Le vote a-t-il mis en évidence une fracture générationnelle ? 1/2

Lors de l’élection présidentielle, les jeunes se sont davantage abstenus ou ont préféré Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Les plus âgés se sont plutôt tournés vers Emmanuel Macron.

Au-delà des écarts entre les générations, c’est la faille de la défiance démocratique que mettent en lumière les résultats des deux tours.

Agathe Cagé Docteure en science politique

Chaque génération a-t-elle désormais son camp politique ? C’est en tout cas le paysage que paraissent dessiner les résultats de la présidentielle 2022 : au premier tour (selon l’enquête Ipsos-Sopra Steria), les 18-24 et les 24-35 ans ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête (31 et 34 %) ; les 35-49 et les 50-59 ans, Marine Le Pen (28 et 30 %) ; enfin, la confiance des 60-69 ans et des plus de 70 ans (30 et 41 %) s’est d’abord portée sur Emmanuel Macron. Au-delà de l’apparent paradoxe de voir le plus jeune des candidats plébiscité par les plus âgés des électeurs et le plus âgé par les plus jeunes, les trois grandes classes d’âge se sont prononcées en faveur d’un bloc politique différent. Ces résultats s’inscrivent dans la lignée du premier tour de 2017, où déjà Jean-Luc Mélenchon virait en tête chez les 18-24 ans et Marine Le Pen, chez les 35-59 ans. Continuer la lecture de Le vote a-t-il mis en évidence une fracture générationnelle ? 1/2

Les trois blocs survivront-ils à juin ?

Législatives Le premier tour de la présidentielle a fait émerger trois forces politiques dominantes. Mais cette recomposition est loin d’être stable, et il n’est pas dit qu’on la retrouve lors des prochains scrutins.

A priori, on y voit plus clair. Au soir du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, se sont dégagés nettement trois candidats qui incarnent autant de blocs appelés à composer la « tripartisation » du paysage politique. Emmanuel Macron (LaREM), champion du bloc de centre droit néolibéral. Marine Le Pen (RN), tête de pont du bloc national-populiste d’extrême droite. Jean-Luc Mélenchon (FI), héraut du bloc de la gauche radicale et écologiste.

Après le big bang Macron et les cinq années d’instabilité et de décomposition politique qui ont suivi (pas moins de 24 nouveaux partis créés depuis février 2016), la France aurait enfin retrouvé des lignes structurantes pour succéder au bipartisme PS-RPR/UMP, hégémonique de 1981 à 2017. « Le premier tour a confirmé l’institutionnalisation d’une radicalisation à droite et à gauche et assis le macronisme comme force de centre droit, relève Luc Rouban, politologue au Cevipof . Il confirme aussi l’effondrement, au niveau national, des grands partis traditionnels. »

Un agrégat électoral pas forcément homogène

La logique voudrait donc que cette recomposition se traduise à nouveau dans les urnes les 12 et 19 juin prochain, à l’occasion des législatives. En théorie, cela donnerait une majorité présidentielle reconduite (car un président élu n’a jamais été démenti aux législatives depuis l’instauration du quinquennat), une large opposition de gauche et un gros bloc de députés d’extrême droite. Mais, dans les faits, ce n’est pas si simple.

D’abord, parce que le mode de scrutin, majoritaire à deux tours, réparti sur 577 circonscriptions, n’y est pas forcément propice, à l’inverse d’une proportionnelle. Il favorise les partis en capacité de faire des alliances et de rassembler largement, et dépend donc à la fois du rapport de forces national et des particularités locales, circonscription par circonscription. Le RN, a fortiori s’il met à distance le parti d’Éric Zemmour, Reconquête !, est lui historiquement défavorisé. Si des candidats frontistes se hissent au second tour, ils risquent de voir fleurir des barrages locaux en travers de leur route.

