Université d’été : pour le PCF, une rentrée pleine de paradoxes

En recul électoral aux législatives, le Parti communiste conserve une influence forte sur la vie politique, laquelle se trouve agitée par le refus d’Emmanuel Macron de confirmer la victoire de la gauche. C’est dans ce contexte qu’il tient son université d’été à Montpellier du 23 au 25 août.

 

L’université d’été du PCF s’ouvre ce vendredi, à Montpellier (Hérault), dans un contexte politique historique pour la gauche mais difficile pour les communistes. Le programme à lire ici!

Une rentrée qui n’est pas sans contradictions pour leur parti. Quatre députés communistes ont été battus lors des dernières élections législatives, dont le secrétaire national Fabien Roussel.

Ce recul électoral a également fait suite au scrutin européen du 9 juin, au cours duquel la liste conduite par Léon Deffontaines n’a pas franchi la barre des 5 %, score qui permet d’obtenir des élus à Strasbourg. Mais, dans la séquence des législatives anticipées et des suites de la victoire du Nouveau Front populaire, le PCF a joué un rôle moteur.

Alors que la gauche négocie le nom d’un (ou d’une) futur(e) premier(e) ministre, les communistes portent alors le nom d’Huguette Bello le 12 juillet, en accord avec les Écologistes et les insoumis. Le refus des socialistes ferme cette possibilité. Le 18 juillet, le président du groupe GDR, le communiste André Chassaigne, est le candidat à la présidence de l’Assemblée nationale au nom de la coalition mais échoue de peu à renverser Yaël Braun-Pivet, soutenue par les voix de la droite.

Et ce vendredi 23 août, à l’issue de la rencontre entre le président de la République et la gauche, c’est à Montpellier que la candidate à Matignon, Lucie Castets, se rend pour un échange avec Fabien Roussel devant les militants. Le PCF, tout en connaissant un affaiblissement électoral, conserve donc une véritable influence sur la vie politique française. Continuer la lecture de Université d’été : pour le PCF, une rentrée pleine de paradoxes

LA LOI DE PETER, OU L’INSONDABLE MÉDIOCRITÉ DES ÉLITES

L’hebdomadaire Marianne a redécouvert ce qui faisait les délices de tout étudiant de sociologie de première année et que je me suis bien des fois répété devant l’insondable nullité de nos “élites” politico-médiatiques : la loi de Peter… Malheureusement je crains que cela ne ruisselle… Parfois il suffit d’un détail, un rien et la machine s’emballe comme dans cet invraisemblable engouement pour le schtroumpf devenu le symbole des vertus d’impertinence française… J’ai même eu un individu pas complètement idiot qui m’a expliqué que c’était “dada”, je lui ai fait remarqué que dada c’était l’horreur de la boucherie, l’absurdité de cette saignée alors que le schtroumph était du plus pur style “pompier” des croutes Napoléon III. Ramener à ce machin toute la rébellion française était digne de la gauche néocoloniale actuelle… Et on se dit stupéfait à voir ce qui se diffuse dans les réseaux sociaux que le peuple français n’a que ce qu’il mérite et les dirigeants qui lui ressemblent… Fort heureusement au sortir de tout ça il y la vie… Celle dans laquelle chacun constate que ces gens-là mentent effrontément parce que ce qu’ils ont à dire est indéfendable… (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)


"Nous serions dans une situation paradoxale où les élites seraient par définition médiocres."

“Nous serions dans une situation paradoxale où les élites seraient par définition médiocres.”© FABRICE COFFRINI / AFP

Emmanuel Macron, président de la République, Cyril Hanouna, roi du PAF, Éric Zemmour, comète politique, Bruno Roger-Petit, conseiller du roi… Sommes-nous aujourd’hui gouvernés par des médiocres ? Selon le principe de Peter théorisé en 1969, « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence ». Corollaire : « Avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité. » Continuer la lecture de LA LOI DE PETER, OU L’INSONDABLE MÉDIOCRITÉ DES ÉLITES

Macron décide de faire traîner la nomination d’un premier ministre

Gaël De Santis

Le président de la République a accordé ce mardi soir à France 2 et Franceinfo sa première interview depuis son échec aux élections législatives. Il annonce qu’un premier ministre pourrait être nommé après les Jeux Olympiques, à la mi-août. Il écarte la proposition de Lucie Castets faite par le Nouveau Front Populaire, estimant que ce dernier n’a pas de majorité à l’Assemblée.

