Comment l’inflation fait gagner des milliards aux banques

Les politiques de lutte contre l’inflation orchestrées par les Banques centrales dopent les profits des banques. Jeudi, la BNP a fait progresser ses bénéfices de plus de 10 % et la Société générale a engrangé 1,41 milliard d’euros.

Photo : Ralph Orlowski/Reuters

Dans le sillage des banques européennes, la BNP Paribas a affiché des résultats exceptionnels au troisième trimestre. En hausse de 10,3 %, par rapport à l’an dernier, les bénéfices ont atteint 12,76 milliards d’euros. Ainsi, depuis janvier, le premier groupe bancaire a engrangé plus de 8 milliards d’euros de profits (+12 % par rapport à 2021). Dans son sillage, la Société générale a également annoncé, ce vendredi, un résultat net en hausse de 1,4 % à 1,41 milliard d’euros au titre du troisième trimestre 2022. Pour saluer ces superprofits, en bourse, le titre de la banque prenait plus 5 % ce matin. D’autres superprofits devraient suivre. BPCE et Crédit Agricole doivent annoncer leur résultat trimestriel la semaine prochaine. Continuer la lecture de Comment l’inflation fait gagner des milliards aux banques

Quelle réforme pour les lycées professionnels ? + Lettre du réseau école

Augmentation du temps passé en stage, baisse du nombre d’heures de cours, le projet de réforme est fortement contesté.

Il faut permettre aux jeunes d’accéder à une formation de qualité afin de faire face aux défis environnementaux et sociaux.

Léon Deffontaines, secrétaire général du Mouvement des jeunes communistes de France

La nation doit se donner pour ambition d’avoir la jeunesse la mieux formée, car celle-ci regorge de force d’innovation, de créativité et d’ingéniosité. Nous devons permettre à l’ensemble de ces forces transformatrices d’être utiles pour la société et l’intérêt général. La formation professionnelle a un rôle essentiel pour répondre aux défis colossaux qui nous font face. La réforme portée par le gouvernement vise une seule chose : permettre aux entreprises d’embaucher des lycéens pour trois fois rien pour leur faire effectuer des tâches subalternes, ce qui ne s’inscrit en rien dans leur apprentissage d’un métier. En réduisant la part de la formation, la réforme va sacrifier l’avenir de ces jeunes et par là même celui de la nation tout entière.

Nous défendons un tout autre projet pour la voie professionnelle. Aujourd’hui, il est nécessaire de planifier les besoins de la société pour répondre aux défis environnementaux, sociaux, économiques et sanitaires que nous avons devant nous. La filière professionnelle est au cœur de notre projet pour l’éducation. Prenons un exemple : depuis dix ans, les gouvernements successifs ont estimé qu’il n’y avait plus besoin de former autant de soudeurs en France. Partout sur le territoire, des filières ont fermé. Résultat : nous manquons cruellement de soudeurs formés pour relancer notre parc nucléaire.

Icon QuoteIl faut mettre la formation et non les besoins du patronat au cœur des programmes.

Le retard au lancement de la centrale de Flamanville en est l’illustration la plus parfaite. Il y a encore vingt ans, nous formions les meilleurs soudeurs au monde, cette ambition doit redevenir la nôtre.Je suis tout à fait favorable à une réforme du lycée professionnel, mais celle-ci doit mettre la formation et non les besoins du patronat au cœur des programmes. De plus, la voie professionnelle doit prendre en charge l’entièreté de l’éducation des jeunes. Si c’est à l’État de planifier les besoins, alors nous ne pouvons plus externaliser une partie de la formation des mineurs au patronat. La formation professionnelle doit, certes, permettre aux jeunes de passer du temps en entreprise, mais elle doit aussi leur donner un socle commun de formations. Ainsi, le lycée – qu’il soit professionnel ou général – doit offrir aux jeunes un programme commun dans les matières générales comme l’histoire, le français, les mathématiques, la philosophie, mais aussi en EPS et en éducation artistique. Si le lycée doit former les travailleurs de demain, il doit surtout former les citoyens de demain. Confier l’éducation de mineurs aux patrons est une insulte faite à la promesse républicaine d’une éducation pour toutes et tous.