Il faut ensuite intégrer l’aléa de participation entre l’élection reine et son « troisième tour ». En 2017, l’abstention au premier tour était passée de 22 % à la présidentielle à 51 % aux législatives. Un gouffre, qui pénalise surtout les blocs d’opposition. Le bloc libéral de LaREM bénéficie d’un socle plutôt homogène, et donc plus stable et facile à reconduire au prochain scrutin. « L’électorat de Macron pourra se reposer sur les plus de 65 ans, les plus diplômés… C’est un électorat qui vote tout le temps, souligne Vincent Martigny, professeur de science politique à l’université Côte d’Azur et à l’École polytechnique. L’enjeu, pour le RN et la FI, c’est de remobiliser. Le RN, chez les ouvriers et les employés, et ce ne sera pas simple. La sociologie du vote Mélenchon est plus large : vous avez une partie des classes populaires, surtout dans les banlieues, la petite bourgeoisie intellectuelle, une partie de la fonction publique, les chômeurs, les étudiants… » Un agrégat électoral pas forcément homogène, avec des ensembles néanmoins très sensibles aux aléas de participation, et donc difficiles à remobiliser dans la perspective d’élections comme les législatives. À cette aune, la stratégie de la France insoumise de transformer le scrutin en présidentielle bis pour « élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre » est une tentative pour éviter la grande démobilisation redoutée.

Surtout, la théorie des trois blocs suppose quelques nuances. D’abord, la puissance de frappe à la présidentielle de ces trois machines de guerre électorales tranche avec leur statut de nain au niveau local. Les échecs électoraux aux municipales, départementales et régionales des marcheurs, des insoumis, et du Rassemblement national (malgré quelques territoires d’implantation) en témoignent. Or le scrutin législatif, basé sur les circonscriptions, est particulier : il dépend à la fois du rapport de forces national, avec cette prime devenue quasi mécanique envers le président élu, mais aussi des équilibres locaux.

« Tout le monde, y compris la France insoumise, a intérêt à ce que l’union se fasse »

« Le problème, c’est que les partis supposés incarner ces trois blocs ne sont pas des partis forts, encore moins au niveau local, en conclut Luc Rouban. LaREM est un mouvement organisé autour de la seule figure d’Emmanuel Macron, incapable de se structurer et d’offrir des cursus du local au national pour faire émerger des cadres. La FI est très structurée autour de Jean-Luc Mélenchon mais reste instable pour des raisons similaires. Le RN est celui qui ressemble le plus à un vrai parti, c’est le moins fragile des trois, mais son ancrage territorial et son réservoir de cadres en capacité de diriger est très relatif. » Or, pour que les voix de ces blocs ne s’éparpillent pas dans la nature, il faut des blocs pérennes et enracinés. Ce qui plaide, notamment à gauche, pour l’union, selon Vincent Martigny : « Tout le monde, y compris la FI, a intérêt à ce que l’union se fasse. Le PS et le PCF pourraient apporter à un potentiel bloc de gauche l’ancrage territorial qui manque aux insoumis. Et la FI offre sa puissance de frappe nationale. »

Pour que les rapports de forces à l’Assemblée nationale se recomposent à leur tour, il faudra donc veiller à ce que la participation ne s’effondre pas, que les rapports de forces locaux s’accordent avec les équilibres nationaux, et que les partis s’entendent. Ça fait certes beaucoup de si… Mais, en cas d’échec, le risque est d’avoir une majorité à l’Assemblée qui serait une fois de plus aux ordres et disproportionnée au regard de la réalité politique du pays. Une aberration démocratique. L’enjeu est d’autant plus fort qu’après les législatives s’ouvre un désert sans élection jusqu’aux européennes du printemps 2024.

L’absence de débouché électoral pour régler les tensions que le quinquennat ne manquera pas de susciter ne sera pas sans conséquence, prédit Luc Rouban : « Le calendrier particulier jusqu’en 2024 favorisera encore plus la multiplication des conflits sociaux, et peut-être un retour en force des syndicats, a fortiori si les partis sont trop fragiles pour structurer ces mouvements. » Si le « bloc » de gauche veut exister au-delà du 10 avril, il ne doit pas se louper aux législatives.