Emmanuel Macron a enfin pris la parole ce mardi soir, sur France 2. La question était de savoir s’il a entendu le message qui lui a été adressé aux européennes et aux législatives : une grande partie des Français désavouent sa politique. Pas vraiment. Il a écarté l’idée de nommer un premier ministre issu des rangs du Nouveau Front Populaire (NFP) qui dispose d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. À 19 heures pourtant, la gauche a proposé le nom de Lucie Castets.

Le député communiste « André Chassaigne était un candidat estimable et expérimenté et il n’a pas été élu au Perchoir », la présidence de l’Assemblée nationale, a tranché Emmanuel Macron, précisant qu’il « est faux de dire que le NFP a gagné », la coalition de gauche étant « à cent voix de la majorité absolue ». « Ce président est décidément très dangereux. Enfermé dans sa bulle, coupée du peuple, il refuse de nommer la candidate au poste de Premier Ministre proposée par la coalition arrivée en tête des élections », a réagi Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Continuer la lecture de Macron décide de faire traîner la nomination d’un premier ministre

Le piège LR-Macronie se referme sur la gauche à l’Assemblée nationale

Avec 220 voix, Yaël Braun-Pivet est parvenue à se maintenir au Perchoir à la faveur de magouilles avec « Les Républicains ». Le candidat du Nouveau Front populaire, le communiste André Chassaigne, échoue de peu à la renverser.

Il leur fallait se sauver à tout prix. Quitte à verser dans la tambouille. Quitte à oublier que les Français viennent de voter aux législatives. Mais voilà venue la « clarification » attendue par Emmanuel Macron, qui a tout fait pour éviter d’avoir à reconnaître sa défaite électorale. À l’issue des trois tours de scrutin pour désigner le président de l’Assemblée nationale, le camp présidentiel a réalisé un hold-up. Les députés ont réélu Yaël Braun-Pivet, avec 220 voix.

Dont 17 voix de ministres démissionnaires toujours en poste au mépris de la séparation des pouvoirs inscrite dans la Constitution. La titulaire du Perchoir pour la mandature à venir ne doit sa survie qu’à un deal d’arrière-cuisine avec « Les Républicains » (LR), qui l’ont aidé à battre le communiste et candidat commun du Nouveau Front populaire (NFP), André Chassaigne, qui a rassemblé 207 voix. Continuer la lecture de Le piège LR-Macronie se referme sur la gauche à l’Assemblée nationale

NEUTRALISER LE RN ET EN FINIR AVEC LA GAUCHE DE CATILINA (1) par Benjamin Amar

Voici un texte de benjamin Amar, avec lequel mon accord est quasi total… Dans le prolongement de l’intervention de Fabien Roussel aux 4 verités et dans une tonalité un peu moins ‘responsable’ celle de François Ruffin, tous ont posé le problème essentiel du moment à savoir que le peuple français, la France profonde a manifesté une forte de volonté de changement alors que la gauche sous aucune de ses formes ne pouvait traduire cette volonté. Eux, face à ce monde ouvrier, ont pris la vague en pleine figure et ils sont plus conscients que l’isolat de la région parisienne et de quelques métropoles. Autre chose est l’habitude de confondre un mouvement, y compris populaire, de classe avec une représentation politicienne comme le RN et d’en déduire que le RN serait miraculeusement devenu autre chose que ce leurre d’extrême-droite qu’il faut combattre avec ce que l’on a sous la main. Cet échec pour le PCF à représenter le changement est le nôtre à tous, il ne date pas d’aujourd’hui et nous y sommes tous confrontés depuis des décennies, pas de solution miracle… mais les conditions d’enfin aller jusqu’au bout d’un renouveau stratégique se créent. J’ajouterais en plaisantant que si le PCF a perdu un député, peut-être y gagnera-t-il un secrétaire national dont le travail principal ne sera plus les couloirs de l’assemblée nationale, mais de recréer un véritable parti communiste adapté aux tâches de l’heure et les défis sont énormes mais un texte comme celui-ci qui est aussi une sensibilité syndicale nous y aide. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetscociété)