Donnons-nous pour objectif de ramener l’ensemble des jeunes dans le sillon de l’éducation nationale. Fixons-nous comme objectif d’amener 100 % d’une génération au baccalauréat, qu’il soit professionnel, technologique ou général. Le bac professionnel ne doit plus être une voie de garage, mais bien un réel levier émancipateur pour les jeunes, et permettre ainsi à la société tout entière de répondre aux enjeux de notre temps.

La réforme des lycées professionnels menace la réussite des élèves. La place de la jeunesse n’est pas au travail mais à l’école.

Sigrid Gérardin, cosecrétaire générale du Snuep-FSU

Cette réforme est dangereuse pour l’avenir des élèves, des personnels et pourrait signer le transfert des lycées professionnels vers le ministère du Travail. Son objectif peut se résumer très simplement : catapulter 650 000 jeunes dès 16 ans au travail au détriment de leur formation et de leur certification. Le gouvernement organise le séparatisme entre les jeunesses lycéennes. À terme, c’est un tiers de lycéennes et de lycéens qui risquent d’être exclus du ministère de l’Éducation nationale. Celles et ceux des classes populaires pour qui, justement, le lycée professionnel joue un rôle majeur dans la sécurisation de leurs parcours scolaire et professionnel à venir.

Un des socles de ce projet est d’augmenter de 50 % les périodes de stage en entreprise. Mathématiquement, nos élèves perdraient des centaines d’heures de cours, ce qui compromettrait inéluctablement leur réussite. Le risque de disparition de certaines disciplines est bien réel, notamment l’écodroit, la prévention-santé-environnement et les arts appliqués que nous avons sauvés de justesse en 2018, lors de la réforme Blanquer. Mais, plus de stages, c’est aussi une perte assurée en compétences métiers pour les jeunes. Nos élèves apprennent l’ensemble des savoirs professionnels indispensables pour une entrée durable dans l’emploi. En stage, ils travaillent et, très souvent, sur des tâches subalternes réduites à la simple reproduction de gestes techniques ; comme c’était le cas dans un passé très lointain quand seul le modèle patronal existait : l’apprentissage.

Icon QuoteLe gouvernement organise le séparatisme entre les jeunesses lycéennes.

Le ministère propose aussi la fermeture des filières tertiaires pour les remplacer en grande partie par des filières du nettoyage, de l’aide à domicile… Ils instrumentalisent l’orientation et les parcours scolaires des jeunes sortant de collège les plus fragiles économiquement pour restreindre leur avenir aux secteurs d’activité en tension aujourd’hui désertés par les actifs du fait des conditions salariales et de travail déplorables. Ce qui constitue un véritable scandale scolaire et social !

Cette réforme est à l’opposé de ce que portent le Snuep-FSU et la FSU, ce qui explique d’ailleurs l’implication de tous les syndicats de notre fédération dans cette lutte. Loin de cette vision étriquée, libérale et utilitariste des lycées professionnels, nous défendons un modèle émancipateur et ambitieux de la formation professionnelle initiale, ancré sur des diplômes nationaux, garant de la qualification de l’emploi et de la reconnaissance des métiers. La place d’un jeune, quelles que soient ses origines sociales, est à l’école, pas au travail. Nos lycées professionnels forment à des métiers et nous refusons que ces derniers se transforment en centres de formatage à l’emploi. À l’inverse, ils ont besoin d’être renforcés, notamment par une augmentation des parcours et des temps disciplinaires, en confortant le cadre national des formations et des diplômes, en recrutant des enseignant·e·s et des équipes pluridisciplinaires complètes et, bien sûr, en revalorisant les métiers et les salaires de tous les personnels. Renforcer les lycées professionnels est une urgence sociale.


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Lettre du réseau école – novembre 2022


 

Gandalou: Détritus et forfaiture aux 4 vents

Avec une l’alerte parue dans le PJ en AOUT dernier (Castelsarrasin/Gandalou: « C’est devenu une décharge! »)  et l’intervention conjointe des services de l’état (la DREAL, la Police Nationale) et municipaux (Police Rurale et Maire), nous pouvions espérer un rapide dénouement pour le nettoyage de la friche industrielle.

Il n’en est rien!

C’est même à se demander si le propriétaire ne se moque pas du monde…

En effet, après quelques jours de gesticulations visant à montrer sa « bonne volonté » avec le « tri » en plusieurs tas de détritus différenciés, les travaux entamés se sont arrêtés offrant à la vue de tout le monde (touriste compris), un empilement d’immondices variés sur le béton/bitume devant le bâtiment calciné. Nous pensions que l’évacuation de ces déchets allait être rapide mais ce n’est toujours pas le cas et les mises en demeure administratives et/ou judiciaires sont restées lettres mortes en ce 1er novembre.