Lettre du PCF à la France Insoumise et copie aux autres formations de gauche et écologistes

PCF ; Jeudi 28 avril 2022
À la direction de La France insoumise
Copie aux autres formations de gauche et écologistes
Chères et Chers Camarades,
Dans la dernière période, nos formations se sont rencontrées à de nombreuses reprises pour travailler à un accord en vue des élections législatives du mois de juin.
À cette étape pourtant, nous constatons que les discussions piétinent. Aussi, souhaitons-nous, par ce courrier, attirer votre attention sur les problèmes que nous avons à traiter.
Nous le regrettons d’autant plus qu’un large rassemblement nous paraît tout à fait possible, si nous nous en donnons les moyens, afin de faire élire le plus grand nombre de députés de gauche à l’Assemblée nationale et gagner une majorité nous permettant de gouverner ensemble le pays.
Le 24 avril, si l’élimination de la représentante de l’extrême droite a évité le pire au peuple de France, le meilleur reste à construire.
Emmanuel Macron reconduit à l’Élysée, c’est une nouvelle vague de violences néolibérale et d’injustices sociales et climatiques qui menace notre peuple, symbolisée par le passage à 65 ans de l’âge du départ à la retraite.
Le risque est grand, si une alternative crédible de progrès et de justice sociale ne voit pas le jour, qu’aux élections législatives de juin prochain, une fois encore, le Rassemblement national et ses cousins du parti de Zemmour parviennent à détourner la légitime colère des Françaises et des Français, dans plusieurs dizaines de circonscriptions.
Cette perspective n’a rien d’inéluctable.
La politique de Monsieur Macron est minoritaire dans le pays, et Madame Le Pen a été clairement battue au second tour de la présidentielle.
Notre peuple, le monde du travail, la jeunesse ont besoin d’espoir.
Ils attendent que l’on réponde enfin aux défis de la création d’emplois stables, de l’augmentation des salaires et des pensions, du développement des services publics, de la lutte contre la dictature de la finance, du dérèglement climatique et de la transition écologique, de la refondation démocratique et sociale de la République afin que citoyens et salariés disposent de nouveaux pouvoirs.
Pour répondre à ces attentes, la gauche doit se rassembler et faire de sa diversité une force. Il lui faut avoir pour objectif de refléter et respecter la réalité des opinions de nos concitoyennes et concitoyens qui se sont prononcés en faveur d’un changement progressiste.
Nous avons des différences. Elles ont d’ailleurs constitué une richesse dans l’activité de nos groupes parlementaires respectifs, chacune permettant de résister à la politique du pouvoir et à arracher des avancées pour notre peuple. Les communistes insistent ainsi particulièrement sur les moyens financiers permettant d’atteindre nos objectifs, ainsi que sur les pouvoirs décisionnels dont doivent disposer citoyens et salariés. N’en faisons pas un obstacle, mais faisons-les plutôt vivre comme une richesse. C’est notre volonté.
L’ensemble des forces de gauche a, au total, recueilli plus de 32% des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle. Il est possible à la gauche réunie de battre simultanément la droite dont Emmanuel Macron a dorénavant pris la tête, et l’extrême droite qu’incarne Madame Le Pen. Celle-ci va tenter de faire élire de très nombreux députés dans la prochaine Assemblée nationale, et y conquérir une majorité de sièges.
Des millions et des millions de nos concitoyennes et concitoyens attendent que la gauche porte désormais l’ambition de cette nouvelle majorité et de ce nouveau gouvernement, pleinement représentatifs de toutes ses composantes et riches de leurs apports respectifs, Jean-Luc Mélenchon en tant que représentant de la formation sortie en tête de la gauche le 10 avril pouvant en prendre la direction.
Nous n’avons pas le droit de décevoir cette espérance. Nous avons, au contraire, la responsabilité de répondre ensemble aux attentes populaires, afin d’entraîner une nouvelle dynamique majoritaire dans le pays.
Le temps presse donc et il nous faut conclure pour partir en campagne afin de remobiliser le peuple de gauche.
C’est la raison pour laquelle nous pensons indispensable de changer de braquet. En clair, d’aller vers une véritable union respectueuse de chacun, d’entendre réellement les propositions que nous avons pour notre part formulées, ainsi que celles qu’ont avancées d’autres formations.
Pour aboutir au plus large rassemblement, il nous appartient en commun de travailler à la construction d’un front, d’un pacte, d’une coalition (peu importe le nom) de toute la gauche, sur la base du pluralisme auquel toutes les organisations concernées affirment être attachées.
Face aux enjeux particulièrement graves que nous avons à affronter, il ne peut en effet s’agir du seul ralliement à votre programme, votre logo, ou votre candidat à la présidentielle.