Dans la séquence actuelle, chaque jour amène son lot d’imprévus et d’inédits, de coups d’éclat et de scénarios inattendus. Depuis le 30 juin cela s’est encore vérifié : avec le score très haut du RN, mais aussi celui de la gauche qui le talonne à moins de 400 000 voix (une réalité que les médias ont largement euphémisée), avec surtout une tendance très large au désistement dès lundi dans le cadre du front républicain surtout de la part du Front populaire, mais aussi chez Ensemble. Continuer la lecture de NEUTRALISER LE RN ET EN FINIR AVEC LA GAUCHE DE CATILINA (1) par Benjamin Amar

Européennes 2024 : Extrême droite et patronat, les prémices d’une romance mortifère

Le Rassemblement national profite de la campagne des européennes pour lancer une grande opération séduction des chefs d’entreprise, en vue des échéances électorales de 2027. Des rapprochements sont en cours entre le parti d’extrême droite qui veut parachever sa normalisation et des élites économiques opportunistes.

Jordan Bardella affiche le même sourire crispé, pour tenir le même discours. Devant les chefs d’entreprise, il vante son « pragmatisme » et assure que « le décideur ne sait pas mieux que l’entrepreneur », le tout pour « rassurer » les patrons. La campagne des européennes du président du Rassemblement national a été rythmée par ces rencontres avec les mouvements patronaux, peu médiatisées mais fondamentales dans la stratégie d’accession au pouvoir en 2027 du parti d’extrême droite. Au Medef, à la Confédération des PME, devant l’Union des entreprises de proximité (U2P), France Invest, Jordan Bardella s’est lancé dans une grande opération séduction des patrons. Continuer la lecture de Européennes 2024 : Extrême droite et patronat, les prémices d’une romance mortifère

Faut-il réformer le statut des fonctionnaires ?

Après la réunion, mardi 21 mai, au ministère de la Transformation et de la Fonction publique, les organisations syndicales expriment leur colère. Stanislas Guerini a multiplié les effets d’annonce prônant la régression.


Il faut créer les conditions d’humanisation et de démocratisation, pour permettre l’égal accès en proximité à des services publics de qualité.

Isabelle Mathurin, Coprésidente de la Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics

Le statut général de la fonction publique garantit aux usagers la neutralité, l’égalité de traitement, le respect du cadre légal et des missions de service public, contre les influences de la finance et des pouvoirs en place. Au contraire, le projet du gouvernement le remet en cause et met l’accent sur l’individualisation des rémunérations et le développement de leur part aléatoire et discrétionnaire avec l’incitation à utiliser plus largement la mesure du licenciement. Il vise, dans le cadre d’une véritable stratégie du choc, à se mettre en phase avec le programme austéritaire de la Commission européenne avec la recherche de dizaines de milliards d’économies sur les services publics. Continuer la lecture de Faut-il réformer le statut des fonctionnaires ?

La dette, la dette, la dette… Parlons-en ! (Video)


Le péril c’est la finance, pas la dette ! Une contribution de Frédéric Boccara

1. On répète en boucle qu’il faut absolument tailler dans nos dépenses publiques pour rembourser « la » dette publique.

Mais c’est la hausse des taux d’intérêt par la BCE qui vient de mettre à mal les finances publiques, pas la dette. Avec cette hausse des taux jusqu’à 4 %, la charge d’intérêt de la dette s’est accrue d’un coup de 18 Md€ en 2023. Elle est supérieure à 50 Md€ pour 2023 contre 33 Md€ en 2022. C’est autant qu’un second budget de l’enseignement scolaire (écoles + lycées !)… versé aux marchés financiers, c’est-à-dire à BlackRock, BNPParibas, Crédit Agricole Asset management, et avec notre argent.