Les conséquences de cette situation sont nombreuses, et outre les aspects visuels, les vents de ces derniers temps disperses les poussières accumulées et certaines contiennent de l’amiante dégradée par les 2 incendies des bâtiments comme les éléments les plus légers (plastiques,cartons, tissus?)  de cette décharge à ciel ouvert. Mieux encore, les rares pluies de ces dernières semaines continuent d’entrainer des résidus dans les fossés, renforçant ainsi une pollution qui finit dans le Tarn voisin de 200 m via les ruisseaux locaux.

Conséquences ou plutôt inconséquence d’un propriétaire qui n’en a cure des injonction légales et des pollutions engendrées par l’absence des travaux de nettoyage nécessaires.

Pour autant, son activité arboricole et ses à côtés se poursuivent comme si de rien n’était.

Côté route, les tas s’accumulent mais côté jardin, la friche industrielle censée être fermée sert toujours de base arrière pour l’entreposage de produits pétroliers, de palocks, de poteaux en bois et divers gravats déjà recensés comme les bidons de paraffine vides.

Ainsi le propriétaire des lieux joue sur les 2 tableaux, se plaignant de ses vicissitudes assurantielles et législatives tout en exploitant un site pour son seul profit. C’est une véritable forfaiture!

Il est temps que ces choses-là cessent!

Les riverains et les utilisateurs (Parachutistes, aéromodélistes, pilotes de tourisme…) de l’aérodrome se plaignent aussi de cette situation et il est urgent que Mme la Préfète fasse appliquer la loi et contraigne cet indélicat propriétaire à supprimer cette friche industrielle, véritable monstruosité écologique dans notre campagne.

Les citoyens-nes que nous sommes veillent en éco-responsables!

Salaires, emplois, retraites – Ensemble, restons mobilisé·es pour gagner !

Déclaration du PCF

Le PCF se félicite du succès de la journée de mobilisation du 18 octobre. Plus de 150 manifestations se sont tenues à travers tout le pays, rassemblant 300 000 manifestant·es de très nombreux secteurs d’activité.

C’est une nouvelle étape importante de la mobilisation interprofessionnelle. Ces dernières semaines des grèves et diverses actions ont été organisées dans de très nombreuses entreprises dans tous les territoires. Cette mobilisation a d’ores et déjà permis à des salarié·es d’obtenir des augmentations de salaire. Ces premières victoires montrent que la lutte paie ! Alors restons mobilisé·es pour gagner. Continuer la lecture de Salaires, emplois, retraites – Ensemble, restons mobilisé·es pour gagner !

EDF. Ce que cache l’OPA du gouvernement

Dans quelques semaines, l’État français devrait acquérir en urgence la totalité du capital de l’électricien pour le sauver de la faillite et permettre de réaliser les investissements à venir. Une montée au capital destinée avant tout à garder la main pour mieux poursuivre le dépeçage de l’entreprise.

HENRIQUE CAMPOS

Depuis le 4 octobre, le projet d’OPA (offre publique d’achat) de l’État pour détenir 100 % du capital d’EDF circule dans les services de l’Autorité des marchés financiers, en attente de sa validation. D’ici la fin de l’année, l’État devrait récupérer les 15,9 % qu’il ne possède pas, au prix de 12 euros par action pour une enveloppe de 9,7 milliards d’euros. La manœuvre permet aux pouvoirs publics d’esquiver le débat parlementaire. En pleine flambée des prix de l’énergie et face à la perspective d’un hiver chaotique, le gouvernement affiche sa volonté de « nationaliser » l’entreprise afin de gagner en « indépendance ». Mais dans les faits, ce n’est qu’une illusion. Continuer la lecture de EDF. Ce que cache l’OPA du gouvernement

Bugs et privatisation rampante : la numérisation accélérée des services publics tourne au fiasco

Justifié par la numérisation des services publics, le coûteux recours aux cabinets de conseil, censés pallier une prétendue incompétence des administrations, sert en réalité leur privatisation rampante. Une ruine pour l’État, qui finance ainsi son démantèlement. Un cauchemar pour les usagers et les agents. La preuve avec notre enquête.