Nous avons déjà eu l’occasion de vous le dire et Fabien Roussel l’a dit publiquement à de très nombreuses reprises, pour enclencher une véritable dynamique de conquêtes et de victoire, le pacte, la coalition indispensable, doit s’établir sur un document programmatique présentant au pays ce que sera l’action de la nouvelle majorité politique tout au long de la mandature. Ce document, s’il doit évidemment prendre en compte les propositions de La France insoumise à laquelle les électeurs ont donné une responsabilité première à gauche, se devra d’intégrer les apports des autres tendances de l’accord, dont ceux de « La France des Jours heureux », défendus par Fabien Roussel tout au long de la campagne présidentielle.
Tel est le sens de la proposition de contrat de législature que nous vous avons soumis et de la centaine de mesures qu’il comprenait, qui visaient à donner à notre peuple une vision concrète de ce qui pourrait changer immédiatement dans la vie quotidienne avec l’arrivée d’une nouvelle majorité politique et d’un gouvernement qui en serait issu.
Travailler en ce sens peut permettre d’associer au nouvel élan progressiste indispensable les 11 millions de nos compatriotes qui ont voté à gauche le 10 avril, c’est-à-dire les 7,6 millions d’électeurs et électrices qui ont choisi le bulletin de Jean-Luc Mélenchon bien sûr, mais également les 3,5 millions qui ont choisi une autre candidature de gauche. Plus encore, l’objectif doit être de remobiliser les 13 millions d’hommes et de femmes qui se sont abstenus ou ont voté blanc et nul.
Le choix de nos candidates et candidats dans l’ensemble des départements de l’Hexagone doit répondre au même objectif, afin d’assurer la visibilité du pluralisme de la gauche, et de représenter pleinement la démocratie de proximité contre la logique présidentialiste qu’encouragent les institutions de la Ve République. Nos compatriotes s’y montrent particulièrement attachés lorsqu’ils choisissent, chaque fois qu’ils le peuvent, des personnalités dont ils connaissent les engagements de terrain. De plus, des forces citoyennes, n’ayant pas nécessairement de présence nationale, sont également à in- clure dans notre rassemblement pour arracher la victoire qui permettra d’arrêter les projets de Monsieur Macron.
En ce sens, nous avons proposé de nous attacher ensemble à la reconduction des députés sortants de toute la gauche engagés dans le combat contre la politique d’Em- manuel Macron. Nous vous avons également soumis une première liste d’hommes et de femmes qui, par leur influence dans les combats emblématiques des territoires, nous paraissent les mieux à même de conduire une bataille de conquête. Celle-ci va nécessiter des efforts considérables, puisque ce sont 289 circonscriptions au moins, qu’il nous faut faire basculer pour disposer d’une majorité au Palais Bourbon, et donc davantage encore dans toutes celles où notre rassemblement peut et doit se qualifier au second tour.
Des rencontres unitaires et citoyennes ont d’ailleurs commencé à se tenir dans de nombreux départements pour construire un élan conquérant dans de nombreuses circonscriptions. C’est une bonne chose.
Au final, l’objectif doit être de donner à chaque force la représentation nationale qui permettra à tous de disposer d’un groupe dans la prochaine Assemblée, et de for- mer sur cette base un intergroupe permettant à nos parlementaires de coordonner leurs actions.
Tel est, à notre sens, la seule manière de relever le défi institutionnel qui contraint les candidats à franchir la barre des 12,5% des inscrits pour accéder au second tour dans une circonscription, de battre l’extrême droite dans les très nombreuses circonscriptions qu’elle pourrait remporter si la gauche allait à la bataille divisée, d’empêcher dans le même mouvement le pouvoir macroniste d’arracher, une nou- velle fois, une majorité parlementaire entièrement soumise au président de la Ré- publique au lieu de représenter le peuple
.
Tout cela, encore une fois, nécessite de mobiliser de nouveau et de rassembler les électrices et électeurs qui se sont prononcés en faveur de chacune de nos forma- tions au premier tour de la présidentielle.
Pour prolonger les discussions que nos organisations ont eues jusqu’alors dans une configuration bilatérale, nous pensons indispensable que se tienne, dans les toutes prochaines heures, une rencontre plénière entre toutes les formations de gauche disposées à travailler à la constitution d’un tel cadre d’union.
Se mettre ensemble autour de la même table est encore la meilleure manière de construire du commun.
Il y a maintenant urgence à aboutir pour répondre aux aspirations du pays. En l’attente de votre réponse,
Soyez assurés, Chères et Chers Camarades, de nos fraternelles salutations.
Le comité exécutif national du PCF