2. On prétend qu’il faut dépenser moins pour aller mieux. Que la priorité doit être donnée au remboursement de la dette.

Donc on sabre dans les services publics. Mais ils sont déjà à l’os ! Nos hôpitaux sont exsangues, les médecins de ville se raréfient, la santé est de moins en moins bien remboursée. Dans l’éducation, les élèves, les profs et les parents sont révoltés. C’est tout l’avenir de notre pays qui est menacé. C’est comme si on nous disait : « Il faut se couper un bras pour être plus léger ». Or le sang va couler, les plaies sont terribles. Et il va nous manquer un bras et on ne prépare pas l’avenir !

3. Il faut au contraire se développer avec des avances massives, pour « avaler » la dette

C’est toujours comme cela qu’on a fait. Notamment après 1944-1945, pour financer les jours heureux, la sécurité sociale, la reconstruction de la France, l’expansion des services publics (santé, enseignement, recherche…), et progressivement durant les années 1950 on a « avalé » la dette et on s’est développés.

« Avaler la dette », cela veut dire : diminuer son poids dans le PIB, parce que le PIB augmente et parce que les taux sont à 0 %, et progressivement résorber les déficits. Mais ne pas faire de la résorption des déficits un préalable. Cela reviendrait à se tuer en prétendant qu’on pourra vivre demain ! En réalité, c’est faire le lit du fascisme.

Plutôt que de parler de « dette », qui porte un jugement moral, il faut parler « d’avances ». Donc : à quelles conditions (quel coût, notamment) ? Pour faire quoi ?

Le préalable, c’est de développer efficacement l’emploi et la formation, particulièrement dans les services publics. Ce sont des dépenses aujourd’hui, mais pour créer davantage de richesses dans l’avenir, car c’est le travail humain qui crée les richesses d’où sont ensuite tirés des revenus, des cotisations sociales, des impôts, et finalement de l’épargne. C’est pour amorcer cet enchaînement vertueux qu’on a besoin d’avances.

4. Pour cela, il faut :

Dépenser plus (les besoins sont immenses), donc on a besoin d’avances, d’avances pour se développer. Le pôle public bancaire français existant (CDC, la poste) peut les faire. La Banque centrale européenne (BCE) doit les refinancer à 0 %. Mais, au-delà, nous proposons de créer un Fonds européen pour les services publics, alimenté par la création monétaire de la BCE.

– Avances massives à 0 %, par création monétaire, si elles développent l’emploi, les services publics, les investissements des entreprises porteurs d’emploi et d’écologie. C’est possible immédiatement. C’est la priorité.

Dépenser autrement : pour développer les services publics et pour une nouvelle industrialisation

– En donnant la prééminence à l’emploi et à la formation, pas au capital : pré-recrutements dans la santé (hôpital), l’éducation, les transports, etc.

– Réorienter les 200 Mds d’aides publiques aux entreprises : 1. en leur mettant d’autres critères que les critères actuels qui sont de pratiquer de bas salaires (c’est le cas de toutes les exonérations de cotisations sociales, dont l’ex-CICE) ; 2. en mettant de la démocratie, un droit de suivi et d’alerte sur les aides aux entreprises, par les salariés, les citoyens et leurs représentants, pas de la bureaucratie.

Sur cette base, on pourra engager un changement de la fiscalité, pour un impôt plus progressif sur les ménages ; faire contribuer le capital et la finance ; pour pénaliser, par un taux d’imposition sur les bénéfices, modulé à la hausse pour les entreprises qui utilisent leurs bénéfices pour servir des dividendes et spéculer, modulé à la baisse pour celles qui développent suffisamment l’emploi et les salaires, base de développement de la réponse aux besoins de la société et de recettes fiscales étendues, saines et pérennes.

