux peuples.
Il n’y aura pas de France des jours heureux dans un monde de guerre !
Notre projet pour la France doit être porteur d’un projet pour un autre monde, de paix et de coopération avec tous les peuples, et donc avec les peuples russes et chinois, avec les peuples d’Afrique et du Moyen-Orient… Le capitalisme mondialisé, de culture néocoloniale, ne peut imaginer les relations entre pays autrement que dans une concurrence où les plus gros s’imposent et exploitent les autres à leur seul profit. Mais, le monde de demain issu de la décolonisation politique, du développement de la Chine, du développement économique des échanges sud-sud, de la marche inexorable vers la dédollarisation, ce monde repose sur un principe de paix, d’égal accès au développement gagnant-gagnant, d’égal accès aux ressources et aux savoir-faire. Ce n’est pas un monde idéal, c’est un monde d’échanges capitalistes dans lequel les luttes de classes se poursuivent avec des combats pour libérer la société de l’exploitation, pour les droits sociaux, démocratiques et humains, pour la planète. C’est un monde dans lequel chaque pays pourra choisir sa voie et son rythme vers le socialisme, sans sanctions internationales ni isolement. C’est le monde dans lequel la France des jours heureux peut retrouver une place importante, une France qui relève le flambeau révolutionnaire des droits de l’homme contre la marchandisation et la concurrence.
Ce monde, le parti doit le porter avec des propositions nouvelles et audacieuses, à l’occasion de la prochaine campagne électorale pour le parlement de l’UE : * Pour construire la paix : * Proposition d’un traité international d’interdiction des porte-avions (y compris porte-hélicoptères et porte-drones) : arme la plus coûteuse, purement offensive et symbole dépassé de la domination d’une poignée de pays sur le monde * Interdiction de toute forme de sanction économique ou commerciale hors du cadre de l’ONU * Engagement de la France à s’opposer à toute nouvelle extension de l’OTAN * Suppression de la ’Facilité Européenne pour la Paix’ qui est en fait un fond de financement des armes et de la guerre * Relance des négociations pour le désarmement nucléaire mondial * Pour le développement et le partenariat gagnant – gagnant sud-nord : * Création d’un fond de développement des infrastructures mondiales (transport, énergie, production) à destination des pays du Sud, en partenariat avec le projet réussi des Nouvelles Routes de la Soie (’One Belt, One Road’) doté de 100 milliards d’euros au niveau UE * Dépôt officiel de la candidature de la France aux BRICS * Négociation d’un accord de co-développement avec la République des Comores pour résoudre les causes de la situation catastrophique de Mayotte * Accès gratuit pour tous les pays à tous les brevets nécessaires pour la transition climatique.
Le ventre est encore fécond !
Il est essentiel de rompre avec le discours dominant car il pousse de plus en plus clairement vers la fascisation du capitalisme. Ce ne sont pas seulement les néonazis d’Europe de l’est, pas seulement les forces d’extrême-droite en Allemagne, en Italie, au Danemark, en Espagne, en France, ce ne sont pas seulement des dirigeants populistes ultra-libéraux en Argentine ou au Paraguay, pas seulement la trumpisation de la vie occidentale, c’est tout le capitalisme mondialisé qui sait qu’il ne peut maintenir son pouvoir dans la démocratie formelle du siècle dernier, qu’il ne peut proposer de compromis garantissant le maintien des droits sociaux et le progrès à la majorité. Il a besoin de régimes autoritaires, massivement réactionnaires, il a besoin de faire éclater toute unité populaire en organisant les divisions de tout type, racistes, urbaines, générationnelles, sociétales.
Dans cette dérive vers l’extrême-droite, les communistes ont une responsabilité particulière. Ce sont eux qui ont refusé la première guerre mondiale, eux qui ont vaincu le nazisme par la victoire soviétique et leur place dans la Résistance, eux qui ont montré qu’une autre société était possible, une société socialiste, qui n’est pas dirigée par la bourgeoisie, même si elle prend des formes historiques et nationales. Ils ont commencé, avec le programme des jours heureux et les combats qu’ils ont portés au sein du gouvernement en 45-46, à jeter les bases d’une future voie socialiste pour la France. Ce n’est pas un hasard si le programme du CNR a été élaboré sous l’occupation, quasiment aux heures les plus noires, c’est parce que la perspective d’une société nouvelle était nécessaire pour mobiliser les énergies de la victoire contre le fascisme.
Le choix de la paix, le refus de la guerre que notre pays prépare, sont des choix essentiels pour résister à l’extrême-droite, à la fascisation des idées, pour unir notre peuple pour la France des jours heureux !
Signataires
Anne Manauthon (06), Benoit Roger (62), Caroline Andreani (93), Clara Gimenez (34), Danielle Trannoy (33), Esteban Evrard (62), Fabienne Lefebvre (94), Franck Marsal (33), Gilbert Remond (69), Gilles Gourlot (75), Jean-Pierre Meyer (83), Kevin Guillas-Cavan (75), Hervé Poly (62), Laurent Santoire (91), Leila Moussavian-Huppe (33), Luc Basin (26), Marie-Christine Burricand (69), Michaele Lafontant (92), Michèle Carbonnier (62), Nicolas Cossange (34), Pascal Brula (69), Paul Barbazange (34), Pierre-Alain Millet (69), Robert Brun (26), Stéphane Bailanger (33)Le 3 mars 2024
Cela fait seulement un siècle, et en même temps déjà un siècle, que les filles ont accès à l’enseignement secondaire, de la sixième à la terminale. L’occasion pour Claude Lelièvre de revenir sur le processus qui y a abouti.
C’était il y a tout juste un siècle. Un siècle ! Le décret du 25 mars 1924 prétend certes maintenir l’enseignement secondaire féminin avec sa spécificité instituée dans les années 1880, mais il aménage très officiellement une préparation au baccalauréat présentée comme une section facultative (et alignée, elle, totalement sur le secondaire masculin). Les classes de cette section vont – comme celles du secondaire masculin – de la sixième à la terminale ; ses programmes et ses horaires deviennent identiques par l’arrêté du 10 juillet 1925. La section de préparation au « diplôme de fin d’études secondaires » est très vite marginalisée. Continuer la lecture de L’enseignement secondaire féminin s’aligne sur le masculin Par Claude Lelièvre