Les trois raisons du troisième échec de Jean-Luc Mélenchon

Une excellente analyse de Pierre Alain MILLET…

Tout a été fait pour réduire le premier tour à ce qui était prévu pour le deuxième. Quelques mois qui donnent l’illusion d’un débat démocratique et puis la machine se met en marche pour conduire les citoyens dans le piège. Les temps de parole médiatique se concentrent sur quelques candidats, les sondages forment un vote utile concentré sur les trois premiers, écrasant tout le reste. Les partis politiques et leurs militants sont inutiles, les médias et leurs têtes d’affiches dominent.

A gauche l’impasse se referme. Plus Jean-Luc Mélenchon joue le vote utile, plus il réduit les autres forces de gauche pendant que le même vote utile fait grimper Macron pour ceux qui ne veulent pas de Le Pen et Le Pen pour ceux qui ne veulent pas de Macron… Les résultats de la Guadeloupe sont illustratifs de ce piège d’un vote utile qui n’a plus aucun sens, Mélenchon à 56% au premier tour et Le Pen à 70% au deuxième !

Au total, Mélenchon finit derrière Le Pen, et le le total gauche finit derrière le total d’extrême-droite, pour la première fois en France. Depuis le choc de 2002 et la première qualification d’un Le Pen au deuxième tour, l’extrême-droite n’a cessé de progresser, et la gauche est à son plus bas, 12% de moins en 2022 qu’en 2002.

Dès les résultats du premier tour, les dirigeants de la France Insoumise ont multiplié les condamnations des autres candidats de gauche qui auraient la responsabilité de l’échec de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est pas sans conséquence sur les débats entre citoyens, jusqu’à des violences contre des locaux du PCF.

Pourtant, dès qu’on regarde les résultats, on ne peut qu’être interrogatif sur les causes de ce deuxième tour que personne ne voulait. Comment penser que ce sont les 800 000 voix de Roussel qui expliquent ce troisième échec de Mélenchon quand il y a près de 13 millions d’abstentions ? que l’extrême-droite progresse à 11 millions de voix ? que même le président sortant pourtant rejeté est le premier président sortant de droite de la 5ème république qui progresse gagnant 1 million de voix ? Continuer la lecture de Les trois raisons du troisième échec de Jean-Luc Mélenchon

Lopez… 2 de chute et dix de der?

Monsieur Lopez a fait des choix… malheureux, et c’est le moins que l’on puisse dire. Si nous avions un tant soit peu d’empathie pour la fachosphère, nous le plaindrions.

Nos concitoyens-nes le savent, ce n’est pas dans les colonnes de notre site que telle chose serait probable.