On peut aussi compléter les avances par l’épargne des Français, abondant le Fonds et souscrivant à des titres de dette non négociables sur le marché, en tout cas pour la partie disponible de cette épargne.

5. La droite, l’extrême droite et E. Macron proposent le remède des années 1930 !

– en 1935 déflation française contre les services publics (par Pierre Laval, alors socialiste indépendant, qui impose -10 % de dépenses publique) ;

– en 1930-32, déflation allemande (Heinrich Brüning, -10 % sur les salaires des fonctionnaires).

Les deux ont amené la montée des fascistes et, en Allemagne, les fascistes au pouvoir.

Pourtant Macroniens, droite et extrême droite font assaut de surenchère pour baisser les dépenses.

B. Le Maire, G. Attal et E. Macron imposent un plan d’austérité de 10 Md€ et veulent durcir l’austérité de 20 Md€ encore en 2025 ! Tandis que l’ancien dirigeant socialiste P. Moscovici réclame 50 Md€ d’austérité ! F.-X. Bellamy et la droite dénoncent « l’excès de dépense publique », tout en faisant mine de pleurer sur l’absence de soignants ou sur le recul de l’école.

Mais aussi M. Le Pen écrit dans Les Échos : « La dette est le principal péril pour notre souveraineté ». Elle y propose de baisser les dépenses, et tout particulièrement de taper sur les étrangers (-16 Mds, prétend-elle) ; baisser les dépenses sociales et allocations chômage (les salariés menacés n’ont qu’à bien se tenir) ; ne pas financer les dépenses «de fonctionnement» des services publics par des avances. C’est-à-dire réserver les avances aux seules dépenses en capital (dépenses d’investissement) !! Pas d’avances pour des pré-recrutements et des embauches à l’école ou à l’hôpital !!

Et le très Macronien ministre du Budget, Th. Cazenave, lui répond en insistant à quel point lui et Macron dépenseront moins ! Leur logique est folle ! Elle nous mène dans le mur. D’autant qu’ils veulent dépenser plus… pour la guerre.

F. Bayrou prétend se dissocier de cela en disant « ne pas casser la croissance brutalement ». « ON a besoin de reconstruire, reconstruire, cela se fait par la croissance »… tout en persistant à dire qu’il faut baisser les dépenses. « Oui, il faut dépenser moins », dit-il ! Contradiction totale et tartufferie.

Pour nous le principal péril pour notre souveraineté, c’est la finance ! Il faut la faire reculer, s’y attaquer.

6. Un axe commence à se faire jour sur l’idée : « Il faut dépenser plus, ne pas casser la croissance ».

Cet axe s’entend en France, c’est intéressant ! De la part d’économistes comme de responsables politiques.

Mais à partir de cette idée, certains (tels R. Glucksmann ou F. Bayrou) poussent les feux d’une Europe fédérale dans les mains des marchés financiers en réclamant un emprunt européen… sur les marchés financiers ! C’est un remède empoisonné, aussi nocif que le mal qu’il prétend combattre.

7. Nous proposons de créer un Fonds européen pour les services publics, alimenté par une création monétaire de la BCE à 0 %, pour les dépenses des États SI elles vont au développement des services publics et – surtout – de leur emploi.

Ce serait une sorte de nouveau « quoiqu’il en coûte ». Mais d’un tout autre type que celui expérimenté durant la pandémie : il sera efficace car ayant pour critère le développement et pour pilotage la démocratie, la souveraineté populaire, avec des critères précis.

C’est possible dès à présent avec les Traités existants (l’article 123.2 autorise le financement direct des États par une institution financière publique… ce serait ce Fonds) ! Donc, si les dirigeants actuels ne veulent pas le mettre en place, c’est qu’ils ne veulent pas, et non qu’ils ne pourraient pas ! La question est politique !