© Vincent Motron/L'Humanité

© Vincent Motron/L’Humanité

Comme chaque semaine, Virginie Sorel appréhende le lundi. Assise devant son écran, juste avant d’appuyer sur le bouton, elle rumine. Dans sa tête, elle s’interroge : « Combien de dossiers “de merde”, je vais devoir me taper. Un, deux, trois…  ? » Ceux qui, une fois instruits, font planter la machine. Dès lors une page blanche s’affiche, le dossier disparaît, « une heure de boulot à se concentrer pour rien », le système est en « exception ». Au mieux, dans dix minutes, la gestionnaire de clientèle de la Caisse d’allocations familiales (CAF) de Nancy devra tout recommencer. Ou peut-être devra-t-elle attendre le lendemain. Parfois, Virginie Sorel rêve d’envoyer son ordinateur à travers la fenêtre. Un an et demi que ça dure.

3,88 millions d’euros pour le cabinet McKinsey

Tout commence par une réforme. Celle de l’aide au logement et, plus précisément, celle du calcul de l’aide au logement qui tient compte désormais des douze derniers mois et non plus de ceux de l’année n-2. En gage de simplification, les employeurs sont invités à renseigner l’administration sur les revenus de leurs salariés dans une base de ressources mensuelles. Annoncée en 2017, la réforme démarre mal. Sa première mise en musique sur le vieux logiciel datant des années 1970 est un échec. Le système de production, déjà à la limite de ses capacités et qui aurait dû être rénové, dysfonctionne à chaque test. Et personne ne trouve la solution. Continuer la lecture de Bugs et privatisation rampante : la numérisation accélérée des services publics tourne au fiasco

MARX 1: Salaire, prix et profit (Comprendre pour agir)

Dans le cadre des conférences-formations organisées par la section du PCF Castelsarrasin/Moissac/Pays de Serres, une présentation d’un classique de Karl Marx « salaires, prix et profit » sera faite par Alexandra Tricottet suivie d’un débat sur la pertinence du propos aujourd’hui

à l’espace Métais 24 rue de la révolution à Castelsarrasin

le Jeudi 27 Octobre à 18h00

Voici ce que disait K. Marx dans son avant propos/ introduction déjà à cette époque (toutes similitudes avec des faits récents…..):

Citoyens,
Avant d’aborder ce qui est, à proprement parler, mon sujet, permettez-moi de faire quelques remarques préliminaires.
Il règne actuellement sur le continent une véritable épidémie de grèves et, de tous côtés, on réclame, à grands cris, des augmentations de salaires. Cette question sera traitée à notre Congrès. Vous devez, vous qui êtes à la tête de l’Association internationale, avoir un point de vue net sur cette très importante question. Je considère donc pour ma part que c’est mon devoir, même au risque de mettre votre patience à rude épreuve, de traiter à fond le sujet. Je dois faire, en ce qui concerne le citoyen Weston, une autre remarque préliminaire. Il n’a pas seulement développé devant vous, mais aussi défendu en public des conceptions qu’il sait être tout à fait impopulaires parmi les ouvriers, mais qu’il considère être de leur intérêt. Chacun de nous ne peut qu’estimer hautement de tels exemples de courage moral. En dépit du style sans fard de mon exposé, il verra, je l’espère, à la fin de celui-ci, que je suis d’accord avec ce qui me paraît être dans sa thèse l’idée essentielle, mais je considère cette idée, dans son expression actuelle, comme fausse en théorie et dangereuse en pratique.
Et maintenant, j’en viens à mon sujet.

Vous pouvez prendre connaissance du contenu de ce petit ouvrage dans le PDF suivant: karl marx 18650626 ou en cliquant sur l’image

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Comment l’avidité met-elle la santé sous tension ?

Bien public Dans la plus stricte opacité, les industriels du médicament vendent leurs produits aux États à des prix démesurés, mettant en péril les comptes publics et l’accès à la santé. L’ouvrage Combien coûtent nos vies ? décrypte cette course aux profits et appelle à la mobilisation citoyenne.

 Laurence Cohen, vice-présidente à la commission sénatoriale des Affaires sociales

Laurence Cohen, vice-présidente à la commission sénatoriale des Affaires sociales
Julien Jaulin

 

Coauteurs de Combien coûtent nos vies ? (1), Pauline Londeix et Jérôme Martin, cofondateurs en 2019 de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, et Laurence Cohen, vice-présidente à la commission sénatoriale des Affaires sociales, se sont rencontrés dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Les sénateurs CRCE souhaitaient y porter des amendements pour une fixation plus juste et transparente des prix des médicaments. Cette collaboration a confirmé la volonté de créer un pôle public du médicament.