Revenons sur les faits! Du haut de sa suffisance, voire de sa morgue affichée depuis son élection à la tête de la ville de Moissac, môssieur n’a eu de cesse de vouloir donner des leçons à tout un chacun. Aux populations travailleuses Bulgares tout d’abord qu’il a opposées aux migrations successives (Italiennes, Espagnoles, Marcocaines, Polonaises…. ) puis aux citoyens-nes sur les questions de sécurité avec des impôts pour satisfaire un budget sécuritaire, et en suivant aux employés-es municipaux dont de nombreux cadres sont partis pour exercer sereinement leurs missions ailleurs, enfin aux associations auxquelles il supprime à tour de bras les subventions, surtout pour celles dont il ne peut maitriser les objectifs et les contenus… Bref, il met en place ce que communément, les observateurs avertis nomment « le municipalisme lepéniste ».

Seulement, à force de se croire tout permis, le jeune édile a cru bon d’accentuer sa dérive extrême droitière en faisant allégeance à la tendance Z, aux cotés de son mentor Marion Maréchal Lepen dans la logique de son directeur de la communication (qui depuis les résultats de la présidentielles s’est retiré du parti Reconquêtes pour lequel il briguait l’investiture législative pour le Lot).

Mal lui en a pris, et les résultats sont éloquents sur les bureaux de vote de la ville de Moissac qui font la part belle à MLP, reléguant Z bien loin derrière. Continuer la lecture de Lopez… 2 de chute et dix de der?

L’extrême droite écartée, mais plus forte que jamais

Avec 42 % des voix, la candidate du RN porte le score du camp nationaliste à un niveau jamais vu sous la Ve République. Le danger immédiat est écarté, mais une recomposition s’annonce.

Photo : Matthieu Alexandre/AFP

Un soupir de soulagement. Un « ouf » qui traduit aussi le réel danger de voir l’extrême droite accéder au pouvoir, après trente années d’une montée du FN puis du RN. Pour la troisième fois en vingt ans, un Le Pen était au second tour de l’élection présidentielle, un fait qui à lui seul témoigne à quel point la crise sociale et politique que connaît le pays est profonde. Car Marine Le Pen, pour sa deuxième accession en finale, a porté l’extrême droite à un niveau jamais atteint depuis l’après-guerre. En 2002, son père avait obtenu 17,79 %, et cela semblait alors déjà trop. En 2017, c’est Marine Le Pen qui réunissait cette fois 33,9 % des suffrages, après avoir atteint 21,3 % au premier tour. Continuer la lecture de L’extrême droite écartée, mais plus forte que jamais

Déclaration de Fabien Roussel sur les résultats du second tour de l’élection présidentielle + Résultats


Le Pen battue, le troisième tour est lancé

Présidentielle Emmanuel Macron a été réélu par défaut avec 58,5 % face à la candidate d’extrême droite. Dès maintenant, la mobilisation démarre à gauche pour s’opposer à sa politique, avec l’objectif de remporter les législatives, en juin, et de se retrouver en nombre dans la rue dès le 1er Mai.

Pour la troisième fois en vingt ans, l’extrême droite se voit barrer la route de l’Élysée. Un soulagement plus que bienvenu, certes, mais l’étau se resserre. Avec 41,5 %, selon les estimations disponibles dimanche, contre 33,9 % en 2017, la candidate du RN, Marine Le Pen, obtient un score plus élevé que lors de son précédent duel avec Emmanuel Macron. Sans compter l’écart vertigineux avec les 17,79 % obtenus par son père en 2002. Cependant, malgré la banalisation, les appels du pied sur le terrain du pouvoir d’achat et la politique de mépris de classe du président sortant, nombre d’électeurs de gauche ont choisi d’utiliser le seul bulletin à leur disposition pour faire la différence et rappeler que, en République, la haine n’a pas sa place.