Nous appelons les usagers du système de soin et les soignants ; les usagers des services publics, les parents d’élèves et les jeunes ; les citoyennes et citoyens soucieux d’écologie, voulant un développement du Fret ferroviaire ; les usagers et acteurs de tous les services publics ; les jeunes en quête d’avenir et d’emploi, à l’exiger avec nous !

Nous le portons et le porterons dans la campagne des européennes avec Léon Deffontaines et la gauche unie rassemblée sur la liste qu’il conduit.

8. Pourquoi au niveau européen ?

– Parce que dans le monde de mastodontes financiers, et face au dollar, c’est l’UE qui a la surface et la force suffisante pour faire ces avances. Nous pouvons mettre nos forces en commun… Mais pour le social ! Pas pour le capital. Pour de nouveaux jours heureux, pas pour la guerre.

– Parce que tous les peuples d’Europe et de l’UE souffrent au même titre. Même les Allemands : il manque 100 000 soignants à l’hôpital en Allemagne et 14 000 enseignants, expliquent nos camarades et amis de Die Linke. Les Grecs, les Français, les Irlandais, les Italiens… ne sont plus seuls !

9. C’est pourquoi nous portons cette proposition en commun avec le PGE (parti de la gauche européenne).

Avec nos camarades allemands (Die Linke), espagnols (PCE-Izquierda Unida), autrichiens du PCA, italiens de Rifondazzione Communista, irlandais du Sinn Fein, grecs de Syriza et de Nouvelle gauche, hongrois du Parti du travail, tchèques de Levitse, etc.

Nous nous battrons pour cela au Parlement européen. Nous pouvons obtenir des majorités – en commençant par la santé ou par le fret ferroviaire – pour sortir ainsi du piège mortel de la déflation et de la souffrance sociale sans fin !

Nous sommes ouverts à toutes celles et tous ceux qui veulent aller avec nous dans ce sens. Nous ne mettons pas d’exclusive (on l’a vu sur le CETA au Sénat), au contraire : qui veut venir soutenir et porter cette proposition ?

Ni suivre les marchés et les dogmes dominants en faisant des aménagements mineurs et courir vers le fédéralisme, comme les sociaux-libéraux,

Ni annoncer qu’on va renverser la table ou alimenter le souverainisme, mettre les traités comme préalable à tout changement substantiel… et finalement ne rien changer.

Telle est notre conception politique pour réorienter profondément l’Union européenne, qui sinon entraîne tous les peuples de l’UE dans le mur !

Article publié dans CommunisteS, N°991, 10 avril 2024.

 

Léon Deffontaines : « Face à l’impératif écologique, il faut produire plus en France » + grand débat sur France24/RFI

Tête de liste PCF, Léon Deffontaines tient son premier meeting de campagne ce jeudi soir, à Amiens. Souveraineté industrielle, environnement, guerre en Ukraine… le communiste entend marquer sa différence avec les autres listes de gauche.

En 2014, l’entreprise Goodyear fermait à Amiens, malgré la lutte historique des salariés. Dix ans plus tard, ce sont les 300 salariés de l’usine biochimique Metex qui se battent pour leurs emplois. Menacés, entre autres, par la concurrence déloyale de la lysine chinoise (sur laquelle l’Europe a supprimé les taxes douanières), certains prendront la parole ce 11 avril, à l’occasion du premier meeting de la tête de liste PCF Léon Deffontaines, sur ses terres natales. Le communiste entend s’y adresser à la « France du non en 2005 » (contre le traité établissant une Constitution européenne). Entretien.

Pourquoi faites-vous de la souveraineté industrielle le cœur de votre campagne ? Continuer la lecture de Léon Deffontaines : « Face à l’impératif écologique, il faut produire plus en France » + grand débat sur France24/RFI

F. Roussel: Le gouvernement mène une guerre sociale contre les plus pauvres (Vidéo)

Fabien Roussel invité des 4 vérités sur France2