Qu’est-ce qui a motivé l’écriture de Combien coûtent nos vies ?

Pauline Londeix

Notre livre est né d’une colère contre le fait que certains gouvernements, dont celui de la France, s’opposent à la transparence sur la fixation du prix des médicaments, au mépris des comptes publics et de la santé des populations, comme ce fut le cas lors du vote à l’OMS en 2019 d’une résolution appelant à lever l’opacité des marchés pharmaceutiques.

Jérôme Martin

Nous souhaitions aussi montrer que, dans les pays du Sud, les acteurs de la société civile ont réussi à remporter des actions en justice et à faire changer les lois pour que les populations puissent accéder aux traitements dont elles ont besoin, notamment en contestant des brevets et en obtenant la production locale de médicaments génériques. Continuer la lecture de Comment l’avidité met-elle la santé sous tension ?

Antoine Vatan : « L’écrasante majorité des Français est exploitée » + Invitation + Video

Présentation par Alexandra Tricottet du livre: « La Situation de la classe laborieuse en France » (éditions Delga)

Jeudi 20 octobre, ESPACE METAIS à Castelsarrasin à 18h00

Ouvert à toutes et tous

(Possible venue de A. Vatan en Janvier/Février 2023)

 

Propos recueillis par Kévin Boucaud-Victoire

Docteur en économie, agrégé de sciences économiques et sociales et professeur à l’université Paris-Nanterre, Antoine Vatan vient de publier « La Situation de la classe laborieuse en France » (éditions Delga), étude économique et statistique sur la dégradation de la condition des travailleurs dans notre pays.

Dans La Situation de la classe laborieuse en France (éditions Delga), dont le titre est un clin d’œil assumé à Friedrich Engels, Antoine Vatan entend dévoiler la dynamique du capitalisme et ses effets sur les travailleurs, en remettant au goût du jour l’analyse marxiste. C’est donc tout naturellement que le jeune économiste, statistiques à l’appui, analyse l’évolution du « taux d’exploitation » (part de la richesse créée par les travailleurs que s’approprient les patrons) et de la « plus-value » (excédent que récupère un capitaliste après vente de ses marchandises et paiement des salaires, à partir du travail de ses salariés), afin de montrer que la « baisse tendancielle du taux de profit » (tendance à la baisse, sous le capitalisme, du profit réalisé pour chaque investissement) annoncé par Karl Marx se réalise bien.

Marianne : Qu’entendez-vous par « classes laborieuses » ? Continuer la lecture de Antoine Vatan : « L’écrasante majorité des Français est exploitée » + Invitation + Video

Le 18 octobre, « taper le patronat au portefeuille »

Alors que la mobilisation se poursuit dans les raffineries TotalEnergies, les salariés de l’industrie, de la chimie ou encore les cheminots se préparent pour la grève de mardi.

Laetitia Notarianni

Donges (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

Une semaine décisive. Alors que trois raffineries et cinq dépôts TotalEnergies restent mobilisés à travers le pays, la lutte pour exiger des hausses de salaires continue de s’intensifier. Ce week-end, ce sont les dépôts de carburant portuaires du Havre (la Cim, qui alimente notamment les aéroports de Roissy et d’Orly en kérosène) et de Fluxel à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), déjà en grève, qui ont voté l’arrêt des expéditions de pétrole brut et raffiné.

Partout sur le terrain, la journée d’action du mardi 18 octobre à l’appel de la CGT, FO, Solidaires et de la FSU s’organise avec de nombreux appels à la grève à la SNCF, la RATP, chez EDF ou encore Sanofi… Mais le gouvernement, lui, persiste à dénigrer les raffineurs, jugeant « inacceptable » la poursuite des blocages suite à l’accord salarial de 5 % d’augmentation générale plus une part individuelle signé par la CFDT et la CFE-CGC. Pour Éric Sellini, coordinateur de la CGT chez TotalEnergies, « cela ne répond en rien aux revendications. J’invite les membres du gouvernement à venir discuter à la porte des usines avec les ouvriers et ils verront ». Continuer la lecture de Le 18 octobre, « taper le patronat au portefeuille »