Mais le barrage s’est fragilisé. L’abstention, déjà de 26,3 % le 10 avril, aurait atteint 28,3 % pour ce second tour, selon l’Ifop. Le sursaut de mobilisation (8 points de participation supplémentaire en 2002) n’est plus qu’un souvenir, et le nombre de bulletins blancs et nuls pourrait aussi avoisiner le record absolu de 2017 – 4 millions au total. Continuer la lecture de Déclaration de Fabien Roussel sur les résultats du second tour de l’élection présidentielle + Résultats

Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon en réponse au courrier de la France Insoumise au PCF par Pierre-Alain Millet

 

Pour faire simple: l’idée de MELENCHON de devenir premier ministre n’a qu’une finalité : poursuivre le siphonnage du vote utile en créant un leurre dans lequel se jetteront toutes les têtes folles du coin et qui n’a qu’un objectif détruire la gauche et singulièrement le PCF pour imposer son “programme” complètement opportuniste en particulier sur l’énergie. Il a la grosse tête et est totalement nocif, il est clair qu’avec trois premiers de cet acabit, la FRANCE n’est pas sortie de l’auberge et nous non plus, pauvres Français. Cette mégalomanie, cette impossibilité à rassembler font la preuve de l’inutilité radicale du vote “utile” en sa faveur autant qu’en faveur des deux autres, c’est tabler dans tous les cas sur le mépris de ce qu’on peut attendre de l’électeur français. (note de danielle bleitrach pour histoireetsociete)

Lundi 18 avril 2022, par  Pierre-Alain Millet président du groupe communiste de Vénissieux et de la métropole de Lyon

La France Insoumise vient de publier une lettre au Parti Communiste Français proposant un échange sur la présidentielle et un label commun aux prochaines législatives dans la perspective d’une majorité gouvernementale. Le ton déterminé, les reproches faits aux autres, l’absence de toute ouverture sur les sujets qui divisent… la forme ne laisse que peu de chance à un échange positif. Cependant, les discussions sont encours, et il est important d’aider à un débat franc et en vérité. Permets donc que nous commencions par une lecture critique de cette lettre qui ressemble plus à une injonction au ralliement qu’à la recherche des conditions d’un rassemblement. Continuer la lecture de Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon en réponse au courrier de la France Insoumise au PCF par Pierre-Alain Millet

Présidentielle : le vote, le territoire et la classe sociale (analyse de R. Martelli)

Mélenchon, Le Pen ou Macron ? Comment ont voté les Français des métropoles et ceux des hameaux ? Quel a été leur choix selon qu’ils soient cadres, employés ou ouvriers ? Roger Martelli plonge dans les abysses du premier tour pour entrevoir avec plus de pertinence les dynamiques et la complexité des ancrages territoriaux et sociaux.

 

[cliquez sur la carte pour l’agrandir]

Les analyses qui suivent reposent sur un fichier d’un peu plus de 24.600 communes, soit la quasi-totalité des communes de la France métropolitaine. Elles portent sur les présidentielles de 2017 et 2022 et sur le profil démographique des communes établi par l’Insee (recensement de 2017). Continuer la lecture de Présidentielle : le vote, le territoire et la classe sociale (analyse de R. Martelli)

J’ai choisi…

J’AI CHOISI!
Je ne mêlerai pas ma voix à celles des (in)soumis et des fachos, ceux-là même qui depuis des années restent derrière leurs écrans, ne font jamais gréve ou seulement le samedi matin et passent tant de temps à m’insulter ainsi que mes camarades.
J’AI CHOISI!
J’utiliserai le vote Macron pour empêcher MLP de prendre le pouvoir, sans illusions et sans adhésion à son programme ultra-libéral que je combat avec force.
J’AI CHOISI!
Je continuerai à me battre pour porter l’idée communiste avec
nos propositions anticapitalistes, loin des nébuleuses populistes avec les candidats que je choisi pour chaque élection.
J’AI CHOISI!
Je serais toujours là dans les manifs, aux portes des entreprises avec les travailleurs en lutte, pour les droits des femmes, pour le droit à la santé, à l’école, pour une République laïque, solidaire, sociale, démocratique et écologique.
J’AI CHOISI… Je suis plus que jamais communiste!
Maximilien Reynès-Dupleix, secrétaire de la section PCF Castel/Moissac/Pays de Serres, Syndicaliste, Libre Penseur
NDLR de MAC: « Ce texte parut sur FaceBook a été supprimé car soi-disant contraire aux standards de la plateforme… La Censure est toujours là! »